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EAN : 9782847421118
279 pages
Le Passage (03/01/2008)
3.96/5   26 notes
Résumé :
Au panthéon des fumeurs cultes, vous avez connu Serge Gainsbourg, Winston Churchill, Humphrey Bogart, Georges Simenon...


Jamais vous n'oublierez Fabrice Valantine. Chasseur de têtes, accro à ses deux paquets de blondes quotidiens, Fabrice Valantine se rend un beau jour chez un hypnotiseur dont on lui a vanté les résultats miraculeux : à la surprise de tous, il a décidé d'arrêter de fumer!

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Fume et tue" est le second roman de l'écrivain français Antoine Laurain, paru en 2008.
Fabrice Valantine a 50 ans. Il est marié à Sidonie, à son boulot mais surtout à la cigarette dont il consomme allègrement 2 paquets par jour.
Pour faire plaisir (ou faire taire c'est selon) à sa femme, il accepte de se rendre chez un hypnotiseur qui le fera renoncer à la cigarette. Et ça marche, enfin...le plaisir de fumer disparaît mais reste néanmoins l'envie... Perturbé par ce "changement de vie", Fabrice se demande comment retrouver ce plaisir qui lui manque tant.
Une nuit, dans le métro, un homme tente de s'en prendre à lui. Fabrice se défend et envoie l'agresseur sous les rails du métro. Pris de panique, il court jusque chez lui et allume une cigarette. le plaisir de fumer lui revient instantanément mais disparaît à nouveau peu de temps après.
Lui faudra-t-il dès lors éliminer systématiquement une vie pour prendre plaisir à s'en griller une?

Bon sang, je tuerais pour une cigarette! Non pas moi (enfin si parfois, pfiou c'est compliqué...), Fabrice Valantine.
Voilà un homme que l'on sait, dès l'ouverture de ce roman, condamné à la prison.
Le décor est planté et passé ces premières phrases (extrait que j'aurais d'ailleurs bien imaginé en quatrième de couverture), corrigez-moi si je me trompe, on a forcément envie d'en savoir plus !
Le récit narré à la première personne nous emmène dans le passé de Fabrice Valantine. Un passé rempli de souvenirs tabagiques au point que l'on ne peut s'empêcher de se dire que toute la vie de cet homme tourne autour de la cancerette.
Elément systématiquement associé à des rencontres agréables et des moments clés de la vie de Fabrice Valantine (rencontre avec sa femme et son patron, découverte du sexe, souvenir du père,...), la cigarette est la vraie vedette de ce roman.
La nicotine est présente à chaque ligne. Elle se devine dans les moindres mots et même dans le nom de famille du personnage. Ses effets sont développés, poétisés, encensés. Ses détracteurs et leurs prêchis-prêchas sont rabroués. Ah ils ne comprennent donc rien !
Je me suis tellement retrouvée dans tout le roman. Dans cet adieu nécessaire qui n'est jamais assez long. Dans ce changement de vie radical. Devoir casser les habitudes, rompre les associations, compenser sans y arriver, combler l'absence. Lutter contre ces petites cellules de mon cerveau qui me disaient "au secouuuuuuurs, donne nous à manger !"
Me réveiller toutes les nuits. Chercher quelque chose sans savoir quoi. Pleurer et pester tant tout cela me paraissait ridicule. Et puis cette impression que la vie manquait subitement de saveur alors même que mes papilles retrouvaient le vrai goût des choses. le goût amer qui avait disparu et qui pourtant subsistait sous une autre forme.
Renoncer à la cigarette équivaut à lutter contre soi-même. C'est très dur et je suis d'autant plus contente d'y être arrivée et de pouvoir répondre à qui me demande une cigarette : "non désolée, j'ai arrêté" :)

Enfin bref. Revenons-en au roman. Et les meurtres dans tout ça? Je dirais qu'ils ont résonné en moi tels des exemples de la mauvaise foi du personnage. Des prétextes au maintien de sa dépendance façon " Vous voyez ce que ça donne quand j'essaie d'arrêter de fumer? Je pète un sérieux câble et je tue des gens. En fait, je n'aurais jamais du essayer d'arrêter. Maintenant c'est pire."
Oui, malgré les meurtres, on rit. On rit parce que le lien de causalité entre cigarette et meurtre est présenté de façon assez cocasse et apparaît comme une dérive des plus extrêmes mais aussi parce que l'air de rien on s'attache à ce personnage intelligent, drôle et cynique à qui l'on souhaite de retrouver la paix intérieure.

Les fumeurs (et de manière plus générale, "les accros", que ce soit de chocolat, de café, de vin, de coca, de rognures d'ongles et j'en passe) rient parce qu'ils se retrouvent dans les réflexions de Fabrice Valantine sur la dépendance.
Les anciens fumeurs dont je fais partie (et qui ne deviendront jamais des non-fumeurs tant, apparemment, l'envie de fumer reste toute la vie :/) se souviendront avec nostalgie de leur ancienne compagne disparue, regretteront parfois (oui enfin sans doute pas les files chez le libraire ou les sprints nocturnes pour trouver un night-shop encore ouvert) mais ne replongeront pas pour autant (yes we can!)
Quant à ceux qui ne sont accros à rien (ça existe?), passez votre chemin et vous irez au ciel bande de...je plaisante hein!

Une douce drogue qui a su me rendre accro durant quelques heures. Un précis d'humour noir qui a su me faire rire. Un nième aurevoir qui me laissera un souvenir ému.
Une vraie pépite en somme et qui mérite les avis dithyrambiques dont elle a fait l'objet !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Malgré les avis fort enthousiastes lus un peu partout, j'avais un peu peur en ouvrant ce roman de tomber sur une longue litanie des méfaits du tabac, une morale sur ce que, nous, abominables fumeurs puants, faisons subir à nous même et à notre entourage... Mais au bout de quelques pages, je jubilais déjà et j'ai dévoré ce roman d'une traite, en ne me laissant qu'à peine le temps... de griller une cigarette.

Fumeuse, j'étais, puis ex-fumeuse et à ce jour fumeuse à nouveau, ayant décidé une fois pour toute de privilégier l'esthétique de mon postérieur à la santé de mes poumons... (résolution post 40 ans !). Je connais donc parfaitement ces affres de l'ancien fumeur qui a pris sa résolution, un peu à contre-coeur, et qui a décidé de ne plus toucher une cigarette. Je connais les idées fixes, cet état d'obnibulation totale quand on ne pense qu'à une chose, sentir sur ses lèvres le poids tout léger de la cigarette qu'on vient d'y poser, se brûler parfois un peu l'index et le majeur parce qu'on a fumé trop loin, jusqu'au filtre, entendre le craquement du briquet ou de l'allumette, aspirer la première bouffée, forte, chaude, qui brûle même un peu la lèvre, et sentir dans la trachée l'avancée de la fumée salvatrice, bourrée de cette fichue nicotine qui nous manque tant, mais qui nous donne le sentiment, l'illusion d'un bien-être...

Je connais aussi les nuits de cauchemars dues au Champix, ce médicament soit disant miracle qui est censé aider le fumeur à se passer de sa dose. Je n'ai pas pris ces cachets très longtemps, tant les effets secondaires étaient impressionnants sur moi : tremblements, crises d'angoisse, nuits d'horreur dans lesquels j'assassinais tout le monde autour de moi et me réveillais en nage et en hurlant, persuadée que j'allais me noyer dans un bain de sang, boutons aussi beaux et purulents que la plus acnéique des ados, et j'en passe...

Mais je connais également le plaisir que procure cette fameuse clope. La première bouffée de la première cigarette de la journée, celle qui va avec le café, celle qu'on allume quand on téléphone à une amie à qui l'on raconte sa vie, celle d'après l'amour... Et les gestes, ces gestes devenus mécaniques et auxquels on ne pense plus, mais qui font partie intégrante du rituel lié à la consommation de tabac. S'assurer qu'on a bien son paquet et son briquet quand on sort (ne pas avoir de feu : l'horreur !), avoir un ou deux paquets d'avance à la maison (traverser tout Paris la nuit pour acheter un paquet de clopes, je l'ai fait !), tenir sa cigarette de telle ou telle manière qui nous donnera une contenance, une assurance que nous sommes persuadés de ne pas avoir sinon, jeter les mégots à travers la fenêtre de la voiture d'une pitchenette, ou écraser le mégot du bout du pied dans une rotation rapide et discrète...

Suite sur Les lectures de Lili
Lien : http://liliba.canalblog.com
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Un roman bien sympathique ! Car n'est pas tueur efficace qui veut et notre héros du jour Valentine m'a séduite avec son approche légèrement compulsive mais diablement efficace, sans parler de son sens de là-propos ironique et plein d'humour (faire périr dans une explosion un brûleur de pigeons, une des hypothèses envisagées par exemple).

"Fume et tue". Un titre également bien choisi compte tenu du sujet : soudain privé du plaisir que lui procurait la cigarette, Valentine découvre par le plus grand des hasards un remède à ce mal en la montée d'adrénaline provoquée par un meurtre tout à fait accidentel (et que nous, pauvres lecteurs compatissants, fumeurs et non-fumeurs, trouvons finalement tout à fait naturel et excusable).

Récit à la première personne d'un homme emprisonné pour avoir commis quatre crimes, ce roman revient sur l'enfance du narrateur, ses premiers contacts avec le tabac, sa première cigarette et la place indétrônable que celle-ci occupe dans sa vie, aux côtés d'une épouse non fumeuse écrivant dans une revue consacrée à l'art moderne. Celui-ci apparaît en toile de fond, via les photos d'Andy Warhol ou de Francis Bacon. Ou bien encore lorsque Valentine se souvient du jour où il avait pris pour un cendrier une oeuvre contenant les cendres de la soeur de l'artiste.

"Fume et Tue" est un roman agréable, à ne pas prendre pour un polar (le titre est peut-être trompeur sur ce point). L'écriture est fluide, le personnage principal attachant, les autres apportent un peu de piment. L'histoire, qui pourrait sembler fumeuse (en oubliant le mauvais jeux de mots parfaitement involontaire), paraît assez crédible. Ce n'est sans doute pas un livre dont je me souviendrai bien longtemps mais c'est un bon divertissement et, après tout, cest ce qui importe.
Lien : http://www.myloubook.com
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Antoine Laurain a le génie d'écrire à partir de presque rien.
Sur celui-ci, il part de la cigarette.
Un homme qui va aller voir un hypnotiseur pour arrêter de fumer. Il arrête effectivement, mais n'est pas satisfait de la sensation qu'il éprouve lorsqu'il tente d'en rallumer une.
Cela va même le conduire à commettre un premier meurtre.
Cette histoire dissuade les non-fumeurs de commencer et n'aurait aucun mal à persuader les fumeurs de continuer à l'être !
Il fallait y penser.
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Que voilà un drôle de polar !
Mais alors que nous raconte : "Je fume et tue" :
Fabrice Valantine, fumeur invétéré, se rend chez un hypnotiseur censé l'aider à arrêter de fumer. Après quelques semaines d'abstinence, il craque et constate que si l'envie de fumer demeure, le plaisir quant à lui a totalement disparu. Pour retrouver les sensations libératrice de stress ou de plaisir que lui procurer son ancienne maitresse, la cigarette, Fabrice va peut à peut se transformer en tueur en série. En effet seul le fait de commettre un meurtre va lui procurer une voluptueuse sensation de plénitude.
Comme le dit la quatrième de couverture, c'est drôle, inquiétant et un brin provocateur mais c'est jouissif aussi surtout on apprécie le ton décalé de l'auteur et la distance froide finalement qu'il instaure dans cette folle histoire.Enfin avouez que c'est dingue quoi ? Un ex fumeur qui n'a plus de plaisr à fumer et qui pour le retrouver se met à tuer, il fallait y penser, non !

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Cette idée de ne plus jamais refumer de ma vie m'attristait, je dois en convenir, et c'est empli d'une douce nostalgie que je répondis :
- J'ai tout de même l'impression d'avoir perdu une partie de moi-même.
- La plus dangereuse, Fabrice, me répliqua ma femme avec gravité.
Pouvait-elle comprendre que mes paquets m'avaient accompagné toute ma vie, que mes cigarettes étaient mes amies fidèles, toujours à portée de main quand j'avais besoin d'un réconfort. Je venais de divorcer de cette compagne, sans accord mutuel. J'aurais souhaité une sorte de compassion, une minute de silence. p.104
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Si je devais me pencher sur ma vie, au risque d'en éprouver un certain vertige, je dirais qu'avant les événements qui la bouleversèrent j'étais un homme sans histoires, presque banal.
J'avais une femme, une fille, un métier dans lequel j'étais connu et reconnu et un casier judiciaire aussi vierge qu'une feuille de Canson achetée chez un marchand de couleur. Quelque temps plus tard, on tenta de m'évincer de mon poste, ma femme me quitta, et j'avais quatre meurtres à mon actif. Ce parcours atypique, s'il me fallait le résumer en une formule accessible au plus grand nombre, je dirais que tout cela est "une histoire de cigarettes. p.11
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Le plaisir de boire un bon vin, le plaisir de faire l’amour, le plaisir de fumer bien sûr, mais aussi le plaisir de se baigner sous le soleil dans une jolie piscine, le plaisir d’un bon repas dans un bon restaurant, le plaisir d’un beau paysage, le plaisir d’aimer tout simplement."
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Je m’étais rendu à l’adresse indiquée, rue Lamarck, et avait regardé mon reflet sur la plaque dorée flambant neuve, Marco Di Caro – Hypnose, avant de gravir les escaliers des six étages. Sixième droite. J’appuyai sur la sonnette, qui n’émit aucun son. Un léger bourdonnement puis la porte s’ouvrit. Posé sur une commode, un carton illustré d’une petite main me conduisit à la salle d’attente, une pièce aux murs fraîchement repeints, sans tableaux, meublée d’un grand canapé, deux chaises et une table basse, où s’étalaient plusieurs exemplaires de Libération et diverse brochures. Le soleil de cette fin d’après-midi inondait le parquet. Dans ce confortable canapé en velours vert, un café, un cendrier et une cigarette ‘auraient fait passer un moment parfait.
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Ma femme était une sainte qui subissait un tyran fumeur, une sorte de dragon d'appartement parfaitement invivable, qui brûle tout sur son passage : rideaux, velours des canapés, coussins, moquettes ; sans compter la teinte des voilages. Jaunes au lavage !
- Oui, oui ! acquiesça avec frénésie la femme de Michel Vaucourt. Et le plafond ? Jaune, lui aussi ! Et pareil pour les carreaux !
Je me mis à fredonner Yellow submarine.
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Videos de Antoine Laurain (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Laurain
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/antoine-laurain-les-caprices-de-l-astre-53253.html
Certains livres sont comme une rencontre. On ne les attendait pas et ils vous apportent plus que vous ne le pensiez. Ainsi en est-il du nouveau roman d'Antoine Laurain, « Les caprices de l'astre». Antoine Laurain trace discrètement son sillon depuis 15 ans en France comme à l'étranger où ses livres sont traduits en une vingtaine de langues et sont l'occasion pour lui d'accompagner ses personnages de l'Amérique du Nord à la Corée du Sud. Si son titre le plus connu reste « le chapeau de Mitterrand », en 2012, adapté ensuite pour la télévision, ces autres livres révèlent eux aussi un talent certain d'écriture où le style le dispute à la poésie sans renier une pointe d'humour. « Millésime 54 », « Rhapsodie française » ou « le service des manuscrits » font partie de cette bibliographie. Mais sa petite consécration personnelle reste sans doute la fait que Camilla, duchesse de Cornouailles,épouse du prince Charles, ait choisi son livre « La fille au carnet rouge » dans sa sélection de lecture pendant le confinement. Dans son travail d'écriture, l'auteur reconnait volontiers une nostalgie heureuse. Lui qui a, pendant plusieurs années, travaillé dans un magasin d'antiquités s'appuie souvent dans ses romans sur le temps qui passe, les rencontres au-delà du temps et les objets qui créent la transmission. On retrouve cet esprit dans ce nouveau titre « Les caprices de l'astre ». Guillaume le Gentil de la Gournaisière, savant et astronome, est envoyé sur les mers du globe par le roi Louis XV. En parallèle, dans le Paris d'aujourd'hui, Xavier et Alice, malmenés par la vie se croisent sans se trouver. Mais le destin est en embuscade. On entre avec une réelle jubilation dans cette jolie histoire qui parle d'amour, de résilience, de lien aux autres sans mièvrerie, sans pathos mais avec légèreté et poésie. L'écriture est belle et légère, le style permet de retrouve la belle plume d'Antoine Laurain. Quant à l'intrigue, finement amenée, elle nous offre une réelle parenthèse enchantée dans cette période tellement troublée. Et mon Dieu, que ça fait du bien… « Les caprices de l'astre » d'Antoine Laurain, aux éditions Flammarion.
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