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EAN : 9782081365902
240 pages
Flammarion (19/10/2016)
4.58/5   19 notes
Résumé :
Livre-fleuve, autobiographie et testament autant qu'immense livre d'Histoire, Le Monde d'hier est un chef-d'œuvre.
L'ouvrage est aujourd'hui revisité en images et commenté par Laurent Seksik, l'auteur des Derniers Jours de Stefan Zweig.
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Stefan Zweig, l'auteur de Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme et du Joueur d'échecs, fut de son temps l'écrivain le plus traduit et le plus lu au monde.
Il se suicida au Brésil en 1942... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un énorme merci à Babelio et à Flammarion pour l'envoi de ce magnifique livre, tant par sa forme que par son fond. Si vous manquez d'idées pour un beau cadeau de Noël, vraiment n'hésitez pas, vous ne serez pas déçu !

Bon j'avoue que le format ne facilite pas la lecture lorsque l'on veut le lire au lit, le livre est plutôt lourd et imposant et ça m'a parfois poussé à repousser la suite de ma lecture car je n'étais pas bien installée...Mais bon, une fois que l'on est pris dans le récit de Stefan Zweig, on enchaîne les chapitres rapidement tant la plume de cet auteur ensorcelle.
Stefan Zweig est un de ces auteurs que je vénère. C'est bien simple, il pourrait avoir écrit un manuel sur les mathématiques (et Dieu sait si je hais cette matière!) que je le lirais avec délectation ! Mais j'ai très, trop longtemps repoussé ma lecture de cet ouvrage. le Monde d'hier est une biographie du siècle passé, une autobiographie simple où l'auteur livre les joies, les doutes et les peurs qu'il a ressenti tout au long de sa vie, en le mettant en parallèle avec les événements de la société. Quand j'ai su de quoi parlait ce livre et qu'il était le dernier de l'auteur, celui qu'il a achevé avant de se donner la mort, j'ai très longtemps hésité avant de le lire. À cause de quoi, je ne sais pas trop. Peur de dire adieu à ce fabuleux écrivain, peur de connaître une facette déplaisante du monde, peur de connaître cet homme un peu trop intimement...? Grâce à Babelio, je me suis enfin décidée. En le sélectionnant lors de Masse Critique, je ne pensais pas du tout le remporter alors quand j'ai su que j'avais été sélectionnée, j'ai sauté de joie même si une forte appréhension m'a vite envahie.

Ma première impression a été très bonne. Cette édition propose vraiment un très bel objet-livre. La couverture cartonnée, la qualité du papier et le nombre important de photographies pour aider le lecteur à suivre le cours du roman en font un ouvrage indispensable à tous les admirateurs de Stefan Zweig. Mais je dois avouer que le poids et la taille de la police n'ont pas facilité ma lecture. J'ai du faire de nombreuses pauses afin de reposer mes yeux, mais peut-être est-ce également du à la teneur du récit, qui vous prend aux tripes très vite.
Stefan Zweig brosse un portrait flatteur de l'Autriche, de l'Europe et de la société de l'époque. Une volonté de vivre, de se cultiver, de jouir de chaque instant, voilà comment Zweig dépeint la société viennoise. Grâce à ses études, l'auteur a acquis de nombreuses connaissances ainsi qu'une curiosité intarissable. Grâce à ses nombreux voyages à travers les pays d'Europe, il a ouvert son esprit, il a échangé avec les plus grands noms de son époque, jusqu'à en devenir un lui même. On suit avec délice son parcours et on s'empresse de se renseigner sur les diverses personnalités qu'il cite dans cet ouvrage. En nous livrant ses expériences et sa vie de façon intime mais avec pudeur, on se sent proche de l'auteur. Et la dernière partie de l'ouvrage, la déchéance qu'il a connu, l'ingratitude et la méfiance dont il a été victime m'ont brisées le coeur. J'ai ressenti son sentiment d'impuissance et sa profonde tristesse vis à vis des événements de la seconde guerre mondiale. Plus le récit avance et plus on ressent sa déception face à un monde qui promettait un avenir radieux à qui le voulait. Cet esprit vif, intelligent et curieux de tout a été brisé par une idéologie qu'il ne partageait et ne comprenait pas...
Laurent Seksik nous explique certains faits, développe certaines facettes inconnues de la vie de l'homme. Entre chaque chapitres, il nous permet de comprendre et de connaître mieux cet auteur, encore plus intimement que ne le permet Zweig lui-même dans le récit.

Le Monde d'hier est un ouvrage extrêmement intéressant à découvrir, très plaisant mais aussi très dur à certains moments. On se laisse emporter à travers le siècle dernier et on ne peut s'empêcher de réfléchir aux événements actuels...J'ai d'ailleurs l'impression que certains faits se répètent inlassablement à travers les siècles...

Je ne sais pas si cette critique vous permettra de savoir si cet ouvrage vous intéressera ou pas. J'ai laissé parlé mon coeur, en hommage à cet auteur qui nous livre ici un témoignage précieux. Je remercie encore chaleureusement Babelio et Flammarion pour ce cadeau qui me suivra très certainement à vie...
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Le monde d'hier est le dernier livre publié par Zweig et c'est son livre le plus personnel, le seul où il a jamais parlé à la première personne. Ce long récit autobiographique écrit peu de temps avant son suicide par Zweig, alors qu'il s'est exilé en Amérique du Sud avec sa femme , est à la fois nostalgique et d'une insondable tristesse .

Dans cette version Illustrée et commentée par Laurent Seksik ( l'auteur du très beau " le cas Eduard Einstein"),on y voit à quel point le monde d'hier est à la fois le récit de sa vie et le récit du siècle" et cette nouvelle édition a l'objectif de faire " voir le monde tel que Zweig l'a vu " tel que c'est indiqué dans le bandeau de couverture

Voilà une formidable grille de lecture : on ne peut que noter la lucidité et la pertinence de l'auteur sur la montée du nazisme et la façon dont il a saisi les liens entre parti politique et industriels allemands.

En cela, le monde d'hier est aussi un grand livre d'histoire.Témoignage de 50 ans d'histoire européenne l'âge d'or de Vienne, quand les arts étaient alors à leur apogée.

Cette bien belle édition est un écrin à ce texte magnifique, et les photos d'archives et les documents d'époque sont particulièrement bien choisies pour illustrer la vision personnelle et sublime de Zweig. Un très beau livre qui permet de découvrir et redécouvrir un texte d'une puissance rare.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avais lu et énormément aimé « le monde d'hier » il y a quelques temps déjà, un livre qui m'avait marquée. Lorsque j‘ai vu dans la dernière Mass Critique qu'il existait une version Illustrée et commentée par Laurent Seksik ( l'auteur de l'émouvant " le cas Eduard Einstein"), j'ai tenté ma chance.

J'ai relu avec bonheur cet écrit extrêmement riche, à la fois chronique éclairée des tourments traversés par L'Europe dans la première moitié du vingtième siècle, témoignage poignant sur le déracinement et observation passionnante du mécanisme de la création artistique.

Les éditions Flammarion offre ici un écrin à ce texte magnifique.
Les photos d'archives et les documents d'époque illustrent le propos, ils lui donnent corps et réalité. Il est bien agréable de mettre un visage sur tous les artistes croisés au fil des pages, de pouvoirs visualiser les lieux évoqués.
À la fin de chaque chapitre, Laurent Seksik, propose un commentaire éclairant sur la personnalité de Zweig et nous permet d'appréhender un peu mieux encore cet homme si touchant et si complexe.

A conseiller évidemment à tous les amoureux de l'auteur…
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Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce MAGNIFIQUE livre (reçu dans le cadre de la masse critique Babelio).
Le monde d'hier (le dernier livre écrit par Stefan Zweig) est considéré selon les lecteurs soit comme une sorte d'autobiographie, soit comme un carnet de voyage voir même comme un testament de l'auteur avant de se donner la mort en 1942.
Dans « le monde d'hier », Stefan Zweig, avec sa belle plume et son style unique, nous raconte son enfance viennoise joyeuse, l'insouciance de la belle époque, ses passions et son amour pour les arts et la littérature, les voyages à travers l'Europe (son amour pour Paris, son éloge pour la Suisse,...), les débuts comme auteur, ses rencontres avec les plus grands personnages de l'époque (Paul Valéry, Hermann Behr, Debussy, Emile Verhaeren, Zola,..), mais aussi la guerre, la montée du nazisme, la déchéance, et l'exile.
Dans cette version (illustrée), on retrouve des illustrations qui permettent de mettre des visages sur les noms des personnages cités, et des visuelle des scènes et des lieux de l'époque, à cela s'ajoute des commentaires de Laurent Seksik ce qui permet aux lecteurs de s'imprégner encore plus de l'histoire et de ses facettes.
C'est un très beau objet livre parfait comme cadeau !!! (Avec une jolie couverture rigide, papier de très bonne qualité, photos,..) Qui ravira tous les amoureux de Stefan Zweig et/ou de la littérature.
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Le génie de Stefan Zweig + le grand talent de Laurent Seksik, dans une superbe édition de Flammarion = un RÉGAL !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens encore du jour de ma lointaine enfance qui marqua le tournant décisif dans l’ascension du parti socialiste autrichien; les ouvriers, afin d'offrir aux yeux pour la première fois le spectacle de leur puissance et de leur masse, avaient donné le mot d'ordre de déclarer le premier mai jour férié des travailleurs et résolu de se rendre en cortège serré au Prater et d'y défiler dans l'avenue principale, où d'ordinaire, ce jour-là, seuls passaient les voitures et les équipes de l'aristocratie et de la riche bourgeoisie qui avaient leur fête des fleurs.
.....
Une sorte de panique gagna de proche en proche. Toute la police de la ville et des environs fut postée à la rue Prater, les troupes mises en réserve, prêtes à tirer. Pas un équipage, pas un fiacre n'osa s'aventurer du côté de Prater. Les commerçants abaissèrent leurs rideaux de fer, ....
...
Rien ne se produisit. Les ouvriers s'avancèrent dans le Prater, avec leurs femmes et leurs enfants, en rangs serrés de quatre avec une discipline exemplaire, chacun portant un œillet rouge, l'insigne du parti, piqué à sa boutonnière. Ils chantaient en marchant L’internationale. Mais dans la belle verdure de la Nobelallee, qu'ils foulaient pour la première fois,... Personne ne fut insulté, personne ne fut battu, les poings n'étaient pas fermés; les policiers, les soldats souriaient aux manifestants dans un esprit de bonne camaraderie. Grâce à cette tenue irréprochable, il ne fut bientôt plus possible à la bourgeoisie de stigmatiser la classe ouvrière en la qualifiant de "bande de révolutionnaire"; on en vient, comme toujours, dans la vieille et sage Autriche, à des concessions réciproques; on n'avait pas encore inventé le système actuel qui consiste à assommer les gens à coups de matraque et à les exterminer, l'idéal de l'humanité était encore vivant m^me chez les chefs de partis, bien qu'à la vérité, il commençât à défaillir.

p:48 & 50
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Tous les jours nous inventions de nouveaux trucs pour consacrer à nos lectures les heures ennuyeuses de la classe; pendant que le maître débitait sa leçon vingt fois ressassée sur la poésie naïve et sentimentale" de Schiller, nous lisions sous nos pupitres Nietzsche et Strindberg, dont ce brave vieillard n'avait jamais entendu prononcer les noms; le désir de connaître tout ce qui se produisait dans tous les domaines de l'art et de science nous avait gagné comme une fièvre. ....
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(En parlant de Verhaeren) page: 72

Et après cette première heure de contact personnel, ma résolution était prise: servir cet homme et son œuvre. C'était une résolution vraiment téméraire, car ce chantre de l'Europe était encore peu connu en Europe, et je savais d'avance que la traduction de son œuvre poétique monumentale et de ses trois drames en vers enlèverait à ma production personnelle deux ou trois années. Mais tandis que je décidais de mettre toute ma force, tout mon temps et ma passion au service d'une œuvre étrangère, je me donnais à moi-même ce que je pouvais souhaiter de meilleur; une tâche morale. Mes recherches et mes tentatives incertaines avaient maintenant un sens. Et si j'avais aujourd'hui à conseiller un jeune écrivain qui n'est pas encore sûr de sa voie, je m'efforcerais de le décider à servir une grande œuvre en qualité d’interprète ou de traducteur. Il y a plus de sécurité pour un débutant dans le service désintéressé que dans la création personnelle, et rien de ce qu'on a accompli dans un esprit de sacrifice total n'aura été fait en vain.
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J'étais assez indépendant, le jour avait vingt-quatre heures et toutes m'appartenaient.
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Je n'ai pas honte d'avouer que l'encre d'impression me paraissait, à dix-neuf ans, alors que je venais de quitter le lycée, le plus suave des parfums, plus suave que l'essence des roses de Chiraz ; ...
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Videos de Laurent Seksik (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Seksik
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