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Critique de Valentia


Trois ans après la lecture du premier, j'ai enfin réussi à me procurer le deuxième tome de la trilogie L'Empire Brisé de Mark Lawrence, intitulé le Roi écorché, et toujours publié chez Bragelonne.
Trois ans après, mais je me suis vite replongée dans l'univers de Mark Lawrence et de son incroyable Jorg Ancrath. Nous retrouvons ce dernier assis sur le trône des Hautes-Terres. Et le récit se déroule à deux époques distinctes : au temps présent, alors que Jorg, le jour même de son mariage, se prépare à affronter les armées du Prince de Flèche venu conquérir son territoire, et quatre ans auparavant, c'est-à-dire quelques mois seulement après sa prise de pouvoir (à quatorze ans, n'oublions pas que le petit Jorgy est incroyablement précoce…), alors qu'il entreprend un voyage au travers de l'Empire pour obtenir des réponses à des questions qui ne peuvent pas se régler par le fer.
J'ai pris un plaisir nouveau à cette lecture du fait d'avoir un livre papier entre les mains (j'avais acquis le premier tome en numérique), d'autant plus que cela m'a permis de consulter à loisir la carte qui accompagne l'oeuvre, et de suivre le trajet de Jorg et de ses compagnons…dans une Europe quelque peu remodelée ! La carte est brouillée, les frontières se sont déplacées et les côtes aussi, mais il s'agit bien d'une version déviée de notre Vieux Continent. D'autant plus que les noms de certains royaumes restent assez proches de noms existants : Cantanlogne, Normardy, îles Corsaires…
Et dans ce deuxième volume, Mark Lawrence nous donne également quelques indices sur le passé de l'Empire. En effet, depuis le début de la série, on trouve régulièrement des références aux Bâtisseurs, peuple mystérieux et a priori possédant de grands pouvoirs ainsi qu'une forme de technologie avancée (pour ce que nous savons), et ayant disparu à la suite d'une sorte de cataclysme qu'ils auraient eux-mêmes provoqué. En tout cas c'est ce que j'en avais compris, mais l'on n'en savait pas beaucoup plus. Cette fois, à la lecture, plusieurs éléments m'ont fait émettre l'hypothèse que le temps des Bâtisseurs correspondrait en fait à notre époque, et qu'à la suite du cataclysme (une guerre nucléaire ?), l'Empire/l'Europe aurait subi une forme d'évolution régressive, revenant à une époque de type moyenâgeuse… Enfin, ce n'est là qu'une hypothèse, qui sera peut-être confirmée ou infirmée par le dernier tome de la trilogie.
Je dois dire que ça faisait un moment que je n'avais pas été marquée par un passage précis dans un roman. Mais là… Il s'agit de la description de la statue d'une jeune fille courant après son chien, dans un cimetière. C'était tellement beau (même en traduction ! J'aimerais beaucoup lire la version originale…) que j'ai arrêté ma lecture pendant un moment pour relire et relire ces quelques paragraphes. Parce que l'écriture est magnifique et parce que cela veut peut-être dire que Jorg, finalement, a un coeur…
Car en-dehors de ce passage, Jorg est toujours aussi amoureux de la guerre et de la violence qu'il l'était dans le premier tome, d'autant plus qu'il est désormais détenteur d'une certaine légitimité. Et gare à celui qui osera la remettre en question… Mais encore plus que sa violence pure, c'est l'ingéniosité de ses plans qui le rend dangereux. Et Jorg est prêt à tout pour que personne ne sache ce qu'il a en tête. Pas même lui.
Voilà bien un roman – disons plutôt une série – dans laquelle il ne faut pas trop s'attacher aux personnages car ils ont tendance à mourir sans crier gare. Sans être travaillés en profondeur, les compagnons de Jorg sont pourtant chacun doté d'un trait de caractère dominant qui les définit, et cela leur suffit. de même que Miana, la jeune (!) épouse de Jorg, qui se révelera doté d'une force de caractère et d'une puissance de réflexion peu communes pour son jeune âge.
Pour conclure, voilà encore un livre que j'ai dévoré, et dont j'ai hâte de lire la suite. J'espère vraiment que L'Empereur écorché sera à la hauteur de mes attentes…
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