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Françoise Du Sorbier (Traducteur)
EAN : 9782253124375
542 pages
Le Livre de Poche (28/01/2009)
3.52/5   21 notes
Résumé :
Alvina, une jeune fille de bonne famille désargentée, découvre l'amour entre les bras d'un Italien, beau mais un peu fruste. Au mépris de toutes les conventions, elle le suit dans son pays. Perdue pour la morale, perdue dans un monde primitif dont elle n'a pas les clés, Alvina se découvre elle-même. Peinture au vitriol de la société de province, fresque historique de l'Angleterre et de l'Italie au seuil de la Première Guerre mondiale, hymne à l'amour charnel et à l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec ce roman, on est encore entre deux mondes, deux époques avant-guerre représentées par Alvina, jeune femme anglaise cherchant à s'émanciper de la vie qui l'attend.
Sa vie commence vraiment lorsque, fiancée à un Australien qui l'attend dans son pays, elle prend la décision de rester en Angleterre. 10 ans passeront avant qu'elle ne rencontre l'amour à nouveau, devenant entre temps orpheline et héritière de dettes qui la mettent sur le carreau, déclassée et sans regret de l'être. Car Alvina veut vivre comme elle l'entend, ou plutôt, si elle veut vivre sa vie, elle n'a pas vraiment le choix. Face à tous les redresseurs de torts qui l'entourent, Alvina rit, et c'est ce que j'ai aimé dans son caractère, cette capacité à rire et à s'émerveiller alors qu'elle a peur, qu'elle ne sait pas ce qu'elle va devenir.
Elle s'attachera ainsi à une petite troupe de théâtre formée de Français, Suisses et Italien qu'elle suivra malgré les réprobations de ceux de sa classe.
C'est un beau portrait de femme que D.H Lawrence nous offre, en lutte contre un monde passéiste et prête pour le nouveau. Pourtant, à quel point est-elle vraiment libre d'agir?
J'ai aimé le ton faussement léger et un brin ironique de l'auteur qui évite de tomber dans la tragédie, et j'ai pensé à Lamiel, De Stendhal, qui elle aussi lutte pour sa liberté.
Quelques longueurs malgré tout, mais un roman très plaisant à lire et qui illustre bien l'Europe d'avant-guerre.
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Alvina Houghton, la fille perdue du titre, vit en cette fin XIXème - début XXème dans la petite ville de Woodhouse en Angleterre. Elle habite une vaste et sombre demeure, Manchester House, avec son fantasque père, sa mère perpétuellement malade, Miss Frost sa nounou, et Miss Pinnegar l'intendante. La famille Houghton fait, avant la naissance d'Alvina, partie de la bourgeoisie de la ville :”Mais retournons au début des années 80, à l'époque où Alvina était bébé, ou plus tôt encore, à la grande époque de James Houghton. Il faisait alors partie de l'élite de Woodhouse. La famille Houghton avait toujours été prospère : une famille de commercçants, certes, mais après quelques générations d'aisance, les commerçants acquièrent un certain cachet. Or à lâge de 28 ans, James Houghton hérita d'un magnifique magasin de textiles à Woodhouse.” le sens des affaires n'est malheureusement pas le fort de James Houghton, qui à coups de soldes répétées, cause la perte de son magasin. Il investit ensuite dans une mine de charbon qui ferme, puis dans un cabaret-cinéma qui finit de sonner le glas des finances de Manchester house.

Voyant son niveau social se dégrader, Alvina apprend le métier de sage-femme mais elle ne peut laisser son père seul et devient pianiste dans le cabaret-cinéma. Elle y rencontre la troupe des Natcha-Kee-Tawara et surtout l'un d'entre eux : le ténébreux Ciccio.

L'histoire d'Alvina est celle d'une femme entre deux mondes, deux civilisations : l'Angleterre et l'Italie. Ces deux pays s'opposent complètement dans le livre de DH Lawrence. le nord est en pleine industrialisation ce qui le mènera à sa perte (je souligne au passage que Lawrence était un visionnaire.). L'Angleterre est grise, sombre et extrêmement policée par les conventions sociales. La déclaration de guerre ne fait qu'accentuer le pessimisme de Lawrence sur son pays. A côté de cela, l'Italie du Sud est décrite comme un paradis perdu. Alvina découvre un pays primitif, animal, à la beauté étourdissante : “Un bonheur sauvage, terrible s'emparait d'elle, au-delà du désespoir, mais très semblable à lui. Personne ne la retrouverait jamais. Elle avait franchi les limites de ce monde et gagné celui d'avant ; elle avait rouvert l'éternité de jadis.” On comprend mieux la comparaison entre les deux pays lorsque l'on sait que Lawrence s'est lui-même exilé en Italie.

L'amour d'Alvina est précurseur de celui de “L'amant de Lady Chatterley”. Elle est fiancée par deux fois dans le roman à des hommes respectables à la situation sociale enviable. Elle choisit de se marier à un saltimbamque, un rustre qui parle tout juste l'anglais. Elle est emportée par son instinct, son désir et suit le sauvage Ciccio aux portes de la civilisation au mépris des convenances.

Le mariage selon DH Lawrence ne fait guère envie, les hommes et les femmes en pâtissent sans pouvoir l'éviter. Les hommes sont condamnés à rendre heureuses leurs exigeantes épouses et cette attente de bonheur est qualifiée d'”arrogante et impertinente” par l'auteur. J'ai été très intéressée par ce point de vue qui est rare sur la question, j'ai souvent lu le sentiment des femmes sur le mariage mais peu celui des hommes. Quant aux femmes, elles sont gagnées par la panique à l'idée de devenir vieille fille, de devoir subvenir à leurs besoins mais le mariage les effraie tout autant ! DH Lawrence trouve les femmes “toujours insatisfaites” ! Je me réjouis personnellement de vivre au XXIème siècle et de ne pas avoir eu à choisir entre ces deux positions sociales qui ne peuvent conduire qu'à l'amertume.

La fille perdue” était mon premier roman de DH Lawrence et j'ai été totalement enchantée par ma découverte. Les thèmes abordés m'ont touchée et fortement intéressée grâce à l'auteur qui y imprime son avis personnel. L'écriture de Lawrence est un bonheur, elle est ironique lorsque l'action se passe en Angleterre et se fait lumineuse, fraîche en Italie. “La fille perdue” est une ode à l'amour véritable, à l'instinct dépouillé des attentes sociales et au soleil de l'Italie !

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De ce roman se dégage une ambiance très romanesque, c'est tout simplement une fresque sociale en ce début du XX ième siècle, il est question de moral. L'attitude d'Alvina est mal vu par la société anglaise, elle est jugée pour être une fille perdue sans moral et pas mariée en plus. L'importance du temps perdu tient sa place dans le roman. Avina est indécise dans son choix de vie, le monde bouge la première guerre mondiale est là présente en arrière plan. le lecteur suit le parcours d'une héroïne et son destin. Elle sait le prendre en main, le mener à bien 'ai aimé être enveloppé dans ce roman anglais parsemé d'humour. À l'écriture classique romanesque, un bon moment de lecture tout simplement exactement la même impression quand l'on voit un bon film, j'ai trouvé l'écriture très visuelle.

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Le résumé m'avait bien plu alors je me suis jetée sur ce livre et la, grosse déception, trop de descriptions inutiles qui font qu'on a du mal a accrocher et a poursuivre la lecture.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Prenant un oreiller sur le lit, elle l'écrasa contre elle et se balança inconsciemment, secouée par l'orgasme de l'insoutenable. Elle la sentit au fond de ses entrailles, cette sensation insoutenable. Comment la supporter?
Elle resta repliée sur elle-même jusqu'à ce qu'elle fût apaisée. La paix la recouvrit un moment comme un sommeil: une éternité de sommeil qui dura une seule seconde.
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Malgré tout ce que la vie peut réserver, malgré les horreurs dont les hommes sont responsables, le monde est merveilleux, magique, un lieu digne de tous les émerveillements, totalement stupéfiant
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Il pensait qu'elle apporterait au moins dix mille livres en mariage. Ses attentes furent déçues, car il n'en reçut que huit cent. Etant d'une nature où les sentiments et les intérêts du commerce allaient de pair, il ne lui pardonna jamais, tout en la traitant toujours avec la plus élégante courtoisie. C'était un spectacle exquis que de le voir lui peler une pomme et la lui préparer. Mais cette pomme pelée et coupée en quatre était tout ce qu'elle recevrait en partage. Cet élégant Adam du négoce rendit à Eve la monnaie de sa pièce, après en avoir proprement avalé le coeur, et cessa tout commerce avec elle. Entre-temps, Alvina était née.
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En fait, aucune génération ne reproduit les erreurs de la génération précédente, pas plus qu'une rivière ne reproduit son cours. Les jeunes ne devraient pas se croire aussi supérieurs aux vieux. La jeune génération commet allègrement ses propres erreurs: quant à en mesurer le désagrément, seul l'avenir pourra le faire. Mais soyez sûrs que ces erreurs sont tout aussi détestables, mensongères et hypocrites que celles qu'ont pu commettre nos parents. La sagesse absolue n'existe pas. La sagesse ne se réfère qu'au passé. L'avenir reste à jamais un champ d'erreurs infini. On ne peut rien savoir au préalable.
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Trente volontés officieusement bienveillantes s'efforçaient chacune d'imposer son bienveillant projet. Et Alvina, naïve et pathétique, aiguillonnait tous ces conseilleurs dans leur rivalité sans même s'en rendre compte. La seule certitude, c'était qu'elle refusait avec la dernière obstination de laisser qui que ce fût décider à sa place.
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Vidéo de D.H. Lawrence
Lady Chatterley de Pascale Ferran : Entretien avec Michel Ciment (2006 / France Culture). Par Michel Ciment. Réalisation : Pierrette Perrono. Photographie : Pascale Ferran • Crédits : Sipa. Le 11 novembre 2006, dans son émission “Projection privée” diffusée sur France Culture, Michel Ciment recevait la réalisatrice Pascale Ferran pour s'entretenir avec elle autour de son film “Lady Chatterley” : une adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain britannique D. H. Lawrence. Pascale Ferran expliquait notamment les raisons pour lesquelles elle avait choisi d'adapter la deuxième version du livre, intitulée “Lady Chatterley et l'Homme des bois”. “Lady Chatterley et l'Homme des bois” (“John Thomas and Lady Jane”) est un roman du Britannique D. H. Lawrence publié en 1927. Deuxième des trois versions du roman polémique de 1928 “L'Amant de lady Chatterley”, il s'en distingue par l'absence de scènes crues et plusieurs variations, notamment à la fin. Moins connu que la version définitive, “Lady Chatterley et l'Homme des bois” a servi pour la mini-série télévisée britannique de Ken Russell diffusée en 1993, et l’adaptation cinématographique française de Pascale Ferran sortie en 2006, où jouent Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h et Hippolyte Girardot.
Sources : France Culture et Wikipédia
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