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EAN : 9782264066732
384 pages
10-18 (21/01/2016)
3.79/5   94 notes
Résumé :
Canada, Ontario - Londres, 1966-1969. Rien ne va plus dans la famille Cartwright.
Alors qu'Emily s'apprête à donner naissance à son huitième enfant, que Tom, le fils aîné, s'enferme dans la dépression, qu'Edward, le père, cherche dans son bureau une échappatoire au chaos ambiant, Megan, fille unique de la fratrie et mère de substitution de chacun, décide de voler enfin de ses propres ailes. À 21 ans, l'heure est venue pour la jeune fille de tenter l'aventur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Un hiver long et rude, c'est la traversée dans les profondeurs d'une famille à la dérive.
La mère, Emily, passe son temps à enfanter, à s'occuper du dernier né et à délaisser tous ses autres sept enfants car seuls les nourrissons l'intéressent.
Le père, Edward, s'enferme dans un mutisme et un aveuglement sans fin, ruminant son passé et la colère qui le ronge.
Le fils aîné, Tom, trop lucide, voit, ressent, ne dit mot et dépérit peu à peu.
Enfin Megan, unique fille de cette famille délabrée, a fait tout ce qu'elle a pu, remplacer la mère, le père, la femme de ménage, elle décide de partir en Angleterre et de vivre enfin pour elle.

Cette histoire à trois voix (Edward, Tom et Megan) entre le Canada et l'Angleterre dépeint les décombres d'une famille où la survie de chacun semble dangereusement tanguer devant l'absence de Megan.

Des familles aussi décrépies, cela fait froid dans le dos. J'avais envie de les secouer ces parents aveugles et inconscients.
Ce roman questionne la responsabilité parentale, la solidarité familiale, sans sombrer dans l'horreur, c'est en effet un hiver bien long et rude quand l'amour est aux abonnés absents, que la misère s'engouffre par toutes les fissures de cette maison au Canada.
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Il y a plus de quinze jours que le chauffage collectif de notre immeuble est coupé et le printemps ne faisant pas encore son job... on se gèle ! Alors "Un hiver long et rude" était parfait pour me rappeler qu'ailleurs il peut faire bien plus froid.

Ailleurs, c'est une région du Canada... et la saison... oui d'accord, vous savez lire ! Mais quand même, c'est important, parce que l'hiver est aussi au cœur d'une famille qui va mal.
Meg, la fille... le seul véritable pilier de cette famille est parti... non, elle n'est pas morte ! ... elle est simplement partie... en avion, en Angleterre... pour faire sa vie.
Tom, son frère aîné fait une dépression suite au suicide de son meilleur ami.
La mère est indifférente à tout et à tous, sauf au dernier né.
Le père s'enferme dans son bureau et rumine son passé.
C'est une famille nombreuse... mais pas joyeuse, parce qu'en plus de jumeaux enrôlés dans la marine, il y a encore deux frères, Peter et Corey, qui se disputent constamment et l'avant-dernier, Adam, qui lui, est bien trop sage.
Trois voix, Meg, Tom et Edward le père, nous content la lente évolution du mal-être des uns et des autres.
Meg s'en sort un peu mieux à Londres.
Au détour de l'histoire je découvre un personnage qu'il me semble connaître... mais oui, c'est bien ça... c'est Luke, l’aîné des Morrison (Le choix des Morrison)... ça fait plaisir de voir qu'il s'en sort bien.
Bon c'est pas tout ça... mais vivement le dégel, ça ira mieux... ou pas ! ... à vous de voir. Moi j'ai bien aimé cet hiver là !

Ici, aujourd'hui, il fait très très beau... j'ai été voter et dans un peu plus d'un mois on se plaindra de la chaleur... et probablement du nouveau président... (pourvu qu'il n'y ait pas de e à ajouter à la fin, ça sera déjà ça) !
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Les chroniques d'une famille canadienne dysfonctionnelle
*
Vous connaissez des familles qui partent à la dérive ? J'en connais peu d'une manière si intime.
Ici, dans ce roman , on entre pas à pas dans la maison d'une famille du Canada du Grand Nord.
La couverture aux couleurs douces et enneigées nous induit plus ou moins en erreur. On s'attend à de la douceur , de la quiétude, de l'harmonie. Mais c'est la rudesse et la misère affective qui prédominent. L'auteure raconte une histoire bien sombre et triste.
*
Dans les années 60-70, la grande tribu Cartwright connaît des déboires. Meg, la seule fille de la fratrie décide de partir à Londres dans l'espoir d'un avenir radieux. Le choix est difficile puisqu'elle « tient » la maisonnée d'une main de fer. Elle partie, la fragile cohésion se disloquera petit à petit et le chaos s'installera irrévocablement.
Ce roman à trois voix (Meg, Tom le frère aîné et Edward le père) oscillera tour à tour entre la dépression lente et un espoir ténu de vie. On voyagera avec eux entre le Canada hivernal si froid et Londres la ville « où l'on ne dort jamais ».
*
Les personnages ont beaucoup de charisme et de présence scénique. Je me suis attachée à tous même au plus exécrable – Edward. Un père abandonniste, égoïste, mélancolique, à la quête d'un idéal qu'il trouve dans ses livres. La mère, ne trouvant le réconfort que dans l'enfantement et le soin donné à ses nouveaux-nés et les laissant en incurie du moment où elle ne peut plus les pouponner. Tom, le fils prodigue tombant dans la dépression. Meg, la jeune femme d'un courage exemplaire, les deux frères turbulents et Adam le petit bout de chou négligé par toute la maisonnée.
*
Il ne se passe pas grand chose finalement ; des actions lentes qui illustrent l'essence même de ce long hiver.
Ici, l'auteure pointe du doigt ce qui fait la cohésion (ou le déséquilibre) familiale en parlant de la responsabilité des parents envers leurs enfants, la solidarité, l'amour filial.
J'ai trouvé que la fin méritait un peu plus de texture, j'ai ressenti un côté abrupt d'un « happy end ».
*
Quel est l'avenir de ces enfants rêvant d'une vie meilleure ? Resteront-ils s'occuper de leur parents ou partiront-ils voler de leurs propres ailes ?
Un roman bouleversant qui questionne sur la responsabilité parentale. Emouvant !
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"Un hiver long et rude" était dans mon pense-bête, je pense que je l'avais mis pour ma mère mais lorsque je l'ai trouvé à la médiathèque je l'ai pris sans trop m'interroger et je ne le regrette pas.
L'histoire des Cartwright se passe à Struan, village imaginaire du Canada mais dont l'auteur situe dans le Nord de l'Ontario.
Cette famille insolite et surtout dysfonctionnelle est composée d'Émily la mère qui ne se plaît qu'avec des nourrissons, d'où ces 7 enfants,
Le père Édward démissionnaire, les 7 enfants dont les deux aînés Tom et Mégane. Tout repose sur les épaules de Mégane qui décide de prendre son envol et de partir vivre à Londres.
On suit en parallèle Mégane à Londres et la famille restée dans le village de Struan. Ce roman est tristement sombre.
Pour bien en saisir la portée, il faut resituer cette histoire dans les années 60 qui explique en partie la place de la femme qui gère complètement l'intendance.
Le départ de Mégane va alors être un cataclysme, tout part à volo. le petit Adam de 4 ans se retrouve seul à se gérer. Ce petit bout nous émeut et est franchement attendrissant.
Ce roman très bien mené nous fait part du rôle parental mais aussi de son poids et de l'angoisse que cela génère.
J'ai souvent été irritée par le comportement des hommes de cette famille ainsi que par la mère, j'aurais aimé les mettre face à la réalité et leur dire de bouger leur C..
Cela ne m'a cependant pas empêché d'apprécier la lecture de ce roman qui est franchement agréable.




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Canada, région de l'Ontario, années 1960.

Nous suivons la famille Cartwright avec Edward et Emily, les parents, ainsi que leurs nombreux enfants dont Megan et Tom, les aînés et Adam le plus jeune. Emily accouche d'un nouvel enfant, le huitième. Edward est dépassé par la situation et se réfugie dans son travail. Tom, l'aîné des garçons tente de fuir la situation par tout moyen car, à la maison, tout est à l'abandon. Seule Megan, vingt-et-un ans, est là pour gérer la maison et éviter le chaos. Elle s'occupe de tout, du ménage, des courses, des repas, des soins et de l'éducation de ses jeunes frères. Emily ne sort plus de sa chambre. Son seul plaisir est de s'occuper de ses bébés, puis "démissionne". Elle ne sort plus, ne s'amuse plus, ne fréquente plus personne. Son refuge est la chambre. Celui de son mari, son bureau. Megan joue le rôle de mère dans cette famille nombreuse.

Puis, vient le jour où la jeune femme décide de prendre son envol. Une amie est partie travailler à Londres depuis quelques mois. Megan décide de la rejoindre.

Nous suivons ainsi la jeune femme dans sa découverte de l'Angleterre. Son arrivée en Europe ne se passe pas comme prévu, c'est même un peu la catastrophe. Mais Megan a beaucoup de courage et de volonté. Si elle ne retrouve finalement pas son amie, elle fera sa propre expérience en trouvant un logement et du travail.

Durant ce temps, sa famille "survit" loin d'elle, au Canada.

Le texte est écrit à trois voix et se sont successivement Edward, Tom et Megan les narrateurs. Alors qu'Edward rêve d'un ailleurs, que Tom sombre progressivement dans la déprime, Megan construit sa vie en Angleterre et s'y plaît. Alors qu'elle avait prévu de partir uniquement pour quelques semaines, son voyage sera de bien plus longue durée allant jusqu'à plusieurs années. Son retour au Canada n'est même pas envisageable. A Londres, elle s'est constituée un merveilleux cercle d'amis, se plaît dans son travail, s'épanouit. Elle est devenue un femme indépendante et libre.

"Un hiver long et rude" est une lecture de saison. Il y neige à presque toutes les pages. Il suffit de prendre un bon thé chaud, d'entrer dans l'intimité de la famille Cartwright et de se laisser guider. On retrouve alors le froid et la rudesse de la vie au bord de l'Ontario, parallèlement à l'envol de Megan dans sa nouvelle vie sur le vieux continent.

Il s'agit d'une lecture dans laquelle nous suivons divers personnages. Certains cherchent à se (re)construire, alors que d'autres tentent d'échapper à leur quotidien en rêvant d'une autre vie. Il y a des parents démissionnaires, des enfants livrés à eux-mêmes qui grandissent malgré tout.

Au sein de cette famille fragile, on assiste à l'évolution du sort de ses membres, de leurs sentiments d'abandon. Une très bonne lecture dans laquelle il est question de maternité, de place dans la famille et d'émancipation.

Superbe !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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critiques presse (1)
Telerama
09 mars 2016
On entend (...) la musique mélancolique, mais aussi la colère des sacrifiés de la vie dont l'existence n'est qu'un regret.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il ne pensait plus qu'à la mort. Elle ne le quittait pas un instant le jour, hantait ses rêves la nuit. Lorsqu'il lisait les journaux, elle lui sautait aux yeux. Qu'il s'agisse d'un seul décès ou de disparitions en masse, d'un meurtre ou d'un génocide, d'une guerre, d'une famine, d'une épidémie, d'une maladie, elle l'appelait, attirait son attention. Le matin précédent, la rubrique nécrologique du Globe and Mail comptait quatre colonnes et Tom n'avait pas pu s'empêcher de lire chaque avis. On aurait dit que son cerveau tournait en rond, comme un rat en cage, pour essayer de trouver une manière de rationaliser ce qui était arrivé. Regarde tous ces décès, lui disait-il. Tout le monde meurt, alors, pourquoi en faire un drame ? Tout le monde meurt, et il faut le prendre au pied de la lettre, c'est-à-dire à chaque seconde du jour ou de la nuit. Certains meurent vieux, d'autres jeunes, mais ils meurent tous, et le fait que quelqu'un trouve une mort précoce ne change rien à l'ordre du monde. Çà n'a aucune importance parce que rien n'en a dans l'ordre du monde.
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Aujourd'hui, à l'heure du déjeuner, j'ai affronté le froid pour aller à la bibliothèque réserver l'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain de Gibbon. Il a écrit cet ouvrage entre 1776 et 1788 et je pensais qu'il serait intéressant de le comparer à des textes plus modernes.
Betty était enveloppée d'un sac de couchage , l'un des anciens modèles de l'armée,dans lesquels était aussi enfouie la tête, et qui ne laissent voir que le visage. Elle ressemblait à la chenille d'Alice au pays des merveilles. Je ne me sentais pas dans mon assiette - cette scène avec les garçons ne me sortait pas de l'esprit- et ce spectacle m'a remonté le moral d'une façon remarquable. Betty avait pratiqué des fentes au niveau de ses coudes pour pouvoir sortir les bras et tamponner les livres. Je lui ai demandé si elle pourrait s'extraire du sac rapidement en cas d'incendie et elle m'a répondu, qu'elle ne se donnerait pas cette peine, elle ne bougerait pas pour profiter de la première chaleur perceptible depuis six mois.
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Nous semblons programmés pour chercher des réponses. Quelque chose se produit et il nous faut savoir pourquoi. Nous nous creusons la cervelle, nous essayons de suivre tel ou tel raisonnement, d'en chercher un qui puisse coller à notre cas de figure. Mais souvent, il n'y a pas de réponse, ou alors il y en a trop.
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Il y a une loi de la nature - du moins de la nature humaine - qui stipule qu’on ne doit jamais, au grand jamais, se dire que les choses s’arrangent enfin, parce que le destin ne pourra pas s’empêcher, à un moment ou à un autre, de vous faire un croche-pied.
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Son ton était capable de vous geler les couilles songea Tom. Ce qui expliquait peut-être pourquoi le mari n'avait pas l'air d'en avoir. C'était marrant, quand on y pensait, le nombre de types pleins aux as qui ressemblaient à des eunuques.
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8 août 2022 Join us for this online event with award-winning Canadian author, Mary Lawson. Mary’s new novel A Town Called Solace is set in the frozen north of Canada in 1972 and is a novel about childhood trauma, painful histories that need reckoning with and the moments in life when we can change for the better. Mary will be in conversation with Nadine O'Regan.
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