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Critique de PhilippeCastellain


L'Islande. Ses paysages, ses aurores boréales, ses volcans aux noms imprononçables. On ne peut pas dire qu'elle compte un nombre fou d'écrivains (ni d'habitants, il faut dire). Halldór Laxness, prix Nobel de littérature 1955, est généralement considéré comme le plus grand. Un drôle de personnage ayant pas mal roulé sa bosse, et qui a eu à coeur de faire découvrir son pays.

De nos jours, on a de l'Islande l'image d'un petit paradis démocratique prospère, idéal pour le tourisme. Ce qu'on ignore ou qu'on oublie, c'est qu'il n'y a pas si longtemps c'était l'un des pires trou à misère du monde. ‘Gens indépendants' est l'un des rares livres de Laxness traduits en français ; et le quotidien où il nous fait pénétrer est d'une phénoménale dureté.

Dans les années 1900 un paysan, Bjartur, décide de s'établir à son propre compte. Avec son troupeau de moutons et sa jeune épouse, il part vivre dans les montagnes, au fin-fond d'une lande désolée balayée par le vent. Il y a des pâturages en quantité, et pas de présence humaine avant des kilomètres. Il veut vivre gouverné par sa seule volonté et par la nature, sous la houlette de personne.

Comme la majorité des paysans d'Islande, ils vivent dans une hutte de terre à moitié enterrée et pleine de fumée, dorment sur des bas-flancs, se nourrissent de rebut de poisson. Les pommes de terre font figures de plat de riche. La pluie tombe presque continuellement. Une existence précaire qui nécessite une lutte de tous les jours, dans une solitude presque totale. le roman se déroule sur deux ou trois décennies. Autours de Bjartur les gens vivent, meurent ou partent à la recherche d'un destin meilleurs. Il reste le pivot de l'histoire. Menant sa vie comme une barque au milieu de la tempête, jamais il ne se décourage, jamais il ne renonce. Il continue sa route, traçant tout droit en homme indépendant.

Le degré de misère que nous fait découvrir Halldór Laxness ferait passer les Thénardiers pour des bourgeois cossus. C'est un monde d'une dureté totale, bien loin de l'image de carte postale que l'on en a aujourd'hui. À méditer si vous avez la chance d'y voyager.
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