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Régis Boyer (Traducteur)
EAN : 9782700716412
644 pages
Aubier Montaigne (08/01/1992)
4.41/5   11 notes
Résumé :
Miraculeusement guéri d'une maladie qui l'a tenu alité durant la plus grande partie de son adolescence, Olafur Karason de ljosavik part à l'aventure à travers l'Islande après que son goût pour la beauté et la poésie l'ait définitivement condamné à la misère et aux persécutions de sa famille.

A Svidinsvik sa première étape, étrange ville où les habitants travaillent à transporter des pierres, année après année, pour le compte du gouvernement tandis qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'histoire se déroule en Islande. J'ai mis du temps à comprendre que cela se passait au XXème siécle tant le contexte semble misérable matériellement et moralement.Le Gamin a été abandonné jeune par sa mère. Il vit dans une famille qui le maltraite plus qu'il ne le font avec leurs animaux. Il essuie coups et injures sans brocher, et est corvéable à merci.
Cependant, il se construit dans cet univers hostile pour lequel il n'est rien et n'existe pas.
Traumatisé psychologiquement et physiquement il finit par ne plus pouvoir bouger et doit garder le lit pendant plusieurs années, à la charge de la paroisse. Son seul salut se trouve dans la lecture d'un ouvrage qu'il protège avec toute la force de son âme fébrile. Il y trouve refuge et fait quelques tentatives d'écriture pour lesquelles il se fera vertement sermoner, celles-ci n'étant pas en accord avec la morale religieuse telle qu'elle est interprétée dans le village.
La famille qui l'héberge finit par se souvenir qu'il existe et souhaite libérer son lit, il est donc expédié dans une autre région pour être pris en charge.
Dans cet univers où on ne peut survivre qu'à la force de ses bras, ce gamin, Olafur Karason, semble bien inutile et montré du doigt. Il fera toutefois la connaissance du scalde qui l'accompagnera sur le trajet qui le mène à son nouveau domicile.
C'est ainsi que son identité se construit et qu'il ne pensera plus qu'a devenir poète, non par dépit mais par la volonté de se construire un nouveau monde et de le partager à la lumière de son art.
Miraculeusement guérit par une sorcière qui fait appel aux esprits (si, si), il commence à se faire connaitre pour ses talents d'écriture. Peu à peu il découvre la beauté dans le regard des femmes et se mêle à la vie des hommes dont il reste dépendant.
Halldor Laxness décrit une Islande ravagée par la misère et abrutie par le travail de force. La violence des hommes leur méchanceté et leur bêtise mettent en nuance le poète qui avance sous les coups et semble un roseau dans la tempête. Nous voyageons sur ce monde corrompu à travers son regard et étrangement c'est son sentiment d'impuissance qui semble devenir sa force et son refus de la résistance.

Plus lourd à digérer que les romans de Stefansson, les amateurs y trouveront cependant certaines similitudes dans l'univers et le personnage.
Une lecture lumineuse qui m'a pris du temps et qui me laisse pensif.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Car l'être humain est solitaire par nature, et l'on devrait avoir pitié de lui, l'aimer et s'affliger pour lui. Il est évident que les hommes se comprendraient mieux et s'aimeraient d'avantage sils voulaient reconnaitre qu'ils sont seuls, à quel point ils sont tristes dans leurs désirs torturants et angoissés et dans la faiblesse de leurs espérances.
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Quand on a perdu ce qu'on aime le plus ardemment, ce n'est pas la peine de composer de la poésie, le timbre d'une voix humaine dit toute la poésie de la vie. Le garçon de Ljosavik se trouvait fort dépourvu de n'avoir pas tout perdu, ou, plus exactement, de n'avoir jamais rien eu à perdre.
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Avoir un pareil livre, c'était un secret ; en vérité, c'était une sorte de refuge, bien qu'on ne sût rien de ce qu'il y avait dedans. Il était sûr que c'était un bon livre, et avoir un secret, c'est un plaisir si ce n'est pas une chose mauvaise, on a de quoi réfléchir d'abondance pendant le jour, on en rêve la nuit.
Certes, il n'avait jamais compris ce livre - (un vieux grimoire en lambeaux, imprimé en caractères gothiques et dont la page du titre manquait) - , mais cela ne faisait rien, ce qui importait, c'est que c'était là son secret, son rêve, son refuge. Bref, c'était son livre... Voilà ce qui arriva à son livre, on le brûla.
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Il se cachait pour griffonner avec un bâton sur des plaques de terre nue ou dans la neige, mais cela lui était défendu, on disait qu'il s'inscrivait chez le diable. Il ne lui restait donc qu'a écrire sur son âme.
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Et puis il se fit qu'aux premiers jours ensoleillés de février, le poète lui-même descendit d'un petit rayon de soleil sur le plafond en pente, comme d'un célèste charriot doré et, les joues roses et les yeux bleus, posa sa douce main magistrale sur la tête d'Olafur Karason de Ljosavik en disant: " tu es la lumière du monde". C’était un de ces rêves qui font du rêveur un homme heureux, prêt à supporter d'un cœur joyeux tout ce qui pourrait arriver.
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