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Le prologue du roman Terre des affranchis m'a complètement happé. Slobozia, Roumanie. Il y a un lac, surnommé La Fosse aux Lions, ancien et auquel se rattachent des légendes terribles de batailles perdues, de vieux ossements, de moroï (morts vivants), c'est à donner la chair de poule. Mêmes les jeunes en quêtes d'émotions fortes évitent cet endroit. Puis le premier chapitre parle d'un vieux monastère byzantin qui a vaillamment résisté aux assauts turcs. Les descriptions de ces endroits sont tellement évocatrices. J'étais certain de plonger dans un univers fascinant.

Malheureusement, ce n'était que de la fausse publicité. le reste du roman ne suit que les aventures d'un jeune détraqué qui commet quelques crimes. Toutefois, à cause du point de vue adopté, c'est comme si on devait comprendre le pauvre Victor parce que son père était brutal et violent avec lui. Et je ne sais pas trop comment interpréter la ferveur religieuse de sa mère et de sa soeur qui l'ont caché à la population superstitieuse. Quand j'ai refermé le livre, je ne savais plus trop quel était le message de l'auteure.

Ceci dit, Terre des affranchis n'est pas mauvais. Il y a bien du mystère et des personnages intéressants. Toutefois, je m'attendais à tellement plus et, surtout, mieux. Quel dommage de mettre un décor et une atmosphère incroyables au service d'une intrigue (policière ? sociale ?) presque ordinaire. D'ailleurs, celle-ci devenait facilement prévisible au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture. Mais bon, il s'agit d'un premier roman. Liliana Lazar a indéniablement du talent et je me ferai un plaisir de jeter un coup d'oeil à ses futures publications.
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Entrer dans l'univers de Liliana Lazar c'est pénétrer dans un monde où le fantastique , la religion, les croyances populaires, l'archaïsme social et la modernité contemporaine forment un tout i .Surprenant, Emouvant, Inquiétant....La très belle écriture de Liliana Lazar cisèle les phrases comme des bijoux .
Slobozia ,en français Terre des affranchis,en Moldavie, petite ville aux confins des Carpates côté Roumanie, vit au rythme de la nature et du communisme .Ceau escu a pris le pouvoir en 1965 . Cette même année meurt noyé (? ) Tudor Luca ancien mineur ,amputé d'une jambe dans un accident et arrivé avec sa famille à Slobozia .ILs vivent dans une maison isolée et ne sont guère aimés dans la ville les étrangers restent des étrangers....Il laisse une veuve et ses deux enfants Eugenia et Victor A la suite de l'assassinat d'une jeune femme Victor va devoir vivre caché il y réussira grâce à la complicité de sa mère Ana et de sa soeur Eugenia .....
je vous laisse le soin de découvrir la suite !
un roman foisonnant , j'ai beaucoup appris sur la vie dans cette région d'Europe ,et si vous vous souvenez que le château du Comte Dracula était situé en Transylvanie dans les Carpates vous pourrez mieux appréhender l'univers de Liliana Lazar A LIRE et A RELIRE

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Voici un livre étonnant et original dont je vais avoir quelques difficultés à proposer une critique.
Avant tout, c'est l'atmosphère des lieux, empruntes de mystères et de croyances qui m'a enchantée.
Une forêt, un lac, des disparitions inexpliquées, des personnes exclues et incomprises des villageois, une dictature et un brin de résistance : voilà les ingrédients de ce conte.
Le style est limpide, qui permet à Liliana de m'avoir embarquée vers ce huis clos dans le petit village de Slobozia.
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Slobozia, littéralement "Terre des affranchis", petit village retiré de Moldavie, entouré de forêts au milieu desquelles un lac effraie les villageois, la "Fosse aux lions" où règnent les Moroï, les morts vivants, un lieu de légendes. Dans cette région de Roumanie, les esprits, les sorciers, les prêtres, la religion orthodoxe et les saints cohabitent dans les croyances des habitants. de 1970 à 1990, Victor Luca vit caché, après un crime qu'il a commis, sous l'emprise de pulsions qui le dépassent. Durant sa réclusion, il n'a qu'une obsession : obtenir la rédemption et l'absolution des péchés. Après la révolution de décembre 1989 et la mort du tyran, les anciens ennemis du pouvoir sont devenus des héros, les camarades de Ceausescu sont au pouvoir, les opportunistes ont changé de camp ; l'Eglise, après avoir servi l'ancien pouvoir, devient le centre de ralliement et de réconciliation du peuple et Victor, un de ces héros nécessaires à la rédemption du pays.Puis, sur les dernières pages, la lumière se fait. On comprend l'intérêt de cet anti-héros, représentant la Roumanie et sa recherche d'absolution des horreurs du régime communiste mais également la nature humaine profonde, hypocrite et qui ne change jamais complètement.
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Les faits se déroulent en Roumanie, à Slobozia ce qui signifie, en français, terre des affranchis. Ce village est entouré de bois et, s'y trouve également un lac, lieu maudit pour les habitants et surnommé la Fosse aux Lions, anciennement La Fosse aux Turcs ; à l'époque de l'occupation turque, maints soldats turcs s'y sont noyés.
En ce qui concerne la période couverte par ce roman, les faits débutent un an avant l'ère du Président Ceausescu jusqu'après son exécution.
Pendant la période de Ceausescu, les rites religieux étaient à peine tolérés, les livres saints et plus généralement tous ceux qui avaient traits à la religion ont été brûlés. Dans le village de Slobozia, le pope charge Victor de recopier les livres défendus dans des cahiers qui seront donnés, en secret, aux villageois pratiquants.
Ce roman est une période de la vie de Victor, Victor qui vit caché de tous, recherché pour un meurtre qu'il a commis. le prêtre pense que Victor, en faisant ce travail de copiste, pourrait obtenir la rédemption du Seigneur et sauver son âme.
Cette période est retracée fidèlement, l'auteure, Liliana Lazar, est née en 1972, en Moldavie roumaine et vit actuellement à Gap, aux pieds des Alpes françaises.
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Slobozia, littéralement "Terre des affranchis", petit village retiré de Moldavie, entouré de forêts au milieu desquelles les ondes d'un lac maudit font trembler les villageois, la "Fosse aux lions"où règnent les Moroï, les morts vivants, un lieu de légendes, sous l'ère Ceausescu. Dans cette région de Roumanie, les esprits, les sorciers,les prêtres, la religion orthodoxe et les saints cohabitent dans les croyances des habitants. de 1970 à 1990, Victor vit caché, après un crime qu'il a commis, sous l'emprise de pulsions qui le dépassent. Durant sa réclusion, il n'a qu'une obsession : obtenir la rédemption et l'absolution des péchés. Après la révolution de décembre 1989 et la mort du tyran, les anciens ennemis du pouvoir sont devenus des héros, les camarades de Ceausescu sont au pouvoir, les opportunistes ont changé de camp ; l'Eglise, après avoir servi l'ancien pouvoir, devient le centre de ralliement et de réconciliation du peuple et Victor, un de ces héros nécessaires à la rédemption du pays.
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Victor Luca et sa famille vivent dans le petit village de Slobozia, au fin fond de la Roumanie. Victor est fasciné par un lac que les villageois appellent « La fosse aux lions », en référence au prophète Daniel. le jour où Victor tue sauvagement son père maltraitant dans le lac, commence un long parcours meurtrier. Il se terre durant de longues années chez sa mère et sa soeur, les villageois le croyant mort. Itinéraire d'une rédemption vers une libération sur cette Terre des affranchis

J'ai lu ce livre dans le cadre du prix Cezam 2010 et ce fut un véritable coup de coeur. A plusieurs reprises, l'ouvrage se révèle très instructif. Dès le départ, on apprend que « Slobozia », le nom du village où se déroule l'histoire, signifie : « libérer, délivrer, affranchir ». « Terre des affranchis » raconte effectivement l'histoire d'une rédemption, d'une libération du poids des fautes, des péchés. On apprend également sur l'histoire de la Roumanie, de la dictature de Ceausescu jusqu'à la démocratie, sur l'histoire de Slobozia, avec son lieu légendaire et redouté : « la fosse aux lions », qui cristallise les miracles pour Victor. Lieu qui vient en aide dans les moments difficiles, lieu qui est le témoin des pires atrocités.

Ce livre cultive le mystère : le lecteur s'interroge jusqu'au bout sur la destinée de Victor : va-t-il être démasqué par le policier infatigable, Simion Pop, qui officie pendant plus de 20 années. On ne peut rester insensible au personnage de Victor malgré son côté effrayant et repoussant : il est mû de pulsions incontrôlables, mais en même temps essaie à tout prix de se racheter : c'est ainsi que pendant de nombreuses années, il va recopier sur des cahiers des textes religieux pour un prêtre dissident. La foi est très présente dans ce livre : elle est bien incarnée par l'image de l'ermite Daniel, dont on apprend qu'il se réfugie à Slobozia pour expier des fautes lourdes. Il constitue un peu l'alter ego de Victor. Dans le village, les croyances et les superstitions sont tenaces : on croit ainsi beaucoup aux moroï, les « morts vivants ». Les fêtes religieuses ponctuent la vie quotidienne et l'église est bien fréquentée.

Un mot sur l'auteur : « Liliana Lazar est née en 1972 en Moldavie roumaine. Elle a passé l'essentiel de son enfance dans la grande forêt qui borde la village de Slobozia, où son père était garde forestier. Elle arrive en France en 1996. Elle vit à Gap, aux pieds des Alpes. Liliana Lazar écrit en français » (informations sur la quatrième de couverture). Il s'agit ici de son premier roman.

Il est difficile de classer ce livre dans un genre : tour à tour, il arbore le visage d'un roman, d'un policier, d'un roman fantastique, parfois presque d'un conte…

Peut-on racheter ses fautes, le temps peut-il permettre d'effacer les péchés et d'être pardonné, à ses yeux et à ceux des autres ? Telle est l'interrogation centrale de « Terre des affranchis ». Un beau livre, mais aussi un livre difficile, qui explore l'univers des pulsions meurtrières et de la religion, au coeur des forêts moldaves.
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Tout commence comme un polar : une forêt, un lac envoûtant et inquiétant, un cadavre.
Mais Slobozia est un village perdu de Moldavie roumaine, chrétien orthodoxe, pétri de croyances païennes et soumis à la dictature communiste de Ceausescu, puis à la difficile démocratie - pouvoir corrompu lié à la puissance de l'Eglise. Et c'est sur ce mélange que s'appuie l'histoire de Victor qui ne voulait pas faire de mal.. Dieu, le Diable, l'immoralité, la repentance, la rédemption, le sacrifice, la lâcheté, l'opportunisme, le pardon, la vérité... la nature et la société humaine...
Au final, c'est de la sauvagerie sombre, écrit lumineusement. J'ai beaucoup aimé la construction de l'histoire et cette plongée en eaux troubles qui en fait plus une fable ésotérique et culturelle qu'un polar.
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Je n'ai pas du tout accroché à ce roman qui frôle allègrement le fantastique.
L'auteure étant roumaine, on peut donc admirer son écriture. Cela étant, j'ai lu ce livre sans avoir remarqué qu'il avait été écrit directement en français et je n'ai pas aimé l'écriture...
Par ailleurs cette histoire de village perdu au fond de la forêt et au bord d'un lac maléfique et vorace m'a laissée de marbre..
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Un roman qui vaut d'abord pour son atmosphère, son cadre, à tel point qu'on peut douter de l'époque où se passe le récit, quand le Moyen-Âge et ses superstitions païennes entre en collusion avec la police politique d'un état communiste, et avec la volonté d'enrichissement d'une société devenue capitaliste.
Oui, le récit nous plonge dans un lieu hors du temps, sans téléphone, sans voiture même. "Plonge", au sens strict, quand un des personnages principaux est un lac qui semble avoir des pouvoirs mystérieux, choisissant ceux qu'il accepte et ceux qu'il avale. On croise donc un sorcier, un ermite, des revenants... Et, paradoxalement, des scènes de torture dans une prison politique, des politiciens ambitieux et véreux. Ce décalage créé donc des situations intéressantes et donne une atmosphère particulière, oppressante, puisqu'il semble n'y avoir pas de soleil dans cette forêt, pas d'espoir possible.
Cependant, dans ce cadre, j'ai trouvé que le récit n'était pas à la hauteur, trop simple, à cause de personnage assez monolithique. Les femmes n'apportent rien, elles sont justes des proies sexuelles. La soeur de Victor qui lui sacrifie toute sa vie ne semble être là que pour le nourrir et lui coudre ses vêtements, on n'a pas accès à ses pensées. Quant à Victor, d'abord enfant battu qui cherche à échapper à son père-bourreau, il se réduit bien vite à un prédateur sexuel, aux motifs classiques finalement, le pervers dans les bois. Dommage, sa personnalité n'est donc pas assez creusée selon moi.
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