Est-ce un sort de la méchante Gougou(*) qui m'a fait me précipiter dans cette solderie et mettre la main sur le Feu du Mauvais temps ? Non, c'est plutôt ce bandeau bleu mentionnant Prix France-Acadie qui me donna l'envie de prolonger mon séjour chez les indiens entamé avec Joseph Boyden. J'étais encore un peu Dans le grand cercle du monde. Et donc Gougoulument je me lançai plein d'entrain dans cette grande aventure en Acadie. Une surprise de taille m'attendait : pas l'ombre d'une piste ni de la moindre trace !
Qu'importe, je sors les raquettes et m'enfonce dans la poudreuse vierge de toute critique babeliote pour ce roman historique deux fois primé (moi je m'en fous mais j'en vois beaucoup y attacher de l'importance). Alors en tant que pionnier, il s'agit de s'effacer devant l'histoire, l'Histoire et sa majesté, ici Louis XV, le Bienaimé. Sauf peut-être des Acadiens, si je peux me permettre. Pour un résumé, voyez celui de l'éditeur, c'est pas pour rien que je vous l'ai recopié.^^
Il reste à bien s'imprégner de quelques petites choses avant de se lancer dans cette grande aventure du milieu du 18ème siècle :
« La neige n'était pas plus blanche à la Miramichy qu'au Ruisseau-des-Malcontents. On devait, là aussi, faire face à la triple menace de la famine, de la maladie et de la guerre. » p.175
« La Miramichy : lieu de transit, rond-point où les réfugiés arrivaient et d'où ils repartaient, lorsque s'était possible, à destination de l'Ile Saint-Jean, de Louisbourg, du poste de Ristigouche, ou de Québec. Certains partaient à la recherche de leur famille à travers les terres dévastées ; d'autres parmi les plus vigoureux participaient à la guérilla, ou allaient quérir le bétail errant dans la région des Trois-Rivières. » p.173
« En France, le Canada n'avait ni la faveur populaire ni celle de la cour. […] Choiseul, qui négociait pour la France, ne demandait que des miettes : quelques comptoirs aux Indes de même qu'en Afrique, où le commerce des bois d'ébènes offrait des perspectives fructueuses. » p.371
« La France se décida finalement à céder le Canada en échange de la Guadeloupe. le 3 novembre 1762, des diplomates français, anglais et espagnols signèrent les premières ébauches du traité qui fut définitivement ratifié, à Fontainebleau, le 10 février 1763. […] La France obtint le droit de garder deux petites îles, comme abris pour ses pêcheurs ; les îles De Saint-Pierre et Miquelon, en bordure de Terre-Neuve. » p.372
Et c'est ainsi qu'à la fin des 380 pages de cette histoire, trappeurs et missionnaires passèrent par la Trappe de la grande, sans même mentionner ces excellentes bières belges, mais là s'en est une tout autre.^^
Quant aux indiens, je suis rouge de confusion de n'en avoir pas encore parlé, vous m'excuserez se sont des Mi'kmaqs.^^ Pour celles et ceux qui n'auraient pas fait le lien : https://www.mots-surannes.fr/?p=16368
A mon goût, l'auteur a un peu trop mis ses personnages au second plan, préférant mettre en avant des détails historiques. D'où, pour m'aligner sur ce choix au demeurant respectable, j'ai choisi de n'en nommer aucun, d'autant qu'ils sont nombreux.
(*) Divinité Mi'kmaq
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-C'est-ça, la civilisation ? Comment peut-on laisser ces gens dans la misère alors qu'il y a tant d'abondance ?
Joseph se demandait aussi comment, en ce siècle dit des lumières, il pouvait y avoir tant de noirceur.
Sa pensée n'arrivait pas à se faufiler dans ses paroles et à l'approche de la mort, les mots devenaient silence, l'ultime vérité.