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EAN : 9782368330661
192 pages
Locus Solus Editions (12/01/2015)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Ce livre fait découvrir de l'intérieur la réalité de la lutte, avec les élus, tribunaux de commerce, conseils d'administration, en décryptant ce qui nous apparaît flou et complexe. Interpellé par les médias, reconnu par les responsables politiques, Olivier Le Bras a incarné « le visage des GAD »

Début 2013, rien ne va plus à l'abattoir GAD, dans le nord Finistère. La coopérative qui le possède parle de FERMETURE, de plans sociaux... Les salariés et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il y a des livres coup de coeur que l'on a du mal à quitter. A peine achevés on rêve de les relire, mais finalement ces livres seront vite oubliés. Et il y a les livres coup de poing, ceux qui nous marquent, nous bouleversent. « le visage des Gad – le combat du métis breton » appartient clairement à cette deuxième catégorie.
Loin d'une analyse clinique de ce qui a conduit à un tel fiasco, Olivier le Bras nous fait vivre à travers ses yeux la lente descente en enfer de 889 des employés de Gad. C'est avec beaucoup de courage et de dignité qu'ils se sont battus afin de conserver leur emploi, malheureusement l'issue ne leur sera pas favorable.
Il dresse aussi le bilan de sa vie à l'aube de ses 40 ans. Il se penche sur ce qui l'a amené à devenir le visage emblématique de ce combat. Il retrace le cheminement l'ayant conduit à devenir l'homme qu'il est, profondément marqué par cette expérience qui l'a changé, qui lui a permis de grandir.
Ce livre s'accompagne de photos qui retracent les moments clefs de cette lutte, d'une carte nous permettant de visualiser les différents lieux d'implantation du groupe Gad et d'une chronologie reprenant les dates importantes.
J'ai particulièrement apprécié les contributions des différents acteurs qui ont croisés le chemin d'Olivier durant ces quelques mois et qui en quelques mots reviennent sur les liens qu'ils ont créé avec lui.
Je tiens à remercier « Babelio » et les éditions « Locus Solus » de m'avoir permis de lire cet ouvrage et par la-même de contribuer à ce que cette histoire ne tombe pas dans l'oubli.
Une fois n'est pas coutume, je vais finir cet article en retranscrivant quelques chiffres clefs et phrases qui m'ont profondément marqué.
Le groupe Gad est passé de 9 millions de bénéfice en 2010 (quand il appartenait encore à la famille Gad) à 14 millions de perte en 2011 (après son rachat par CECAB et Prestor).
En novembre 2014 (un an après la fin du conflit) : 96 CDI ont été signés, 65 CDD de plus de 6 mois et 80 CDD de moins de 6 mois. 225 personnes sont encore à la recherche d'un emploi.
« Les américains ont eu leur 11 septembre, nous, nous avons notre 11 octobre »
« Certains sont submergés, ont craqué, et sont placés en hôpital psychiatrique. Cinq salariés ont mis fin à leurs jours. Trente couples ont divorcé »
« Je l'ai dit un jour, dans l'émotion et la colère qui m'étreignaient ce jour-là : Vous méritez tous la Légion d'Honneur. C'était une image, bien sûr. Mais il est certain que nos vies de labeur méritent mieux que l'indifférence et l'oubli. Nous allons nous disperser, mais d'une manière ou d'une autre, nous restons, au fond de nous-mêmes et pour les autres, ceux de Gad. ».

Une fois la dernière phrase lue, on ne peut que rester stupéfait devant un tel gâchis. Il me semble bien vain de noter un tel ouvrage, qui retrace la souffrance d'individu, mais comme il mériterait d'être plus connu et lu je lui mets la note de 5/5 en espérant donner envie aux gens de le lire.

Lien : http://magalitdeslivres.e-mo..
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Vous avez certainement entendu parler, durant l'année 2013, des difficultés que rencontrait l'usine Gad, un abattoir dans le nord Finistère, en Bretagne. En redressement judiciaire, l'abattoir a fermé ses portes, et 889 salariés se sont retrouvés sans emplois. Lors des faits, les médias ont beaucoup relayé cette histoire, mais certains d'entre vous ne s'en souviennent peut-être pas. En effet, il y a régulièrement des usines qui ferment, et des salariés qui se retrouvent licenciés, ce n'est pas un cas à part.

Olivier le Bras, réunionnais d'origine, qui se fait appeler le "métis breton", a été délégué syndical durant plusieurs années chez Gad. Lors de l'annonce de l'éventuelle fermeture, il est devenu le porte-paroles de près de 900 salariés. En collaboration avec Anne Guillou, il a alors écrit son histoire. Leur histoire.

Bien avant la fermeture, les premiers problèmes qui font surface, et quelques doutes ici et là. Mais les salariés, globalement, ne sont pas très inquiets. Gad est une usine très importante de l'agroalimentaire, "les meilleurs". Et pourtant... en octobre 2013, l'usine dans le nord Finistère ferme définitivement ses portes, pour conserver uniquement l'usine, plus petite, dans le Morbihan (qui a fermé, un an plus tard). Dans ce livre, Olivier le Bras nous raconte son combat, leur grève, leur révolte, leur envie de se faire entendre... J'ai eu une vision plus nette de ce que pouvait ressentir un(e) salarié(e) lorsque l'entreprise où il travaille (parfois depuis plus de vingt ans !), ferme ses portes, le laissant démuni, sans emploi et se demandant ce qu'il va bien pouvoir faire maintenant. C'est un poids, une angoisse permanente, de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain, alors qu'on a un loyer à payer, des crédits, des bouches à nourrir... Je n'ai pas vécu moi-même de licenciement économique, mais mon père en a été lors de la fermeture de l'usine dans laquelle il travaillait depuis plus de treize ans. Obligé de faire une reconversion professionnelle, de se remettre à chercher du travail...

J'admire ses hommes et ses femmes, et leur combat, leur révolte que je ne peux que comprendre et approuver. Se lever tous les matins à 4 heures, être totalement en décalage avec les horaires de sa famille, pour faire un boulot épuisant, être payé au SMIC, pour se retrouver licencié, mis à la porte... C'est quelque chose de très difficile à vivre, d'autant plus quand on connait les difficultés pour se reconvertir et trouver un emploi.

Il s'agit plus d'un témoignage que d'un essai, Olivier le Bras survole les raisons qui ont poussé Gad a fermé ses portes, mais ne va pas plus loin, ne donne pas d'explications du pourquoi et du comment... Ce n'est pas le but de ce livre. le but était de conserver une trace écrite, de ce que les salariés de chez Gad ont vécu en 2013 et de cette journée, le 11 octobre 2013, où tout s'est arrêté. On pourrait avoir l'espoir de penser que beaucoup d'entre eux ont retrouvé du travail, mais non. Moins de cent d'entre eux ont trouvé un CDI.

J'ai trouvé ce livre très intéressant, il m'a permis de mieux comprendre les enjeux lors d'une fermeture, et ce que pouvait ressentir les licenciés.
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
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Olivier le Bras a été salarié 19 ans chez Gad (société d'abattage et de découpe de porcs). Etant délégué Syndical, il est devenu le représentant de 12OO travailleurs dont 889 ont été licenciés principalement à Lampaul-Guimiliau. En collaboration avec Anne Guillou, il raconte dans cet ouvrage les événements, les conflits sociaux, les manifestations, la lutte vue de l'intérieur ainsi que ses sentiments, ses émotions et ses rencontres... Des témoins et des critiques des événements Gad ont également participé à la rédaction de ce livre.

Les plus sont la carte le l'implantation du groupe Gad de la situation en 2012 en début de l'ouvrage, la chronologie des événements marquants de 1956 au 17 décembre 2013 à la fin et surtout les 32 photographies dont des articles de presse, la vue aérienne de l'établissement Gad de Lampaul-Guimiliau, des manifestations comme les marches, les blocages, la première visite du ministre Guillaume Garot, les réunions, des sorties du tribunal, l'annonce des près de 900 licenciements, des passages TV... et des photos de famille, au coeur du récit.

La mise en page est vraiment bien faite et agréable. Les différentes parties possèdent des sous-titres en gras, celle qui m'a le plus émue est celle intitulée "J'ai rencontré des gens de coeur". Les sous-titres sont - Une longue métamorphose - Des cruautés ordinaires - Des personnalités stimulantes. Olivier le Bras raconte sa vie à l'école, au collège, au lycée, à l'armée et ses déboires en tant que métis, ses expériences face au racisme... ainsi que ses rencontres, sa famille et ses appuis.

Olivier le Bras a décidé d'écrire ce livre pour faire connaitre l'expérience sociale éprouvée collectivement ainsi que le bouleversement individuel qui l'a fait passer d'un individu considéré comme commun à celui d'une personne reconnue comme un grand homme !

Cet ouvrage est très intéressant et enrichissant. Les liens créés entre Olivier le Bras et tous les protagonistes se perçoivent très bien, on vit les événements comme si on était au côté des travailleurs dans cette lutte, c'est très vivant. C'est un poignant témoignage !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Octobre 2013, le groupe CECAB (Centrale coopérative agricole bretonne) ferme ses sites d'abattages de viandes porcines à Lampaul-Guimiliau, St Martin des Champs et St Nazaire : 889 emplois supprimés.
Olivier le Bras est le porte parole syndical FO des salariés. Dans "Le visage des GAD", il relate le combat pour sauver ces emplois, les périphéries d'une lutte ouvrière qu'il met en parallèle avec sa propre vie : d'origine réunionnaise, il a intégré les abattoirs GAD en 1995. Plutôt quelqu'un d'effacé, qui évite les conflits, il s'est surpris lui -même en devenant le leader d'une lutte sociale.
Ce livre est très bien écrit. Contrairement à ce que je m'attendais, il est très fluide et agréable à lire. La forme littéraire est parfaite.
Il est également très touchant, Olivier le Bras est arrivé à nous transmettre les émotions des salariés et de lui-même, leurs ressentis, leurs colères face à l'injustice. Travailler pendant tant d'années, pour certains 40 ans dans la même entreprise, et se retrouver sans emploi à cause d'une mauvaise gestion par des personnes qui ne risquent rien, c'est injuste et il est normal d'éprouver de la haine et de la colère. Pourtant, les ouvriers de GAD ne cassent rien, ils sont dignes dans leur combat. Même quand un ministre les traite d'illettrés, ils le reçoivent dignement, lui parle sans violence.
Ce livre m'a appris le quotidien des salariés dans les abattoirs, ce travail très physique, à la chaîne, qui "casse" le corps.
Je pense que tout le monde devrait lire ce livre. Pour moi, il est plus qu'un livre, c'est un symbole de la casse sociale de ces années 2010. Des gens incompétents et arrogants à la tête des entreprises, des politiques impuissants à la limite de l'inutilité, des ouvriers qui ont fait la richesses des sociétés et qui se retrouvent traités comme des mouchoirs jetables.
Merci Olivier le Bras pour ce livre, Merci Babelio pour m'avoir permis de le lire. Il m'a enrichi l'esprit et j'espère que d'autres le liront à leur tour.
Lien : http://mandragot.blog4ever.c..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je l'ai dit un jour, dans l'émotion et la colère qui m’étreignaient ce jour-là : "Vous méritez tous la Légion d'Honneur". C'était une image, bien sûr. Mais il est certain que nos vies de labeur méritent mieux que l'indifférence et l'oubli. Nous allons nous disperser, mais d'une manière ou d'une autre, nous restons, au fond de nous-mêmes, "ceux de Gad."
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Je ne dirai jamais assez le soutien très fraternel que m'ont apporté les personnes de l'association "Sauvons Lampaul". Dans la lutte, le syndicat, les syndicats, c'est essentiel, mais leur mandat est limité. Ils sont indépassables pour résister, établir un rapport de force, négocier avec la direction. Mais cela ne fait pas tout dans la lutte. Une chance pour nous, chez Gad, il y avait beaucoup de femmes qui, sans être majoritaires, occupaient toute leur place.
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Début 2013, rien ne va plus à l'abattoir Gad, dans le nord Finistère.
La coopérative qui le possède parle de FERMETURE, de plans sociaux... Les salariés et leurs familles sont sous le choc, les MEDIAS à l'affût, les SYNDICATS sur les dents. Leur délégué s'appelle Olivier Le Bras. Le conflit le révèle au grand public : diplomate mais déterminé, sensible, présent sur tous les fronts institutionnels et médiatiques en cette saison qui voit fleurir les Bonnets rouges et s'effondrer les portiques écotaxe. "Métis breton", il trouve aussi dans la bourrasque sociale les ressources pour ECRIRE SA VERITE.
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Enfin, nous voilà au 28 juin et je suis à Rennes en qualité de délégué syndical central pour assister au CCE au cours duquel le plan de continuation et le PSE vont être dévoilés. Au moment de l'audience, 700 salariés débrayent sur les sites de Gad pendant une heure. Sans grande surprise, ce plan de continuation prévoit 850 suppressions d'emploi à Lampaul-Guimiliau, 80 à Saint-Nazaire. Il n'y a pas de décisions définitive pour les 50 emplois du siège de Saint-Martin-des-Champs.
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Parmi les postes que j'ai occupés, c'est celui du jambon de Parme que j'ai préféré. Au début, je ne faisais que des remplacements quand il manquait du monde. Grâce à Daniel Jézégou, j'ai accédé au groupe des découpeurs. C'est un tapis extrêmement physique, extrêmement technique. Pour résumer, sur les 1 000 salariés qu'il y avait chez Gad, il n'y avait guère que trente qui pouvaient tenir ce poste.
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