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George Smiley tome 1 sur 9

Catherine Grégoire (Traducteur)Marcel Duhamel (Traducteur)
EAN : 9782070382668
222 pages
Gallimard (22/03/1990)
3.33/5   67 notes
Résumé :
Face à face après tant d'années, mais chacun dans le camp opposé. Tuer ou se laisser tuer... Dans le monde impitoyable des services secrets, peut-on se souvenir d'une amitié ancienne ?
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le tout premier roman de John le Carré date de 1961 ; on y fait la connaissance de George Smiley son (anti)héros immortalisé par le film « La Taupe » second des romans de la trilogie « Karla ».
L'intérêt majeur du roman (au-delà d'une excellente intrigue) est de permettre au lecteur de mieux connaître George Smiley. Après avoir animé un réseau d'espionnage dans l'Allemagne nazie, GS se retrouve, après la guerre, comme un « cavalier mis à pied » ; il n'a plus l'âge des aventures de terrain et est cantonné à des tâches subalternes. Un fonctionnaire du Foreign Office va être promu au moment où une dénonciation anonyme l'accuse d'être communiste. Smiley est chargé d'une enquête de routine en interrogeant l'impétrant. L'entretien se passe bien, les soupçons sont levés mais le lendemain, sentant sa carrière menacée, ne pouvant résister au déshonneur le fonctionnaire se suicide…
L'intrigue est déjà remplie de chausse-trappes, l'espion n'est pas toujours celui qu'on croit, les chemins se croisent, le passé resurgit. La description de la bureaucratie, de ses arrivistes et de ses laissés pour compte sent évidemment le vécu.
Smiley est doublement sur la touche car Lady Ann, son épouse, l'a quitté au bout de deux ans de mariage pour un coureur automobile cubain « latin sacchariné dont le sourire avait l'air d'une réclame pour dentifrice ». « Courtaud, corpulent et d'un caractère paisible, Smiley donnait l'impression de dépenser beaucoup d'argent pour s'acheter des costumes dénués de toute élégance ».
La Guerre Froide débute et c'est ce « petit homme replet », « d'une banalité stupéfiante » profondément solitaire et individualiste (« il haïssait la presse, la publicité et la télévision, (ces) moyens d'information de masse, cette manie d'endoctriner les foules qui caractérise le vingtième siècle ») qui va mener la bataille qu'il finira par gagner. Un des personnages secondaires (le tueur blond) sera un des protagonistes du célébrissime « espion qui venait du froid » pendant que Smiley sera démobilisé tout occupé à accepter « une offre qu'aucun homme bien ne pourrait accepter… Je voudrais revenir à toi. Ann »
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Il y a toujours quelque chose d'intéressant à lire le premier tome d'une série lorsqu'on connaît déja une partie des autres volumes. Notre personnage principal est il le même, ou une ébauche? L'auteur avait-il conscience de tenir ici une série, la matière de plusieurs ouvrages?
Smiley en tout cas est ici égal à lui-même: férocement intelligent, et tellement banal au physique que nul ne devinera jamais à le voir que voici un des meilleurs espions de la littérature!
L'intrigue en elle-même est une variante d'un grand classique: un haut fonctionnaire soupçonné de traîtrise, la sourde lutte entre l'Est et l'Ouest, quelques cadavres pour épicer le tout....L'originalité ici découle surtout du détail qui met la puce à l'oreille de Smiley. Un simple coup de fil, qui selon lui ne fait pas sens, trois fois rien, et sa paranoïa et sa logique se prennent par la main pour tenter de donner un sens aux faits.
Un grand cru du genre.
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Il y a moins de 6 mois disparaissait John le Carré (1931 – 2020) alors que je découvrais son dernier livre publié en français. Je viens de dévorer son premier ouvrage, très court, qui met en scène un héros récurrent particulièrement atypique des personnages de romans d'espionnage : George Smiley.

Essentiel dans l'oeuvre du maître du roman d'espionnage, George Smiley, proche de la retraite après une belle carrière, n'a pourtant pas la « gueule de l'emploi » : « Ma foi, c'était vrai qu'il ressemblait un peu à un crapaud. Court et trapu, il portait des lunettes à verres épais qui lui grossissaient les yeux. Quant à ses vêtements, pas de doute, ils étaient curieux. Et chers, en plus, cela sautait aux yeux. Mais sa veste semblait cintrée exactement là où il ne fallait pas. Rigby fut surtout surpris de sa timidité. Il s'était attendu à voir quelqu'un d'un peu trop sûr de lui, d'un peu trop finaud pour Carne, alors que les manières de Smiley dénotaient un sérieux et une réserve qui plaisaient aux goûts conservateurs de Rigby. » (Chandelles noires)

Il apparaît pour la première fois en 1961 … bien avant « L'espion qui venait du froid » qui fera la fortune de son auteur. Mais bien des traits de sa personnalité nous sont ici dévoilés. Malgré son physique peu attrayant, il réussit tout de même à séduire la sublime Lady Ann Sercomb, qui le quitta cependant pour suivre un coureur automobile Cubain quelques mois plus tard. Spécialiste des écrivains les moins connus de l'Allemagne du XVIIème siècle, son apparence passe-partout mais surtout son intelligence et sa mémoire hors du commun l'ont fait remarquer des recruteurs des Services secrets britanniques. Il est donc officier de renseignement, en fin de carrière active à l'étranger ... tout comme Nat, le narrateur du dernier roman de John le Carré.

L'affaire qui le préoccupe est la découverte du corps de Samuel Arthur Fennan, un homme du Foreign Office, apparemment suicidé à son domicile, le lendemain d'une conversation avec Smiley au sujet de son appartenance au P.C. lorsqu'il étudiait à Oxford dans les années Trente. Mais George Smiley ne comprend pas : la conversation avait été très cordiale … Suicide ou assassinat ? Qui tire les ficelles dans cette guerre froide, ce monde impitoyable où chacun se connaît, peut-on se souvenir d'amitiés anciennes ?

L'intérêt principal de cette longue nouvelle est d'introduire l'ambiance et la personnalité du héros ... le grand succès viendra plus tard avec le troisième roman de l'auteur. Et même si l'époque est particulièrement "datée" (juste après la répression soviétique à Budapest), ce rappel historique est bienvenu.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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John le Carré est considéré comme un maître des romans d'espionnage. J'ai relu ce livre que je possède dans la version du Livre de poche de 1963 (n°1597) Les pages ont jauni mais pas le livre.
L'action se situe à la fin des années 50-début des années 60 :époque que l'on a appelé "guerre froide"; d'un côté les Rouges, au-delà du Rideau de fer (URSS et ses pays satellites) de l'autre les bons, les bleus, l'Occident. George SMILEY (apprécions le nom) a été espion pendant la deuxième guerre mondiale et a été "rendu" à la vie civile. Mais on fait de nouveau appel à ses services car on a besoin de l'expérience des anciens (ou besoin d'un bouc émissaire) Il est chargé d'interroger Samuel Fenann que l'on soupçonne d'être un agent double. le lendemain de son interrogatoire Fenann est retrouvé mort, suicidé ? Smiley n'y croît pas et va mener son enquête.
Le livre est remarquablement construit jusqu'à la scène finale....
NB: 3 morts mais pas de sang, pas d'autopsies saignantes, pas d'ADN : remarquable je vous dis !
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Ce premier roman de le Carré est un chrysalide :il contient à l'état encore brut les éléments qui s'épanouiront dans la suite de l'oeuvre. A commencer par Smiley le personnage emblématique de la maturité dont on découvre le passé ,le caractère et la relation si particulière qu'il entretient avec sa ravissante et volage épouse (à éclipses).L'intrigue elle-même est un peu une ébauche de la future relation avec Karla (Dieter maître espion en est un double). .Le récit est ,globalement celui d'une enquête policière classique avec le petit détail qui fait tilt. Pas encore du grand le Carré mais agréable à lire tout de même.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il chercha des allumettes pour le radiateur à gaz et n'en trouva pas. Il s'assit dans un fauteuil du living-room et ses yeux errèrent sur les rayonnages et sur les objets divers qu'il avait collectionnés pendant ses voyages. Après le départ d'Anne, il avait rigoureusement supprimé toute trace de sa présence. Il s'était même débarrassé de ses livres. Mais peu à peu, il avait permis aux quelques derniers symboles de leur vie conjugale de reprendre leur place : des cadeaux de mariage venant d'amis intimes, et trop précieux pour être donnés. Une esquisse de Watteau offerte par Peter Guilliam, un groupe en porcelaine de Dresde, offert par Steed-Asprey. Il se leva de sa chaise et s'approcha du groupe, posé sur un buffet. Il aimait à admirer la beauté de ces personnages - la petite courtisane rococo, en costume de bergère, les mains tendues vers l'un de ses adorateurs, tandis que son minuscule visage était tourné vers le second. Il se sentait gauche devant tant de perfection fragile, comme il s'était senti gauche devant Anne lorsqu'il avait entrepris la conquête qui avait stupéfié la société londonienne. En un sens, ces petites figurines le réconfortaient ; demander à Anne d'être fidèle était aussi vain que d'exiger la constance de cette bergère sous son globe de verre. Steed-Asprey avait acheté ce groupe à Dresde, avant la guerre ; bien que ce fût la pièce maîtresse de sa collection il en avait fait cadeau au couple. Peut-être avait-il deviné que Smiley aurait besoin de la simple philosophie qui s'en dégageait.
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Au cours des années 20, lorsque Smiley avait émergé de son école banale pour entrer, le pas lourd et l’œil clignotant, dans les cloîtres ténébreux de son collège d'Oxford, également banal, il avait rêvé d'obtenir une bourse d'études et de se consacrer aux écrivains les moins connus de l'Allemagne du XVIIe.
Mais son précepteur, qui le connaissait bien, l'écarta avec sagesse des honneurs qu'il aurait sans doute acquis.
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Au revoir Monsieur Le Carré

Courtaud, corpulent et d'un caractère paisible, Smiley donnait l'impression de dépenser beaucoup d'argent pour s'acheter des costumes dénués de toute élégance, qui pendouillaient autour de sa silhouette trapue comme la peau autour d'un crapaud ratatiné. En fait, Sawley déclara, lors du mariage, que "Sercomb avait épousé une grenouille-crapaud, affublée d'un suroît". Et Smiley, qui ignorait cette remarque, avait descendu le bas-côté de sa démarche dandinante pour aller cueillir le baiser qui le transformerait en prince charmant.
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Merridale Lane est l'un de ces coins du Surrey où les habitants livrent une bataille incessante contre les stigmates de la banlieue. Les arbres, que l'on oblige, à force de soins et d'engrais, à pousser dans chaque jardin de devant, dissimulent à demi les minables "habitations pittoresques" tapies derrière eux. La rusticité du cadre est encore rehaussée par les hiboux en bois qui veillent sur les plaques des maisons et par les gnomes croulants qui se tiennent inlassablement en équilibre au-dessus des mares à poissons rouges.
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Smiley, dont on ne connaissais ni l'école d'où il était sorti, ni les parents, ni le régiment, ni la profession, et qui n'était ni riche ni pauvre, voyagea sans étiquette dans le fourgon de queue de l'express social et devint bientôt, après le divorce, un ballot égaré, que personne ne vint réclamer sur l'étagère poussiéreuse des nouvelles de la veille.
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JOHN LE CARRÉ / LE TUNNEL AUX PIGEONS / LA P'TITE LIBRAIRIE
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