AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 225 notes
5
6 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
Une terrible histoire ! La guerre et l'errance des enfants qui la subissent.

Le récit commence avec une jeune Française pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend alors qu'elle est juive puisque ces parents n'avaient jamais pratiqué cette religion. La famille a dû fuir sa maison et se réfugier en montagne, dans un village occupé par les Italiens. On suit la vie intérieure de la jeune fille, son incompréhension de ce qui se passe, ses rêves de liberté dans la nature, la musique, l'espoir que le temps s'arrête, mais aussi la rébellion contre les contraintes, les émois de l'adolescence puis la peur, celle peut-être d'avoir embrassé son père pour la dernière fois. Avec la capitulation italienne, les Allemands viennent et c'est la fuite à travers les montagnes, puis un autre village en attendant la fin de la guerre, puis Paris, puis la côte et l'attente du bateau qui les mènera vers un pays rêvé, Israël.

En chemin vers cette destination finale, elle rencontre une jeune Palestinienne et c'est l'histoire de celle-ci qu'on découvre ensuite. Une jeune fille qui ne comprend pas ce qui se passe, qui rêve de liberté, mais qui vit la sombre réalité du camp de réfugiés, l'impuissance et la mort lente.
Un roman difficile à cause des émotions traduites avec justesse par Le Clézio. Difficile aussi parce que le récit suit souvent le fil des pensées des jeunes filles, des réflexions qui ne sont pas linéaires, elles vont et viennent avec d'inévitables répétitions.

Un roman qui ne présente pas une position politique, mais qui prend plutôt parti pour les victimes, quelle que soit leur origine.
Commenter  J’apprécie          544
Douloureux et lancinant, ce livre m'a beaucoup marquée. Le style pur, incandescent de l'auteur m'a, une fois de plus, séduite.

Les destins d'Esther, la juive, la petite étoile en fuite, et celui de Nejma,la palestinienne sans maison s'entrecroisent. Sans vraiment pouvoir se rejoindre.

On aimerait pourtant que ces deux adolescentes, qui se sont, par un regard intense sur le chemin du hasard, reconnues un jour, puissent plus tard se retrouver...Il restera de cette rencontre le cahier noir offert par Nejma à Esther.

L'une arrivant en Israël, comme sur une terre de salut, une terre promise.L'autre quittant avec chagrin et incompréhension ce qui était autrefois son pays.Deux figures féminines de l'exil, de la souffrance, du manque.

C'est surtout le parcours d'Esther que l'on suit. Un parcours difficile, avec l'espoir fou comme force intérieure.

Les images du soleil implacable, du désert inhospitalier, de la fatigue du corps cherchant un abri me poursuivent. Tout comme le regard étoilé d'Esther, un regard d'enfant perdue...
Commenter  J’apprécie          433
Par les temps qui courent, on ferait bien de lire et/ou relire « Etoile errante ». Non pour y trouver des solutions, mais pour se persuader que l'Histoire repasse souvent les plats… Amers, les plats, pour le moins…
Nous sommes en 1943 et Esther fuit, avec sa mère. Elle est juive et elle fuit devant l'horreur du nazisme : un voyage qui les mènera de l'arrière-pays niçois vers l'Italie. A la fin de la guerre elle tentera de rejoindre Israël ; voyage faisant, elle croisera le regard de Nejma, elle aussi jetée sur les routes par la guerre. le contact des deux jeunes filles se réduira à ce regard et à unéchange de noms, mais les marquera toute leur vie. Comme Esther, Nejna est une exilée… dans son propre pays… Elle est Palestinienne.
Comme je le disais plus haut, il n'y a pas de solutions à chercher dans cet opus, un peu décousu de notre Prix Nobel… Un opus qui nous fait toucher la vanité de la guerre, et la difficulté de créer ex nihilo, l'Etat d'Israël.
Il me restera de cette lecture de merveilleux passages comme Le Clézio sait nous les faire sentir ; de magnifiques passages…
« Etoile errante » n'est pas mon roman préféré de l'auteur. Reste une lecture forte sur un thème fort et douloureux, celui de la quête d'identité « impossible » de deux jeunes filles que la guerre et la barbarie des hommes a jetées sur les routes de l'exil, au milieu de l'incurie des politiques.
Commenter  J’apprécie          352
Un bijou littéraire !

Esther la Juive et Nejma la Palestinienne, des étoiles errantes : deux destins et un cri de douleur : la guerre. L'exil est un point commun (Israël, terre promise pour l'une et camp de réfugiés pour l'autre). Cependant, Nejma et Esther ne se retrouveront jamais ; il leur restera uniquement ce regard et l'échange de leur prénom sur un cahier.

L'écriture poétique et vibrante de JMG le Clézio nous enchante et sait nous transporter au plus profond de l'âme de Nejma et Esther. de toute beauté !


Commenter  J’apprécie          330
La vie d'Esther (étoile en hébreu ) est une suite de départs, d'aventures, de souffrances et d'errances qui commence quand ses parents se réfugient en zone libre pour fuir l'occupation nazie.
Son chemin va croiser fugacement celui de Nejma ( étoile en arabe ) pour mettre en lumière le sujet du conflit israélo-palestinien. Indirectement et sans prendre parti, me semble-t-il, ce texte pose la question délicate de savoir comment un peuple qui a tant souffert peut affliger à un autre peuple ce qu'il a enduré...
Commenter  J’apprécie          310
J'ai été envoûté par l'écriture lumineuse de le Clézio, qui donne un ton spirituel, religieux au texte. Ce roman historique nous plonge dans la Seconde Guerre Mondiale puis dans la création de l'Etat d'Israël, à travers la rencontre furtive de deux errances : deux jeunes femmes, l'une juive, l'autre palestinienne. Deux destins brisés par la folie des hommes.

Esther a dû fuir son village dans la région niçoise, traquée par les nazis. Après des années d'errance, de souffrance, elle atteint la terre promise, sa délivrance, après une longue traversée initiatique en bateau, où elle découvre la force de la religion. Aux portes de Jérusalem, elle croise des femmes et des enfants arabes fuyant la guerre et condamnés à l'errance, dont Nejma – son équivalent palestinien. le roman retrace leur parcours parallèle, leur souffrance d'éternelle réfugiée et leur exil.

Bien ancré dans son contexte historique, le livre a une portée plus globale, proche d'une fable universelle sur le conflit, la violence, le déracinement et les croyances. C'est ce qui le rend fort intéressant. D'autant que l'auteur incarne ses idées dans des détails, des scènes, des décors précis. On est au coeur du pouvoir d'incarnation de la littérature, loin des grands discours théoriques.
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
Commenter  J’apprécie          230
Etoile errante est un roman très beau et très dur à la fois.

Très dur car il raconte le voyage forcé d'Esther, âgée de 14 ans, et de sa mère Elisabeth, juives et fuyant le sud de la France pour se réfugier en Italie, en début de l'année 1944.
Et le voyage continu après la guerre, souhaité cette fois-ci, mais vécu comme une errance, pour découvrir la ville lumière, Jérusalem, que jamais elles ne verront. Esther s'expatriera pour laisser le malheur derrière elle, et se construira une nouvelle vie au Canada.

Le voyage est semé d'embûches, de doutes, de questions qui resteront sans réponse. En fait, c'est un véritable calvaire que l'on suit jour après jour.

Et il est très beau en même temps, car toutes les épreuves sont vécues à travers les yeux d'une enfant, vision tellement différente de celle d'un adulte. Esther voit les choses, elle les sent comme un petit animal, elle essaie de comprendre, elle refuse de quitter une enfance insouciante, elle se révolte, elle subit, elle grandit.

Le passage de la traversée de Marseille à Jérusalem, dans les cales d'un bateau, est poignant. On sent le vécu, car durant son enfance, Le Clézio a fait, lui aussi, un long voyage en bateau qui l'a mené au Nigéria.

Par contre, je n'ai pas du tout aimé la partie du livre (presque 1/3) "Nejma", qui décrit le quotidien de réfugiés, dans un camp protégé par les Nations Unies, à Akka.
Ce côté passif de la nature humaine, où beaucoup attendent, pendant des heures, chaque jour, le camion qui leur apporte les vivres. Puis, les venues du camion se faisant de plus en plus rares, la malnutrition s'installe, les maladies foisonnent et la mort les prend un par un. Un jour, un camion les a déposés là. Ils ne savent pas pourquoi. Ils attendent qu'un autre les emmène ailleurs. Où ? Ils ne savent pas. Ils attendent, ils essaient de survivre jour après jour et ramassent leurs morts.

La vie d'Esther et de sa mère, leurs luttes, leur défis à chaque fois relevés, ce mouvement en avant, m'auraient amplement suffit.

Commenter  J’apprécie          190
1943. Dans une petite ville de l'arrière pays niçois, Esther va apprendre ce que c'est qu'être juif.
C'est le début de l'errance...
A la fin de la guerre elle rejoint Israël, la Terre Promise.
Mais c'est la guerre et non la paix qu'hélas elle trouvera là-bas.
Sur la route de Jérusalem, elle croise le regard de Nejma, la Palestinienne, sa soeur dans l'adversité, venant comme elle de l'exil.
Les jeunes filles ne se reverront plus, elles n'auront échangé pas plus qu'un regard, mais un regard brûlant, complice d'entente et de reconnaissance muette.
Et dans leurs exils respectifs, elles n'auront désormais de cesse de penser l'une à l'autre.

Malgré quelques répétitions et longueurs qui nuisent un peu à l'ensemble du roman, un livre puissant par le thème abordé.
C'est toute l'horreur de la guerre qui est ici décrite à travers les deux portraits sensibles et touchants d'Esther, la Juive et de Nejma, la Palestinienne, deux jeunes filles unies dans la souffrance et l'exil, deux femmes au destin commun dans l'adversité.
De très très beaux passages, d'autres un peu trop lancinants, c'est dommage..toutefois "Etoile errante" reste un texte poignant, un cri déchirant contre la guerre.
Commenter  J’apprécie          180
Dans Etoile errante, Jean-Marie-Gustave le Clézio nous plonge dans les événements de la Seconde Guerre mondiale et du génocide des Juifs, mais surtout –souvent moins évoqués- sur la fondation d'Israël et le rôle de la communauté internationale.

L'histoire débute avec Esther, jeune adolescente juive, qui fuit la région de Nice occupée alors par les Allemands, avec ses parents. Ils font partie de tout un groupe d'autres Juifs. Le Clézio décrit le voyage vers l'Italie tout d'abord, pénible et dangereux. le père d'Esther d'ailleurs, parti en éclaireur, disparaîtra au cours de ce périple. Une fois arrivé en Italie, le groupe embarque sur un bateau, à destination de la Palestine. Là-bas, Esther devra lutter aussi bien contre les Anglais que contre les Palestiniens pour se faire une place et commencer une nouvelle vie.

Mais cette histoire n'est pas seulement celle d'Esther. Il y a également Nejma, jeune Palestinienne, qui comme Esther autrefois, se retrouve sur la route, chassée de chez elle. Esther croise un jour son regard dans lequel elle pourra lire la même peur et le même épuisement que celui qui se lisait sur son visage quand elle gravissait les montagnes la peur au ventre.
Paradoxalement, ce n'est pas dans ce roman la jeune juive qui connaît l'enfer des camps, mais la jeune Palestinienne, en exil dans son propre pays, orpheline de surcroît, de père et de mère. Les Palestiniens, à leurs tours, sont chassés de chez eux et, cette fois ci, ce sont Esther et les siens qui forcent des hommes, des femmes et des enfants à quitter leurs maisons et à abandonner tout ce qu'ils avaient.

L'histoire d'Esther tient beaucoup plus de place dans le roman que celle de Nejma. Toutefois, la partie qui est consacrée à Nejma est la partie centrale. A partir du bref instant de la rencontre entre les deux jeunes filles, l'image de Nejma va accompagner Esther pour toujours. A maintes reprises, celle-ci pense à la jeune Palestinienne qu'elle n'a fait que croiser. Aux toutes dernières pages du livre, elle exprime la force de cette présence en elle : «Je pense encore à Nejma, ma soeur perdue il y a si longtemps dans ce nuage de poussière du chemin, et que je dois retrouver».

Ce roman se déroule donc sur une longue période, 40 ans, qui vient jusqu'à nous. C'est l'histoire que nous vivons actuellement, avec ses conflits ethniques et religieux, ses cortèges de peuples déplacés, de réfugiés, d'exilés, autour de la Méditerranée ou ailleurs. Voici un roman "historique" mais toujours d'actualité. Mon préféré parmi tous ceux que j'ai lus de le Clézio.
Commenter  J’apprécie          140
La guerre d'abord.
Dans l'arrière-pays nicois transformé en ghetto. Esther est juive. Esther doit fuir, avec sa mère. Gagner l'Italie.
Puis Israël.
La guerre encore. Une autre guerre.
Esther croise le chemin de Nejma. Nejma qui marche silencieusement, quitte son pays pour un camp de réfugiés. Nejma qui n'a que le temps d'écrire son prénom, de le donner à Esther, simplement ça, un prénom. Rien d'autre.
Certaines choses sont innomables, monstrueuses, douloureuses. Et les mots de le Clezio sont beaux, plein de poésie, pour dire ces choses-là.
Commenter  J’apprécie          131




Lecteurs (583) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage au pays des arbres

Quel est le personnage principal ?

Jules
Pierre
Mathis

3 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au pays des arbres de J.M.G. Le ClézioCréer un quiz sur ce livre

{* *}