AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070416295
336 pages
Gallimard (17/01/2001)
3.58/5   79 notes
Résumé :
J.M.G LE CLEZIO
Hasard
suivi de
Angoli Mala

" Au point du jour, en prenant son quart, Juan Moguer eut son regard attiré par ce qu'il crut d'abord etre un tas de chiffons posé sur le pont, à babord, contre le rebord du rouf. La mer était calme, une vague lueur éclairait un nuage à l'est. La cote était déjà loin, seules les hautes montagnes enneigées étincelaient au soleil.
Morguer ouvrit la porte du cockpit et pointa sa tor... >Voir plus
Que lire après Hasard, suivi de 'Angoli Mala'Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 79 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
S'il fallait définir la nouvelle chez Le Clézio, on pourrait dire qu'elle est comme un trait au scalpel. Elle offre une immersion saisissante dans la vie des personnages au moment où celle-ci semble basculer.

La narration est énigmatique, touffue et exploite toujours la part de mystère, des personnages, en remontant le fil du temps et en laissant quelques questions sans réponses.
Il y a toujours les thématiques du voyage, de prendre le large et des tragédies

Ces deux histoires sont bien lestées pour mieux suivre les volutes émotionnelles, invisibles de l'intérieur, mais qui labourent pourtant les personnages.

De son écriture directe, incroyablement libre, Le Clézio restitue l'énergie vitale de la jeunesse et les craintes de la vieillesse. Il les regarde se brûler, s'épanouir, et transforme le chagrin en idées, sondant les peurs les plus profondes avec intelligence et subtilité.

Commenter  J’apprécie          520
Quand on veut voyager tout en restant chez soi, rien ne vaut un livre de JMG le Clézio. On ouvre un de ses livres et on est partance… « Hasard, suivi de Angoli Mala » est pour moi un court roman suivi d'une longue nouvelle. Chacun de ces récits nous offre une histoire d'apprentissage, apprentissage de la vie mais aussi apprentissage de la Nature dans ce qu'elle a de plus sublime.

« Hasard » nous raconte l'histoire de Nassima, petite-fille solitaire et rêveuse qui habite seule avec sa mère dans le Sud de la France. Sur le chemin de ronde de Villefranche, elle guette le retour du Azzar, majestueux voilier, propriété du cinéaste et aventurier Juan Moguer. Une nuit, Nassima monte clandestinement à bord du voilier qui l'a toujours faite rêver. Commence alors une aventure hors du commun, une parenthèse maritime faite de grandes étendues, de solitude et de silence. Mais après l'euphorie du bleu azur, des dauphins et des escales aventureuses panaméennes, la réalité reprend ses droits et avec elle, la fin d'un rêve.
Azzar est pour Nassima la promesse de rejoindre un père absent ou à défaut, d'en trouver un de substitution en la personne du capitaine cinéaste.
Azzar comme hasard, un bateau symbole de rencontres fortuites qui parfois décident de toute votre vie, en bien comme en mal. Juan Moguer en fera les frais, ainsi que son voilier avec lequel il ne fait qu'un : raconter la vie de l'un, c'est raconter la vie de l'autre, de sa gloire à sa déchéance.

Si « Hasard » est une ode au monde de la mer et de ceux qui font corps avec elle, de l'Italie aux îles de la Martinique en passant par le Panama, « Angoli Mala » nous entraîne dans la forêt du Darién, espace sauvage à frontière de la Colombie et du Panama. Pour cette nouvelle, JMG le Clézio s'inspire d'une légende indienne où Angoli Mala prend les traits d'un jeune orphelin, Bravito, qui revient sur sa terre natale. Avant que la folie ne l'emporte au coeur de la forêt, il fera l'apprentissage de la vie, de la violence et de l'amour. Une nouvelle fois dans ce récit où le conte se mêle à la réalité, la nature est reine. Elle est ici plus sauvage et plus vibrante que jamais.

JMG le Clézio est un poète, un grand voyageur et un humaniste. A travers le beau, il sait également dénoncer la violence des hommes, leur cupidité et leur arrogance. Engagé, l'écrivain nous parle des exploités, des miséreux, des petites putes qui ont encore l'air d'écolière et qui attendent leurs riches clients dans les rues de Medellin en Colombie, des indiens à la frontière qui se font exproprier et qui oublient leur malheur dans l'alcool, des contrebandiers et des policiers corrompus qui répandent leur poudre blanche jusqu'au coeur des bouges de Yaviza, au Panama.

Voilà, pendant quelques jours, je suis partie en Colombie et au Panama, j'ai vogué sur l'océan étincelant, j'ai parcouru la forêt sauvage et ses torrents. J'y ai vu les merveilles de la Nature, j'y ai vu les dégâts de l'homme.

C'est du le Clézio, rien de nouveau. C'est juste une écriture inspirante et obsédante.
Commenter  J’apprécie          342
Deux histoires, comme le reflet l'une de l'autre dans un miroir : « Hasard », la plus longue et « Angoli Mala », séparées de quinze ans…

« Hasard », ou l'histoire de deux destins : celui d'une adolescente, Nassima, abandonnée par son père parti à l'aventure, et Juan Moguer, un aventurier richissime di cinéma aussi solitaire que misanthrope, commandant du « Azzar » un superbe voilier sur lequel la jeune fille s'embarque en passager clandestin alors qu'il fait escale dans le port de Villefranche…
« Angoli Mata » : bâtie à partir d'un fait divers, on assiste au retour au pays d'un jeune indien, Bravito, après une éducation chez un pasteur américain. Il découvrira la déchéance de son peuple Waunana, perdu dans l'alcool et la soumission… Révolte…

Deux textes, deux quêtes d'identité, un thème cher à l'auteur du « Chercheur d'or »…comme celui du prix à payer pour la liberté ou celui du voyage initiatique… Quant à la nature elle vit à chaque page.
Malgré tout et surtout malgré le grand respect que je voue à Jean-Marie le Clézio, et particulièrement à ses écrits maritimes, la traversées vers les Antilles à bord du Azzar me fut difficile… A plusieurs reprises la tentation d'abandon m'effleura. Las, je suis tout de même parvenu à bon port, pour assister au désastre…

Le seul Le Clézio pour l'instant qui m'a demandé de l'effort… malgré une langue si belle à décrire la nature, la mer et le Azzar perdu dans la tempête entre Malaga et Antigua.
De très belles pages, néanmoins…

Commenter  J’apprécie          230

Au commencement, une voile blanche effilée comme une aile d'albatros claque doucement sur les rêves de Namissa. le grillon métis accroche son regard au plumage de toile immaculée. Partir et devenir ou rester et se rabougrir?Au commencement du commencement, un bateau a emporté le père et la douceur maternelle, a désagrégé le monde chaud de l'enfance. L'âme embourbée et les pieds toujours mouillés, Namissa s'invite en clandestine sur le luxueux voilier d'acajou. le voyage débute. Mais la poésie des premières pages reste à quai. La beauté prend l'eau.

En bon petit mousse, j'écope, je souque l'aussière, déterminée à ne pas passer par dessus bord avant la fin de la traversée. du rivage, le chant des sirènes était trop enchanteur.
224 pages plus loin, épuisée d'avoir ramé par manque de vent, j'examine mon périple d'un oeil à la fois perplexe et torve (ce qui constitue un exploit). Bien sûr, j'ai pêché quelques rares perles dans la mer des sargasses mais beaucoup de couleuvres aussi et JMG le Clezio a, lui, pêché par manque de réalisme.

Car le voyage vire à la caricature: le sexagénaire et la nymphette. Lui (ex cinéaste riche et célèbre) a largué les amarres, sa femme, sa fille pour couler des jours de misanthropie maritime en compagnie d'un énigmatique homme à tout faire taiseux. Sur fond d'alcool et de prostitution. Il traîne dans son sillage un évènement trouble. (Et moi munie de mes rames). Quelques tempêtes plus loin, on accoste enfin pour sombrer dans un pessimisme brouillardeux qui ne rend pas nos deux héros plus crédibles. Après son incompréhensible admission sur le navire, Nassima a été expulsée. Rapatriée en France, elle assistera à la déchéance finale de Juan Moguer, qui jamais ne fut son père de substitution. Pourtant, l'une était en recherche de père, l'autre en manque de fille.
J'en suis venue à regretter ma première galère. Elle entretenait mes pectoraux.

Evidemment, le merveilleux voilier a fait naufrage. Ce petit roman aussi. le romancier de l'enfance malmenée s'est échoué à l'instar du Azzar.
Commenter  J’apprécie          190
Hasard, et vous embarquez pour un long voyage sur Azzar, est ce par hasard ou pas ce nom si semblable. Tout est hasard aussi pour cette histoire. Un père qui n'a plus sa fille à ses côtés, une fille dont son père s'est enfui. Deux être qui étaient fait pour se rencontrer pour mieux se consoler.
J'ai beaucoup apprécié cette vie en pleine mer, avec ce vieux marin, et cette nymphette et son boa Zoé, l'oncle Andriamena.
La fin est moins captivante, moins poétique.
Ce premier roman nous invite au voyage sur les océans alors que le deuxième bien plus court nous immerge dans la forêt amérindienne. Un autre dépaysement, une histoire un peu dure, règlement de comptes entre contrebandiers, indiens. J'ai moins adhéré bien que j'ai aimé le décor obscur et envoûtant de cette forêt.
Commenter  J’apprécie          240

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand le disque du soleil jaillissait, un éclair aveuglant entrait dans ses yeux et emplissait tout son corps, c'était magique, douloureux. Alors la mer devenait transparente, couleur de topaze, un champ d'étincelles... et les grandes voiles semblaient se gonfler de cette lumière qui les poussait vers l'autre extrémité du monde.
Commenter  J’apprécie          240
Nassima était partie pour ne pas tomber. Si elle n’avait pas été celle qu’elle était, la fille d’une femme si dure qu’elle avait tué son chien quand elle avait décidé qu’elle ne pourrait plus s’en occuper, une femme au visage fermé pour toujours, obstinée dans sa solitude, si elle n’avait reçu cette leçon de souffrance de sa mère, Nassima aurait été perdue. Elle aurait été juste une forme humaine qui s’envole et d’écrase sur le pavé mouillé d’un hôtel à Medellin.
Commenter  J’apprécie          120
au point du jour, en prenant son quart, juan moguer eut son regard attiré par ce qu'il crut d'abord être un tas de chiffons posé sur le pont, à bâbord, contre le rebord du rouf.
la mer était calme, une vague lueur éclairait un nuage à l'est. la côte était déjà loin, seules les hautes montagnes enneigées étincelaient au soleil.
moguer ouvrit la porte du cockpit et pointa sa torche sur l'objet insolite. dans la pénombre, le tas de chiffons se défit un peu dans le vent et deux grands yeux noirs brillèrent dans un petit visage sombre qui paraissait celui d'un enfant.
Commenter  J’apprécie          50
Cet homme était incapable d'avoir une fille. Ou bien est-ce que tous les pères doivent être comme cela, d'abord amoureux de leurs filles ?
Commenter  J’apprécie          20
Il se sentait à la fois très vieux et merveilleusement jeune.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de J.M.G. Le Clézio (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (211) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage au pays des arbres

Quel est le personnage principal ?

Jules
Pierre
Mathis

3 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au pays des arbres de J.M.G. Le ClézioCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..