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EAN : 9782070722570
252 pages
Gallimard (12/04/1991)
3.55/5   19 notes
Résumé :
Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des milli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« La fièvre », deuxième ouvrage de J.M.G le Clézio paraît en 1965. Curieux …
J'ai souvent pensé que quelques recueils de nouvelles, même des meilleurs ne sont peut-être que des scories, des boursouflures, des coupes effectuées dans des oeuvres majeures et réaménagées…
Ici, il n'en est rien tant chacune des neuf nouvelles de ce recueil est structurée solidement.
Curieux, alors un deuxième ouvrage de nouvelles ? Curieux surtout le Clézio de l'époque dont tout le monde parle mais que personne ne voit …

Neuf nouvelles disé-je à travers lesquelles, l'auteur nous propose une analyse quasi clinique de nos petits tourments, nos petites angoisses ; ceux et celles qui viennent comme des grains de sable dans le quotidien : Roch, frissonnant de fièvre, Beaumont confronté à sa douleur, Joseph face à la mort, Pascal qui a douze ans fait la découverte de l'infiniment petit et de l'infiniment grand, Martin le mystique… la marche, le froid, la vitesse…

Plus que par « le procès-verbal », parfois un peu abscons, c'est avec ce recueil que je suis entré dans le monde de le Clézio, première période…On parle d'un style très nouveau roman. C'est sans doute vrai. Il n'en reste pas moins que ce recueil reste lisible (pour moi qui ne suis pas friand de « nouveau roman », ni de nouvelle cuisine d'ailleurs…) et bien loin des Robbe Grillet et Simon et consorts…

Quelques grands moments de littérature comme dans « le jour où Beaumont fit la connaissance avec sa douleur », une des nouvelles de ce recueil qui reparaîtra seule en 1985.

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Un recueil de nouvelles de le CLézio qui s'inscrit un peu dans le style du nouveau roman. Rares sont les auteurs qui parviennent à s'en tirer honorablement avec le format court de la nouvelle. Tout le mode n'a pas le talent d'un Zweig pour cet exercice littéraire. Le Clézio, lui s'en tire à merveille. Ses 9 nouvelles sont bien composées et parviennent à accrocher le lecteur. Elles sont centrées sur ces petits moments où nous perdons le contrôle : une rage de dent, une marche conduisant à l'extase, un moment de rencontre entre els corps où les individus se perdent dans un moment de fièvre. Comme pas un, Le Clézio s'empare de ces moments fugaces pour les décortiquer et nous faire pénétrer dans l'envers du décor, dans un autre monde.
Oui, le voyage est souvent plus proche qu'on le le croit.
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Cette deuxième oeuvre éditée de J.M.G. le Clézio, "La Fièvre", est un recueil de neuf histoires de petite folie. Des fictions qui ne sont pourtant pas inventées, selon leur auteur : « Leur matière est puisée dans une expérience familière. »
Ces instants où règne le chaos, ces moments de fièvre, de douleur, de fatigue et de sommeil deviennent ainsi sujets d'écriture. Mais cet ensemble de sensations étonnamment transcrit par Le Clézio s'accompagne des portraits des individus qui en sont les victimes. Des solitaires qui ne semblent pas si passifs face à ces crises, mais qui, au contraire, sont eux-mêmes les déclencheurs de leurs propres troubles. Une sorte d'angoisse existentielle, de sentiment de révolte face à l'absurdité du monde, car la vie est faite de « petites morsures » et de « petites folies », poussant chaque personnage vers ces fièvres paniques.
On retrouve ainsi l'univers du personnage de son premier roman, "Le Procès-verbal" et l'ambiance si importante et si intensément présente de la ville jamais nommée mais rappelant immanquablement Nice.
Ces récits côtoient franchement le sublime, grâce à la poésie captivante et saisissante de le Clézio.
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Les 9 histoires qui composent ce recueil de nouvelles sont puisées, avec une très grande acuité des gens et des choses, dans la vie familière. Tous les détails intimes des objets, toutes les aspérités du sol, tous les minuscules rouages du corps humain, toutes les odeurs, le grand vent, la chaleur torride fascinent l'auteur. Il nous rend perceptible le désarroi d'un homme atteint d'un violent accès de fièvre ou d'une terrible rage de dents ou les impressions de celui qui marche "à son rythme" dans l'univers qui le cerne de toutes parts. Pour le Clezio, le monde est vivant jusqu'en ses replis les plus secrets, dans ses insectes, ses microbes, ses cailloux, ses fonds sous-marins. Il nous faut vivre avec le monde, intensément et tout de suite. Style excellent, très imagé au service de réflexions intéressantes.
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Le Clézio, la plume qui zoome du minuscule au majuscule avec des mots charnels arrachés à la poésie pour que l'anodin puisse renaître Délire.
L'imperceptible détail, l'inaperçu, l'inutile, l'oublié, comme autant de graines d'arbres de folies qui grandiront sous un soleil qui éclaire tout mais n'expliquera rien.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il commençait à être tard, à ce moment-là, neuf ou dix heures. Déjà l'on percevait à travers l'étendue de la ville les signes de silence qui allaient venir. Le sommeil entrait dans toutes les choses et s'y lovait doucement. Une matière glacée et calme, qui venait de nulle part, du fond du ciel, peut-être, ou de ce point à l'horizon, de cette tache noire et profonde, à l'opposé de l'endroit où avait disparu le soleil. Comme des bêtes habitées par une étrange inquiétude, tout à fait comme un vol de pigeons ou de mouches, les hommes et les femmes rodaient le long des trottoirs, tantôt obscurs, tantôt éclairés par la lumière blafarde d'un magasin. Et les réverbères commençaient à brûler tout seuls dans la nuit compacte.
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C’était cela, la vie, cette descente continue vers le néant … tout tombait, l’univers n’était qu’un immense, qu’un extatique engloutissement.
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La vie, je trouve ça bien fatigant. Bien sûr, à présent la chose est faite, et je ne peux rien y changer. Mais il y aura toujours au fond de moi ce regret, que je n’arriverai pas à chasser complètement, et qui gâchera tout. Maintenant, il s’agit de vieillir vite, d’avaler les années le plus vite possible, sans regarder à gauche ni à droite. Il faut subir toutes les petites morsures de l’existence, en tâchant de ne pas trop souffrir. La vie est pleine de folies. Ce ne sont que de petites folies quotidiennes, mais elles sont terribles, si on les regarde bien.
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Voilà. Le monde est vivant, ainsi, en minuscules coups de boutoir, en glissades, en suintements. Dans les arbustes, dans les grottes,dans le fouillis inextricable des plantes, il chante, avec la lumière ou avec l'ombre, il vit d'une vie explosive, sans repos, lourde de cataclysmes et de meurtres. Il faut vivre avec lui, comme ça, tous les jours, couchés la joue contre le sol, l'oreille aux aguets, prêts à entendre tous les galops et toutes les rumeurs.
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C’était cela la vie, c’était cette descente continue vers le néant, ce flot qui coulait le long d’un tuyau noir, cette boule qui dévalait vers l’inconnu, et que n’était que sa propre fuite, sa disparition.
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Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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