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EAN : 9782070318476
144 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.71/5   571 notes
Résumé :
"J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souveni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 571 notes
Un après-midi d'été très chaud, installée dans une chaise longue, j'ai lu ce court roman de Jean-Marie le Clézio et j'ai été véritablement transportée. Par l'évocation magique d'un continent que je ne connais pas. Par la poésie et la beauté des phrases. Par l'évocation de l'enfance de l'auteur sans son père, puis la découverte de celui-ci et de l'Afrique, de sa liberté de petit garçon à peine entravée par l'autorité de ce médecin anticolonialiste. Un homme revenu en France à l'âge de la retraite, seul et désabusé, africain pour toujours comme le sera son fils.
Une expérience incomparable que peu de livres m'ont donné de vivre.


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Ecrit 10 ans après Onitsha, dans lequel J M G le Clézio parlait de sa mère et des amies de sa mère, et de la difficulté qu'il a eu à faire connaissance avec un homme qui selon lui, ne pouvait être son père, dans l 'Africain il fait non seulement connaissance avec ce père, il essaie de comprendre son passé, son amour pour sa mère, et son attachement si fort à l'Afrique.

Pas l'Afrique des cocktails et de l'hypocrisie des colons.
Pas l'Afrique des palmiers et des bougainvilliers,
Ni une Afrique idéale et rêvée.

Plutôt l'Afrique sauvage, libre, puissante, presque dangereuse, violente et très humaine. Il court avec son frère dans la plaine d'herbes folles, comme une mer immense, ils sont libres, ces enfants. Libres aussi de massacrer les termitières, comme prise de possession par cet acte sadique devant l'immensité de la nature, la forêt équatoriale, la violence des orages.
Oui, les enfants, seuls blancs parmi tous leurs amis, se croient africains, d'abord parce que dans cette région ce qui compte ce n'est pas la naissance mais la conception, pour définir l'appartenance d'un être. Eux, ils ont été conçus au Nigeria.

Leur mère aussi, à sa façon , se fait africaine. Elle est gaie, sûre de faire le bon choix en suivant son mari au Cameroun, et répondant à ses amies parisiennes qui lui disaient : « Quoi, chez les sauvages ? » « ils ne sont pas plus sauvages que les gens à Paris ».

Quant au père, entre ses rêves de médecin itinérant, sa volonté de pas entrer dans le moule colonial qu'il haïssait, son intégrité, sa vraie connaissance des personnes qu'il soigne, lui, c'est le vrai africain. Les enfants le découvrent sûrement trop tard, et Le Clézio essaie de lui rendre justice, alors qu'étant enfant, il le prenait pour un ennemi, à qui il faisait une guerre sournoise. Mais.

Très longtemps, le père a parcouru ( à cheval, avec sa femme)les campagnes camerounaises, aimé surtout la marque et les traces de ces collines, de ces forêts et de ces herbages, et des gens qu'il a connus, qu'il a soignés, et puis la terre rouge, l'eau bleuie par le permanganate. le bonheur.

Le charme africain prend fin pour lui, lorsqu'il il connaît la solitude, la désespérance des jours. Epuisé par son travail incessant, alors que sa femme repartie accoucher à Nice est bloquée par la guerre, coupé du monde, sans nouvelles de sa famille, ne pouvant rejoindre femme et enfants, c'est vieilli prématurément par le climat équatorial qu'il les retrouve.

Il découvre, en quittant le Cameroun pour le Nigeria, où il se retrouve d'abord seul, que son rôle de médecin s'approche du rôle des autres colons, les policiers ( qui essaient d'interdire les meurtres rituels et les exactions entre villages), les juges et les soldats. Tous, ils exercent un pouvoir, surveillent et interdisent, entre autres la sorcellerie, les envoutements, les poisons, les amulettes cachées destinées à porter malheur, les amputations sauvages y compris certaines formes de cannibalisme.

Et puis, comme si la lèpre et l'éléphantiasis, les enfants agonisants, la gangrène, toute cette humanité souffrante ne suffisait pas, comme si l'indépendance des pays devaient leur apporter la renaissance, aurait dû leur apporter le renouveau, mais ne l'avait pas apportée, la guerre du Biafra, provoquée par les puissances occidentales à la recherche du pétrole, un des plus grands génocides du siècle, le néo colonialisme commerçant ( la vente d'armes, de chars d'assauts, mines antipersonnel, ceci dans les deux camps) sème l'horreur.

(Dans mon édition, des photos prises par le père ponctuent le livre, malheureusement pas toutes, que l'auteur décrit et que l'on aurait bien voulu voir. ) Heureusement pas celle des enfants martyrs que nous avons tous vu.


Le père , cet Africain ne rêve plus, pourtant Le Clézio conclut : « Peut être qu'en fin de compte mon rêve ancien ne me trompait pas. Si mon père était devenu l'Africain, par la force de sa destinée, moi, je puis penser à ma mère africaine, celle qui m'a embrassé et nourri à l'instant où j'ai été conçu, à l'instant où je suis né. »

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J.M.G le Clézio est l'auteur de L' Africain , un roman où l'auteur évoque son enfance passée en Afrique et sa vie en France en compagnie de sa mère. L'auteur a vécu loin de son père médecin en Afrique, au Cameroun . Il est marqué par les beaux paysages africains et l'exotisme régnant . Tout cela est décrit de fort belle manière , de façon magique. On sent que la beauté de continent l'a fortement empreingnée.Au passage, il évoque sa relation avec sa mère à laquelle il est fort attachée. L'auteur nous apprend
l'engagement anti-colonial de son géniteur. A la retraite, le père rentre en France mais désabusé.
Un très beau et bon roman écrit savamment et dont la lecture est plus que captivante.
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En fait, lire une oeuvre de J.M.G le Clezio, c'est ne pas prendre de risques, car c'est une valeur sûre. Je ne dis pas cela parce qu'il a reçu le prix Nobel de littérature en 2008, mais simplement, parce que ses livres sont merveilleusement bien écrits, qu'ils soient romans ou récits peu importe. On retrouve toujours la même qualité, la même poésie, la même quête d'authenticité. Ici, l'auteur nous entraîne en Afrique de l'Ouest, tout particulièrement au Cameroun où son père fût médecin. Il n'y a pas d'exotisme, pas de regard entaché d'une quelconque supériorité ou de condescendance. C'est la réalité brute, la vie en Afrique, loin des villes et des colons... La vie avec les autochtones. Une vie en communion avec la nature, les éléments, sans fioritures, dans toute sa simplicité et sa réalité.
Un texte assez bref, ponctué ça et là de photographies appartenant à l'auteur.
Un livre magnifique!
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Dans ce court récit, JMG le Clezio revient sur la vie de son père, né à l'Ile Maurice, de nationalité britannique, devenu médecin après des études en Angleterre et qui a exercé toute sa carrière aux Colonies (Guyanne puis Cameroun et Nigéria) et est revenu ensuite passer sa retraite en France, à Nice. La guerre aura séparé la famille : la mère restée en France, y élève ses deux enfants, tandis que le père est resté en Afrique. JMG ne rencontrera son père qu'à l'âge de 7 ans quand, en 1948, il se rendra avec sa mère et son frère en Afrique où ils resteront quelques années. Le Clézio avait déjà raconté cet "épisode" africain de sa vie dans son roman Onitsha, que j'avais adoré. J'ai retrouvé avec délices ces paysages africains dont il a l'art de nous décrire toute la beauté, à la fois étrange et familière à l'enfant qu'il était. Et dans l'évocation des noms de villages ou de pays, on entend battre le coeur de l'Afrique : Benso, Bamenda, Ijama, Nyonnya, Bawop, Bakalung, Obudu, ... et le fameux sanctuaire de Aro Chuku, dont il avait amplement parlé dans Onitsha.

Dans ce récit qu'il veut davantage autobiographique que le précédent, Le Clézio tente de décrire cette rencontre entre l'enfant espiègle qu'il était, élevé par sa mère et sa grand-mère dans une grand liberté, avec cet homme austère, maniaque et brutal qu'était devenu son père, après des années de solitude affective et d'acharnement au travail dans cette ville d'Ogoja au Nigéria, si différente du pays enchanteur de Benso, au Cameroun, où il avait vécu avec sa femme avant la guerre. Quelques souvenirs, relatés avec beaucoup de pudeur, nous monteront à quel point cette rencontre fut difficile pour l'enfant.

D'un point de vue formel, ce livre est un vrai régal et Le Clezio s'y montre une nouvelle fois un merveilleux conteur. Sur le fond, je suis tout de même un peu frustré qu'il nous parle si peu de sa mère et de son frère, pourtant tous les deux présents lors de ces années africaines de l'auteur. De même, est escamoté ce qui s'est passé à l'île Maurice, ce "drame de Moka", qui a poussé le père à quitter cette île dont il gardera le souvenir comme d'un paradis perdu. Ces ellipses font bien-sûr partie du "style" de l'auteur qui raconte tout en retenant sa plume : les non-dits sont une partie de l'histoire. En témoigne aussi l'absence insolite de tout prénom dans ce récit, comme s'il s'agissait là d'un tabou. Comme le signe que le réel jamais ne peut se dévoiler tout-à-fait.
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Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Sur la photo apparaît l'étrave de la pirogue en train de descendre le fleuve, je la regarde et je sens le vent , l'odeur de l'eau , j'entends malgré le grondement du moteur le crissement incessant des insectes dans la forêt, je perçois l'inquiétude qui naît à l'approche de la nuit. À l'embouchure du río Demerara, les palans chargent le sucre demerara à bord des cargos rouillés. Et sur une plage, où viennent mourir les vagues du sillage, deux enfants indiens me regardent, un petit garçon de six an environ et sa sœur à peine plus âgée, tous deux ont le ventre distendu par la parasitose, leurs cheveux très noirs coupés "au bol" au ras des sourcils , comme moi à leur âge. De son séjour en Guyane, mon père ne rapportera que le souvenir de ces deux enfants indiens, debout au bord du fleuve, qui l'observent en grimaçant un peu à cause du soleil. Et ces images d'un monde encore sauvage, entraperçu le long des fleuves. Un monde mystérieux et fragile, où règnent les maladies, la peur, la violence des orpailleurs et des chercheurs de trésors , où l'on entend le chant de désespérance du monde amérindien en train de disparaître. S'ils vivent encore, que sont devenus ce garçon et cette fille? Ils doivent être des vieillards, proches du terme de l'existence.

Plus tard, longtemps après, je suis allé à mon tour au pays des Indiens , sur les fleuves. J'ai connu des enfants semblables. Sans doute le monde a -t-il changé beaucoup, les rivières et les forêts sont moins pures qu'elles n'étaient au temps de la jeunesse de mon père. Pourtant il m'a semblé comprendre le sentiment d'aventure qu'il avait éprouvé en débarquant au port de Georgetown. Moi aussi, j'ai acheté une pirogue, j'ai voyagé debout à la proue, les orteils écartés pour mieux agripper le bord, balançant la longue perche dans mes mains, regardant les cormorans s'envoler devant moi, écoutant le vent souffler dans mes oreilles et les échos du moteur de hors-bord s'enfoncer derrière moi dans l'épaisseur de la forêt. En examinant la photo prise par mon père à l'avant de la pirogue, j'ai reconnue la proue au museau un peu carré, la corde d'amarrage enroulée et, posée en travers de la coque pour servir occasionnellement de banquette, la canalete, la pagaie indienne à lame triangulaire. Et devant moi, au bout de la longue "rue" du fleuve, les deux murailles noires de la forêt qui se referment.

Quand je suis revenu des terres indiennes, mon père était déjà malade, enfermé dans son silence obstiné. Je me souviens de l'étincelle dans ses yeux quand je lui ai raconté que j'avais parlé de lui aux Indiens, et qu'ils l'invitaient à retourner sur les fleuves, qu'en échange de son savoir et des ses médicaments , ils lui offraient une maison et la nourriture pour le temps qu'il voudrait. Il a eu un léger sourire, il a dit, je crois : " Il y a dix ans, j'y serais allé. " C'était trop tard , le temps ne se remonte pas , même dans les rêves.
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Alors mon père découvre, après toutes ces années où il s'est senti proche des Africains, leur parent, leur ami, que le médecin n'est qu'un autre acteur de la puissance coloniale, pas différent du policier, du juge ou du soldat. Comment pouvait-il en être autrement ? L'exercice de la médecine est aussi un pouvoir sur les gens, et la surveillance médicale est également une surveillance politique. L'armée britannique le savait bien : au début du siècle, après des années d'une résistance acharnée, elle avait pu vaincre par la force des armes et de la technique moderne la magie des derniers guerriers ibos, dans le sanctuaire d'Aro Chuku, à moins d'une journée de marche d'Ogoja. Il n'est pas facile de changer des peuples tout entier, lorsque ce changement est fait sous contrainte. Cette leçon, mon père l'a sans doute appris du fait de la solitude et de l'isolement où le plongeait la guerre. Cette certitude a dû l'enfoncer dans l'idée de l'échec, dans son pessimisme. A la fin de sa vie, je me souviens qu'il m'a dit une fois que, si c'était à refaire, il ne serait pas médecin, mais vétérinaire, parce que les animaux étaient les seuls à accepter leur souffrance.
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Les enfants du village n'étaient jamais avec nous quand nous partions détruire les termitières. Sans doute cette rage de démolir les aurait-elle étonnés, eux qui vivaient dans un monde où les termites étaient une évidence, où ils jouaient un rôle dans les légendes. Le dieu termite avait créé les fleuves au début du monde, et c'était lui qui gardait l'eau pour les habitants de la terre. Pourquoi détruire sa maison? La gratuité de cette violence pour eux n'aurait eu aucun sens : en dehors des jeux, bouger signifiait gagner de l'argent, recevoir une friandise, chasser quelque chose de vendable ou de comestible. Les plus petits étaient sous la surveillance des plus grands, jamais seuls, jamais livrés à eux-mêmes. Les jeux, les discussions et les menus travaux alternaient sans emploi du temps précis : ils ramassaient le bois mort et les bouses séchées pour le feu en se promenant, ils allaient puiser l'eau pendant des heures devant les puits en bavardant, ils jouaient au trictrac dans la terre, ou bien, ils restaient assis devant l'entrée de la maison de mon père, à regarder dans le vague, à attendre pour rien. S'ils chapardaient, ce ne pouvait être que des choses utiles, un morceau de gâteau, des allumettes, une vieille assiette rouillée. De temps en temps le "garden boy" se fâchait et les chassait à coups de pierre, mais l'instant d'après ils étaient revenus.
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Tout être humain est le résultat d'un père et une mère. On peut ne pas les reconnaître, ne pas les aimer, on peut douter d'eux. Mais ils sont là, avec leur visage, leurs attitudes, leurs manières et leurs manies, leurs illusions, leurs espoirs, la forme de leurs mains et de leurs doigts de pied, la couleur de leurs yeux et de leurs cheveux, leur façon de parler, leurs pensées, probablement l'âge de leur mort, tout cela est passé en nous.
J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain.
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Lui qui avait rompu avec Maurice et son passé colonial, et se moquait des planteurs et de leurs airs de grandeur, lui qui avait fui le conformisme de la société anglaise, pour laquelle un homme ne valait que par sa carte de visite, lui qui avait parcouru les fleuves sauvages de Guyane, qui avait pansé, soigné, recousu les chercheurs de diamants et les Indiens sous-alimentés ; cet homme ne pouvait pas ne pas vomir le monde colonial et son injustice outrecuidante, ses cocktails parties et ses golfeurs en tenue, sa domesticité, ses maîtresses d'ébène prostituées de quinze ans introduites par la porte de service, et ses épouses officielles pouffant de chaleur et faisant rejaillir leur rancoeur sur leurs serviteurs pour une question de gants, de poussière ou de vaisselle cassée.
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Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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