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Critique de Folfaerie


Dans le cadre du club de lecture de Babelio, je me suis décidée à relire ce remarquable essai.

Je l'avais lu il y a quelques années pour faire suite à "la controverse de Valladolid" de Carrière, lequel avoue s'y être référé constemment. Manifestement, Le Clézio est subjugué par les civilisations pré-colombiennes, leurs mythes et leurs religions. Il a abordé cet essai en érudit, et le livre refermé, on a presque l'impression d'avoir revécu la Conquête.

C'est une lecture un peu ardue, et il est parfois difficile de ne pas perdre le fil devant cette abondance de rites et de noms de dieux. On réalise à peine la richesse, la diversité et la complexité de ces cultures ! Mais le propos de l'auteur n'est pas de dresser un catalogue exhaustif des croyances Amérindiennes.
Le Clézio nous interpelle sur la disparition de l'une des civilisations les plus brillantes qui ait jamais existé. D'ailleurs, il démontre clairement que ces civilisations étaient en avance sur l'Europe dans des domaines aussi variés que les sciences, l'astronomie, la zoologie et la botanique et même la médecine.

Cet essai évoque à la fois la Conquête, la destruction des civilisations précolombiennes et la richesse de ces cultures à travers leurs mythes, rites, cérémonies, fêtes, etc.
En les perdant, en les anéantissant, nous avons perdu l'essentiel. Nous avons perdu la magie et la beauté. Et notre civilisation occidentale est si dépourvue de tout cela, si insignifiante, que l'auteur s'interroge sur les conséquences de cette disparition. Quel besoin nous pousse à toujours vouloir détruire et effacer ce qui semble si éloigné de notre modèle occidental et de nos valeurs ? Ces mondes, ces civilisations ne survivent plus que dans la mémoire de quelques hommes et dans quelques livres poussiéreux que personne ne lit plus...


Ce qui frappa les conquérants espagnols, et ce qui fait toute la beauté et la force de ces civilisations, c'est d'abord la place du surnaturel dans la vie des Indiens et, malgré les constructions de pierre, belles et ingénieuses, dont nous conservons les ruines, c'est cette capacité à s'adapter à leur milieu naturel. Deux caractéristiques qui leur vaudront d'être assimilés à des barbares, des sauvages à peine plus dignes d'intérêt que des bêtes.

Bien sûr, aujourd'hui et au quotidien, c'est à peine si ces pensées nous effleurent, et on se dit qu'il y a tellement de choses plus graves, plus pressées ou plus urgentes, mais grâce à Le Clezio, en fermant les yeux, le rêve mexicain perdure, dont on peut toujours entendre les lointains échos...
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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