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EAN : 9782743622411
283 pages
Payot et Rivages (01/06/2011)
3.92/5   53 notes
Résumé :

Des femmes incomprises, des adolescents en révolte, des couples qui se déchirent et d'autres qui vivent leurs derniers jours, des parents au bout du rouleau, des ouvriers licenciés. Tous ont été poussés dans leurs derniers retranchements par la vie et "lorsqu'on ne peut plus rêver, quelque chose dans l'esprit des hommes se bloque ou s'éteint, et ne subsiste plus alors qu'une rage aveugle et mélancolique". Ces t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Dans Derniers retranchements, Hervé le Corre, nous parle de l'Ultime comme ressource finale. Cette successions de nouvelles noires nous pousse dans des histoires ou l'abattement côtoie la colère ; des êtres, femmes et hommes accrochés à la vie, des ouvriers, des chômeurs, des « petites gens » comme on dit. La région bordelaise, la vie comme un rasoir appuyé sur la gorge. Sombres, cruelles, pour un peu j'étais chez David Peace, le jeu stylistique en moins. le Corre a une belle écriture classique, enveloppante, s'égrenant tel un fil d'Ariane ; poésie du noir, empathie de la classe moyenne, des « déclassés ». Pas d'espoir, on sait que cela finira mal, que dis-je ! Très mal ! on sait que tout déraille au détour d'une phrase ; la machine s'emballe et rien ne l'arrête. Dans une des nouvelles, très bien au demeurant, j'ai peut-être trouvé une forme de cliché : cliché des ouvriers et du patronat, du moins du salarié cadre. Mais je voyais avec mon oeil et non avec celui du protagoniste principal. le manichéisme social est en place, rien à dire. le Corre parle souvent à la première personne. le « je » heurte comme il peut heurter chez Peace ou Ellroy car il n'instaure aucune distance avec l'histoire et nous fait avaler des kilomètres de noirceur. Il n'y a pas le déferlement de monstruosités que l'on trouve chez les deux auteurs que je cite plus haut ; mais l'horreur et la souffrance peuvent être dans un petit matin qui se lève, dans une cuisine, en prenant un café avant de partir à l'usine ; où dans l'attente d'un jour sans fin à lire les petites annonces sur la table d'un bistrot.
Pour ceux qui rêvent d'arc en ciel et de fleurs printanières, de douceurs de miel, Hervé le Corre n'est pas approprié. Entre « Après la guerre «, celui-ci et « Les coeurs déchiquetés » je n'ai rien vu de tel. Je retrouve chez lui, un peu de Donald E. Westlake quand celui-ci quitte les tartufferies de John Dortmunder et nous plonge dans la société américaine. Hervé le Corre a cette veine du roman social ; la radiographie d'un pays, d'une ville, d'un groupe d'individu, de vies souvent passées sous silence. Un oeil sans concession et pétri d'humanité
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Je crois que j'ai un nouveau Hervé le Corre préféré.

10 nouvelles d'une infinie noirceur, à la construction parfaite, au style intense et aux chutes vertigineuses.
10 nouvelles, de dimension variable, qui mettent en scène des hommes et des femmes épuisés par la dureté de la vie et qui arrivent dans un cul de sac.
Au bout du rouleau… ils sont ouvriers, mères de familles, veilleur de nuit, femme de ménages, parents dépassés, ils ont essayé, de construire, de résister, jusqu'au moment où ce n'est plus possible, où la vie les pousse dans leurs derniers retranchements.
C'est la bascule, la goutte d'eau, le fait divers dont on se croit incapable et le Corre en tire des textes d'une beauté tragique.
Sombrement éblouissant.

Sans doute le livre idéal pour découvrir cet auteur qui n'en finit pas de me bouleverser.
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Dix nouvelles, dix concentrés de noir. Tranches de vies, celles de femmes maltraitées, de chômeurs, de forcenés, de gens qui n'en finissent pas de se déchirer, d'ados en pleine rébellion… ça pulse, ça vibre et on frissonne face à ces vies déchirées, poussées dans leur dernier retranchement.
Il y a du social lorsqu'on croise cet ouvrier licencié qui se venge de son directeur après que celui-ci a abusé de sa femme. Les vieux ne sont pas oubliés avec leur cortège de cruauté quand des jeunes décident de torturer une grand-mère. Malgré l'horreur et la souffrance, ces histoires sont profondément humaines et l'auteur a de l'empathie pour ses personnages malmenés par la vie.
L'avantage des nouvelles, c'est qu'on saute d'une histoire à l'autre, d'un destin tragique à un autre. On peut choisir de tout lire, d'une traite ou bien de les savourer en lisant une histoire chaque jour.
Le style est incisif, il va à l'essentiel. On n'est pas là pour baguenauder mais bien pour sceller une vie en quelques pages.
J'ai aimé cette lecture, sombre et trépidante.
Dommage que le genre de la nouvelle ne soit pas plus apprécié car cela vaut largement un bon roman.
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Dans ces nouvelles très très noires, la vie défile, effroyable et terriblement humaine. Tous les héros d'Hervé le Corre, qu'ils soient femmes en rupture de ban, chômeurs, hommes retranchés,adolescents en crise, sont dans leurs derniers retranchements.
Ce sont des faits divers, des situations dramatiques qui pourraient arriver à n'importe qui, et ça finit mal.
L'auteur a l'art de décrire les mots de notre époque, ses histoires terribles, dans une économie de moyen et un style percutant et incisif
Du très noir qui donne des frissons...
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Je découvre Hervé le Corre avec ce sombre recueil de nouvelles…

J'ai d ailleurs dans ma Pile à lire son tout dernier bébé “traverser la nuit “!

Cependant j'ai préféré le découvrir avec cet ouvrage plus « ancien « …

J'ai dévoré ce petit bijou en moins de deux jours !!!!!

Comment vous dire c'était fascinant …

Sauf la nouvelle de l'autre côté du trottoir que je n'ai pas vraiment apprécié …qui se déroule aux USA qui parle d'un manuscrit ..je n'ai pas accroché …

Sur 10 nouvelles de lues 9 que j'ai « pleinement » savouré …

Ca traite de la misère humaine tout simplement :

Des ouvriers licenciés, adolescents révoltés , femmes incomprises ,adultère , violence conjugale, de la violence pure et dure , pas de happy ends , des fins tragiques qui pourraient être des faits divers …

Un style puissant une plume forte et aggressive c'est tout bonnement poignant sombre !!!

Cela reflète le pire de l'être humain , énormément de souffrance de cruauté :

-La perte d'un emploi & le sacrifice d'une femme (l'arrestation qui vient)

-L'effroyable bêtise d un adolescent( se taire)

-La violence au sein d'un foyer qui vit dans la précarité(tenir)

-Une femme adultère(partir)

-La séquestration d'un couple de petits vieux en rase campagne (dernier jour)

-La sanglante vengeance d'une femme (la nuit porte conseil )

-Le désespoir d'une mère célibataire ( chienne de vie)

-La folie d'une homme fou amoureux (la troisième personne )

-Vengeance à coup de machette dans un bar ( il parait )

-Clin d'oeil à Raymond Chandler ( de l'autre côté du trottoir )

J'ai été conquise par l'intensité de ces courts récits ,l'histoire de gens ordinaires en enfer!

Ravie d'avoir découvert ce monsieur avec ce petit ouvrage bien sympathique !

Excellente lecture 🙂
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critiques presse (2)
LeMonde
12 août 2011
Dans ces dix nouvelles inédites d'Hervé Le Corre, des individus au bout du rouleau se débattent, comme pour prouver dans un ultime sursaut d'énergie, même négative, qu'ils sont encore vivants. Avec une empathie sèche, sans grandiloquence, l'écrivain […] parvient à dire en très peu de mots ce qui les a menés là.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
07 juillet 2011
En dix nouvelles, Hervé Le Corre raconte des vies cabossées. Celles de tous les jours et de tout le monde. Du noir, du vrai.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les grilles étaient couvertes de banderoles et de drapeaux des syndicats. Les flics avaient garé leurs cars un peu plus loin , une demi douzaine plus deux fourgonnettes. Quand je suis entré dans l'usine, les copains qui gardaient le portail près de grands feux ont brandi vers moi en rigolant des bouts de bois enflammés.

- Alors t'es resté lui tenir chaud jusqu'au bout? Putain il t'en faut toujours!
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Elle sourit au poste où s'agitent les menteurs. Les couleurs sont crues presque aveuglantes. Monsieur le député-maire à été condamné. On se demande s'il va se retirer de la vie politique. Interviews, déclarations, conjectures. Elle les regarde tous avec leurs brushings, leurs cravates. Elle observe le même éclat de plaisir dans leurs regards, la même assurance sous les projecteurs et les objectifs des caméras.
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[…] lorsqu’on ne peut plus rêver, quelque chose dans l’esprit des hommes se bloque ou s’éteint et ne subsiste plus alors qu’une rage aveugle et mélancolique. […]
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Videos de Hervé Le Corre (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Le Corre
Nous avons eu le plaisir d'interviewer Hervé le Corre autour de son roman « Traverser la nuit » pendant le festival Quais du Polar. Ce roman lu par Ariane Brousse est en lice pour le Prix Audiolib 2024. Découvrez notre interview !
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