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EAN : 9782268040271
276 pages
Les Editions du Rocher (29/08/2001)
2.88/5   30 notes
Résumé :
Au printemps 1832 alors que Paris est en proie à une épidémie de choléra, Céleste, l’une des nièces du peintre Paul Huet, rencontre chez son oncle un médecin : Lodran. C’est le coup de foudre. Pourtant ni l’un ni l’autre ne peuvent s‘avouer leurs sentiments, par pudeur mais surtout parce que tout les sépare. Fils d'esclave haïtien, Lodran a la peau noire. Dans sa vie quotidienne à l'Hôtel Dieu, les prostitués ne font certes pas de difficultés pour qu’il les soigne, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Mon avis :

La qualité de l'écriture de Martine le Coz est indéniable. Telle un peintre , elle fait exploser son écriture d'une multitude de teintes et de lumière, en nous offrant des descriptions somptueuses de ses personnages, de leurs caractères et des décors où ils évoluent.

Les couleurs sautent aux yeux, le moindre détail retient l'attention du lecteur subjugué à chaque ligne. Les scènes qu'elles soient violentes ou presque statiques, gardent ce même rythme lent.

Le choléra décime Paris, s'attaquant à toutes les catégories sociales, l'auteure ne nous épargne aucun détail de l'agonie des malades…Mais dans ce Paris sombre où l'odeur de la maladie emplit les narines, parvient à naître un amour incommensurable entre Céleste une jeune fille de bonne famille, rebelle et passionnée, et un médecin à la peau sombre, Lodran, âme généreuse et dévouée, qui a bien du mal à se faire accepter de ses malades , ingrats …

Les protagonistes seront décrits minutieusement, avec énormément de justesse et d'attention, tels des personnages tout droit sortis d'un roman De Balzac, d'Hugo ou encore Zola. Mais ne vous y trompez surtout pas, Martine le Coz a écrit ce roman au 21 ème siècle, il apparaîtrait presque comme un anachronisme au milieu des parutions actuelles, tant l'écriture de cette auteure est exceptionnelle. Ici pas de phrases courtes, ni de dialogues à profusion, mais des descriptions lyriques, des personnages décrits dans la tradition romantique , disséqués au plus profond de leurs sentiments.

J'aurai sans doute adoré ce roman s'il avait été beaucoup plus épais, suis-je trop ancrée dans la tradition des romans du dix neuvième siècles où leurs auteurs étaient payés à la « ligne » ?
Sans doute, mais je pense que rendre grâce à l'écriture est un bel hommage mais à trop s'étendre dans le romantisme l'auteure a beaucoup trop condensé son histoire. J'aurai aimé que ces lignes se poursuivent beaucoup plus longtemps pour que l'auteure puisse y développer tous les thèmes abordés: le racisme, le don de soi, le sacrifice, l'amour, l'insurrection républicaine, la peinture, ….

Un roman riche d'idées, une écriture qui rayonne…

Prix Renaudot 2001 : très largement mérité
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Le livre présente une histoire d'amour et une histoire de racisme à Paris du XIXe siècle pendant une épidémie de choléra. Normalement, j'aime les livres historiques, bien que le vocabulaire historique m'oblige à utiliser le dictionnaire plus souvent.
Malheureusement, ce livre ne m'a pas plu vraiment. Les dialogues restent plats et les caractères comme Céleste, la jeune fille amoureuse et Lodran, le médecin haïtien, ne suscitent pas beaucoup de sympathie ou d'empathie. le style de l'écriture est trop riche pour moi. J'ai trouvé la lecture de la première partie du livre presque impossible, à cause d'un excédent de mots inconnus en combinaison avec un débordement de métaphores. Peut-être on a voulu présenter un ouvrage littéraire, mais on peut aussi y aller trop fort. Au début, j'ai encore essayé de rechercher chaque mot inconnu, mais il y avait trop et très rapidement j'ai décidé que l'histoire ne valait la peine. Alors, j'ai commencé à sauter des mots, des phrases et même des paragraphes entiers. Pourtant, j'ai trouvé l'histoire assez intéressante pour continuer la lecture et vu que la deuxième partie du livre était beaucoup plus facile à lire, j'ai pu la terminer avec beaucoup de soulagement. le livre a gagné le prix Renaudot en 2001.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Ce qui frappe, c'est l'écriture : Martine le Coz, dans Céleste, parle à chacun de nos sens. C'est un roman qu'on pourrait qualifier de pictural tant le récit est visuel et évocateur. Visuel mais pas scénarisé, comme on le voit parfois avec certains romans que l'on dirait écrits pour être adaptés sur écran : ici les scènes sont évanescentes, impressionnistes... ah ben tiens, ça tombe bien puisque l'un des principaux personnages n'est autre que Paul Huet, peintre Romantique qualifié de précurseur de l'impressionnisme... Rien que ça c'est magistral.

...Ceci dit, quand il s'agit de dépeindre un Paris en proie à une épidémie de choléra, peut-être qu'on aimerait que ces images  sensitives ne le soient pas tant, et pas si longuement évoquées (au bout de trente pages, ok Martine j'ai saisi, c'est crado ton truc on passe à autre chose ? Non ? Bon...). D'où ma demi-étoile en moins... que je ne suis même pas sûre d'assumer maintenant que j'ai refermé le livre parce qu'après tout, pourquoi se voiler la face ? Elle parvient de sa plume à transcender la condition humaine dans toute sa putrescibilité autant que dans l'expression de ses plus sublimes sentiments. Car, même si parfois elle s'efface derrière les mots que l'auteure manie avec exaltation, cela reste une histoire d'Amour, de Liberté, d'idéalisme à ce moment charnière de l'Histoire. Les personnages sont poignants, leur cri intérieur nous parvient et nous bouscule (gentiment).
Et, last but not least, j'ai adoré la mise en scène de mon très cher Dumas, entre autres grandes figures politiques, littéraires ou artistiques de l'époque.

En bref, la première partie a mis à rude épreuve mon imaginaire aseptisé (tant pis pour lui, il avait qu'à pas) mais l'ensemble est magnifique et servi par une authentique poésie.
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Malgré certaines envolées emphatiques et mystiques qui parsèment ce roman historique dont l'action se déroule en 1832 à Paris, j'en ai tout de même apprécié les évocations des débuts de la doctrine socialiste et des changements sociaux qui annonçaient les insurrections de 1848 en France. L'auteure nous offre aussi un portrait truculent de l'écrivain Alexandre Dumas, un contemporain de cette époque.
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Je n'ai pas aimé le style ,trop de métaphores . J'ai eu du mal à suivre l'histoire sous l'avalanche de mots et je n'ai pas trouvé le personnage féminin attachant ni très crédible .
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
À trop s'attarder sur un visage, on pouvait l'offenser ou le flouer, brouiller l'échange, s'il ne s'était pas offert dans la connivence d'une rencontre.
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(...) Richomme, qui menait leur mariage comme un attelage de bêtes de gros trait sans se demander s'il n'arrivait pas à une pouliche de souhaiter autre chose que la litière et le râtelier.
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Une femme est toujours patiente, mon mari, répliqua-t-elle : son vase se creuse à mesure.
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"Et l'enthousiasme, Paul, suppliait-elle intérieurement... L'enthousiasme, je t'en prie." Pourquoi s'en privait-il ? Pourquoi plutôt le doute, pourquoi la critique ? Pourquoi vouloir tant maîtriser les choses ? La maîtrise, le pouvoir... Mais dans la petitesse. Avec l'enthousiasme s'élevaient les affirmations héroïques et les indignations qui contredisaient l'existence modique imposée à tous et la poussaient à bout, rompaient ses expériences ordinaires pour que soient révélées les possibilités surnaturelles d'un univers que Céleste devinait serein au-delà des frénésies et des déchirements, dont elle percevait, après les tensions et les excès, la douce excellence.
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Céleste venait de rencontrer la silhouette soigneusement épiée depuis plusieurs jours, et la personne qui emplissait ses contours l'avait ravie. La jeune fille pouvait tramer à partir d'elle une vision poétique détachée des pesanteurs normandes et rehaussée par l'exotisme. Les douleurs de l'esclavage des peuples noirs, dont on parlait parfois chez son oncle, l'immensité des océans et la suavité des épices mûrissaient ensemble dans l'âme de Céleste. Douleurs et suavité ouvraient d'ailleurs à elles seules des immensités dont la mer tumultueuse offrait l'image idoine en laissant deviner à la fois des déchaînements irrémissibles et des fureurs salvatrices.
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Video de Martine Le Coz (3) Voir plusAjouter une vidéo

[Prix Goncourt et Renaudot]
Reportage. le prix Goncourt a été décerné à Jean-Christophe RUFIN pour son roman "Rouge Brésil", publié chez Gallimard, et le prix Renaudot à Martine le COZ pour son roman "Céleste", paru aux éditions le Rocher.Ainsi que le veut la tradition, l'annonce des résultats du Prix Goncourt a été faite au restaurant Drouant à 12h45. Cette année, l'écrivain Didier DECOIN a été chargé par...
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