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3,88

sur 834 notes
"Carmilla est l'un des premiers ouvrages qui, dans le cadre de l'Angleterre puritaine et victorienne du XIXe, ose traiter de l'homosexualité féminine, avec la trouble relation entre Carmilla, la brune voluptueuse, et Laura, la blonde effarouchée. Une grande sensualité se dégage de ce récit où tout n'est que suggestion. L'érotisme se mêle à la monstruosité (l'édition américaine de 1975 présentait Carmilla comme un roman « pervers »)."

Ceci est un extrait du préambule, très instructif sans être ennuyeux.

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Après avoir fini la lecture de Dracula, il est venu à ma connaissance que 26 ans plus tôt, un autre Irlandais avait écrit une histoire de vampire. Une femme, cette fois, et je le notai illico.

Laura vit avec son père dans un immense château médiéval comme on les aime, élevée par une fidèle nourrice, sa mère étant décédée peu après sa naissance.

Une poignée de domestiques y résident à demeure, mais vu l'immensité du domaine, l'enfant se sent parfois seule.

Les plus proches voisins sont tous à des dizaines de kilomètres à la ronde, derrière les immenses forêts qui entourent le domaine.

À 6 ans, Laura reçoit ce qu'elle qualifie d'étrange visite d'une fille magnifique qui la prend dans ses bras et lui fait une étrange morsure au cou.

Entre-temps, son père avait invité un ami et sa pupille à séjourner chez eux, à la grande joie de l'enfant, mais la nièce en question meurt subitement...

J'ai beaucoup aimé ce court roman.
Le style désuet m'a embarquée. L'auteur manie très habilement la plume.

Ambiance gothique, de l'amour comme s'il en pleuvait, des palpitations...

Tout ça pour la modique somme de 0 euro, l'oeuvre étant tombée dans le domaine public.

Je me suis régalée. À votre tour.
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Hasard ou choix inconscient, je me retrouve à lire une histoire de vampires durant le « dia de bruxa » (se prononce « brrouch' »), jour des sorciers / sorcières ici au Cap-Vert (comme toutes les voyelles finales sont escamotées, et que tout le monde s'en fout, le genre reste plutôt indéterminé…), fête possiblement traditionnelle — coïncidant vaguement avec l'Haloween à présent commercial — où tout un chacun en profite pour s'exercer au vol sur balais, et plus sûrement à bambocher jusqu'au matin, jour de tous les saints…

Présenté comme le premier véritable roman de vampire, brandissant son antériorité d'une génération avec son plus illustre représentant, ( non… ni Annie Lennox… ni Robert Smith… mais Vlad Dracula ! ) ayant connu de nombreuses éditions et traductions successives (toujours le même souci… laquelle choisir ?) — ici c'est la version Actes Sud dont je vous parle, éditeur connu entre autres pour sa passion, parfois douteuse, des nouvelles traductions — ce petit livre de tradition gothique brille surtout par la grande variété d'interprétation qu'il propose, ainsi que par la trouble sensualité qui s'en dégage.

L'analyse qu'en donne son traducteur Gaïd Girard, bien qu'excellente, parait à présent un peu datée (1996), tant une lecture post-moderne de ce livre est à présent impossible à éviter, ouvrant ainsi la voie à une énième ré-édition, ce que la très graphique et conceptuelle maison Tendance Négative a semble-t-il réalisé (deux-trois différences dans les traductions semblent l'indiquer… sinon, l'objet est superbe, percé de part de deux petits trous…). On pourrait y parler de la culture du viol propre aux vampires, bien que Girard parle déjà d'indécision sexuelle…
Enfin bref, une histoire de vampire à consonance saphique, cela ne peut qu'interpeler…

En passant, on remarquera encore une quatrième de couverture qui divulgache tranquillement toute l'intrigue, en deux phrases seulement. Rassurez-vous, ce n'est pas celle-ci qui est reprise sur la fiche Babelio…

Sinon le livre en lui-même présente une séduisante histoire à tirer par les cheveux, efficace dans son écriture et dans ses non-dits (à se demander si la censure n'était pas aussi une lumineuse contrainte littéraire…), certes assez courte et sans grandes surprises, mais justifiant amplement son statut de classique.

On s'habituera à considérer trois étoiles comme une jolie note, pour ces livre incontournables dont le souvenir se résume parfois à un hochement de tête, une croix dans la marge, sans que les poils ne s'hérissent pour autant…
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Château isolé, forêt sombre et mystérieuse, paysages brumeux, héroïne pure et naïve… Tous les ingrédients du roman gothique sont là et si le lecteur d'aujourd'hui connait la recette et ne sera donc pas surpris, « Carmilla » reste un petit bijou du genre et procure un immense plaisir de lecture.

Je peux sans peine imaginer que le lecteur de 1872 pouvait trouver ce récit angoissant et être surpris par son intrigue. Bram Stoker n'avait pas encore publié son « Dracula » qui allait apporter une consécration définitive à la figure du vampire. Lorsqu'on découvre « Carmilla » aujourd'hui, il n'en est pas de même. La figure du vampire a été surexploitée, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou à la télévision, parfois pour le meilleur, le plus souvent pour le pire. On est maintenant très habitués à tous les motifs récurrents à ces histoires. le roman de le Fanu ne provoque donc pas aujourd'hui le même effroi et dès le début du récit on devine les tenants et les aboutissants.
Malgré tout, le plaisir de lecture est bel et bien là. L'intrigue, si elle ne surprend pas, est parfaitement menée. J'ai aimé la belle simplicité de l'intrigue, son côté direct qui lui donne un peu l'aspect d'un conte pour adultes.
L'auteur sait instaurer une ambiance gothique très séduisante. Les amateurs de ce registre seront comblés. de plus, le récit distille une sensualité très troublante. Cette évocation à demi-mots d'un désir lesbien est assez piquante. La relation fusionnelle des deux jeunes filles, à la fois passionnée et macabre, a un côté fascinant.

J'ai énormément apprécié cette lecture que j'ai trouvée poétique, magnétique, en un mot ensorcelante. J'ai été séduite par la plume et le talent de conteur de le Fanu et j'ai bien envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur.

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La réussite de ce petit roman est la narration, qui est tenue par une adolescente Laura. Sheridan le Fanu fait évoluer le récit dans une atmosphère de surprise et de toute naïveté possible correspondant bien sûr à l'adolescence, ça en fait un beau récit qui se lit d'un seul trait, avec effervescence bien sûr. Carmilla envoûte, séduit et fascine, de la manière la plus normale, elle sait se faire inviter par ses proies ciblées à l'avance, sa rencontre avec la pupille du général Spielsdorf à l'occasion d'un bal masqué et de Laura, notre chère narratrice après un accident survenu non loin de leur château, quoi de plus normal que venir en aide aux personnes victimes d'un accident qui se déroule sous vos yeux. Laura et son père recueillent Carmilla qui est dans un état bien critique pour pouvoir continuer la route...he oui, quoi de plus normal que d'exprimer sa compassion envers une personnes en état de faiblesse, faiblesse de mon œil, oui!...c'est de la ruse, une malignité empoisonneuse, une bonne stratégie pour des âmes venimeuses de s'intégrer et enfin mettre en œuvre leur projet de nuisance, de destruction. Depuis l'arrivée de Carmilla dans le château, une épidémie se déclare dans les environs, la mort survient à tout moment, la terreur s'installe...juaqu'à ce que Carmilla en vienne à pincer Laura avec ses crocs malgré toute l'attraction qu'elle exerce auprès de la jeune fille...le sang adore le sang sans distinction...
Une véritable dégustation!
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Ça y'est je suis enfin passée au numérique. Moi qui me disais toujours contre, j'ai succombé à la tentation et me suis offerte une liseuse Sony.
Carmilla est un des premiers romans que j'ai téléchargé et le premier que j'ai lu sur ma tablette.

Et j'ai été conquise déjà rien qu'avec l'ambiance. Ce château isolé du monde à quelque chose de vraiment envoûtant.
Et puis très vite des phénomènes surnaturels surviennent.

La narratrice, Laura est une jeune fille à laquelle on s'attache très vite. Elle se confie à nous sous la forme d'un journal et parle à la première personne, ce qui fait qu'on se sent très proche d'elle.

Carmilla quand à elle est un personnage étrange car on l'a connait peu. Elle ne se livre que très peu se qui l'a rend fascinante.

Ce livre est un classique, publié pour la première fois en 1872 et pourtant le texte n'a absolument pas pris une ride. Il se lit très facilement, l'écriture est très fluide et j'ai été charmé par les descriptions des paysages qui entourent le château. Il y avait quelque chose de très poétique dans la description des lieux et l'auteur y glissait juste assez de détails pour que l'on s'imagine parfaitement le décor.

La relation entre Laura et Carmilla est vraiment très sensuelle. Jamais l'auteur ne dit clairement les choses mais laisse supposer beaucoup. Laura est clairement fascinée par sa nouvelle amie, elle nous l'a décrit comme étant d'une grande beauté et passe beaucoup de temps avec elle. Est-ce uniquement de l'amitié ou un amour interdit? C'est aux lecteurs de le deviner, car rien n'est dit. En tout cas cette relation est intrigante et ne fait que renforcer le suspense prenant de l'intrigue.

Une vrai belle découverte que je recommande à tous les amateurs de vampires mais pas seulement.
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Cette histoire de vampires du XIXe siècle, écrite 20 ans avant “Dracula” de Bram Stoker ou “Le Château des Carpathes” de Jules Vernes, est un court roman qui m'a vraiment séduit. L'écriture est simple, facile à lire mais soignée, avec des descriptions minutieuses et délicates ne s'éternisant pas. On est dans une ambiance romanesque, éthérée et sombre. J'ai lu que ce roman est une référence pour le mouvement gothique actuel, on comprend vite pourquoi. Outre la présence du romantisme morbide, servi par une narration bien rythmée, intense et parfois poétique, ce qui m'a le plus étonné, c'est cette tendance évidente à rapprocher le vampirisme de l'homosexualité féminine. Ce roman est très sensuel, d'un érotisme très marqué tout en restant très pudique, même au niveau des sentiments, c'est subtilement maitrisé, l'équilibre est parfait. L'auteur voit-il l'homosexualité féminine comme un signe du démon, ça reste une interprétation hasardeuse que je ne prononcerais que du bout des lèvres, mais vraiment, cette sensualité délicate est ce qui donne à ce roman toute sa force et son intensité, et provoque une certaine fascination, j'ai été aussi surpris par son étonnante modernité. Ce court roman (on dirait aujourd'hui Novella) est vraiment une belle découverte.
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Je ne savais rien de Sheridan le Fanu, pas même son nom. Et, vous allez rire, quand j'ai eu ce livre entre les mains, je pensais avoir affaire à un auteur asiatique. À ma décharge, l'amie qui m'avait recommandé cette lecture est très versée dans la culture japonaise. Et, allez savoir pourquoi, je trouvais que Le Fanu ça sonnait bien comme signature de mangas. On a de curieuses inspirations, parfois !

En fait, Joseph Sheridan le Fanu, écrivain Irlandais, né en août 1814 et mort en février 1873 à Dublin, est l'un des auteurs majeurs du récit fantastique. Rien à voir avec Dragon Ball Z, donc.

Au cours de la lecture, une notification du traducteur m'a confortée dans l'idée que certains détails, relativement importants tout de même, avaient été omis par l'auteur :
"On peut attribuer ces défaillances successives à l'état mental de le Fanu qui, à l'époque où il écrivit Carmilla - peu après la mort de sa femme - était perpétuellement hanté par d'horribles cauchemars susceptibles d'altérer ses facultés raisonnantes."

En dépit de cela, j'ai apprécié de lire ce roman fantastique, joliment écrit dans un style... comment dire ?... délicat et néanmoins dépouillé de superfluité.
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Autriche, début du XIXe siècle. Lors d'une promenade, Laure et son père sont témoins d'un accident au cours duquel une jeune fille, Carmilla, fait un malaise. La mère de celle-ci supplie le père de Laure de prendre soin de sa fille pendant les trois mois à venir, elle-même devant alors effectuer un mystérieux voyage "pour une question de vie ou de mort". Laure et Carmilla sympathisent rapidement, la jeune inconnue reste très secrète tandis que leur relation se fait de plus en plus tendre...

Cette amitié diaboliquement sensuelle entre deux jeunes femmes captive d'emblée le lecteur. Je me suis laissée porter par le récit, ignorant tout de ce genre de littérature, me demandant donc si le dénouement offrirait une explication rationnelle ou resterait dans le registre du fantastique... Cauchemars, fantômes, esprits et bien sûr vampires sont au rendez-vous. Un incontournable de la littérature du XIXe siècle, de la bit-lit vintage !

A découvrir dans l'ouvrage une filmographie sur les vampires, et une préface très intéressante, à lire de préférence après le récit.
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Un roman délicieusement sulfureux. Quoi de plus voluptueux que d'être dévorée d'amour.
Je suis tentée de penser que la narratrice, Laura, principale protagoniste, s'oublie – d'ailleurs son prénom nous est révélé par quelqu'un d'autre alors que le récit est déjà bien engagé. Adolescente elle rencontre Carmilla. A l'exception du U, toutes les lettres de Laura sont contenues dans Carmilla. le U de l'union recherchée. J'ai eu l'impression que Carmilla était la partie immergée de Laura, cette partie d'elle-même qu'elle voulait connaître mais sans l'oser. Carmilla aspirant la vie de Laura pour l'emmener dans son univers où la mort et la sexualité sont liées. Roman troublant. La première partie presque tous les personnages sont féminins, avec beaucoup de questions, de magie, de rêves. Dans la seconde, le masculin revient en force et apporte des réponses salvatrices. In fine, je ne sais pas si Laura survivra à cet amour vampirique, à ce qui la compose et peut-être même avant sa naissance, n'y avait-il pas un lien familial qui les unissait déjà, bien avant ? Tous ces petits indices me font penser qu'au fond il y a un seul et unique personnage et je trouve ce livre de Sheridan le Fanu très complexe. Après une lecture, quand je reste avec autant de questions sans réponses fermes et définitives, voire des questions qui en appellent d'autres, je suis ravie.
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Gros, gros coup de coeur pour ce court roman gothique de Joseph Sheridan le Fanu. L'auteur nous ramène aux origines du mythe du vampire, qui redevient une créature dangereuse malgré la séduction et la fascination qu'elle exerce sur les mortels.
L'ambiance et le décor dans lequel nous sommes plongés dès le début du roman donne déjà le ton du récit : le château est isolé, ses habitants sont en quelque sorte livrés à eux-mêmes. Les lieux, sans être lugubres, se prêtent bien à la rencontre avec un vampire et l'on n'est peu étonné de ce qui suit, de la rencontre mystérieuse entre les deux jeunes héroïnes de Sheridan le Fanu.

Carmilla est paru pour la première fois en 1872, sous forme de nouvelle insérée dans l'ouvrage In a Glass Darkly (Les Créatures du miroir en français). Pourtant, si le terme « classique » vient tout de suite à l'esprit en lisant Carmilla, cela ne doit pas effrayer les récalcitrants du style 19ème : le texte est étonnant de modernité. de nombreux détails sont donnés dans le récit, bien entendu, Joseph Sheridan le Fanu prenant le temps de nous présenter ses différents personnages et les lieux dans lesquels ils vivent où évoluent. Mais malgré ces passages descriptifs, il est impossible de s'ennuyer en lisant Carmilla. Comme le précise les éditions du Livre de Poche dans leur résumé, ce roman est envoûtant. Pas seulement à cause du récit en lui-même (une histoire de vampire, c'est quand même toujours passionnant) mais aussi grâce à la qualité de la plume de Joseph Sheridan le Fanu. Excellent conteur, il nous emporte dans une autre époque et un autre monde et c'est presque un choc, une fois le livre refermé (et cela va vite car le récit est – malheureusement trop – court), de retrouver le XXIème siècle.

Un autre élément frappant de ce récit, en dehors de la présence d'un vampire (un vrai, pas un qui brille au soleil comme dans Twilight), c'est la relation entre Laura et Carmilla. Leur amitié semble plus d'une fois près de déborder vers quelque chose de bien plus sérieux (relation homosexuelle ?) ; peut-être pour renforcer cette impression de séduction du vampire : la victime, innocente et surtout inconsciente du danger, se sentant irrémédiablement attirée par cette créature qui, lentement, la vide de son sang. L'auteur ne donne aucun indice quant à la relation entre les deux jeunes filles, chacun peut donc se faire sa propre idée à ce sujet.
Carmilla n'a réellement que des qualités. Roman gothique à l'ambiance sombre et inquiétante, « vrai » vampire, un peu d'action (surtout en fin de récit), du mystère, de la sensualité. C'est un excellent classique qu'il ne faut pas hésiter à découvrir.
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