Miss Annie et une petite chatte de quatre mois qui vit avec Sonpapa, Dadame et Sarah. Enfermée dans la maison, toute seule en l'absence des humains, elle en profite pour faire tout ce qui est interdit : jouer avec le stylo dans le bureau de Sonpapa, s'attaquer aux plantes et en déchiqueter les feuilles, faire ses griffes sur les meubles. Mais ce jour-là, un événement très intéressant a lieu : elle fait la connaissance d'une amie !
J'adore les félins et, parmi les miens, il y a une petite chatte noir et blanc, comme
Miss Annie. La ressemblance s'arrête là, car mon Isis, elle, a toujours été un ange et n'a jamais fait les bêtises qu'accumule son double de papier.
Le récit est subdivisé en six chapitres et un épilogue. Chacun débute par une planche couverte d'un seul dessin : le salon bien rangé avant le passage de la diablesse, les toits de la ville dans la nuit ou la maison vue de la rue.
L'originalité est que l'histoire est racontée par
Miss Annie et dessinée selon son point de vue, de sorte que nous, les lecteurs, ne saurons pas à quoi ressemblent les humains :
Miss Annie ne voit que leurs pieds !
Frank le Gall imagine les premiers mois de sa vie dans sa famille : sa solitude lorsque les maîtres sont au travail, les sottises qu'elle fait pour s'amuser, son envie de sortir, sa rencontre avec des chats du quartier. C'est
Flore Balthazar qui dessine et, même si ses personnages sont stylisés, les attitudes félines sont bien observées et bien rendues. J'ai ri en voyant les mines de
Miss Annie pour se faire pardonner, pour faire croire qu'elle n'a rien à voir avec le désordre de la pièce, pour réclamer de la nourriture, la manière dont elle arrive à répandre de la litière hors du bac (on croirait qu'ils le font exprès!), ou ses ruses pour forcer Sonpapa à la laisser sortir. Un des miens pousse, comme elle, des lamentations qui vrillent le tympan et viennent, en quelques secondes, à bout de la résolution la plus ferme de ne pas céder à ses caprices. Mais il y a aussi des épisodes très tristes, qui m'ont serré le coeur.
Les couleurs de Robin Doo sont simples et un peu ternes. Elles permettent à
Miss Annie de bien ressortir sur les fonds et de tenir la vedette.
J'ai beaucoup aimé et me suis précipitée sur le tome 2 dès que j'ai vu qu'il en existait un.