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EAN : 9782363711007
105 pages
Éditions Pierre Guillaume de Roux (30/11/-1)
3.86/5   7 notes
Résumé :
« Le château d’Argol, la chapelle des abîmes, sise entre mer et forêt, frondaisons et algues vertes des gouffres, l’hôtel des vagues, le castel du Roi pêcheur, la forteresse amirale et la chambre des cartes, le fortin des Ardennes s’offrent comme les creusets, les postes frontaliers d’où l’on capte cette rumeur, cette lame d’inquiétude qui monte des abysses, des recès profonds, des cryptes de l’imaginaire. Avec Gracq, on ne cesse de filer le motif de l’attente magni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
À Argol, il n'y a pas de château est un magnifique hommage à Julien Gracq. Reprenant le titre du premier roman de cet écrivain aussi simple (je parle de l'homme et non de son style) que pudique, Philippe le Guillou nous retranscrit de la même manière, de façon presque mimétique, ses rencontres avec l'auteur mais également l'entourage de ce dernier. On entre à pas feutrés dans la vie de celui qui fut toujours à part dans le monde littéraire. Bien souvent incompris, sa prose poétique révélait pourtant une puissance inégalée.

Bon d'accord, je ne suis pas vraiment objective puisque c'est un auteur que j'aime beaucoup. L'idée de lui rendre hommage et, surtout, la façon dont ce dernier est fait, est admirable et Philippe le Guillou a mené tout ceci avec brio. Et comme cela m'a donné envie d'aller relire les oeuvres de Louis Poirier, véritable nom de Gracq, je vous laisse pour aller rejoindre Albert, Herminien et Heide.

Un grand merci à Babelio, à l'auteur ainsi qu'aux éditions Pierre Guillaume de Roux pour cette très belle découverte.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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À Argol il n'y a pas de château se révèle à la fois essai et carnet de notes, souvenirs en vrac, pensées éparses, tous tenus ensemble par le fil rouge de l'amitié et d'une admiration sans borne. Philippe le Guillou nous parle de l'homme tel qu'il l'a connu : Louis Poirier le professeur discret, fuyant les honneurs et Julien Gracq de son nom de plume, le conteur tant aimé de ses lecteurs, cartographe de l'attente et inlassable écrivain d'une Onirie à la frontière de l'éveil, toujours prête à basculer.
Cet essai fragmenté, dont la forme aurait sans nul doute beaucoup plu à Gracq, est composé de courts chapitres, des feuillets arrachés aux souvenirs. L'homme et l'auteur sont dessinés par touches, la plume effleurant les contours d'une silhouette qui s'échappe. Comme j'ai aimé deviner Louis et Gracq dans ces pages !
L'auteur nous parle des amitiés de Gracq, du surréalisme, de la magie particulière qui se dégage de ses écrits, de sa façon de concevoir l'écriture, de la marche et de l'attente, d'Argol et de la forêt ardennaise… Tout cela au gré de ses remembrances.
Je suis pour ma part persuadée que Gracq est de ces auteurs qu'on vénère d'emblée, et qu'alors on aimera toujours, ou que l'on délaisse à jamais si l'on n'est pas aussitôt happé par ses récits.
Ce fut lors de ma première année à l'université que je lus pour la première fois les écrits de Julien Gracq. J'avais pris, pour diverses raisons triviales, la très mauvaise habitude de sécher le cours de littérature comparée malgré l'intérêt que j'avais pour les oeuvres étudiées au premier semestre et que je connaissais déjà. Néanmoins, en fille sérieuse, j'acquis les deux lectures du second semestre : Au château d'Argol et le rivage des Syrtes. Pour quelle obscure raison choisis-je de commencer par Au château d'Argol ? Je n'en sais rien, mais une fois les pages soigneusement coupées et la première d'entre elles nonchalamment tournée, je fus prise dans les rets de l'écriture de Gracq et je tombai immédiatement amoureuse de ce roman. Aurai-je eu le même coup de foudre si j'avais commencé par le rivage des Syrtes ? Je suis persuadée que non, bien que ce roman soit tout aussi remarquable.
Le fait est que je n'ai plus, sans doute au grand étonnement de mon professeur, jamais séché un cours de littérature comparée durant les quelques années que j'ai passées à regarder le temps filer à l'université. Qu'ils aient parlé de Gracq ou non, ces cours sont de loin mon meilleur souvenir de cette époque, ils m'ont beaucoup appris, tout en étant ma récréation de la semaine.
J'ai beaucoup digressé, je le crains. Je ne suis pas coutumière des anecdotes personnelles, chaque ouvrage que je lis mérite que je m'oublie pour mieux parler de lui, mais c'était à l'aube de ma vingtaine et Gracq m'a vraiment aidée à me construire. Il y a quelque part dans ma cartographie intérieure un château, un cimetière, une forêt, une chapelle…
Tel est l‘incipit de mon histoire d'amour avec Au château d'Argol, roman qui n'a cessé depuis d'exercer sur moi une certaine fascination et est devenu une sorte de Mystère personnel. Il fallait que je vous raconte cela pour que vous compreniez mon attachement à son auteur.
C'est avec une grande nostalgie que je repense toujours à cette première rencontre avec Gracq et à ces pages découpées durant ce moment à part qui précède la lecture. Couper les pages pour libérer les mots. Prisonniers, ils n'aspirent qu'à s'échapper. C'est un rituel désuet que je regrette pourtant, quelle mélancolie s'est emparée de moi quand j'ai acquis, il y a peu de temps, un roman de Gracq dont les pages lisses, massicotées, étaient déjà prêtes à être tournées…
Je n'ai connu Gracq qu'en tant que lectrice admirative et pourtant je ressens la justesse des mots de Philippe le Guillou quand il trace d'une plume tendre et nostalgique les contours de la silhouette de Julien Gracq. Il n'analyse pas l'homme, il l'esquisse, il ne raconte pas ses écrits, il les évoque.
Cet essai est un chant d'amour pour Gracq à l'usage de ceux qui l'ont lu ou non. Il pourrait vous montrer comment approcher l'ombre de l'homme cachée derrière ses oeuvres. C'est une excellente lecture pour mieux connaître Gracq et effleurer ses écrits, pour ceux qui l'aiment déjà et ceux qui aspirent à trouver une porte dérobée vers sa littérature.
Cela m'a donné envie de lire le dernier veilleur de Bretagne et j'ai dans ma bibliothèque, comme je le disais, un roman de Gracq aux pages soigneusement massicotées que je ne connais pas encore et que je compte déguster.
Je remercie chaleureusement l'auteur et l'éditeur pour ce pèlerinage en terre gracquienne.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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A l'abri des regards, un jardin s'entrouvre. Par touches successives et suggestives, le Guillou revient sur ces rencontres Julien Gracq au fil des années sur lesquelles s'est installée une profonde admiration filiale. Il pénètre dans cet imaginaire tamisé et riche de résonances souterraines.
Après,"Maurice Ronet, les vies d'un feu follet", "Un jeune mort d'autrefois,Tombeau de Jean-René Huguenin", l'éditeur Pierre Guillaume de Roux maintient un exercice d'admiration qui comble notre Panthéon affectif. On retrouve l'inspiration qui irriguait la collection défunte "L'un et l'autre" fondée par Pontalis disparu il y a peu.
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Ce livre, pour moi correspond à une approche de Julien Gracq. En effet je n'ai rien lu de lui à ce jour et le livre de Philippe le Guillou m'y invite. Je pensais que cette littérature me serait difficile d'accès, il ne me reste plus qu'à faire le pas !
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Pour connaisseurs de Julien Gracq ; j'étais par fois un peu perdu dans l'érudition gourmande de l'auteur qui par ailleurs n'a pas tout à fait le style de Gracq.
si il donne évidemment envie de lire ou relire les livres de son admiré cet ouvrage donne également envie de découvrir Henri Queffelec qui est souvent cité dans l'ouvrage.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il n'est plus là. Eût-il été, d'ailleurs, qu'il eût laissé faire. Alors on racontera, on inventera, on le fera parler. On lui prêtera perfidies et aigreurs. On fouillera peut-être même le "misérable petit tas de secrets" : quelle importance ! Sa liberté l'emportera, plus grande que le pouvoir nocif des vestales, des doctes, des embaumeurs, des échotiers minables.
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Avec Gracq, dans la tradition vive du surréalisme, obstinément, plénièrement, on sera toujours du côté de l'énigme, de la transgression, du basculement à l'appel de l'aimant des songes et des incandescences secrètes.
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Bretagne, province de l'âme, selon Julien Gracq

Et, des confins du Massif armoricain, au-dessus du fleuve aimé entre tous, il se rattache à cette idée de Bretagne, province de l'âme: elle restera pour lui, jusqu'à l'aube de la fin et je peux porter témoignage," l'un de ces asiles où l'on retrempe en sens calme du mystère, du prodige, de l'insolite, même quand on a rompu avec la transcendance, dans un monde fragile et qui boit le lait pervers de l'angoisse."p.66
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Évoquant Julien Gracq:

Il avait coutume dire qu'un écrivain naît de la conjonction d'une terre et d'une bibliothèque.La terre, c'est l'Anjou, le socle hercynien de l'ouest français prolongé par la Bretagne primordiale et mythique. La bibliothèque, elle, plonge dans le XIXe siècle, elle est éclairée par quelques intercesseurs, quelques conducteurs de foudre - Stendhal, Balzac, Lautréamont, Rimbaud - dont l’influence et la fréquentation ne faibliront jamais.p20
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"Il écrivait ce qu'il rêvait mais, en même temps et sans distorsion aucune, de ce qu'il vivait : sa chance d'être né, d'avoir grandi, de s'être formé dans un lieu de poésie, d'être resté avec lui toute sa vie dans une symbiose naturelle et comblante."
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Vidéo de Philippe Le Guillou
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu Philippe le Guillou Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris
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