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Terremer tome 2 sur 3
EAN : 9782266015295
Presses poket (30/11/-1)
3.95/5   166 notes
Résumé :
Arha veille sur les tombeaux. Depuis la naissance de Terremer. À quatorze ans, elle est devenue la Grande Prêtresse du Lieu où dorment les puissances du passé. Son royaume est celui des ténèbres.

Elle ne connait d'autre promenade que celle du labyrinthe qui la conduit d'une ombre à l'autre. Elle garde. Son existence se confond avec l'éternité.

Jusqu'au jour où apparaît Ged, le Sorcier de Terremer, venu quérir dans les Tombeaux l'anneau... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 166 notes
Un livre que j'ai trouvé profondément ennuyeux. Je l'ai abandonné dès la quarantième page. Et encore, je me suis vraiment forcé pour y parvenir, espérant trouver un vague intérêt dans l'histoire de Tenar, cette petite fille appelée à devenir une grande prêtresse des mortels tombeaux d'Atuan ( au sens propre comme au sens figuré).
L'histoire est d'une lenteur exaspérante. On se traine ! Mais on se traine… Et puis, le style poétique et doux d'Ursula le Guin vient se heurter à la cruauté des personnages de cette histoire… Une histoire passablement emberlificotée, soit dit en passant…
Quelle déception ! Où sont passées la poésie et la bienveillance du premier tome du cycle de Terremer ? Où est passé Ged, notre magicien poursuivi sans relâche par son ombre, qui communiait avec le vent, les oiseaux, les arbres, et distribuait tout autour de lui joie et bonheur ?
Il me faudra un peu de temps avant d'oser ouvrir un nouveau livre de Madame le Guin.

Challenge 2017 Ursula le Guin / Poul Anderson
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"Que les Innommables voient l'enfant qui leur est donnée, celle-là même qui toujours renaît sans nom. Qu'ils acceptent en offrande sa vie (...)."

Tenar n'a que cinq ans lorsqu'elle est arrachée à sa famille pour devenir la nouvelle grande prêtresse des Tombeaux d'Atuan. Vouée au service de Puissances obscures, dites les Innommables, son existence apparaît dès lors toute tracée mais une rencontre inattendue va venir bousculer l'ordre établi.

*

Avec ce second tome d'une tonalité plus sombre, Ursula le Guin confirme son talent de conteuse, qui sait transporter, captiver, émerveiller, toucher, faire s'interroger mais aussi, je le découvre, surprendre le lecteur en prenant le contre-pied de ses attentes.

Si précédemment, ce dernier accompagnait Ged dans l'apprentissage de son pouvoir et plus largement de la vie, il fait ici la connaissance d'un nouveau personnage tenant le rôle principal. Reconnue comme la réincarnation d'Arha la Dévorée,  prêtresse et gardienne des Tombeaux d'Atuan, Tenar s'est  vue dépossédée de son identité et de sa liberté, conditionnée dès l'enfance à se plier aux exigences d'un culte qui sombre peu à peu dans l'oubli. Suivant sa formation ainsi que son évolution (par ellipse), le lecteur sera témoin de ses luttes intérieures et de ses prises de décisions - long chemin vers l'émancipation. le contact avec l'Autre, porte ouverte sur le monde extérieur, sera un catalyseur.

"Il avait fait de la lumière là où là lumière était proscrite (...)"

"Elle commençait à apprendre le poids de la liberté. (...) Ce n'est pas un cadeau que l'on reçoit mais un choix que l'on fait (...).

*

Ceux qui, comme moi, avaient apprécié voguer d'île en île, de mer en mer, cheveux aux vents, ces lecteurs-là, risquent de se sentir désappointés. Se déroulant en grande partie dans les méandres mortifères d'un labyrinthe souterrain, le roman prend la forme d'un huis-clos étouffant où le temps semble s'étirer à l'infini.

Toutefois, en s'ancrant en Terres Kargades, l'histoire dévoile une autre facette de Terremer et de ses habitants. Enrichi du regard ethnologique de l'auteure, cet univers créé de toutes pièces continue de me fasciner et je n'ai qu'une envie, poursuivre son exploration. En route pour le tome suivant! 

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J'étais sorti du premier tome un brin mitigé, mais là j'adhère à fond !

Le décor, et l'ambiance qui y règne, n'ont rien à voir. Derrière ce « mur autour du Lieu » j'ai éprouvé la même sensation que dans un huis clos étouffant. Un désert, des tombeaux ancestraux et inquiétants, quelques eunuques et quelques prêtresses, c'est tout. A travers le point de vue de Arha, la jeune prêtresse « dévorée » par les Innommables, j'ai senti peser le silence, l'obscurité profonde de l'En-dessous des tombeaux, l'ennui qu'elle éprouve aussi. Les émotions des personnages sont assourdies, filtrées de leurs hautes fréquences, si bien que lorsqu'éclate l'éclat d'un rire j'ai eu l'impression de trop m'approcher d'une enceinte lâchant ses décibels.
Il est supposé à un moment que les Puissances Anciennes éteignent l'esprit et rendent fou. Je crois qu'un tel lieu n'a pas besoin de faire appel à une quelconque magie pour briser les esprits. Cela se comprendrait psychanalytiquement. Mais on est dans un récit de fantasy et la cause se doit être du domaine du fantastique.

J'ai été ravi de revoir Épervier. Mais cette fois ce n'est plus qu'à travers les yeux de Arha, puis de Ténar, qu'il apparaît. Il m'a donné l'impression d'un homme grand par sa sagesse et sa sérénité, puissant et pourtant vulnérable, loin des tourments qui le caractérisaient dans le tome 1. Il est plus âgé ici, certes, mais peut-être les éprouvait-il encore, qui peut le savoir ? Pas notre jeune héroïne chez qui il provoque un choc disruptif. J'ai supposé qu'elle découvrait en lui le père qu'elle n'avait pas vraiment eu, qu'il brisait en elle les barrages qui retenaient la petite fille apeurée qui a besoin d'un protecteur et d'un guide. Elle supporte mal l'idée qu'il sera obligé de la quitter, c'est une sensation proche de la trahison. La transition de la prêtresse dévorée à la jeune fille libre est lente, l'inertie des années d'éducation, de Destin inéluctable, est énorme.

Terremer se dévoile un peu plus : les terres Kargues avec leurs habitants à la peau étonnamment blanche et leur Dieu-Roi, mais aussi le passé avec l'histoire de Erreth-Akbe et de son anneau magique. Après le tour d'horizon du premier tome, on zoome sur quelques lieux et quelques temps. Je suis ravi de cette évolution. J'espère que, par la suite, les Contes de Terremer apporteront quelques autre petites touches pour affiner le dessin, comme Les chroniques de Majipoor avaient pu le faire après le château de lord Valentin de Robert Silverberg.

La collaboration est mise en avant et cela fait plaisir de laisser tomber l'esprit de compétition. Aussi fort que l'on soit, on a besoin d'autrui pour atteindre son but. Une sorte de paraphrase de Jean de la Fontaine dans le lion et le rat.

Ursula K. le Guin signe donc une suite bonifiant son premier jet, même si dans sa postface elle dit n'avoir pas prévu au départ de continuer son récit. Son élégante écriture est faite pour pénétrer les âmes des personnages. J'espère qu'elle continuera à me surprendre par la suite.
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La lecture du deuxième tome du cycle de Terremer surprend beaucoup au début : le protagoniste n'est pas le sorcier du premier tome, mais une jeune fille choisie pour devenir « l'Unique Prêtresse » d'une religion ancestrale, et le cadre abandonne les îles de Terremer pour se concentrer dans un « Lieu » désertique, habité seulement par des femmes, des eunuques et des esclaves dont la vie monotone est consacrée aux Innommables.

Ce court roman, à la prose recherchée, prend son temps pour évoquer la jeunesse et surtout le conditionnement religieux d'une fillette désignée pour réincarner une Prêtresse selon une tradition séculaire. L'auteure en profite pour esquisser un autre peuple de son univers, où la sorcellerie est absente, mais où la religion est prégnante. Elle décrit bien les anciens mythes et secrets jalousement conservés de génération en génération, jusqu'à ce que la signification se perde. Les individus n'ont plus de liberté et se conforment aux rôles qui leur ont été assignés, et aucun d'eux ne songe à s'en libérer.

Pourtant, les forces politiques de la région ont évolué, et la religion des Innommables a perdu son pouvoir face aux dirigeants. Malgré tout, l'Unique Prêtresse continue à vivre selon des règles ancestrales.

Un jour, l'Unique Prêtresse va découvrir un intrus dans son sanctuaire, et cet événement impensable dans sa vie si bien huilée remettra en cause ses convictions les plus profondes.

Gardienne des Tombeaux d'Atuan, ces cavernes sombres et oppressantes qui l'enferment dans un carcan, Unique Prêtresse dans un lieu aux allures de huis clos coupé de l'extérieur, le monde lui est inconnu. Ce récit est celui de l'emprise d'une religion qui a perdu son sens, et du chemin difficile de l'héroïne pour découvrir qui elle est.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Deuxième incursion dans l'archipel de Terremer, après un premier opus très satisfaisant. Une suite qui se veut indépendante, mais où l'on aura le plaisir de retrouver quelques noms déjà connus.

Direction les îles Kargues ce coup-ci. Un récit scindé en deux parties, où la première consiste principalement à nous mettre dans l'ambiance. Une ambiance très sombre d'ailleurs, plus que dans le précédent volet, dans laquelle le lecteur évoluera en faisant la connaissance de Tenar et du culte des Innommables.
Cette jeune fille, arrachée très tôt à sa famille, est considérée comme la réincarnation de la Prêtresse des Tombeaux, seule autorisée à connaître et parcourir le labyrinthe du même nom. Un lieu chargé de malédictions, composé de salles étranges aux noms flippants, aux règles bien strictes et aux châtiments bien moyen-ageux. Bref, un endroit idéal pour le développement et l'équilibre des enfants.
L'arrivée d'un étranger, un sorcier des Terres du Centre qui plus est, va semer le désordre dans la tête de Tenar, et sera le point de départ d'une seconde partie un peu plus rythmée.

Le Guin nous remet une très bonne copie, conservant cette atmosphère mystérieuse du tome précédent, mais en y accentuant le côté occulte, notamment dans une première partie étouffante.
On notera également comme similitude le traitement des personnages, les principaux très réussis, et des secondaires un peu lisses. Quelques longueurs à déplorer, mais rien de rédhibitoire, la seconde partie nous les fera oublier.
Hâte de poursuivre la visite de Terremer, et de découvrir quelles autres étrangetés ses îles nous réservent. Go L'Ultime Rivage maintenant.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
- C'était à cause d'eux que tu pleurais - à cause de leur mort ? Mais ils sont ici, Tenar, (Arha) ici dit l'Epeurvier. (Ged)
- Comment le sait-tu ? dit- elle presque indifférente.
- Parce que, à chaque instant, depuis que j'ai posé le pied dans la caverne sous les Pierre Tombales, j'ai déployé tous mes efforts pour les apaiser, afin qu'ils ne se rendent pas compte de ma présence. J'y ai dépensé tous mes dons, consumé toute ma force. J'ai empli ces tunnels d'un réseau sans fin de sorts, sorts du sommeil, d'apaisement, de dissimulation, et cependant ils savent que je suis là, mi-conscients, mi-endormis, mi-éveillés.
Mais je suis presque à bout, épuisé par cette lutte. Ce lieu est vraiment terrible. Un homme seul n'a rien à espérer ici. Je mourais de soif, quand tu m'as donné de l'eau, mais ce n'est pas seulement l'eau qui m'a sauvé. C'est l'énergie des mains qui me la donnaient.
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Des présents ! Son temple est peint de neuf chaque année, il y a sur l'autel cent kilos d'or, les lampes brûlent de l'essence de rose ! Et regarde la Salle de Trône
- les trous dans le toit, le dôme qui s'effondre, et les murs pleins de souris, de chouettes et de chauves-souris... mais de toute façon il durera plus longtemps que le Dieu-Roi et tous ses temples, et tous les rois qui viendront après lui, Il était là avant eux, et ils auront disparu il sera toujours là. Il est le centre des choses.
- Il est le centre des choses !
- Il y a ici tant de richesses; Thar m'en parle quelquefois. Assez pour remplir plus de dix fois le temple du Dieu-Roi. De l'or et des trophées offerts il y a des siècles, une centaine de générations, qui sait combien de temps ! Elles sont enfermées dans les puits et les caves, sous terre. On ne veut pas encore m'y amener, on me fait attendre et attendre. Mais je sais à quoi ça ressemble.
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Dans les chambres du trésor, elle passait une nuit entière à inventorier et apprendre le contenu d'un seul coffre, pierre précieuse par pierre précieuse, les armures rouillées, les panaches brisés des casques, les boucles, les épingles et broches de bronze, de vermeil, et d'or massif.

Les hiboux, que sa présence ne troublait point, perchés sur les chevrons, ouvraient et refermaient leurs yeux jaunes, un peu de la clarté stellaire brillait entre les tuiles du toit; ou bien la neige passait au travers, fine et froide comme ces soies anciennes qui se réduisaient à rien sous les doigts. Une nuit, à la fin de l'hiver, elle alla jusqu'à la trappe, la souleva, descendit sur les marches, et la referma sur elle.

Elle prit en silence le chemin qu'elle connaissait si bien, le passage qui menait à l'En-Dessous des Tombeaux. Là, bien sûr, elle n'avait jamais de lumière, elle avait emporté une lanterne, pour aller dans le labyrinthe ou dans l'obscurité nocturne à la surface, elle l'éteignait avant de s'approcher de l'En-Dessous des Tombeaux. Elle n'avait, au cours de toutes les générations de sa prêtrise, jamais vu cet endroit.
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C'était le noir de lune, et les rites des ténèbres devaient s'accomplir devant le Trône Vide. Arha respira les fumées narcotiques des herbes brûlant dans de larges corbeilles de bronze devant le Trône, et dansa, solitaire, toute en noir. Elle dansa pour les esprits invisibles des morts et des non-nés et, tandis qu'elle dansait, les esprits se pressaient autour d'elle, suivant les virevoltes de ses pieds et les gestes lents et sûrs de ses bras. Elle chanta les cantiques dont nul homme ne comprenait les paroles, qu'elle avait apprises syllabe par syllabe de Thar, il y avait longtemps. Un chœur de prêtresses cachées dans l'obscurité derrière la double rangée de colonnes répétait les mots étranges après elle, et l'air dans la vaste salle en ruine était bourdonnant de voix, comme si les esprits en foule eussent répété les cantiques à l'infini.
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Il lui arrivait parfois d'avoir l'impression de se souvenir. Les lieux obscurs sous la colline lui étaient si familiers qu'ils ne lui semblaient pas seulement être son domaine, mais aussi son foyer. Quand elle respirait les fumées narcotiques pour danser dans l'obscurité de la lune, sa tête se faisait légère et son corps ne lui appartenait plus ; elle dansait alors à travers les siècles, nu-pieds dans sa robe noire, et elle savait que la danse ne s'était jamais arrêtée.
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Vidéo de Ursula K. Le Guin
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Réflexion sur le genre et féminisme, écologie, inégalités sociales, ce sont autant de préoccupations qui se dessinent subtilement dans l'oeuvre monde de cette touche-à-tout
En compagnie de ses invités, Catherine Dufour, écrivaine de science-fiction et Jérôme Vincent, directeur éditorial des éditions ActuSF, Antoine Beauchamp vous propose de découvrir cette immense autrice qui fut un temps pressentie pour le prix Nobel de littérature.
Photo de la vignette : Dan Tuffs/Getty Images
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