Pour adultes seulement

Get your kicks on route sixty six
Embarquez pour la plus mythique route des Etats-Unis pour un road movie sanglant aux côtés de Julie, fille au pair arrivée il y a peu de temps aux USA, et de Venus, l'enfant dont elle était en charge et avec qui elle a dû se tirer fissa en pleine nuit après que des hommes, vêtus d'uniformes de policiers, aient massacré le reste de la famille de la fillette en pleine nuit dans leur villa californienne. le but de Julie ? Sauver sa peau, celle de la gamine, et fuir le plus loin possible pour tenter d'échapper aux tueurs. Sur cette route semée de balles, des cadavres à la pelle, à croire que tous ceux qui approchent ces deux-là finiront refroidis une balle dans la tête ou la bagnole dans un ravin. Pourquoi tant d'acharnement et de violence ? C'est ce que l'auteur va tenter de nous faire comprendre.

C'est dans une véritable course poursuite que nous lance l'auteur, il faut fuir pour rester en vie, il y a cet instinct presque animal qui, poussé à son paroxysme, développe un suspense de tous les diables. L'auteur ne nous laisse pas le temps de nous émerveiller face aux paysages, il faut de l'action, il faut que ça claque, que ça pète de partout pour donner envie au lecteur de continuer encore et encore. C'est un feu d'artifices perpétuel, jamais d'ennui, jamais de temps mort, le tout a un côté très visuel, cinématographique même. On s'imagine dans une vieille voiture américaine, écrasé sous la chaleur de l'ouest brûlant et bercé par une playlist fantastique et qui colle parfaitement à l'ambiance du roman. Il n'en oublie pas de poser des pointes d'humour régulièrement et qui apportent un vent de fraîcheur à cette noirceur ambiante et toute la violence de l'intrigue. Jamais dans le too much, jamais dans la surenchère ou l'extraordinaire, c'est fin, c'est crédible, intelligent, différent aussi et putain que ça fait du bien de lire ça dans un genre qui est complètement stéréotypé !

Philip le Roy a touché LE point sensible chez moi qui est celui du voyage. C'est avec les mots et surtout les émotions d'un voyageur tombé amoureux de ce coin de la planète, et dieu sait que je ne comprends que trop bien ce sentiment, qu'il a écrit ce roman. Ca a forcément remué beaucoup de choses en moi, j'ai ressenti l'atmosphère lourde et cette chaleur qui s'abat sur la route 66 telle une chape de plomb, j'ai visualisé ces motels, ces diners qui bordent ces portions de route, j'ai ressenti la solitude et la quiétude des grands espaces et des kilomètres d'asphalte à ne croiser que des poids lourds et des Harley, j'ai presque eu envie de rejoindre Julie et Vénus pour les parcourir, ces paysages, encore une fois. J'ai voyagé, véritablement voyagé aux côtés des jeunes femmes, et l'environnement développé par l'auteur accentue encore ce sentiment de solitude et d'isolement qui les animent face à ce qu'elles fuient.

Pour adultes seulement est un ouvrage brillant, qui mêle habilement thriller et roman noir, clacissisme et modernité, moments profondément poignants et suspense impeccablement maîtrisé. On se surprend à frémir pour ce duo touchant, attendrissant, drôle parfois malgré les circonstances, il y a un lien incroyablement fort entre les deux fuyardes, une relation de confiance qui s'installe et qui apporte quelque chose de terriblement humain à cette relation.

Le mot de la fin
J'ai trouvé en Philip le Roy un auteur français qui écrit à la manière d'un auteur américain.

J'ai tellement aimé ce bouquin que je pardonne même à l'auteur de m'avoir collé un titre des Guns plutôt que d'Iron Maiden dans son bouquin (c'est dire !).

C'est un ENORME coup de coeur, et je reparlerai très bientôt de Philip le Roy sur ce blog, soyez-en certains !

Je souhaite terminer cet article par un extrait du roman, que j'aurais pu écrire si j'avais un quelconque talent pour l'écriture, et une photo un peu plus personnelle prise lors de mon voyage sur place :

« Elle était fascinée. Au-dessous d'elle s'ouvraient les entrailles rouges de la terre. le Grand Canyon ! Décors de pics, de pentes, de falaises, de roches, déchiquetés par le Colorado et façonnés par deux milliards d'années. United « Strates » of America, pourpre, grises, carmin, noires, ocre, jaunes, blanches, selon l'angle de vue et l'inclinaison des rayons du soleil. Relief vertigineux, hors de toutes proportions, de toute appréhension, de toute échelle humaine. Julie voyait le géant pour la première fois. Elle distingua le Colorado, ruban d'un bleu profond qui serpentait deux mille mètres plus bas, entre deux rives distantes de vingt kilomètres. Face à ce spectacle de CinémaScope et en Technicolor, elle recevait sa plus grande leçon d'humilité. Quelle était donc sa place infime, dans l'univers infini ? Pour l'instant, elle planait, grisée par la hauteur, hallucinée par la vue, shootée à l'air vierge qui caressait son visage. Elle écarquillait ses grands yeux verts ourlés de larmes sécrétées par le vent, pour graver ce paysage dans sa mémoire, scrutant tous les reliefs, toutes les couleurs. Elle s'en imprégna, le respira, l'écouta et le sentit ; elle tendit les bras et voulut l'embrasser. Elle souhaitait pouvoir se rappeler chaque abîme, chaque promontoire. Elle ferma les paupières et le vit encore. le Grand Canyon était en elle. Devant tant de beauté, tant de grandeur, Julie était en harmonie »
Lien : https://anaisseriallectrice...

Je viens de terminer la lecture de "Pour adultes seulement" de Philip le Roy et j'ai été plongé dans un univers intense et visuel. Dès le début, l'auteur nous embarque dans une traque où Venus, une fillette de sept ans, et sa baby-sitter, Julie, se retrouvent traquées après le massacre brutal de la famille Kleinfeld à Los Angeles.
L'écriture de le Roy est particulièrement cinématographique, presque comme un script de film. Les descriptions détaillées des environnements et des personnages m'ont permis de visualiser chaque scène de manière vivante, comme si l'auteur voulait que je sois témoin de son histoire plutôt que de simplement la lire. Les chapitres courts renforcent cette sensation de film, créant une succession de scènes.
L'histoire est racontée à travers plusieurs points de vue, dont ceux de la baby-sitter, de la petite fille, des enquêteurs, et même des antagonistes. Cette diversité de perspectives ajoute une dimension complexe à l'histoire. Les personnages sont bien construits, et les descriptions sont impeccables, mais le rythme effréné et les multiples points de vue peuvent donner l'impression d'une expérience plus adaptée au grand écran.
Je ne peux m'empêcher de penser que j'aurai préféré le voir en film, même s'il en existe à la pelle dans ce genre.
En résumé, "Pour adultes seulement" est recommandé pour les curieux en quête d'une lecture visuelle et captivante. Cependant, pour les amateurs purs et durs de thrillers, le roman pourrait sembler un peu trop prévisible et emprunter des sentiers trop familiers.

Roadmovie américain sanglant de nos jours :

Julie la jeune française, et la petite Vénus l'américaine sont bien mal parties dans la vie en ce beau jour de juillet, lorsque de pseudo policiers ont fait irruption dans la maison familiale et ont tué toute la famille de Vénus.
S'ensuit un longue et sanglante cavale où tous les secours potentiels meurent les uns après les autres.
Arriveront-elles à sauver leur peau ?
Rien n'est moins sur, car l'action se situe dans un roman de Philip le Roy.

C'est haletant, violent, sans répit... Mortel.

Légèrement déçu par la lecture de la Dernière Arme du même auteur (plaisante à lire mais peu crédible.), j'avoue avoir entamé ce nouveau livre avec circonspection.
Finalement, je n'ai pas été déçu.
Je l'ai trouvé fort sympathique.
On a l'impression d'assister à un film, l'action se déroulant comme au cinéma, dans un bon Thriller à l'américaine.

On y retrouve certains sujets de prédilections de l'auteur : la violence, les meurtres...

En revanche, contrairement à ce que le titre pouvait laisser présager, pas de sexe (tout du moins rien n'est raconté de façon explicite - j'vous dis, comme au ciné, un des personnages ne fait que se remémorer sa nuit, qui ne nous sera pas détaillée...)

Rapidement les (més)aventures de Julie et Vénus, sont intercalés avec "l'enquête" d'un trio de choc : Henry le Shérif intello et jovial, Brad (B.M.W) l'agent du FBI, à l'allure de jeune premier, sans une once d'humour, et la superbe mexicaine Anna.

Les personnages sont attachants, les dialogues croustillants.

L'enquête n'est, comme c'était déjà le cas dans les autres romans de l'auteur qu'un prétexte pour nous raconter une histoire.
Même la "révélation" finale est prévisible très rapidement dans le livre pour qui sait entrevoir les signes.

Malgré, paradoxalement pour un roman assez court, des longueurs sur quelques pages au milieu de l'histoire, le tout reste très agréable à lire.

Et une fois la dernière page tournée, on se surprend à espérer revoir notre trio dans de nouvelles aventures.

Venus, une fillette de sept ans échappe de justesse au massacre de sa famille et parvient à s'enfuir avec l'aide de Julie, sa baby-sitter française. Traquées par les tueurs, elles se lancent sans réfléchir dans une improbable cavale qui va se révéler aussi périlleuse que sanglante. Un périple, dans le style Thelma et Louise, semé de fusillades débridées, de poursuites acharnées, de machinations sordides et de rencontres inattendues.
Le style de Philip le Roy est très visuel, presque cinématographique avec des descriptions détaillées du cadre grandiose de l'ouest américain, de situations hors normes et de personnages atypiques. le rythme effréné et les nombreux rebondissements ne laissent aucun temps morts. L'histoire est racontée par le biais des divers acteurs de l'intrigue, de la jeune baby-sitter à la petite fille, en passant par les enquêteurs et même les criminels. Cette diversité des points de vue ajoute un aspect multidimensionnel au récit mais donne à l'inverse, une impression de fouillis et de complexité superflue. On peut par ailleurs regretter l'humour façon Benny Hill qui émaille les dialogues, comme les analogies saugrenues, le caractère trop caricatural des antagonistes et quelques séquences carrément invraisemblables. On a le sentiment de parfois plus être dans une parodie que dans un thriller. Avec une galerie de personnages secondaires singuliers, l'auteur propose une réflexion sur les conditions d'existence des amérindiens ainsi que sur les vicissitudes des migrants clandestins. le ressentiment haineux qui anime, au sein de l'Amérique profonde, les défenseurs de valeurs sectaires tient également une place prépondérante dans la trame du récit.
Même si le rebondissement final n'apporte qu'une incompréhension supplémentaire et que ce premier roman de Philip le Roy présente quelques défauts mineurs et une certaine facilité, l'ensemble est prenant, distrayant et bien construit.

Venus, 7 ans, et sa jeune fille au pair française, Julie, échappent de justesse au massacre de toute la famille à Los Angeles, par des hommes qui semblent être de la police. Elles fuient à travers le désert de l'Ouest américain, poursuivies par les assassins qui sèment des ribambelles de cadavres sur leur route...

Ce road-movie sanglant et rythmé est diablement efficace. Pas de temps morts, un style fluide et percutant, beaucoup d'humour (parfois un peu noir), j'avais découvert cet auteur avec "Le dernier testament" et ce premier roman (il date de 1998) ne dépareille pas sa production. Je comprends que ce style un peu "tarantinesque" puisse agacer certains mais moi, j'ai accroché, malgré quelques maladresses, vite compensées par des phrases d'anthologies (l'auteur a été scénariste, ça se sent!) Les personnages sont soignés aux petits oignons et on ne peut stopper la lecture qu'une fois la dernière page tournée (qui réserve une surprise, d'ailleurs!)