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Le jardin des épitaphes tome 1 sur 2
EAN : 9782278085569
384 pages
Didier Jeunesse (03/10/2016)
3.9/5   42 notes
Résumé :
Le monde se retrouve plongé dans le chaos après une série de catastrophes appelées épitaphes. Le jeune Hypoténuse retrouve son petit frère et sa petite sœur à Paris après deux ans d'amnésie. Ils font route vers le Portugal afin de prendre la mer pour San Francisco, dans le but de rejoindre leurs parents. Mais ils devront affronter un monde dévasté abritant des zombies et autres mutants.
Que lire après Le jardin des épitaphes, tome 1 : Celui qui reste deboutVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai partagé cette lecture avec Saiwhisper, avec qui, c'est toujours un plaisir de faire une lecture commune !


Je ressors de ma lecture un peu mitigée malheureusement (tout comme mon binôme de lecture d'ailleurs).
Il y a du bon, voir même du très bon mais aussi de nombreux points négatifs.
Par où commencer ?


Allez, l'écriture. Un beau point positif.
Je ne peux que constater que Taï-Marc le Thanh a une très belle plume. Je n'avais pas encore découvert cet auteur, et je dois dire qu'il a vraiment un don pour manier les mots. Il y a arrive à créer des passages/descriptions très poétiques et très justes dans une histoire plutôt violente qui se passe dans un environnement post-apocalyptique. À cela, je ne peux dire que bravo !


L'histoire.
Elle est un peu particulière… Je vais avoir du mal à exprimer mon ressenti sur ce point car le seul mot qui me vient à l'esprit est : bizarre.
L'ambiance est pesante, nous sommes dans un univers post-apocalyptique où tout part un peu dans tous les sens. Nous allons rencontrer des zombies, des hommes-singes, des goitreux cannibales, des machines « vivantes » etc… et plein d'autres gens étranges pour des raisons diverses et variées (médiums, membres d'une secte etc…). Tout cela fait un peu brouillon. C'est un peu comme si l'auteur avait eu plein d'idées mais qu'il n'avait pas réussi à choisir entre elles. C'est vraiment surréaliste, il y a trop de tout. C'est une fiction, certes, mais il y a vraiment des passages « ovnis » par moment, à tel point que je me suis demandée si cette histoire n'était pas un rêve finalement. Il y a des passages absurdes, exemple : on vous explique que si vous avez des lunettes, dans ce monde vous êtes mort. Lol. Euh ok. On vous explique pourquoi mais bon, c'est quand même un peu extrême, non ? lol.
Ou encore, une autre curiosité, tous les animaux sont les amis de nos 3 personnages principaux. Mais alors vraiment amis, étrangement même. Et je ne parle pas de petits lapinous tout mignons mais d'animaux sauvages.
J'ai rencontré un gros problème de crédibilité dans cet ouvrage. Des passages comme les précédents cités sont relativement farfelus mais à la limite ça peut donner une touche d'originalité. En revanche des passages comme celui que je vais vous donner en exemple ci-après, là non, c'est trop gros. Ce n'est pas de l'originalité, c'est insensé.
Un avion prend de plein fouet un objet gigantesque et dur en cours de vol, il se crash, il y a des survivants (déjà là c'est presque trop pour moi) mais en plus les plateaux repas sont intact et attendent gentiment nos personnages pour un festin ! Non mais c'est une blague ?
En revanche, je dois admettre ( hormis ce gros problème de crédibilité que j'ai rencontré) qu'il y a vraiment de l'idée avec une vraie originalité. Si le texte avait été plus développé sur certains points, il aurait eu une base solide et aurait gagné en crédibilité. Dans ce tome beaucoup trop de questions et pas assez de réponses.
Par contre, personnellement j'ai beaucoup apprécié l'explication donnée pour le titre du livre ainsi que l'histoire des nuages… (j'ai trouvé cette dernière géniale mais je n'en dirai pas plus pour ne spoiler personne).
Le déroulement de l'histoire m'a fait un peu penser à un récit de voyage. On suit nos 3 personnages principaux dans leur périple. On vit avec eux au quotidien dans leur avancée et on lit leur combat de tous les jours pour se véhiculer, se nourrir… etc (bien qu'ils ont quand même vachement de bol donc « combat » est un grand mot…). Les rencontres qu'ils font ne sont qu'éphémères, ils organisent leur trajet, leurs arrêts…etc.


Les personnages.
Nous avons donc 3 personnages principaux. Hypoténuse (17 ans) frère aîné de Poisson-pilote (9 ans) et Double-peine (6 ans). Les autres ne sont vraiment que de passage très furtif.
Poisson-pilote est un jeune garçon plutôt discret et énigmatique. Double-peine, elle, est adorable et touchante. Elle apporte tendresse et gaieté au récit. Mais tout comme Poisson-pilote elle a une part de mystère.
Et enfin Hypoténuse. Il est à l'origine du gros problème de crédibilité que j'ai rencontré dans ce livre. Il a 17ans et c'est un sur-homme. Il est trop fort (beaucoup trop fort), il défonce tout le monde, n'a peur de rien et n'a jamais une égratignure. Il enchaîne les péripéties et s'en sort toujours de façon bien trop facile et haut la main par rapport au contexte de l'histoire. Il manie la machette (que dis-je : les machettes ) avec adresse et aisance d'une façon complètement irréaliste. Même si on se doute qu'il y a une explication au fait qu'il il est super fort ce n'est pas crédible : Il arrive à porter sur un bras Poisson-pilote, sur l'autre Double-peine qui ont quand même respectueusement je le rappel 9 et 6 ans et en même temps il a une machette dans chaque main et il massacre tout le monde comme si c'était aussi simple que de claquer des doigts. N'y aurait-il pas un problème quelque part ? Soit il a 4 bras et on a oublié de me le dire, soit il a des bras maxi-longs (genre Monsieur Chatouille dans les Mrs/Mme) et on a encore oublié de me le dire soit c'est une machine et une fois encore je ne suis pas au courant ! lol. Dernière hypothèse à méditer…
Oh et j'allais oublier : il peut regarder le soleil et savoir précisément l'heure qu'il est. Oui oui, précisément : 14h23 pour être précise… ! Non mais sérieux ? Désolé mais c'est trop grotesque pour moi. D'autant que malheureusement je n'ai pas été sensible à son humour non plus. Certaines « blagues pourries » m'ont fait sourire mais pas toutes loin de là. Pourtant je suis plutôt bon public en général. Par moment d'ailleurs, lorsqu'il y avait de l'humour c'était souvent écrit de façon un peu « en aparté » et dans ces moments là j'avais l'impression que c'est l'auteur qui se faisait ses propres blagues à lui-même…


En conclusion, une lecture décevante. Une histoire sans queue ni tête car il manque un minimum de réponses. Que 3/5 car il y a un gros problème de crédibilité mais quand même 3/5 car il y a de l'idée.
Je vous invite à vous faire votre propre avis car le mien est bien évidemment que très personnel…
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J'avais choisi cet ouvrage dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio car la couverture et le résumé titillaient ma curiosité. En effet, les univers post-apocalyptiques ou les zombies me plaisent énormément. J'étais donc impatiente de voir ce que Taï-Marc le Thanh allait nous proposer... Ainsi, j'ai littéralement sauté de joie lorsque j'ai vu que j'avais été sélectionnée et remercie les éditions Didier Jeunesse ainsi que Babelio pour cet envoi. Mikasa, qui avait cet ouvrage dans sa pile à lire, m'a proposé une lecture commune, ce que j'ai évidemment accepté avec plaisir, car j'adore discuter avec elle de nos lectures respectives. de plus, nous avons généralement les mêmes goûts. D'ailleurs, nous avons exactement le même ressenti sur ce premier tome, c'est pourquoi je vous conseille d'aller jeter un coup d'oeil à sa critique. Notre avis est assez partagé : certains passages ou la plume de l'auteur nous ont plu, tandis que des éléments comme la force surhumaine du héros ou la facilité déconcertante à laquelle les personnages survivent nous ont refroidies...

Ce qui m'a surtout plu, c'est la plume de l'auteur : elle est belle, travaillée, poétique, fluide, immersive et facile à suivre. Les chapitres étant très courts, on avance aisément dans sa lecture. J'ai beaucoup aimé certaines images comme les pensées qui frisottent, les vagabonds du jardin des épitaphes, la savonnette pour l'hygiène des zombies, etc. Taï-Marc le Thanh fait de belles tournures de phrases ou de belles métaphores. C'est presque féerique malgré le contexte. Il y a donc des choses très mignonnes et c'est souvent lié à l'adorable Double-Peine. Ce personnage est juste adorable ! Elle a presque été un coup de coeur : innocente, directe, émotive et fragile. Je craquais face à ses répliques ou à ses interventions dans le livre. L'ensemble du livre est rempli d'action et de péripéties. L'ennui n'a pas sa place. L'un de mes passages favoris a été la course-poursuite en camion et en moto. Cela m'a fait grandement songer au dernier « Mad Max ». C'était aussi dynamique que prenant. Il y a aussi le moment du papier bulles qui est vraiment adorable. On visualise facilement la scène tant c'est bien décrit.

L'univers est également intéressant, car il est très riche. On y rencontre de tout : des zombies, des mutants, des cannibales, des gangs assassins, des pillards, des animaux qui sont tous devenus gentils (exceptés les chiens, autrefois amis de l'Homme, à présent aussi dangereux qu'une meute de loups affamés), ... Au début, tout cela peut étonner, néanmoins cela s'harmonise à merveille. On n'a pas nécessairement la sensation de surenchère ou l'impression que l'auteur a voulu tout compiler. Bien au contraire, cet ensemble atypique est bien dosé et prouve que l'auteur a eu de très belles idées. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ses règles de survie qui m'ont fait songer au film « Bienvenue à Zombilland ». le concept est très sympa. Par contre, j'ai moins adhéré aux fiches techniques puisque l'on n'a pas plus d'information que le titre de la dite fiche. J'aurais souhaité plus du contenu, en particulier du visuel comme des croquis ou des schémas.

J'ai été gênée par le fait que le trio s'en sorte aussi bien. Après tout ce qu'ils ont dû affronter, ils s'en sortent sans aucune égratignure. J'accepte qu'ils survivent et s'en sortent systématiquement, mais je ne conçois pas que l'on puisse être indemne après plusieurs rencontres de zombies ou après un enlèvement par des cannibales qui, au passage, préfèrent attendre plusieurs jours plutôt que se remplir la pense. C'est trop facile voire peu crédible. Quand on regarde les sagas « U4 » ou « Ennemis » qui s'adressent au même public jeunesse/ado, on constate que les protagonistes ne s'en sortent pas aussi bien. Mais ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangée : Hypoténuse est bien trop puissant ! Qu'il combatte comme un dieu se conçoit, mais il est tout de même capable d'exterminer un groupe de vingt adultes sans être blessé, de passer à travers une horde de revenants en portant ses DEUX cadets tout en se défendant avec brio. Il sait même conduire toute sorte de véhicule... Ce jeune homme est un dieu ! le pire, c'est qu'il dort à peine : il est donc non seulement très fort, mais en plus, il est endurant et résiste à la fatigue. Je ne sais pas s'il est véritablement humain ou non, cependant je trouve cela juste inconcevable...

Autre point décevant : les rencontres ou les périples de nos trois héros. Tout s'enchaîne trop vite et on oublie assez rapidement ce que le trio a traversé. Hormis Osiris, les personnages croisés ne reviennent pas et sont comme des étapes dans un périple. J'espère que « Celui qui est resté debout » est juste une mise en bouche et que ces personnages secondaires serviront à quelque chose plus tard... Hélas, si je me contente uniquement de ce premier tome, j'ai juste l'impression que l'on peut enlever la moitié des péripéties, cela ne changerait pas grand chose... Je suis un peu sévère, toutefois c'est mon ressenti... D'ailleurs, je trouve vraiment dommage qu'il n'y ait pas plus de révélations : j'ai énormément de questions irrésolues ou d'hypothèses dont je n'ai pas de réponse. J'ai l'impression que l'auteur nous a envoyé sur plusieurs pistes qu'il n'a pas forcément développées. J'ignore si ces éléments seront développés plus tard. le fait est que j'ai trouvé le scénario très fouillis et brouillon.

Globalement, je suis donc plus sur une déception, ce qui est vraiment dommage, car ce livre avait beaucoup de potentiel. À noter que le site de la saga (http://lejardindesepitaphes.com/) est très bien construit : vous pourrez retrouver les superbes illustrations du livre, la playlist des musiques qui régulièrement mentionnées dans l'ouvrage, le trajet effectué par nos trois protagonistes et bien d'autres éléments. Je trouve cela très intéressant, car le lecteur peut ainsi poursuivre un peu plus loin sa lecture.

Lien : https://lespagesquitournent...
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Les lecteurs de "Jonah" trouveront cette série encore plus étrange et tout aussi originale.

L'auteur semble encore mettre un point d'honneur à nous surprendre en tous points de son théâtre,

aventure, personnages, narration...



Nous entrons de plein-pied dans l'aventure en découvrant ces trois enfants seuls.


L'une des batailles vient de se terminer mais

nous l'ignorons encore,

comme si nous prenions un feuilleton en cours.



Nous découvrons ce trio de frères et soeurs aux noms de code farfelus, qui marchent.

La nouvelle vie que leur laisse ce que nous allons découvrir les amènent à recomposer jusqu'à leurs prénoms. Hypoténuse (rebaptisé plus tard "Turbine" car rien ne l'arrête), 17 ans,

Poisson pilote, 9 ans

et Double-peine, 6 ans,

avancent le long des rails,

le long des chemins au milieu d'un paysage dévasté.


Cet ersatz d'ancienne existence,

ce théâtre de désolation,

ils l'appellent le jardin des épitaphes.

Les épitaphes désigneront aussi les maux étranges envoyés comme des châtiments, tout ceci est consigné dans le carnet intime d'une pauvre victime que Hypténuse récupérera après avoir tenté de lui porter secours.



Dans ce carnet, se trouvent les circonstances du changement, non la raison,

des éléments dont n'ont pas été témoins les enfants protégés dans des appartements.

Astucieusement, avec les révélations du carnets,

Taï-Marc le Thanh inscrit un récit dans un récit

et tout en proposant quelques chapitres plus tard un retour vers le point de départ du voyage des enfants,

pour nous éclairer sur la destination et les motivations du trio,

il remonte encore plus loin

en ménageant des temps de lecture du carnet.



La délicatesse, le tact, ne sont jamais absents,

dans l'attention permanente d'Hypoténuse qui lit pour distraire, éviter l'ennui des petits et ménage ses frères et soeurs.

S"ajouteront quelques autres histoires

appartenant à des personnages rencontrés.

Cela donne une véritable grande histoire à tiroirs, renfermant des bouffées d'oxygène.



Hypoténuse est l'adulte à présent et nous commençons à nous amuser de ses commandements d'éducation qui viennent s'afficher entre les textes. Ce sont aussi de directives pour ne pas perdre le nord.

Un vrai mystère entoure Hypoténuse qui ne se trouvait pas avec ses frères et soeurs au moment de la catastrophe. Il est amnésique mais semble vigoureusement infatigable et plus fort.

Il porte dans tous les sens du terme Poisson Pilote et Double-peine à bouts de bras sur les routes.

Cela semble étonnant, aberrant.


Nous découvrons d'autres "aberrations" naturelles,

la régression d'humains à l'état primitif,

les nuages qui se solidifient et tombent du ciel, des zombies qui pullulent (entre le type "Romero" et "Snyder", lesquels sont les plus rapides?, se demandent les enfants), des engins qui fonctionnent sans utilisateurs...

progressivement un point d'origine se dessine au fil de l'aventure, autour des enfants.


L'auteur ne développe pas tous les éléments,

juste ce qu'il faut se trouve cité,

laissant une part à l'imagination et aux spectres des émotions que peuvent susciter ses événements surprenants et incongrus.



Il en va de même pour le fameux voyage des enfants vers San Francisco afin de rejoindre les parents

peut-être encore vivants,

partant de Paris et poursuivant à pied pour les débuts.

Heureusement, le chemin offrira des solutions plus motorisées.

Cela deviendra amusant et de nouveau décalé, chapitre après chapitre, le récit prendra des allures de récit de voyage dont nous reconnaissons chaque étapes, de Paris à Nantes, de Poitiers à l'Espagne, où sur les haltes le trio croisera des pluies de pierre (forte intempérie) et d'hostiles pirates de l'A10 peut hospitaliers.

Les temps de pause accordés à la famille sont touchantes. Les rencontres rappellent celles de Jonah,

baroques et teintées d'un humour tout aussi décalé,

fin et doux-dingue,

d'une invraisemblance presque poétique à contrario de la teneur catastrophique de fond.

Hypoténuse rajoute un peu parfois à ces histoires racontées pour ne pas que ces frères et soeurs cèdent à la crainte ou au larmes.

Les lecteurs pourront constater que les péripéties suffisent déjà à nous étonner.

La musique accompagne le voyage, notre sourire aussi et le parcours est long.

L'auteur ne nous laisse pas dans l'expectative de ce qui est arrivé à la mémoire de Hypoténuse.

Un tome 1 à découvrir et un tome 2 à venir...
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Rebaptiser la terre en Jardin des Épitaphes est la plus émouvante et lyrique façon de nommer le cimetière qu'elle est devenue. Un jour, les beaux et inquiétants nuages qui s'amoncelaient dans le ciel ont éclaté, déversant des pierres, et le bombardement a tout ravagé en provoquant la Grande Catastrophe. Terre de désolation, le monde se scinde alors entre un avant et un après. Les hommes qui restent, des survivants, se cachent dans des grottes et se planquent dans les entrailles des villes éclatées. On découvre aussi qu'un gêne mutant a transformé certains hommes en singes et d'autres en zombies. D'après Osiris, un fou échappé d'un hôpital psychiatrique qui se prend pour un devin, le pire est à venir…

Jour après jour, Hypoténuse nous confie sa fuite, un voyage vers l'Amérique pour retrouver ses parents, en compagnie de son petit frère Poisson-Pilote et sa petite soeur Double-Peine, alias Adrien et Élodie. Grâce à un cahier rempli des écrits de Pensées-qui-frisotent, un jeune noir rencontré aux Halles à Paris, on apprend un peu plus sur ce nouveau monde dirigé par une secte et des machines.
Passer par la Beauce, longer la Loire, aller vers le sud, traverser l'Espagne, se rendre au Portugal, prendre un bateau pour l'Amérique… Hypoténuse parle de ce continent comme de la terre promise. Il raconte à la douce Double-Peine que là-bas le chaos a fait moins de dégâts, les chevaux sauvages défient l'air au galop, l'herbe des vallées est tendre, verte, tout est grandiose et majestueux. Là-bas, leurs parents les attendent.

Hypoténuse a dix-sept ans. Il se décrit comme étant plus grand que la moyenne. Il est plus fort aussi… Ce n'est que vers la fin de ce premier tome que nous apprenons pourquoi. Avec humour, Poisson-Pilote le compare à un ninja car ses combats sont des chorégraphies presque surnaturelles. Conscient des dangers qui les guettent, il fait de son mieux pour protéger les petits ; les défendre contre l'adversité, pilleurs, zombies, cannibales et gens de la secte, les préserver des peurs et cauchemars et surtout leur rendre la foi. Empreint de valeurs morales qui vont le guider dans sa quête et ses devoirs, il s'ordonne des règles et n'oublie pas dans ces préceptes, de faire plaisir aux enfants et de les faire rire. Ses inquiétudes et ses pleurs, il les réserve.

« Vagabonds du Jardin des Épitaphes », Hypoténuse, Poisson-Pilote et Double-Peine vont vivre de terribles et sanglantes aventures. L'apocalypse a façonné un univers effroyable et il leur faudra beaucoup de courage pour affronter tous les périls…

J'ai aimé ce premier livre qui a pour titre « Celui qui est resté debout » et je recommanderai cette lecture. L'intrigue, pleine d'exploits guerriers et de mystères, nous maintient captif dans sa trame, du début à la fin. L'auteur est un merveilleux conteur qui mêle à l'épouvante et aux scènes d'action, de la poésie, de l'innocence, de la fragilité et de la tendresse. La douceur incarnée par Double-Peine donne au récit une vulnérabilité opportune.
Ce tome implante le décor et donne une tonalité dantesque. Quant au prochain, on pourrait souhaiter quelques révélations sur la secte qui chasse les survivants, ainsi que sur les expériences scientifiques qui seraient peut-être à l'origine du chaos.
A suivre !

PS : Tout au long du livre, nous avons un joli répertoire de chansons, car les trois enfants aiment chanter. Vous les trouverez listées sur le site, « ici ».
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Quand on a lu Jonah, on retrouve facilement la marque de fabrique de Taï-Marc le Thanh dans le jardin des épitaphes : un surréalisme poétique, qui faisait partie intégrante de l'intrigue de Jonah, mais qui a un rôle bien plus discret dans cette nouvelle série. L'ambiance a considérablement gagné en gravité, en sérieux : la poésie sert davantage à l'alléger un peu qu'à la sublimer comme par le passé. ça se manifeste par petites touches, la plupart du temps grâce à la présence de Poisson-Pilote et Double-Peine, qui débordent d'innocence. Hypoténuse s'est promis, quoi qu'il arrive, de les préserver au maximum des horreurs environnantes, et pour cela il multiplie les blagues enfantines, les petites attentions. Il leur apprend de nouvelles règles, des règles parfois fantaisistes qu'il invente lui-même pour qu'elles correspondent à leur nouvelle Terre détruite. La démarche est admirable au vu de leur quotidien de vagabonds ; les vagabonds du jardin des épitaphes, comme Hypoténuse appelle sa petite famille. Je tiens à souligner qu'à chaque fois qu'une nouvelle règle est évoquée par la narration, elle est présentée en plein milieu du texte écrite en gros et dans un petit cadre ; une mise en page bien stricte pour mettre ladite règle en vigueur, même quand elle est un peu farfelue.
Les épitaphes ont complètement remodelé la planète : d'immenses cratères parsèment les routes, les machines s'animent d'une énergie propre, et pullulent tous types de mutants : certains sont humanoïdes, d'autres non, la diversité est au rendez-vous. Il y a même un genre particulier de mutation, assez à la mode en ce moment, qui s'est manifesté, typique des fictions post-apocalyptiques… Bref, un univers riche et surprenant qui a conservé un aspect feel good entraînant, de l'optimisme et de l'insouciance dans toute cette désolation, qui transforme le voyage presque sans espoir de la fratrie en une épopée rocambolesque pleine de rebondissements.
La galerie de personnages a pris des proportions impressionnantes, en partie grâce aux portraits qui décorent l'intérieur de la jaquette du roman : des photos de connaissances de l'auteur qui ont accepté de poser et de se déguiser pour donner des visages aux protagonistes. Il y a Taï-Marc le Thanh dans la collection d'ailleurs, l'avez-vous reconnu ? Ce soin apporté à leur design est représentatif de leur diversité : qu'ils soient juste de passage ou qu'ils appartiennent au paysage, chacun a son importance et l'auteur a pris le temps de leur construire une essence. Vous savez à quel point je suis attachée aux designs des personnages de fiction ; avec le jardin des épitaphes, j'ai été servie ! le look post-apocalyptique leur va bien. La petite note de surréalisme les a touchés eux aussi et leurs accents poétiques participent au bon esprit de l'histoire.
L'intrigue tient évidemment principalement du road trip, assaisonnée de références musicales dans tous les sens (allez, j'ai dû en comprendre une sur l'entièreté du bouquin) : des morceaux de rock que la fratrie trouve au cours de son périple sur une radio, avec un CD dans une voiture… Oui, il n'y a quasiment que du rock (ça me revient, la seule chanson que j'ai reconnue, elle venait du dessin animé Robin des Bois) mais l'auteur en connaît un rayon sur le sujet et ça se sent. Quand en plus le lecteur reconnaît les chansons, ça doit le plonger dans l'action d'une manière beaucoup plus efficace… Il est plus familier de la bande-son du roman, quoi.
La fin de leur quête est incertaine : trouveront-ils leurs parents à San Fransisco ? Statistiquement parlant, les chances sont faibles, malgré le statut… particulier de leur père. En revanche, ce qui apparaît vite au lecteur comme une évidence, c'est que malgré les innombrables péripéties qui parsèment déjà leur route, nos trois artistes sont bien partis pour s'en sortir indemnes avec une constance qui force l'admiration. Les enfants ont une totale confiance en Hypoténuse, il est si fort ! Heureusement que vers la fin du roman, un nouveau danger plus insidieux surviendra et remettra en cause leurs certitudes. Tout est à craindre pour le tome 2… Dans Jonah, Taï-Marc le Thanh jouait sur le fait qu'une fin triste soit absolument inenvisageable pour la série, que toujours demeure l'assurance d'un dénouement heureux. Avec le jardin des épitaphes, prendra-t-il ses lecteurs à leur propre jeu ?
Niveau écriture, rien à redire. Faire de ce monde détruit le cadre d'une aventure aussi poétique et touchante, c'est tout un art, dans lequel Taï-Marc le Thanh est passé maître. Entre les déclarations émouvantes des personnages et leurs petits bonheurs quotidiens qui rehaussent la pauvreté de leur vie, je ne me suis pas lassée de les suivre au fil de leur périple. le rôle de grand frère va comme un gant à Hypoténuse, bien que ce soit beaucoup de responsabilités pour un adolescent de dix-sept ans. de petites faiblesses dans les dialogues parfois, mais rien qui mérite une attention accrue.
Lien : https://lemondefantasyque.wo..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Il n'y a qu'une chose à craindre des zombies : leurs dents.
Là, Double-peine hausse franchement les épaules. Elle désigne la foule amassée au pied de notre immeuble d'un air sceptique.
- Ben ceux-là, ils ne sont pas vraiment dangereux, regarde l'état de leurs dents.
Nous sommes au quatrième étage et la lumière n'est pas encore suffisamment franche. Mais force est de reconnaître qu'elle a raison. Leur dentition est dans un état déplorable.
- Faut pas leur en vouloir, l'hygiène n'est pas le point fort des zombies.
- On pourrait leur balancer des savonnettes ? propose ma petite sœur.
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La route qui nous sépare de notre destination est longue? Parfait.
Les dangers seront multiples? Parfait.
Les chances de parvenir à notre objectif sont moindres? Parfait.
On va quand même y aller. Et on ne baissera jamais les yeux. Et même plus : on va s'en payer une bonne tranche. On va rire à s'en faire exploser les cordes vocales.
Nous, les vagabonds du jardin des épitaphes.
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Une larme coule sur sa joue. D'un genre furtif. Je les appelle les larmes éphémères. Elles sont comme une ponctuation dans les émotions de ma petite sœur. Une façon particulière de rythmer le flux de ses sentiments. Une virgule dans l'océan de sa sensibilité.
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- Whaaa, ça pue ! s'est écriée Double-Peine.
- C'est le cheval qui a pété, lui ai-je dit.
Elle a ri alors que les larmes commençaient à couler sur ses joues. Elle n'avait pas usurpé son surnom.
- Les chevaux pètent toujours avant de mourir, ai-je expliqué. C'est un peu leur façon bien à eux de manifester leur mécontentement face à la mort. Aucun cheval n'a envie de mourir. Je crois qu'ils font partie des animaux qui aiment le plus la vie. Alors quand ils sentent que leur dernière heure arrive, ils lâchent les gaz ...
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Au bout de quelques années de travaux intensifs, ils sont parvenus à la conclusion suivante : l'homme ne contrôlait plus rien. L'humanité était une machine énorme qui était lancée sans que rien ni personne ne puisse intervenir. L'homme se contentait de faire de la figuration.
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Videos de Taï-Marc Le Thanh (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Taï-Marc Le Thanh
Mercredi 30 novembre – Avec la participation de l'autrice Maïa Brami, des auteurs Hervé Giraud, Taï-Marc le Thanh et de l'auteur-illustrateur Geoffroy Monde.
L'engagement et la lutte comme désir de monde, comment le faire bouger pour s'émanciper…
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Sara Lunderg, L'oiseau en moi vole où il veut, trad. du suédois Jean-Baptiste Coursaud, La Partie Avec le soutien du Swedish Arts Council et de l'Institut suédois.
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