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EAN : 9782918767657
Asphalte (03/11/2016)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Juan Carlos et Perla viennent de se marier. Accompagnés de Mauricio, « meilleur ami » mais surtout souffre-douleur de Juan Carlos, ils comptent passer leur lune de miel dans la station balnéaire de Carlos Paz, connue pour ses casinos et ses cabarets. Mais un tueur psychopathe sévit sur place, s’attaquant aux stars et aux danseuses. Perla, qui n’est ni l’une ni l’autre, sera sa prochaine cible…
Contre toute attente, elle survit à l’agression et, suite à cette... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Plus de trois ans après Côté cour, Leandro Ávalos Blacha est de retour avec un roman une nouvelle fois intrigant, mêlant fantastique et satire sociale.
Débutant comme un vaudeville, Malicia commence par mettre en scène un drôle de ménage à trois. Juan Carlos et Perla ont décidé de passer leur lune de miel dans la station balnéaire de Carlos Paz et ont amené avec eux Mauricio, ami d'enfance de Juan Carlos qui lui sert surtout de faire-valoir et, à l'occasion de souffre-douleur. Radin au possible et obsédé par la loterie, Juan Carlos compte sur Mauricio pour partager les frais et sur Perla, chez qui lui et sa mère ont décelé un don qui les a séduits, pour deviner les numéros qui sortiront lors des différents tirages. Carlos Paz, par ailleurs, est un peu le Las Vegas argentin. On y trouve des casinos dans lesquels Juan Carlos entend bien passer du temps à gagner (petit) et un nombre impressionnant de théâtres dans lesquels se produisent une quantité impressionnante d'artistes sur le retour et de starlettes à la célébrité naissante. Mais la vie de Carlos Paz, rythmée par les spectacles kitsch et les horaires des bus de retraités, tout comme la lune de miel de Perla et Juan Carlos vont être perturbés par une série de meurtres d'actrices dont le caractère paranormal va rapidement se révéler.
On serait une fois encore bien en peine de résumer le roman de Leandro Ávalos Blacha sans le recopier du début à la fin tant les situations s'enchaînent sans répit et d'une manière souvent aussi inattendue qu'échevelée. On se contentera donc de dire qu'entre entités extraterrestres, médiums retraités, enfants possédés, bonnes soeurs cannibales et flics dépassés, l'auteur continue de jouer avec les codes de la pop culture version série Z dans un joyeux défouloir. Car il y a encore et toujours beaucoup d'humour dans les livres de Leandro Ávalos Blacha pour mieux pointer les travers d'une société obsédée par l'argent et les apparences. Un humour et une énergie qui peuvent parfois il est vrai virer au joyeux foutoir mais qui permettent de faire accepter sans trop broncher quelques faiblesses du récit – je ne suis d'ailleurs pas certain d'avoir tout compris à la fin.
Agréablement cruel et enlevé, Malicia est donc un excellent défouloir dans lequel on se plaît à se laisser entraîner comme on plonge, avec une certaine délectation, dans un Invasion Los Angeles de John Carpenter, un film d'Álex de la Iglesia ou une série Z de chez Troma.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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"Malicia" écrit par Leandro Avalos Blacha, auteur argentin, est une découverte carrément ébouriffante. de cet auteur, je ne connaissais rien, même pas son existence. Je le confesse humblement, j'ai tendance à délaisser la littérature étrangère. A la lecture de ce roman, je reconnais que c'est bien dommage.

De l'intrigue je ne dirai pas grand-chose tant il serait dommage de vous priver du plaisir de l'inconnu. Je vais seulement planter le décor : Juan Carlos et Perla, qui viennent de se marier, choisissent de passer leur lune de miel à Carlos Paz, jolie petite cité balnéaire mais aussi ville de jeux avec casinos et cabarets. le jeune marié étant un joueur invétéré, le choix du lieu ne procède sans doute pas du hasard. Ils sont accompagnés de Mauricio, meilleur ami, mais surtout souffre-douleur de Juan Carlos.

N'étant pas coutumière de ce genre de littérature, ce récit m'est apparu comme un "OLNI". Je trouve, en effet, extrêmement difficile de le qualifier. On pourrait dire qu'il s'agit là d'un roman policier, oui, il y a des morts, du sang, de l'horreur, une recherche de coupable mais pas que… car tout à coup surgissent des personnages tous plus particuliers les uns que les autres : une "voyante", une gamine passablement manipulée, des nonnes étonnantes.

J'ai adoré le côté déglingué du récit, les personnages décalés, le rythme endiablé, l'écriture tumultueuse, presque pailletée et la musicalité qui rend palpable le spectacle continuel. C'est enlevé, emporté, bousculé. C'est loufoque et pourtant au milieu de tout ce barnum, on devine une critique de notre société, des médias prêt à faire feu de tout bois, une population attirée par les morts et le sang.

Quel bazar ! Mais quel moment de plaisir que la lecture de ce roman pour le moins cocas
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C'est un bien étrange roman que le Malicia de Leandro Avalos Blacha.

Un trio bien mal assorti se retrouve à Carlos Paz, une station balnéaire où se côtoient des starlettes en maillots et des joueurs de casino : Juan Carlos, jeune marié adepte du jeu, son épouse Perla, une jeune femme énigmatique et sans caractère, « heureuse élue » pour sa capacité à porter chance, et Mauricio, « celui qui ressemble le plus à un ami, même si c'est un enfoiré », qui subit sans trop sciller les ordres de son « ami » d'enfance et les remarques désagréables d'Elida, la mère de ce dernier.

Par une écriture vive et ironique, Leandro Avalos Blacha narre, en alternant les points de vue, le quotidien banal de ce petit groupe de personnages en mode cocktail Tequila. Il place dans le shaker un peu de télé-réalité, un tueur en série, quelques femmes possédées, et une pointe de satanisme.

Si la lecture de ce roman m'a laissée un peu pantoise, notamment dans sa deuxième partie, Malicia n'en reste pas moins une oeuvre originale qui porte un regard satirique sur la société argentine moderne, encore empreinte de croyances et de traditions anciennes.
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"Une nuit (de noces) en enfer", comme diraient Tarentino et Robert Rodriguez...
Malicia est le récit d'un voyage de noces complètement loufoque. Difficile de résumer l'histoire. Sachez que vous y croiserez des tueurs en série, des starlettes, des médiums, des gamines possédées, l'antechrist, des extraterrestres, des nonnes démoniaques, bref vous ne serez pas au bout de vos surprises.

A priori j'aime plutôt les romans à l'histoire bien ficelée. Malicia ne peut pas être plus éloignée de mes lectures habituelles et pourtant... Celle-ci commence comme un roman noir "réaliste" puis sombre brusquement dans le chaos. Mais c'est cette folie qui est réjouissante, quel défouloir !
Double merci à masse critique, 1) pour m'avoir permis de lire ce roman et 2) pour m'avoir fait découvrir, il y a 3 ans maintenant, Asphalte, maison d'édition dont je suis particulièrement les sorties.
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Une lune de miel qui vire au very bad trip et rend hommage au Giallo, ce genre si particulier mêlant polar, érotisme et horreur. Délaissant les zombies présents dans ses deux premiers livres, Leandro Avalos Blacha nous offre un roman grand-guignolesque et plein de références au cinéma d'horreur italien. Une satire féroce et très drôle de la course effrénée à la célébrité qui touche nos sociétés.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Juan Carlos est ce qui ressemble le plus à un frère pour moi. Nos mères se sont connues à l’église, à l’époque où maman y a assuré – brièvement – le catéchisme. Elle ne les aimait pas. Ni la mère ni le fils. Elle m’a demandé pourquoi je le fréquentais et si je pouvais m’en abstenir, ou du moins éviter de l’inviter à la maison. Moi, je préférais que ce soit lui qui vienne : je n’aimais pas aller chez eux. Élida, la mère de Juan Carlos, passait son temps à faire le ménage mais, je ne sais pas pourquoi, l’appartement faisait toujours sale, il n’y avait pas d’air et il faisait trop chaud. Cette bonne femme était constamment derrière nous et, à la moindre dispute, elle se pointait pour prendre la défense de son fils. « Pourquoi tu lui parles comme ça ? » « Moi, je trouve que Juan Carlos a raison… » Elle le voyait comme un dieu, bourré de talent, beau, fort, intelligent et, à la moindre occasion, elle laissait entendre qu’à côté de lui je n’étais qu’un gamin stupide et chétif.
Je ne l’ai jamais contredite, jusqu’au mariage. Ce jour-là, j’en ai eu marre de tenir ma langue, et j’avais peut-être trop bu. « T’as vu un peu mon Juan Carlos ? Le voilà marié, lui, ça y est, pourquoi tu fais pas comme lui ? Regarde-moi cette belle fête, et toutes ces jolies filles… » Elle m’avait tanné comme ça toute la soirée. Les gens du quartier n’avaient jamais tout à fait accepté cette femme célibataire, avec son fils de père inconnu. Ces vieilles biques de sœurs Roldán se cachaient l’une derrière l’autre pour fourrer des babioles dans leur sac. Il n’y avait pas grand-chose à voler, de toute façon. Juan Carlos était bourré, il courait après les deux vieilles pour danser avec elles sur la piste improvisée dans la cour. Perla était à l’autre bout de la maison, entourée de bonnes sœurs et de femmes avec des bébés dans les bras, mais elle ne parlait à personne. Papa essayait de convaincre maman d’arrêter de faire la tête. Elle ne voulait pas venir, décidément elle n’aimait pas les voisins.
« Et comment ça se fait que vous n’ayez pas invité le père de Juan Carlos ? » ai-je demandé à Élida. Elle s’est figée. « Histoire que les parents des copains ne soient pas obligés de se cotiser pour sa fête de mariage, et que le témoin ne soit pas un étranger … » La vieille s’est étranglée avec son sandwich et a dû courir chercher un verre d’eau. J’ai décampé en serrant les fesses, poursuivi par ses insultes.
« Lave-toi la bouche avant de parler ! Jaloux, va, t’es seul comme un chien, alors que mon fils a déjà une épouse ! »
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Une douce brise se levait. Mauricio vit alors sortir une silhouette qui fut très applaudie. La femme s’avança sur le perron, les bras levés. Elle portait un manteau en peau de léopard et des chaussures rouges. Elle demanda aimablement si la chasse avait été bonne. Mauricio se rappelait avoir vu son visage à la télévision et dans la presse : c’était Malicia. Elle devait avoir passé la cinquantaine mais n’avait pas la moindre ride, et aucune trace de lifting.
« Toi, tu es nouveau », affirma-t-elle en le montrant du doigt.
Mauricio acquiesça. Julio le présenta comme son invité.
« Si tu es avec Julio, considère-toi comme un ami de la maison, dit-elle en le prenant par la main pour le conduire à l’intérieur. Quant à vous, messieurs, vous connaissez le chemin.’
Les chasseurs leur emboîtèrent le pas.
Mauricio croyait se souvenir que le dernier spectacle de la star, Maliciosa, s’était terminé sur de scandaleuses accusations de satanisme et de pornographie, suite auxquelles Malicia s’était retirée du milieu « jusqu’à ce que le monde soit prêt » à la recevoir.
Ce moment n’était pas arrivé.
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Le théâtre Marshall fut lui aussi plongé dans le noir. Le personnel technique, muni de lampes de poche, vint se poster devant les issues de secours. Le public fit preuve de sang-froid et évacua la salle en bon ordre, sans céder à la panique. Chez les artistes, au contraire, la frayeur était palpable. Plutôt que de retourner dans les loges, ceux qui étaient sur scène préférèrent descendre et se mêler aux spectateurs pour sortir. Une certaine excitation s’empara des gens et l’atmosphère se détendit. Un employé annonça que l’incident était dû à une panne de courant dans la ville entière et qu’il n’y avait pas de quoi s’alarmer.
Tout le monde se rassembla dans le hall. Puis la petite foule quitta peu à peu le théâtre, décontenancée par ce qu’elle découvrait. Dans la rue piétonne, d’habitude illuminée, régnait l’obscurité. Tout l’électricité était concentrée dans le ciel zébré d’éclairs. Les contours des montagnes, au loin, ressemblaient aux ombres d’une radiographie.
À chaque coup de tonnerre, les gens couraient un peu plus vite dans la pénombre vers leurs leur hôtel. Et soudain, toute l’eau qui n’était pas tombée sur la ville depuis des mois s’y déversa furieusement, accompagnée de bourrasques et d’éclairs.
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Juan Carlos aurait bien aimé avoir des yeux dans le dos, histoire de ne pas perdre sa femme de vue. Devant lui s’étendaient les montagnes et, plus près, des terrasses d’immeubles avec des piscines pleines de touristes, comme celle sur laquelle il se trouvait. Derrière lui, Perla demandait à Mauricio de lui mettre de la crème solaire. « Attends, je vais le faire », intervint Juan Carlos. Il rapprocha sa chaise longue. Mauricio s’écarta du couple et but une gorgée de la bière qu’il avait commandée sans en avoir vraiment envie. Elle n’était pas fraîche. Il remarqua dans un coin trois petites nanas qui le regardaient. Ôtant son polo, il alla s’asseoir au bord de la piscine, les pieds dans l’eau. Pour s’apercevoir qu’en fait ce n’était pas lui qui les intéressait. Elles souriaient à Juan Carlos, qui leur adressait des mimiques tout en étalant de la crème sur le dos de Perla.
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Cette femme était une énigme. On aurait dit qu’elle répondait ce qui lui passait par la tête sur l’instant, que ce soit vrai ou pas. Sauf qu’elle ne mentait pas pour cacher la vérité, mais par manque total d’intérêt. Ils discutèrent quelques minutes des stars qui se produisaient en ville, ce qui avait l’air de la passionner. Elle lui avoua que, chez elle, elle passait des heures à écouter la radio et à feuilleter les magazines people. Mauricio espérait gagner sa confiance pour en savoir plus sur son intimité avec Juan Carlos : comment ils s’étaient connus, ce qu’ils avaient fait la première fois qu’ils étaient sortis ensemble, comment il avait fait sa demande en mariage et, avec un peu de chance, comment c’était question sexe. Il voulait vérifier si la version de Perla coïncidait avec celle de son ami.
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