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EAN : 9782253023180
156 pages
Le Livre de Poche (01/12/1979)
3.61/5   22 notes
Résumé :
«Ainsi, mon petit monsieur, vous avez pu croire que moi, Charles Rondot, commerçant honorable, et connu comme tel dans le quartier des Batignolles, j'accorderais la main de ma fille à un homme qui n'a pas de père ? »
Après de multiples péripéties, c'est à la tête de cinq pères que Balthazar se trouvera !
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une merveille à découvrir d'urgence et à dévorer en deux ou trois fois quand même. Une des plus belles parodies de genre jamais lue en cent cinquante pages.
Je me permets de citer la notice de Wikipedia, car je l'ai écrite pour remédier à l'insuffisance de l'existante, qui se permettait même d'ignorer le personnage le plus magnifique du roman, la protéiforme Coloquinte.

« Ainsi, mon petit monsieur, vous avez pu croire que moi, Charles Rondot, commerçant honorable, et connu comme tel dans le quartier des Batignolles, j'accorderais la main de ma fille à un homme qui n'a pas de père ? »

Balthazar est fiancé sous conditions avec Yolande, la fille de Rondot, .
Après de multiples péripéties pour rechercher son père, une fortune et une situation, c'est à la tête de cinq pères que l'orphelin Balthazar se trouvera, tous tués par le récit, et de cinq mères, dont deux encore vivantes. D'abord pauvre, il hérite de fortunes colossales.
Quand il ne pérégrine pas, Balthazar vit dans un tonneau aménagé à Montmartre. Pour s'occuper de son ménage, vit dans le même champ, dans un simple hamac, une très jeune fille aux tresses blondes serrées, Coloquinte, qu'il a investie de la fonction de secrétaire-dactylographe, symbolisée par une énorme serviette de cuir qui lui déforme la taille et d'où elle sort, à volonté, le pique-nique, les documents, et les billets de mille francs.

Balthazar prend peu à peu conscience du brûlant amour que lui porte Coloquinte, qui veille sur lui et le sauve à plusieurs reprises, et dont les tresses serrées font peu à peu place à de belles boucles dorées, mais qui reste jusqu'au bout, ou presque, résignée au mariage de Balthazar avec Yolande Rondot. C'est à la fin d'un vrai suspense amoureux que les yeux de Balthazar se dessillent et Coloquinte peut accrocher son hamac tout contre le tonneau de Balthazar.

Dans un court prologue, Maurice Leblanc dévoile d'emblée une intention parodique, dont l'évidence affleure à mainte reprise dans ce bref roman de genre. Il fait par exemple dire à Balthazar : « On se croit élu par le destin pour être le héros d'aventures extraordinaires, et l'on est quoi ? le lamentable fantoche d'un roman policier, confectionné avec les trucs les plus usés, par un bâcleur de feuilletons. »
Balthazar "enseigne" une "philosophie" selon laquelle il n'y a jamais dans toute vie que de l'ordinaire et de l'aisément explicable, philosophie qu'il transporte dans tous les épisodes de son aventure et dont Coloquinte est la meilleure élève, une sorte de Candide vouée à en souligner l'absurdité face à ce moderne Pangloss (mutatis mutandis).

Par touches successives, ce récit fort habile conduit le lecteur à découvrir sous le tendron au physique ingrat un idéal féminin, certes quelque peu traditionnel, mais si vivant que le "happy end", formulé de manière très elliptique, est aussi une réussite du genre roman d'amour.
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Ainsi, mon petit monsieur, vous avez pu croire que moi, Charles Rondot, commerçant honorable, et connu comme tel dans le quartier des Batignolles, j'accorderais la main de ma fille à un homme qui n'a pas de père ?
Après de nombreuses péripéties, c'est à la tête de cinq pères que Balthazar se retrouve !
La vie extravagante de Balthazar est un roman étourdissant d'invention où Maurice Leblanc, le père d'Arsène Lupin, donne libre cours à sa fantaisie.
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Lecture réjouissante. Pas de Lupin ici, mais un jeune homme rêveur plongé au centre d'aventures rocambolesques, voire complètement délirantes. Maurice Leblanc le dit lui-même : il a voulu s'amuser dans cette parodie de romans d'aventure, dans lequel les rebondissements loufoques se succèdent à grande vitesse. En prime une jolie histoire d'amour. Je retiendrai le décor et l'ambiance chaleureuse de la vie dans les baraques des fortifs parisiennes ; Balthazar y vit dans un tonneau en compagnie de sacrés personnages hauts en couleur. A noter aussi le petit coup de griffe à la morale bourgeoise et catholique : la famille traditionnelle n'est certainement pas un modèle pour ce peuple pittoresque
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
— Bien entendu, vous allez l’épouser, mon enfant ?
Balthazar ne parut pas l’entendre. Il reprenait pensivement :
— Monsieur l’abbé, je professais comme théorie qu’il n’y a pas d’aventures, et que le mot aventure est une façon de désigner les incidents de la vie quotidienne et de leur donner des proportions qu’ils n’ont pas. J’avais raison… et j’avais tort aussi. Il y a des aventures, ou plutôt il n’y en a qu’une, qui est l’aventure d’amour. Vous êtes de mon avis, n’est-ce pas, monsieur l’abbé ? Le cœur est un grand aventurier, et c’est le seul. J’ai subi les pires épreuves depuis quelques mois, j’ai connu la torture, la mort, la trahison, l’ignominie. Ce n’était vraiment, je l’affirme encore aujourd’hui, que les faits divers d’une vie où il ne se pas-sait pas grand-chose.
« Mais aujourd’hui, monsieur l’abbé, tout ce qu’il peut y avoir d’aventures dans la vie d’un homme m’agite et me boule-verse. À la seule pensée que Coloquinte pourrait ne plus m’aimer ou m’être infidèle, je sens que je suis capable d’accomplir à mon tour toutes ces choses horribles dont j’ai été la victime : que je suis capable de tuer, oui de tuer, puisque l’autre jour, avant de savoir que j’aimais, j’ai voulu tuer un homme qui avait osé la prendre dans ses bras…
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La ligne est vague et conventionnelle entre ce qui est vraisemblable et ce qui ne l'est point. Il suffit de bien peu de chose pour qu'une œuvre d'imagination tourne vers la parodie et que des personnages qu'on a voulu pathétiques fassent figure comique et absurde.
Si je n'ai pas pu, en ce livre, éviter cet écueil, je ne m'en soucie guère. Avant tout, je redoute le guindé, le compassé, d'avoir l'air de croire que c'est arrivé et de paraître prendre au sérieux ce qui ne tire sa valeur que de la fantaisie qu'on y apporte, de la bonne humeur, de l'exceptionnel, et même de l'extravagant.
Sourire quand on imagine et que l'on écrit, c'est inciter à croire ceux qui vous lisent. Je n'ai jamais prétendu faire penser, mais tout simplement amuser et distraire.
Sans doute est-ce là une ambition proportionnée à mes moyens.
(Texte inséré en début de volume et signé Maurice Leblanc)
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La ligne est vague et conventionnelle entre ce qui est vrai-semblable et ce qui ne l’est point. Il suffit de bien peu de chose pour qu’une oeuvre d’imagination tourne vers la parodie et que des personnages qu’on a voulu pathétiques fassent figure comique et absurde.
Si je n’ai pas pu, en ce livre, éviter cet écueil, je ne m’en soucie guère. Avant tout, je redoute le guindé, le compassé, d’avoir l’air de croire que c’est arrivé et de paraître prendre au sérieux ce qui ne tire sa valeur que de la fantaisie qu’on y apporte, de la bonne humeur, de l’exceptionnel, et même de l’extravagant.
Sourire quand on imagine et que l’on écrit, c’est inciter à croire ceux qui vous lisent. Je n’ai jamais prétendu faire penser, mais tout simplement amuser et distraire. Sans doute est-ce là une ambition proportionnée à mes moyens.
MAURICE LEBLANC
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La ligne est vague et conventionnelle entre ce qui est vraisemblable et ce qui ne l’est point. Il suffit de bien peu de chose pour qu’une œuvre d’imagination tourne vers la parodie et que des personnages qu’on a voulu pathétiques fassent figure comique et absurde.
Si je n’ai pas pu, en ce livre, éviter cet écueil, je ne m’en soucie guère. Avant tout, je redoute le guindé, le compassé, d’avoir l’air de croire que c’est arrivé et de paraître prendre au sérieux ce qui ne tire sa valeur que de la fantaisie qu’on y apporte, de la bonne humeur, de l’exceptionnel, et même de l’extravagant.
Sourire quand on imagine et que l’on écrit, c’est inciter à croire ceux qui vous lisent. Je n’ai jamais prétendu faire penser, mais tout simplement amuser et distraire. Sans doute est-ce là une ambition proportionnée à mes moyens. MAURICE LEBLANC
(p3/4)
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Elle leva la tête, ne parut pas surprise, et, d’un revers de main, fit tomber sur le parquet tous les soldats de carton. Le tumulte redoubla son rire, qui s’acheva aussitôt en plainte légère, lorsqu’elle eut pris dans un tiroir, et rangé les uns près des autres, plusieurs objets, une petit timbale, une cuiller à bouillie, une médaille d’enfant, un hochet d’ivoire. Elle les embrassa, puis fit signe à Balthazar de les embrasser aussi. Les lèvres épelaient des mots inintelligibles. Il comprit qu’elle était folle et qu’elle devait l’être depuis la perte de son enfant.

Le spectacle lamentable de cette femme ne l’émouvait pas outre mesure, car il ne pensait qu’aux dangers qui menaçaient Coloquinte. Mais que pouvait-il entreprendre ?
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