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EAN : 9782234077577
360 pages
Stock (23/09/2015)
4.35/5   115 notes
Résumé :
«Quand on quitte la Corée du Nord, on ne quitte pas un pays mais plutôt une autre galaxie. Je sais que je n’en serai jamais vraiment libérée où que j’aille.»

Hyeonseo a passé son enfance en Corée du Nord, piégée comme des millions d’autres par l’une des plus secrètes et brutales dictatures. Elle grandit dans la ville de Hyesan près d’une rivière qui trace une frontière naturelle avec la Chine, un autre monde insaisissable.
Au milieu des ann... >Voir plus
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Née dans une famille aisée et bien vue par le régime, Hyeonseo Lee n'a que 17 ans quand la curiosité la pousse à traverser le fleuve qui sépare la Corée du nord de la Chine. Elle pense revenir bientôt mais les circonstances l'obligent à rester en Chine et à y vivre dans la clandestinité. S'ouvre alors une période difficile pour Hyeonseo. Passées la surprise et la découverte d'un autre monde, la jeune adulte se rend compte qu'elle devra toujours vivre dans l'angoisse d'une expulsion vers son pays et qu'elle ne pourra plus jamais revoir sa famille. Après dix ans de clandestinité, elle décide d'entamer le long périple vers la Corée du sud pour enfin pouvoir être libre et peut-être faire venir sa mère auprès d'elle.

Sans misérabilisme ni auto-apitoiement, Hyeonseo Lee raconte son enfance dans l'enfer nord-coréen. Une enfance qu'elle qualifie volontiers d'heureuse, dans une famille qui ne souffre ni de la faim, ni des persécutions du régime. Pourtant, très jeune, elle se rend compte que cette patrie qu'on lui a appris à aimer de tout son coeur, cache une sombre réalité. Qu'y-y-il de normal à être obligé d'épier son voisin ? A assister à des exécutions publiques ? A devoir dénoncer son camarade de classe et à être dénoncé soi-même chaque jour à l'école ? A surveiller chaque mot, chaque geste, même en privé ? Grâce à la contrebande de cassettes vidéos et aux chaînes chinoises qu'elle regarde en cachette, la fillette sait qu'il existe un autre monde au-delà des frontières de son pays mais elle est loin d'imaginer l'ampleur de la mystification du régime des Kim. C'est en Chine et plus tard en Corée du sud que la transfuge se rend compte de la misère dans laquelle vit son peuple, économique et aussi psychologique. Son témoignage raconte l'odyssée d'une adolescente curieuse et téméraire qui a fait le grand saut vers l'inconnu presque par inadvertance. Il est une précieuse mine d'informations sur la vie en Corée du nord mais aussi sur le difficile parcours des transfuges, malmenés en Chine, soupçonnés en Corée et leur difficile adaptation à une société libre et démocratique. Mais comme tous ceux qui ont fuit la dictature de Pyongyang, Hyeonseo Lee a fait preuve de courage, de culot parfois, et de beaucoup de ténacité pour faire sien ce sud à la fois si proche mais si différent, pour oublier le conditionnement dont elle a été victime et aussi pour libérer les siens du joug des Kim. Là encore, les transfuges sont la proie de passeurs peu scrupuleux ainsi que des gouvernements voisins peu enclins à aider ces réfugiés encombrants. Sortie plus forte de ces épreuves, la jeune fille est devenue, comme nombre de ces compatriotes, la porte-parole de ce peuple sans voix pour qui la liberté n'est même pas un concept.
Une lecture édifiante et passionnante.
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La fille aux sept noms est le récit autobiographique d'une jeune transfuge nord-coréenne. Nous suivons Hyeonseo Lee de son enfance à sa vie de jeune adulte sous les différents noms qu'elle a pu porter. Venant d'une famille plutôt aisée et bien lotie dans son pays de naissance, Hyeonseo Lee découvrira, bien malgré elle, que son pays n'est peut-être pas le paradis que l'on semble lui faire croire.

Dans la première partie, Hyeonseo Lee nous décrit son enfance et l'idéologie de son pays, idéologie qui lui semble totalement normale, mais qui, pour nous lecteur, nous choque par certains aspects et nous rappelle les dictatures du XXe siècle. Dans la seconde partie du roman, Hyeonseo Lee nous explique les circonstances de sa fuite et les difficultés rencontrées dans son parcours, elle découvrira également le regard que peut porter les autres pays (notamment les pays voisins comme la Chine ou la Corée du Sud) sur son pays de naissance. Hyeonseo Lee découvrira un autre monde et le choc de la réalité n'est pas forcément très facile à gérer : dur de gérer sa vie quotidienne quand on est habitué à être totalement contrôlé par son gouvernement.

La fille aux sept noms fut un roman autobiographique particulièrement enrichissant pour ma part. Finalement, je me rends compte que je ne connaissais vraiment pas grand-chose de la Corée du Nord. On est surpris, on tremble et on espère pour Hyeonseo Lee. Finalement, je conseille ce roman car je pense qu'il est important de comprendre ce pays qui tente de garder précieusement ses secrets.
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Petite enfance dorée, famille au statut social élevé, école maternelle où les châtiments corporels sont interdits et où on apprend les merveilleuses légendes de la dynastie Kim, vacances chez oncle opium ou tante jolie. En primaire commencent les autocritiques et dénonciations obligatoires, la peur de la police, du Bowibu.

1994, mort du dirigeant, gestion désastreuse, perte du soutien russe et s'ensuit une terrible famine engendrant même du cannibalisme.

Elle a bientôt 18 ans, l'age adulte et sa tolérance zéro. C'est sa dernière chance pour une petite incursion en Chine, de l'autre côté du ruisseau. Elle ne remettra plus les pieds en Corée du Nord mais ne laissera jamais tomber sa famille.

On est trop pris par cette fille candide, courageuse, intelligente et comme est profond le bourrage de crâne pour ces veinards ayant obtenu la nationnalité de Corée du Sud mais chez qui subsiste la haine des USA et parfois même le désir de retour au pays.
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Hyeonseo Lee naît en 1980 en Corée du Nord, un pays communiste asiatique dirigé par Kim Il-sung et son fils Kim Jong-il, sous forme de dictature. Les libertés individuelles sont sévèrement contrôlées, il est interdit de critiquer les chefs politiques, l'histoire du pays est réécrite dans un sens favorable à la Corée du Nord… Périodiquement, la pauvreté et des famines se répandent dans le pays. A l'adolescence, la jeune fille rêve de traverser le fleuve voisin pour découvrir la Chine de l'autre côté. A 17 ans, elle concrétise son projet mais se rend vite compte qu'elle ne peut plus revenir en arrière et qu'elle court de grands dangers si son identité est découverte. Elle réussit à aller à Shanghai puis en Corée du Sud mais ce n'est pas la fin de ses difficultés pour autant…

Je ne connaissais pas du tout le régime politique de la Corée du Nord et ce témoignage m'a appris beaucoup de choses à ce sujet. Les faits rapportés par l'auteur sont tellement incroyables qu'on se croirait presque à une autre époque.
A travers cette lecture, on voit la corruption omniprésente dans la Police par exemple, à quel point avec beaucoup d'argent on peut se sortir des situations les plus difficiles. C'est un climat de désenchantement qui saisit le lecteur. En même temps, on apprend le poids des traditions dans ce pays, l'importance de la famille, le sens du bonheur pour les Nord Coréens.
Ce livre ayant été écrit par une réfugiée elle-même, il paraît plus touchant encore que s'il avait été écrit par une personne extérieure.
Pour finir, je rends hommage à Hyeonseo Lee devenue porte-parole des réfugiés de Corée du Nord et à tout le courage dont elle a fait preuve à travers sa fuite hors de son pays natal. Je ne suis pas sûre qu'il existe beaucoup d'écrivains de ce pays tant ce régime politique les censure et les menace.
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Née en Corée du Nord, une dictature depuis 1950, Hyeonseo Lee, qui n'a pas toujours porté ce nom, quitte le pays par le fleuve Yalu un soir de 1997 et se rend en Chine, de l'autre côté de la rive. Faisant plus ou moins partie de privilégiés en n'ayant jamais vraiment connu la faim ou en ayant accès à des objets rares et souvent interdits provenant de Chine, elle ne mesure pas vraiment le risque qu'elle prend. Elle partira, pour ne jamais revenir. Elle raconte son histoire, avant et après avoir quitté le pays qui l'a vue naître...

On n'a pas sept noms dans sa vie pour s'amuser. Si Hyeonseo Lee les a cumulés, c'est pour fuir la Corée du Nord, son pays natal, pour une vie meilleure, dans un monde où la liberté est ordinaire pour tout un chacun mais ne devrait pas être considérée avec légèreté.
Des tonnes de bouquins développent les aberrations de la dernière dictature militaire totalitaire communiste au monde et le quotidien de ses habitants endoctrinés sans généralement le savoir. Mais ce témoignage d'une transfuge nord-coréenne qui a passé 17 ans de sa vie à fuir ou aider les siens à fuir est vraiment complet et aborde de manière très factuelle tous les aspects de la vie en Corée du Nord, tous les enjeux souvent vitaux de la corruption et la réalité de la famine qui perdure. Tout y passe, des séances d'autocritique à la valeur de son songbun (la caste qui détermine rien de moins que le chemin que prendra sa vie), en passant par les coupures d'électricité et les exécutions publiques, les séjours en prison et les camps de concentration. Ce témoignage est marquant car très fourni, à la fois si personnel mais si commun à tous les ressortissants et autres transfuges.
Et puis la fuite, le mépris des pays limitrophes comme la Chine qui chasse les fuyards autant que la Corée du Nord, le parcours éreintant et extraordinaire de cette jeune fille, le dévouement pour sa famille au mépris de sa propre vie, avec un brin d'inconscience mais une montagne d'amour, la perte constante de repères pour survivre, les coups de chance et les nombreuses fois où ça a été vraiment à deux doigts de foirer.
Tout ça c'est du vécu, c'est vrai, et ça se ressent dans l'écriture, bien menée à l'aide de David John. Si vous voulez aborder le "problème" de la Corée du Nord et comprendre ce qui s'y passe, c'est LE livre à lire. Il y en a d'autres bien évidemment, mais celui-ci n'a rien de mélodramatique, se lit avec aise et surtout soulève de manière vive et qui se passe de commentaires absolument tous les aspects de la vie nord-coréenne, d'un fugitif, d'un transfuge, d'un rescapé, d'un migrant qui fuit la misère et la tyrannie. En ces temps sombres où l'Occident accueille (et encore...) toujours des millions de réfugiés qui ne pensent qu'à sauver leur peau d'un carnage sans nom, cela met le lecteur dans la peau d'un évadé légitime qui est traité comme de la merde par les autres pays et autres cultures au nom de sacro-saintes frontières et d'un protectionnisme à mille lieues du concept de solidarité.
J'ai personnellement été d'autant plus marquée par ce témoignage tout simplement parce que cette fille a cinq ans de plus que moi. Et tout en sachant qu'on ne peut bien sûr pas porter la misère du monde sur ses épaules ou s'excuser d'être né dans un pays démocratique, je n'ai pu m'empêcher de penser, grâce aux évènement chronologiques datés, que quand j'avais 12 ans et me plaignais de devoir porter des bagues, elle quittait sans vraiment réfléchir aux conséquences la Corée du Nord et devenait une ennemie publique de l'état parmi tant d'autres, commençant une vie de fugitive. Il fut aisé de mettre en parallèle nos deux vies grâce à ces dates, et cela permet clairement de remettre beaucoup d'idées en perspective, se disant sans cesse : "Et moi qui à cette date faisais XXX..."
Informatif, bien fait (sauf la traduction, qui mériterait de reprendre les concordances de temps), poignant, haletant. Voir en parallèle de sa lecture la vidéo de ses retrouvailles avec son bon samaritain australien n'a en outre pas de prix...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Il faut bien comprendre que les Nord-Coréens s'évadent parce-qu'ils ont faim, pas parce-qu'ils souffrent du manque de liberté. Lorsque le peuple nord-coréen aura appris ce que sont les libertés individuelles et la démocratie, c'en sera fini du régime de Pyongyang.
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Elle regardait la foule dans une dernière supplique quand la police s'empara d'elle pour la traîner vers un poteau de bois au bout duquel une corde était déjà suspendue. Elle se débattit, flanqua des coups de pied à gauche et à droite, hurla. On lui passa la corde autour du cou en un rien de temps. La femme s'agita pendant quelques secondes avant que son corps ne s'affaisse, immobile.
Ma mère rentra à la maison sous une pluie diluvienne, le regard vide, sous le choc.Il était donc aussi facile de tuer un être humain qu'un animal ?
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Ce terme, songbun, désigne le système de castes qui prévaut en Corée du Nord. Une famille est classée comme « loyale », « indécise » (neutre) ou « hostile » selon ce que le chef de famille faisait avant, pendant et après la fondation de l’État en 1948. Si votre grand-père descend d’une lignée d’ouvriers et de paysans, s’il s’est battu du bon côté pendant la guerre de Corée1, votre famille est considérée comme « loyale ». Si vous comptez parmi vos ancêtres des propriétaires terriens ou des personnes qui ont travaillé avec les Japonais pendant l’occupation coloniale ou quelqu’un qui s’est enfui en Corée du Sud pendant la guerre, votre famille tombe dans la catégorie des « hostiles ».
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Le cri perçant de ma mère me réveilla en sursaut. Je tendis le bras, Min-ho, mon petit frère, se trouvait bien à côté de moi, profondément endormi. Mon père déboula dans la chambre en hurlant : « Vite, vite, dépêchez-vous ! Debout ! » Il nous tira par le bras et nous poussa dehors, dans la nuit, Min-ho tout engourdi de sommeil. Ma mère nous suivait en poussant des cris de panique. Dans la rue, nous vîmes une épaisse fumée noire s’échapper par la fenêtre de la cuisine. Des flammes léchaient le mur extérieur.
Soudain, je vis mon père se précipiter dans la maison.
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J'avais six ans lors de mon entrée à l'école primaire d'Anju. Et bien que je fusse bien trop jeune pour en avoir conscience, cela marqua un tournant dans mes relations avec mes parents. D'une certaine façon, je ne leur appartenais plus. J'appartenais à l'État.
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Video de Hyeonseo Lee (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hyeonseo Lee
Hyeonseo Lee, jeune nord-coréenne, était l'invitée d'Emmanuel Faux ce lundi pour parler de la fuite de son pays.
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