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Jean Esch (Traducteur)
EAN : 9782710330707
400 pages
La Table ronde (27/08/2009)
4.14/5   39 notes
Résumé :
Le 11 novembre 1920, le corps du Soldat inconnu est mis en terre à l'abbaye de Westminster à Londres. Parmi ceux qui assistent à la cérémonie - qualifiée par le Times de " plus grande effusion de larmes que l'Angleterre ait jamais connue " - figure Alex Dyer. S'il a tout fait pour appartenir à la commission chargée de sélectionner celui qui va incarner les millions d'hommes morts sur le front pour leur patrie, c'est qu'il a une dette à payer. La Rafale des tambours ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un roman riche à plusieurs points de vue. Commençons par le plus évident : ce roman est riche en émotions. D'abord l'histoire d'amour à trois, de cette femme déchirée entre un amour raison pour son mari, qu'elle aime profondément mais de façon raisonnée, et l'amour passion qu'elle éprouve pour le meilleur ami de celui-ci, un amour dévastateur. C'est cet amour qui va les pousser à se déchirer. Aucun ne veut faire souffrir les autres mais aucun ne peut renoncer à ses sentiments qui semblent plus forts que tout, les pousser toujours en avant, vers un assouvissement, et une fin qui ne peut être que tragique. Je pense à Cynthia qui comparait cette histoire avec celle du film Pearl Harbor. J'y ai pensé moi aussi. Mais ce roman est ô combien plus passionnant !
Ce roman est également riche des émotions de ces hommes dans les tranchées. Si nous ne suivons pas le quotidien des poilus, par l'intermédiaire de Clare, infirmière sur le front, le lecteur voit les horreurs de la guerre, le massacre, la boucherie, les blessés qui affluent toujours plus nombreux, toujours plus atrocement mutilés, les jeunes, presque des enfants, les hommes plus aguerris mais qui pleurent pareillement. Ça commence avec la description des masques prévus pour les gueules cassées, afin qu'ils réintègrent la société le plus aisément possible. On se dit que ce travail de modelage du visage est fait à la fois pour que l'homme mutilé se supporte dans la glace et dans le regard des autres, mais également pour ces autres, ces civils, qui ne supporteront pas de le voir.
Ça continue avec la description de Franck, jeune homme d'à peine 15 ans, qui a menti pour pouvoir s'enrôler, et qui rapidement est mutilé abominablement, dans sa virilité même. Et lorsque Clare va sur le front directement pour chercher les blessés, on découvre les conditions terribles de survie de ces hommes.
Ted, son mari, ne prend quasiment pas la parole. Pourtant, c'est lui le plus directement en danger : il est au front, blessé, puis y retourne. Il alterne désespoir personnel, désespoir pour les hommes dont il a la responsabilité, désespoir pour le monde qui l'entoure. Il s'accroche à sa femme qui sait, puisqu'elle voit les horreurs de la guerre.
Quant à Alex, nous suivons ses traces de journaliste de guerre pendant 14-18, la censure dirigée par l'état-major, les guerres de pouvoir que se livrent les généraux, bien au chaud dans leurs bureaux, pendant que leurs hommes se font massacrer suite à leurs décisions. J'avoue que c'est cette partie, que je ne connaissais pas du tout, qui m'a le plus intéressée. Tout le reste était très bien écrit, Carol Ann Lee manipulant avec art les flashbacks et les changements de voix. Mais c'est ce volet que je ne connaissais pas qui m'a fait le plus apprécié ce roman. Un vrai travail de recherches a été effectué.

Pour le reste, la petite histoire se mêle à la grande Histoire pour faire un roman passionnant.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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Un grand roman, écrit par une jeune anglaise, née en 1969, qui a déjà écrit deux livres sur Anne Frank.

Carol Ann Lee n'a pas eu peur du plus terrible des sujets, le soldat trahi, si fréquent, malheureusement dans la littérature européenne du XXème siècle. Elle ne commet aucune erreur. Et surtout, elle raconte une histoire imprévisible, dramatique, avec des personnages héroïques et condamnés, comme ceux de la tragédie grecque. Elle ne manque pas d'audace, particulièrement à la fin, que, bien sûr, je vous laisse découvrir.

Et comme elle a beaucoup travaillé, elle dresse un tableau réaliste, à la limite du supportable, de la guerre des Flandres ; on ne peut pas s'empêcher de penser que, en face à Passchendaele, dans la même boue ensanglantée, il y a le caporal Adolf Hitler, qui sera responsable du recommencement de ce malheur, comme s'il avait apprécié ces quatre années d'abjection.
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Ce livre est un coup de coeur. J'ai eu du mal à décrocher et j'aurai aimé rester plongée encore quelques jours dans cette histoire.

Le livre s'ouvre sur l'arrivée de la dépouille du soldat inconnu en Angleterre. Cette scène d'ouverture est pleine d'une émotion tout en retenue et donne le ton du roman.

Alex et Ted sont amis depuis l'enfance. Lorsque la première guerre mondiale éclate, Ted part en France, sur le front. Quant à Alex, il est journaliste de guerre et va couvrir l'événement. Lors d'une permission, Ted souhaite présenter sa jeune épouse, Clare, à Alex. Dès le premier regard, Clare et Alex vont tomber profondément amoureux. Les deux personnages ne sauront résister à cette passion. Cette histoire de triangle amoureux n'est pas des plus originales mais elle s'inscrit dans un cadre particulier : la guerre. On vit cette guerre en fonction des points de vue de ces trois personnages et en fonction de ce qu'ils vivent. La terreur et l'horreur du front avec Ted, les mensonges pour ne pas affoler la population et ne pas baisser le moral des troupes avec Alex et la douleur des blessés avec Clare qui est infirmière. L'auteur nous relate donc une histoire particulière qui s'inscrit dans L Histoire. Et elle le fait avec un certain talent. Les personnages sont fouillés et sont terriblement humains.
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Premier roman et coup de maître pour « La rafale des tambours » de Carol Ann Lee qui tisse ici une histoire d'amour et de trahison au coeur de la grande histoire, la guerre de 1914-1918 magnifiquement dépeinte jusque dans son absurde atrocité. Il y est question également de rachat, jusqu'où l'amour peut-il nous pousser ? face à lui les liens de l'amitié semble soudain si ténus, si dénués de sens. Loin de tout sentimentalisme béat, l'auteure choisit de confronter dans une sorte de billard à trois bandes, les destins d'individus entraînés dans des événements intimes et universels qui vont les amener jusqu'aux plus extrêmes limites de leur être. La puissance d'évocation de ce premier roman sur la grande guerre n'est pas sans rappeler celle des récits homériques où l'amour, les passions humaines, étaient au coeur des plus grands conflits que la civilisation sur terre eût portée. Il y a dans ce parallèle entre le grand conflit mondial, ces dizaines de millions de morts et cette histoire d'un impossible amour quelque chose de fondamentalement intéressant. L'amour broie les coeurs comme la guerre s'abreuve des vies humaines. le destin se joue de nous. Il faudrait un démiurge pour bouleverser cette donne. Et puis, il y a ce soldat britannique « inconnu » rapatrié de France pour être inhumé et représenter ceux dont mêmes les noms ont été effacés de la surface de la terre. Roman foisonnant sans jamais être assommant, impossible de décrocher de cette histoire à hauteur d'homme.
Lien : https://thedude524.com/2012/..
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Quelques années après la première guerre mondiale, Alex Dyer, un journaliste anglais qui fut correspondant de guerre dans le nord de la France, revient dans la Somme pour visiter les cimetières militaires anglais. Il se lie d'amitié avec un jardinier sur l'un des sites, et éprouve le besoin de lui confier ce qu'il a sur le coeur depuis plusieurs années : son très fort lien d'amitié avec Ted Eden, la rencontre avec Clare, tout récemment mariée avec Ted, le coup de foudre qui s'ensuit, les éloignements et les retrouvailles sur fond de guerre. Non, je ne rends pas justice au livre ainsi, la guerre y est bien plus qu'une toile de fond, elle fait partie de l'histoire et les plus belles scènes, toutes pudiques et retenues qu'elles soient, sont celles des tranchées, des convois en ambulance, des hôpitaux de fortune, puis après guerre, celles des cimetières ou du passage du cercueil du Soldat britannique inconnu.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture, les beaux personnages, l'exposition du roman par retours en arrière qui est très pertinente, concernant des personnes qui ne peuvent s'empêcher, par remords et chagrin, de vivre dans leurs souvenirs.

Lien : http://lettres-expres.over-b..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je possède encore un article du Times de ce Noël, qui encourageait les vieilles dames à brosser leurs petits roquets, genre pékinois, plusieurs fois par jour. Les poils qu'elles rassemblaient servaient à tisser des vêtements légers pour habiller les soldats blessés qui ne supportaient aucun poids sur la peau. Je collectionnais les nouvelles absurdes de ce genre et les introduisais dans mes conférences, qui renfermaient plus de vérités que n'importe lequel de mes articles parus dans les journaux.p.143
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A la nuit tombée, les blessés commencèrent à se déverser par les portes de l'église aux murs rouges. En l'espace de quelques heures seulement, Clare eut l'impression que sa formation et toute son expérience n'avaient jamais existé ; elle n'était pas préparé à affronter cette horreur. Les blessés arrivaient des postes de secours avancés, débordés, où on examinait et pansait rapidement leurs blessures. Ceux qui pouvaient marcher entraient dans l'église en s'appuyant sur des béquilles ou en s'accrochant à leurs camarades, eux-memes bandés à la tete ou aux membres, les vetements visqueux de sang et de pus. D'autres arrivaient à quatre pattes; ils trébuchaient sur ceux qui étaient couchés sur les civières et dont les plaies suintaient à travers la toile, sur la pierre, formant un marécage que personne ne pouvait nettoyer. Les hommes qui n'avaient aucune chance de survivre étaient séparés des autres dans l'église et catalogués comme "Moribonds". Quant aux soldats atteints de gangrène, on ouvrait leurs blessures pour les irriguer, ou bien on les envoyait se faire amputer immédiatement. La plupart avaient reçu des tirs d'obus, moins propres qu'une blessure par balle car les obus éclataient à l'impact et provoquaient de multiples et épouvantables lacérations. La lumière spasmodique des explosions s'engouffrait par les vitres brisées de l'église. Accroupie auprès des blessés, Clare découpait les uniformes et les bandes molletières à l'aide de gros ciseaux chirurgicaux qui lui faisaient aux doigts et dans les paumes des grosses cloques comme des boutons de veste. Elle travailla toute la nuit, arretant les hémorragies, otant des éclats d'obus et de balles, administrant des piqures antitétaniques, du sérum physiologique contre les états de choc ou de la morphine contre les douleurs insupportables, nettoyant les plaies, faisant des pansements, fixant des attelles autour des membres brisés, et luttant contre son propre corps qui réclamait le repos.
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Debout au pied du clocher de l'église, Clare contemplait la campagne sur laquelle flottait une brume blanche.
Dans ses oreilles, l'effroyable bourdonnement se poursuivait, tandis que là-bas, sur le champ de bataille, des légions de mouches noires voltigeaient, se posaient et festoyaient sur les corps des blessés et des morts.
Elle ferma les yeux et tomba à genoux.
La civilisation avait été détruite, impossible désormais, pour quiconque, de recommencer à vivre comme avant. p.222
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Si, pour un homme, le passé est plus tangible que le présent, est-ce encore le passé? Quand le présent ne veut rien dire? Et que sa propre histoire est une chose qui vit et respire, qui le soutient quand tout espoir a disparu? S'il ne peut oublier ce qui appartient au passé, comment peut-il vivre? p.38
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Car il n'existe pas de plus grand défi que l'amour : le trouver, le garder, le perdre. Parfois, je me dis que l'amour est la dernière aventure offerte à l'humanité; nous avons épuisé toutes les autres possibilités. p.253
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Video de Carol Ann Lee (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carol Ann Lee

La chronique de Gérard Collard - La rafale des tambours
L'année dernière Gérard Collard vous avez parlé de "La rafale des tambours" de Carol Ann Lee aux éditions Quai Voltaire. le libraire de Saint-Maur vous en reparle aujourd'hui car ce livre qui raconte une période de notre histoire vient de paraître en Folio chez Gallimard. Une manière de découvrir ce livre sans se ruiner... Regardez... La présentation du livre "La rafale des tambours" par l'éditeur : le 11 novembre 1920, le corps du Soldat inconnu est mis en terre à l'abbaye de Westminster à Londres. Parmi ceux qui assistent à la cérémonie, qualifiée par le Times de « plus grande effusion de larmes que l'Angleterre ait jamais connue » figure Alex Dyer. S'il a tout fait pour appartenir à la commission chargée de sélectionner celui qui va incarner les millions d'hommes morts sur le front pour leur patrie, c'est qu'il a une dette à payer. La rafale des tambours retrace l'histoire de trois personnes emprisonnées dans le cauchemar de la Grande Guerre : le journaliste Alex Dyer, son ami d'enfance Ted Eden et Clare, l'infirmière que Ted a épousée lors d'une permission. Alex aime Ted comme son frère, mais Clare lui inspire une passion à laquelle ni lui ni elle ne sauront résister. Ce premier roman est une puissante évocation des ravages que causent la guerre, l'amour et le remords. Vous pouvez commander "La rafale des tambours" sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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