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Isabelle Stoianov (Traducteur)Isabelle Hausser-Duclos (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782253115847
320 pages
Le Livre de Poche (23/08/2006)
  Existe en édition audio
4.28/5   10725 notes
Résumé :
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

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Critiques, Analyses et Avis (1123) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 10725 notes
Je ne vais pas faire une longue critique, -je n'ai presque rien à dire, hormis le fait que ce livre m'a bouleversée au plus haut point, du début à la fin...Ne Tirez pas sur l'oiseau moqueur a été une véritable révélation, un petit bijou qu'il faut déguster, ou plutôt dévorer, enfin, une merveilleuse réflexion sur la condition humaine, et surtout sur l'enfance, portée par sa narratrice, Scout Finch.

J'ai été emportée par l'histoire, les mots simples mais attachants de la petite fille, l'Humanité de son père, Atticus, ou encore la solitude de son voisin Boo Radley ; deux mots me restent d'ailleurs une fois ma lecture terminée : enfance, à travers les personnages de Scout, Jem et Dill, et, bien évidemment, tolérance, à travers le comportement d'Atticus lors de la condamnation injuste de son client Tom Robinson, simplement parce que ce dernier est Noir...

Un chef d'oeuvre, voilà, la nature de ce roman d'Harper Lee, grande magicienne de la littérature américaine, qui voulait être la "Jane Austen de l'Alabama", et qui l'est devenue grâce à cette oeuvre universelle et intemporelle. Bref, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un livre que tout le monde se doit de lire, ne serait-ce que pour mieux se respecter les uns les autres...

A lire absolument !!
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S'il y avait une sixième étoile, je la décernerais à ce livre. Pourquoi tant d'enthousiasme ? Parce que "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", l'unique chef-d'oeuvre de Nell Harper Lee, réussit un prodige : ressusciter la grâce de l'enfance.

« À Maycomb, on voyait une dame dans la lune. Assise à une coiffeuse, elle se peignait les cheveux. » se rappelle Scout, la narratrice, une petite fille vive et débrouillarde. Son récit nous transporte en Alabama dans les années 1930. Maycomb est alors une ville rurale et ségrégationniste, durement frappée par la récession. Scout et son grand frère Jem vivent avec leur père, Atticus Finch, un avocat taciturne. Leur mère est morte quand Scout avait deux ans et la seule figure féminine de la maison est la vieille Calpurnia, la cuisinière noire. Ce qu'aime Scout par-dessus tout, c'est porter une salopette et suivre son frère partout. Au grand désespoir de sa tante Alexandra qui voudrait l'affubler d'une robe et faire d'elle une dame. Avec leur ami Dill, qui passe ses étés chez une voisine, Scout et Jem s'inventent des aventures extraordinaires. Mais l'intervention d'Atticus dans un procès qui enflamme la population de Maycomb va bouleverser leur insouciance...

Le petit monde recréé par Nell Harper Lee, en partie inspiré par son enfance dans l'Alabama, est diablement attachant. J'ai adoré le bon coeur et le courage de Scout, la bienveillance discrète d'Atticus, les efforts de Jem pour devenir un gentleman, la fantaisie de Dill, son côté "Huckleberry Finn" et son amour pour Scout... Après la lecture du livre, certains mystères demeurent, comme par exemple le passé d'Atticus ou ce qu'il est advenu de la famille de Dill. Il en est ainsi des souvenirs d'enfance : tout ne s'explique pas.

Ramené dans le contexte des années 1960 et de la lutte pour les droits civiques, le combat d'Atticus pour défendre un Noir injustement accusé d'agression sur une Blanche est un message de justice et de tolérance qui explique la portée politique du livre à sa sortie. C'est aussi un formidable ressort dramatique et le récit du procès m'a fébrilement tenue en haleine jusqu'au verdict. Surtout, ce procès et ses répercussions confrontent Scout, Jem et Dill à l'injuste réalité du monde des adultes. Un monde où l'hypocrisie le dispute souvent à la mauvaise foi. Car avec le temps, beaucoup se laissent gagner par les préjugés de leur caste, de leur sexe ou de leur race, renonçant ainsi à agir ou à penser librement.

« Tuer un oiseau moqueur est un péché », dit le proverbe américain. En effet, ces petits passereaux, si répandus dans le Sud des États-Unis, n'ont d'autre vocation que de nous charmer par leur chant. Tuer un oiseau moqueur – comme s'en prendre à un enfant ou condamner un innocent – c'est nier la beauté, saccager l'espoir et étouffer l'étincelle d'enfance qui subsiste en chacun de nous.
Tuer un oiseau moqueur, c'est retirer la grâce de ce monde. Heureusement, ce livre en est rempli.
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Il y a des romans comme ça qui font peur. On ne sait pas pourquoi.
Et puis un beau jour on saute le pas et on se retrouve avec une vraie perle entre les mains, et on se dit pourquoi je ne l'ai pas lu plus tot.

Ce roman est le récit d'une petite fille de 8 ans. On voit donc le monde d'une ville et d'un population américaine a travers ses yeux. Et j'avoue avoir pris quelques claques par la justesse des propos.

Ce roman a été mainte fois "critiqué" sur babelio et je n'ai pas grand chose d'autres à dire qu'il n'ai déjà été dit. Juste que j'ai adoré et regretté qu'il ne soit pas plus long
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Scout est la petite fille que j'aurais voulu être: impertinente, bagarreuse, culottée.
Elle traine dans le quartier, passe son temps à lire et à grimper aux arbres, mange des gâteaux en discutant avec la voisine et va écouter l'office du dimanche à l'église des Noirs.
Elle déteste l'école et les robes à smocks, répond du tac au tac à Tante Alexandra qui lui reproche son éternelle salopette maculée de poussière et ses fréquentations.
Pour Noël, son père Atticus lui offre une carabine. Lui même pense qu'avoir une arme est une incitation à se faire tirer dessus, et il lui demande de ne jamais tirer sur l'oiseau-moqueur.
Parce que tuer cet oiseau-là serait "un péché".
Scout sait pourquoi, elle est elle aussi un drôle d'oiseau qu'on ne met pas en cage, qui observe et cherche à comprendre, picore des miettes et va se percher plus loin.
Scout appelle son frère sale morphodite, elle n'aime pas qu'on l'appelle Jean Louise, ni qu'on traite son père de sale copain des nègres.
Elle pleure de rage devant la bêtise et l'injustice, mais elle comprend qu'on peut aussi se battre avec des mots.
Alors elle décide d'écrire un livre.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur.
Laissez-le veiller sur les enfants,
même s'ils ont l'esprit querelleur,
laissez-vous porter par son chant.

Ces enfants vivent dans l'insouciance,
ils peuvent alors, en ces temps bénis,
loin de toutes bonnes consciences,
avoir un autre regard, inventer la vie.

Atticus, le père, est un avocat intègre,
Scout, sa fille, n'aime pas qu'on le traite,
de collabo, de sale copain des nègres.
'l'a un fichu caractère la mouflette !

Qu'est-ce que vous avez foutus en Alabama ?
Pour quoi les hommes n'étaient-t-ils pas tous frères ?
Auraient-ils un jour, imaginé que le président Obama,
serait à la tête du pays, osant une nouvelle ère ?

Mais à cette époque, il ne faisait pas bon,
pour les Noirs, de trainer dans les rues,
leurs places étaient dans les champs de coton,
s'ils voulaient éviter une réelle déconvenue.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
est un incontournable de la littérature.
Vous y trouverez de belles valeurs,
et, en première partie, une belle aventure.

Un bouquin qui fait la part belle à l'optimisme.
Dans celui-ci, Atticus est de loin pour moi,
une véritable référence à l'humanisme,
à la paix, à l'honneur, au civisme.
A ce que l'Homme doit défendre pour soi,
afin d'enfoncer toutes formes de racisme.
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critiques presse (2)
LaPresse
22 octobre 2018
Publié en 1960, le roman explore les inégalités raciales dans une petite ville de l'Alabama par l'entremise d'un procès d'un homme noir faussement accusé d'avoir violé une femme blanche, tel que raconté par la fille de l'avocat blanc responsable de la défense de l'accusé.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
29 avril 2014
Etudié par tous les écoliers américains, le livre a connu un succès foudroyant et remporté le Prix Pulitzer 1961. Vendu à 30 millions d'exemplaires en anglais, il a été traduit dans plus de 40 langues et est encore vendu chaque année à un million d'exemplaires, selon HarperCollins.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (905) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine fracture au coude mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s’en préoccupa plus guère. Son bras gauche en resta un peu plus court que le droit ; quand il se tenait debout ou qu’il marchait, le dos de sa main formait un angle droit avec son corps, le pouce parallèle à la cuisse. Cependant, il s’en moquait, du moment qu’il pouvait faire une passe et renvoyer un ballon.
Bien des années plus tard, il nous arriva de discuter des événements qui avaient conduit à cet accident. Je maintenais que les Ewell en étaient entièrement responsables, mais Jem, de quatre ans mon aîné, prétendait que tout avait commencé avant, l’été où Dill se joignit à nous et nous mit en tête l’idée de faire sortir Boo Radley.
À quoi je répondais que s’il tenait à remonter aux origines de l’événement, tout avait vraiment commencé avec le général Andrew Jackson. Si celui-ci n’avait pas croqué les Creeks dans leurs criques, Simon Finch n’aurait jamais remonté l’Alabama et, dans ce cas, où serions-nous ? Beaucoup trop grands pour régler ce différend à coups de poing, nous consultions Atticus, et notre père disait que nous avions tous les deux raison.
En bons Sudistes, certains membres de notre famille déploraient de ne compter d’ancêtre officiel dans aucun des deux camps de la bataille d’Hastings. Nous devions nous rabattre sur Simon Finch, apothicaire de Cornouailles, trappeur à ses heures, dont la piété n’avait d’égale que l’avarice. Irrité par les persécutions qu’en Angleterre leurs frères plus libéraux faisaient subir à ceux qui se nommaient « méthodistes », dont lui-même se réclamait, Simon traversa l’Atlantique en direction de Philadelphie, pour continuer ensuite sur la Jamaïque puis remonter vers Mobile et, de là, jusqu’à St Stephens. Respectueux des critiques de John Wesley contre le flot de paroles suscitées par le commerce, il fit fortune en tant que médecin, finissant, néanmoins, par céder à la tentation de ne plus travailler pour la gloire de Dieu mais pour l’accumulation d’or et de coûteux équipages. Ayant aussi oublié les préceptes de son maître sur la possession de biens humains, il acheta trois esclaves et, avec leur aide, créa une propriété sur les rives de l’Alabama, à quelque soixante kilomètres en amont de St Stephens. Il ne remit les pieds qu’une fois dans cette ville, pour y trouver une femme, avec laquelle il fonda une lignée où le nombre des filles prédominait nettement. Il atteignit un âge canonique et mourut riche.
De père en fils, les hommes de la famille habitèrent la propriété, Finch’s Landing, et vécurent de la culture du coton. De dimensions modestes comparée aux petits empires qui l’entouraient, la plantation se suffisait pourtant à elle-même en produisant tous les ingrédients nécessaires à une vie autonome, à l’exception de la glace, de la farine de blé et des coupons de tissu, apportés par des péniches remontant de Mobile.
Simon eût considéré avec une fureur impuissante les troubles entre le Nord et le Sud qui dépouillèrent ses descendants de tous leurs biens à l’exception des terres. Néanmoins ils continuèrent à vivre de la terre jusqu’au XXe siècle, époque où mon père, Atticus Finch, se rendit à Montgomery pour y faire son droit, et son jeune frère à Boston pour y étudier la médecine. Leur sœur, Alexandra, fut la seule Finch à rester dans la plantation : elle épousa un homme taciturne qui passait le plus clair de son temps dans un hamac au bord de la rivière, à guetter les touches de ses lignes.
Lorsque mon père fut reçu au barreau, il installa son cabinet à Maycomb, chef-lieu du comté du même nom, à environ trente kilomètres à l’est de Finch’s Landing. Il occupait un bureau tellement petit, à l’intérieur du tribunal, qu’il put à peine y loger un porte-chapeaux, un crachoir, un échiquier et un code de l’Alabama flambant neuf. Ses deux premiers clients furent les deux derniers condamnés à la pendaison de la prison du comté. Atticus leur avait conseillé d’accepter la générosité de l’État qui leur permettait de plaider coupables de meurtre au second degré et de sauver ainsi leur tête, mais c’étaient des Haverford, nom devenu synonyme de crétin dans le comté de Maycomb. À cause d’un malentendu provoqué par la détention a priori injustifiée d’une jument, ils avaient commis l’imprudence de descendre le meilleur maréchal-ferrant de la ville devant trois témoins, et ils crurent pouvoir se défendre en affirmant que « ce salaud ne l’avait pas volé ». Ils persistèrent à plaider non coupables de meurtre au premier degré, aussi Atticus ne put-il faire grand-chose pour eux, si ce n’est d’assister à leur exécution, événement sans doute à l’origine de la profonde aversion de mon père envers le droit pénal.
Durant ses cinq premières années à Maycomb, il réduisit ses dépenses ; ensuite, pendant plusieurs années, il consacra ses économies aux études de son frère. John Hale Finch avait dix ans de moins que lui et opta pour la médecine en un temps où le coton ne rapportait plus assez pour valoir la peine d’être cultivé ; mais, après avoir placé oncle Jack sur les rails, Atticus tira des revenus convenables de la pratique du droit. Il se plaisait à Maycomb, chef-lieu du comté qui l’avait vu naître et grandir ; il en connaissait les habitants qui le connaissaient eux aussi et devait à Simon Finch de se retrouver lié, par le sang ou par mariage, avec à peu près toutes les familles de la ville.
Quand je vins au monde, Maycomb était déjà une vieille ville sur le déclin. Par temps de pluie, ses rues se transformaient en bourbiers rouges ; l’herbe poussait sur les trottoirs, le tribunal s’affaissait. Curieusement, il faisait plus chaud à l’époque : les chiens supportaient mal les journées d’été ; les mules efflanquées, attelées aux carrioles Hoover, chassaient les mouches à coups de queue à l’ombre étouffante des chênes verts sur la place. Les cols durs des hommes se ramollissaient dès neuf heures du matin. Les dames étaient en nage dès midi, après leur sieste de trois heures et, à la tombée de la nuit, ressemblaient à des gâteaux pour le thé, glacés de poudre et de transpiration.
Les gens se déplaçaient lentement alors. Ils traversaient la place d’un pas pesant, traînaient dans les magasins et devant les vitrines, prenaient leur temps pour tout. La journée semblait durer plus de vingt-quatre heures. On ne se pressait pas, car on n’avait nulle part où aller, rien à acheter et pas d’argent à dépenser, rien à voir au-delà des limites du comté de Maycomb. Pourtant, c’était une période de vague optimisme pour certains : le comté venait d’apprendre qu’il n’avait à avoir peur que de la peur elle-même.
Nous habitions la principale rue résidentielle, Atticus, Jem et moi, ainsi que Calpurnia, notre cuisinière. Jem et moi étions très satisfaits de notre père : il jouait avec nous, nous faisait la lecture et nous traitait avec un détachement courtois.
Calpurnia, c’était une autre histoire : toute en angles et en os, elle était myope et louchait, elle avait les mains larges comme des battoirs et deux fois plus dures. Elle passait son temps à me chasser de la cuisine, à me demander pourquoi j’étais incapable de me conduire aussi bien que Jem, alors qu’elle savait pertinemment qu’il était plus âgé que moi, à m’appeler pour rentrer à la maison quand je n’en avais pas envie. Nos algarades épiques s’achevaient toujours de la même manière : elle gagnait, parce qu’Atticus prenait toujours sa défense. Elle travaillait chez nous depuis la naissance de Jem et, d’aussi loin que je me souvienne, j’avais senti peser sur moi sa présence tyrannique.
J’avais deux ans à la mort de notre mère, aussi ne me manquait-elle pas. C’était une Graham, de Montgomery ; Atticus l’avait rencontrée lorsqu’il avait été élu pour la première fois à la Chambre des représentants de l’État. Il approchait la cinquantaine, il avait quinze ans de plus qu’elle. Jem fut le fruit de leur première année de mariage. Je naquis quatre ans plus tard et notre mère mourut d’une crise cardiaque deux ans après. Il paraît que c’était fréquent dans sa famille. Contrairement à moi, Jem en a souffert, je crois. Il se souvenait bien d’elle et parfois, en plein jeu, il poussait un long soupir et s’en allait jouer tout seul derrière le garage. Dans ces moments-là, je préférais ne pas l’ennuyer.
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Mr Heck Tate était le shérif du comté de Maycomb. Il était aussi grand qu'Atticus, mais plus mince. Il avait un long nez et portait des bottes aux oeillets métallisés brillants, un jean et un blouson, ainsi qu'un ceinturon à cartouchière. Il tenait un lourd fusil dans la main. Quand ils atteignirent la véranda Jem leur ouvrit la porte.
- Reste à l'intérieur, mon garçon ! dit Atticus. Cal, où est-il ?
- Il devrait être ici à présent, dit Calpurnia en montrant le bas de la rue.
- Il ne court pas, hein ? demanda Mr Tate.
- Non, Mr Heck, il en est au stade du tremblement.
- Si nous allions à sa recherche, Heck ? demanda Atticus.
- Il vaut mieux attendre, Mr Finch. En général, il suivent une direction rectiligne mais on ne sait jamais. Il va peut-être prendre le virage, du moins je l'espère, ou bien il ira droit dans le jardin des Radley. Attendons une minute.
- Je ne crois pas qu'il ira chez les Radley, dit Atticus. La clôture l'en empêchera. Il va sans doute suivre la rue...
Je croyais que les chiens enragés avaient l'écume à la bouche, vous sautaient à la gorge, et je croyais qu'ils faisaient cela en août. Si Tim Johnson s'était conduit ainsi, j'aurais eu moins peur.
Rien n'est plus mort qu'une rue déserte, figée dans l'attente. Les arbres étaient immobiles, les oiseaux moqueurs silencieux, les charpentiers du chantier de Miss Maudie avaient disparu. J'entendis Mr Tate renifler, puis se moucher. Je le vis mettre son arme à la saignée de son bras. Le visage de Miss Stephanie Crawford se montra derrière la vitre de la porte d'entrée. Miss Maudie apparut à ses côtés. Atticus posa le pied sur un barreau de chaise et frotta lentement sa paume sur le côté de sa cuisse.
- Le voilà, annonça-t-il doucement.
Tim Johnson venait de se matérialiser, titubant en suivant le bord intérieur du virage, parallèlement à la maison des Radley.
- Regarde-le, murmura Jem. Mr Heck a dit qu'ils allaient tout droit. Il n'arrive même pas à suivre la route.
- Il a l'air plutôt malade qu'autre chose, objectai-je.
- Mets un obstacle devant lui et tu verras s'il ne va pas directement dessus.
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[...] Scout, si on commandait un bébé ?
– Où ?
Dill avait entendu parler d'un homme qui avait une barque, il ramait vers une île brumeuse où se trouvaient tous les bébés ; il suffisait d'en commander un...
– C'est un mensonge ! Tatie dit que Dieu les envoie par la cheminée. Enfin, je crois que c'est ce qu'elle a dit...
Pour une fois, tante Alexandra ne s'était pas exprimée très clairement.
– Alors là, c'est pas vrai ! On se donne des bébés l'un à l'autre. Mais il y a cet homme aussi... il a tous ces bébés qui attendent qu'on les réveille, il leur insuffle la vie...

Dill était reparti. Tant de jolies choses flottaient dans son esprit rêveur. Il était capable de lire deux livres entiers le temps que j'en lise un, mais il préférait la magie de sa propre imagination. Il savait calculer à la vitesse de l'éclair mais il préférait son propre monde crépusculaire, un monde où les bébés dormaient en attendant d'être cueillis comme les lis du matin.
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"Je voudrais que tu comprennes ce qu'est le vrai courage. C'est savoir que tu pars battu d'avance, et malgrè cela, agir quand même et tenir jusqu'au bout."
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La seconde année était sinistre, mais Jem assura que plus je grandirais plus l'école m'intéresserait, qu'il avait commencé de la même façon et que ce n'était qu'à partir de la sixième année qu'on apprenait quelque chose de valable. La sixième année parut lui plaire dès le début : il passa par une brève phase égyptienne qui me déconcerta ; il essaya de marcher un pied derrière l'autre, complètement à plat, un bras devant lui, l'autre derrière. Il déclara que les Égyptiens marchaient ainsi ; je répondis que, dans ce cas, je ne voyais pas comment ils réussissaient à faire quoi que ce soit, mais Jem affirma qu'ils avaient accompli plus de choses que les Américains... avaient inventé le papier toilette et l'embaumement perpétuel, et il demanda où nous en serions aujourd'hui, sans eux.
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Vidéo de Harper Lee
Cet épisode a été enregistré avec des adolescents hospitalisés au sein du service de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent à La Pitié Salpêtrière de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et scolarisés au centre scolaire Georges Heuyer situé au sein de l'hôpital à Paris 13ème à l'automne-hiver 2023. Le livre lu dans cet épisode est « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee paru aux éditions le livre de poche. Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
 
Remerciements au professeur Cohen, chef du service de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, Nicolas Hespel, directeur du centre scolaire Georges Heuyer à l'hôpital La Pitié Salpêtrière, Fadila Allilat-Rouge, professeur de français au centre scolaire Georges Heuyer, Françoise Frenet, professeur de français au centre scolaire Georges Heuyer, Marie-Laure Ribeiro, bibliothécaire de la Pitié-Salpêtrière, ainsi qu'à Blanche Adilon-Lonardoni, comédienne.
Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre. Cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les enfants, adolescents et adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi invités à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur. Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine).
Le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024. A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les enfants, adolescents et adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de trois à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail. Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un réalisateur et technicien du spectacle. Ce podcast, d'une vingtaine de minute, est ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP. »
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