Au fil des pages de ce petit livre, on croise des personnages atypiques, le cheminement intérieur de l'auteur sur ses raisons d'écrire notamment, ses nombreuses réflexions sur le sens de la vie...
Un texte tendu de passion de sensibilité et de mémoire, aux accents parfois rebelles, parlant d'amour, de déceptions et de quête d'absolu...
L'écriture est poétique et très personnelle, trop peut être ce qui rend le texte un peu flou et difficile à suivre.
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quelques vérités bien assénées : Françoise Lefèvre crie haut et fort ce que certaines aimeraient dire même tout bas,
toujours la belle écriture, à lire !
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On me mit également devant cette meute payée pour vous orienter
vers la route à suivre, la bonne parait-il, celle où l'on se sentira mourir
encore un peu plus.
Et niée dans son identité, sa différence, son essence même.
Ecartée, bafouée, sans rencontrer un seul regard qui vous reconnaisse
durant cette longue enfance qui n'en finit pas de passer.
Sans entendre une seule parole d'encouragement.
La parole qui tue.
Et surtout, avec le soir, cette impression de rentrer dans le tableau de
Millet, l'Angélus, parce que la paix qu'il dégage provient, selon moi,
d'un assouvissement.
Je suis certaine que la femme qui se recueille est nue sous sa jupe
et qu'elle rend grâce d'un bonheur qui ne fut pas seulement de glaner
des pommes de terre.
Elle se demande aussi, après cette étreinte qu'elle a cherchée,
où elle a tout osé, si elle n'attendrait pas un enfant.
Elle se recueille sur cette espérance car il n'est de joie plus simple
et plus inouïe que de désirer un enfant et d' y penser en même temps
que l'homme qu'on aime.
Si j'avais dû rédiger une rédaction, même avant quatorze ans,
voilà ce que j'aurais dit.
Je hais l'ordre.
Donc, je n'ai pas d'ordre.
Donc, il m'arrive d'égarer ce que j'écris.
Je hais les plans.
Je hais la pingrerie, les calculs, les alinéas écrits tout petit dans les contrats,
Je hais de devoir remettre les pendules à l'heure, la langue de bois,
l'idée qu'un livre ne soit rien d'autre qu'un produit d'épicerie et que
l'auteur ne touche que dix pour cent sur le prix hors taxe
Je hais qu'on baisse les bras, qu'on n'ait plus le gout de se battre.
Je hais .... suite page 46
Je ne cessais de répéter, bredouillante :
c'est lui, c'est Victor Hugo ...
Mes amis, grands musiciens, bohèmes, me mirent la gravure dans les
bras me disant : il est à vous ! emportez-le !
Alors ce fut le big bang, un énorme soleil dans ma tête ...
La joie retrouvée ..... p 48
Je me souviens aussi qu'à chaque fois que je n'ai pas osé,
j'ai perdu.
j'ai osé reconnaître le souffle de celui qui m'accompagnait
(Victor Hugo) j'ai osé le nommer.
L'idée du grotesque ne m'a pas effleurée.
C'est agréable et périlleux de se sentir par moments complètement
illuminée.
Tant pis pour ceux qui n'osent pas plonger.