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EAN : 9782923682457
100 pages
Les Allusifs (25/03/2015)
3.87/5   26 notes
Résumé :
Vous avez peur des araignées, du vide, du regard des autres, de la maladie. Qu'on vous trahisse, qu'on vous abandonne, que les prédictions de la petite gitane se réalisent. Vous arrêtez de fumer, vous fuyez les insectes et les confidences médicales, vous évitez de monter sur scène, de prendre l'avion, de tomber amoureux, de vous pencher au balcon. Vous ne passez pas le permis de conduire et vous commencez les romans par la fin, un peu comme on mettrait une ceinture ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Petite gitane qui lit la vie au creux de la main, tu prédis la longueur de la vie. 27 ans, c'était pourtant ce qui était marqué, mais quand la ligne est franchie et que Claire est toujours pleine de vie, la mort devient monstrueuse. Rien ne l'empêche à présent d'entrer sans frapper.

Avant cela, ce sont les années dorées, la jeunesse pleine de vie, prête à tout pour croquer, la dévorer cette vie. Car elle est tournée tel un long-métrage, jeunes femmes scénaristes, colorées, qui portent le masque pour mieux brûler la vie. Elles sont les maitresses de leur destinée, persuadées de pouvoir décider de quand et comment mourir. le récit s'ouvre sur ces années où l'invincibilité de la jeunesse sort triomphante de la mort.

Depuis c'est l'hypocondrie et la peur de mourir ou plutôt, de se faire avoir par l'araignée cachée dans un recoin sombre de la chambre, qui vous surprend alors que vous pensiez être seul. Avoir peur d'avoir peur et la boucle se pavane, jamais vraiment bouclée. le pire est peut-être de vouloir les faire taire, inhiber les symptômes de ces angoisses, les cris et les pleurs, capturés, enfermés, la clé abandonnée. La médecine et les anxiolytiques le permettent. Un cachet et plus rien ne sort du corps alors que tout est pourtant prêt à déborder.

Claire Legendre capture et captive le regard sur nos angoisses les plus intimes, tenues secrètes de peur qu'elles ne s'évadent et ne se concrétisent. Mais elles ne sont pas silencieuses en vérité, elles dorment tapies dans l'ombre pour mieux nous submerger, nous secouer l'âme et faire trembler nos lèvres. Démons universels qui renvoient le reflet de nos propres fragilités, qui prennent ici corps et vous enlacent. Décortiquer les mécanismes de la peur, faire l'autopsie du corps et de l'esprit pour mieux comprendre la vie et ce qui empêche le bonheur de s'installer, de poser ses valises et de rester.

Lorsque le papillon (le nénuphar De Claire et de Chloé) est diagnostiqué et que la vraie peur remplace les fausses, c'est l'urgence de vivre qui explose, la nécessité de s'en sortir et de ne jamais cesser de lutter. L'émotion est à son paroxysme lorsque Claire Legendre délivre l'inventaire de ses peurs, mots et angoisses jetés sur le papier dans un dernier cri pour exprimer ce que le corps a peut-être trop longtemps tenu caché. Une écriture pour exorciser le mal en l'envoyant valser sur la page blanche, le nénuphar et l'araignée est le reflet des vertiges que l'on expérimente de loin ou de plus près, verbalisés avec beauté et sincérité à travers cette expérience personnelle qui touche à l'intime… de l'humanité. Un récit sublime qui entendra résonner en vous, le bruit de son écho.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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J'ai acheté ce livre pour sa couverture et son autrice que je connaissais un peu. Je l'ai ensuite laissé dormir dans ma bibliothèque pendant 5 ans.
Je l'ai ressorti pour un challenge et je suis très contente de l'avoir fait.
On est dans l'autofiction et surtout, dans l'intime puisque l'autrice évoque ses peurs profondes (de l'attachement, de la mort, ...) et comment elle a tenté d'apprivoiser son hypocondrie.
L'écriture est très belle et il y a beaucoup de passages qui ont raisonnés en moi.
Un roman court mais intense.
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Les terreurs des hypocondriaques font certes sourire, mais que dire des phobies telles que celle de l'araignée qui « vous lorgne d'un oeil malicieux, comme une webcam bien planquée » ? Claire Legendre s'interroge sur les mécanismes de nos peurs quotidiennes, dans un ­ouvrage qui se promène entre essai et autofiction, entraînant son lecteur de plus en plus loin dans la réflexion, la menace, le danger. La sournoise araignée, donc, mais aussi les prédictions et les superstitions, les désirs amoureux et les spectres de la maladie... : il faut se méfier de tout, et en particulier de soi-même, contrôler chaque geste, anticiper, prévoir le pire. de la vérification des dates de péremption sur les yaourts à l'étrange « papillon » logé près de son poumon, Claire Legendre étudie chaque symptôme de l'angoisse de sa narratrice et explore ses effets avec une autodérision savoureuse. L'heure est souvent grave, pourtant, mais elle se réfugie derrière l'humour pour parler de la mort, ultime frayeur tellement forte qu'il devient impossible de l'évoquer sans jouer avec elle. Intelligent et drôle, personnel et universel, déroutant et profond, le Nénuphar et l'Araignée est le dixième livre de Claire Legendre, qui construit depuis quinze ans une oeuvre qui se tient entre réalité et fiction, capable d'une drôlerie épatante et d'une profondeur cauchemardesque. — Christine Ferniot
 
| Ed. Les Allusifs, 104 p., 11 €.
Christine Ferniot
Lien : http://www.telerama.fr/livre..
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De l'humanité et de l'humanité en peurs et en peurs. Sans que compte de démêler le vrai du faux, un livre qui résonne ou raisonne comme la confession de tout ce qu'on a craint ou pourrait craindre, jusqu'à bifurquer vers les itinéraires bis. Un livre de vérité, souvent drôle, qui fait du bien à relativiser nos vies si souvent pleines de ces peurs et ces peurs.
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critiques presse (1)
Telerama
22 avril 2015
Intelligent et drôle, personnel et universel, déroutant et profond.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Le troisième a posé la main sur mon plexus et a dit : vous pouvez pleurer si vous voulez. Le temps que je m’étonne, que je me récrie : mais non voyons pas du tout – ça a jailli de mes yeux comme un geyser, toute ma tension nerveuse prisonnière, c’étaient des pleurs paisibles, d’épuisement. Après avoir franchi l’océan à la vitesse de la lumière, je me suis dit que c’était la moindre des choses d’avoir le vertige. Le moindre mal. »
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Nous sommes une civilisation paisible, menacée ni par la guerre, ni par la faim, et nous cultivons en nous-mêmes les monstres qui nous dévorent. Une génération occupée à mesurer sa vitesse d'autodestruction.
(...)
Haïr son prochain est peut-être un moyen, rhétorique mais efficace, de ne pas se haïr soi-même.
(...)
C'est con d'être fataliste, sauf quand on n'a pas le choix.
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«Nous sommes d'une civilisation paisible menacée ni par la guerre, ni par la faim, et nous cultivons en nous mêmes les monstres qui nous dévorent. Une génération occupée à mesurer sa vitesse d'autodestruction».
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Videos de Claire Legendre (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Legendre
Vous avez peur des araignées, du vide, du regard des autres, de la maladie. Qu’on vous trahisse, qu’on vous abandonne, que les prédictions de la petite gitane se réalisent.
Vous arrêtez de fumer, vous fuyez les insectes et les confidences médicales, vous évitez de monter sur scène, de prendre l’avion, de tomber amoureux, de vous pencher au balcon. Vous ne passez pas le permis de conduire et vous commencez à lire les romans par la fin, un peu comme on mettrait une ceinture de chasteté.
Vous croyez que vous êtes paré, qu’on ne pourra jamais vous prendre au dépourvu, qu’il ne vous arrivera rien.
Et puis on découvre un papillon dans votre poitrine, vous le sentez battre des ailes. Vous ne pourrez pas faire mine de l’ignorer…
Essai autobiographique sur la peur, Le nénuphar et l’araignée explore les symptômes, les sources et la genèse de l’angoisse, de la plus intime à la plus ordinaire.
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