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Danny Coughlin tome 2 sur 3
EAN : 9782743624613
544 pages
Payot et Rivages (20/03/2013)
  Existe en édition audio
3.91/5   582 notes
Résumé :
Boston 1926. En pleine Prohibition, l’alcool coule à flots dans les speakeasies et Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar clandestin appartenant à un caïd local et, surtout, commet l'erreur de séduire sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 582 notes
Voilà j'ai craqué ! Je n'ai pas pu m'empêcher de me précipiter sur ce nouveau Lehane. Et, je ne le regrette vraiment pas. Après le poussif Moonlight Mile (dernier volet de la série Kenzie & Gennaro) , il revient en grande forme pour notre plus grand plaisir. Ils vivent la nuit s'inscrit dans le sillage de l'excellent Un pays à l'aube en tant que prolongement narratif et historique. Il n'est cependant pas nécessaire d'avoir lu ce dernier pour l'apprécier, c'est une suite totalement indépendante.

Si Un pays à l'aube suivait Danny, flic de la police de Boston jusqu'en 1919, c'est son frère cadet Joseph (Joe) Coughlin qui est le centre de ce roman. Pour autant, leurs destins ne vont pas du tout prendre le même chemin, comme si l'aura à la fois protectrice et écrasante de leur père ne pouvait laisser le choix qu'entre une identification aux idéaux familiaux ou à une complète rébellion. Joe, qui a autant de mal que Danny à se déprendre du magistral et corrompu héritage du capitaine de police Thomas Coughlin dont il est le portrait craché, sera un hors la loi et chef de gang dont la fortune va croître grâce à l'argent sale de la Prohibition. de Boston à Cuba en passant par la Floride, Joe fera son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit"… Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour.

Dès le deuxième paragraphe (le premier très accrocheur, nous laisse entrevoir la fin incroyable du roman), le lecteur se retrouve à Boston en 1926. On comprend vite que Dennis Lehane nous amène au fin fond de cette nuit américaine pour dresser un tableau ambitieux de la période de la Prohibition et de la crise économique à travers le microcosme de la pègre, soit entre 1926 et 1935. Epique, sombre, exaltant tant par les sentiments amoureux que les actes criminels, Dennis Lehane a le talent de nous immerger dans ce roman-fleuve comme dans un très grand film noir dont il emprunte les codes visuels et la fluidité des plans, des dialogues. On est hypnotisé du début à la fin par cette histoire dans l'Histoire qui se déroule comme sur grand écran ! Pas étonnant que Ben Affleck, le réalisateur du remarquable Gone baby, gone adapté du même auteur ait été séduit par cette fresque.

Ce deuxième volet (un troisième serait prévu) prolonge donc le plaisir de lecture déjà éprouvé à la traversée d'Un pays à l'aube, même s'il est un ton légèrement en dessous. C'est simple, j'ai dévoré ces 527 pages en un week-end… Un très bon roman noir avec des personnages hauts en couleur, une ambiance sans pareille. Dennis Lehane est décidément un grand conteur. Vivement la suite !
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J'aime encore Lehane!

A l'aube, l'Amérique était secouée par des mouvements politiques et sociaux colorés du rouge communiste et du noir anarchiste. A l'aube, entre 1917 et 1919, on aurait pu se prendre à rêver d'un contre-pouvoir à l'hégémonie économique qui, dès le XVIII° siècle, broyait la main d'oeuvre ouvrière comme un moulin écrase les grains de blé.

Puis vint la prohibition. Certains se mirent alors à vivre la nuit. de Boston à Tampa (Floride).
Et j'ai encore aimé Dennis Lehane.
Et ce, malgré la mafia qui ne manquerait pas de marquer de son empreinte cette période historique qui permit à l'Amérique aussi blanche que puritaine d'arborer une tempérance de façade en déléguant à son émigration italienne le salissage des mains. Ce n'était pas nouveau. Cela fut écrit cent dix fois, filmé mille fois. Et pourtant…

Oui, je continue à aimer Lehane. Même avec rhum de contrebande.
Dans le destin choisi de mauvais garçon de Joe, fils et frère de flic irlandais (vus Dans un pays à l'aube), Lehane tisse une histoire où le romanesque s'inscrit dans l'histoire des Etats-Unis. Entre la distillation illégale, la guerre des gangs, le crime souterrain connu de tous, le graissage des pattes propres en apparence, oncle Sam pointe son nez au Nicaragua, et a l'oeil de Chimène pour Cuba. Machado fichu dehors, on fait les yeux doux à Battista. Et qu'importe la misère des exilés cubains!

J'aime Lehane car, au travers d'une destinée romanesque mêlant amour et violence, perce l'Amérique de 1926 à 1935 comme un second rôle aussi indispensable que discret. Il y a toujours ce racisme homme blanc/homme noir, la croyance en la primauté des valeurs américaines, le protestantisme brandi sur des croix de feu (le KKK sévit), l'amour pour des prêches fussent-ils totalement barrés, la folie du rachat de l'âme et l'indéfectible croyance en l'argent, voie nécessaire vers le pouvoir.

J'aime aussi Lehane pour cet humanisme tapi dans les ombres du malfrat blanc et pour cette complaisance hypocrite obscurcissant les idéaux de la révoltée colorée. Comme si rien n'était simple dans l'existence.

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J'ai adoré ! Alors merci Resogerath pour cette belle découverte , je comprends ton enthousiasme :)
Joe Coughlin est le fils d'un commissaire adjoint de police qui ne suit pas du tout les pas de son père puisqu'il préfère vivre en hors la loi , libre et sans attache. Enfin pas tout à fait puisque c'est justement son amour pour la farouche Emma qui va le faire dévier de sa route...
Un excellent policier dont la lecture est addictive , les personnages travaillés même si certains sont un peu caricaturaux .
Je me suis tout de suite attachée à Joe et j'ai bien souvent serrés les dents en espérant qu'il se sorte des situations les plus difficiles . Au temps de la prohibition , il se retrouve au milieu d'une guerre des clans pour le contrôle du trafic d'alcools, de Boston à la Tampa. Une page de l'histoire américaine et cubaine intéressante, mouvementée, teintée de violences. Et on sait qu'à un moment ou un autre ça va mal tourner parce qu'on ne fait pas de vieux os dans ce métier !
Je lirai avec grand plaisir la suite de cette trilogie ,en espérant que l'histoire du père ou du frère de Joe soit tout aussi intéressante mais je n'en doute pas vu le talent de l'auteur.
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Boston 1926. La prohibition bat son plein et l'alcool coule à flot dans les bars clandestins. La nuit est le refuge des âmes en peine, des marginaux, des asociaux, des hors-la-loi et bien sûr des gangsters. Joe Couglin aime la nuit. C'est son univers, son monde. Lorsque le soleil se couche, des possibilités infinies s'offrent à lui. Mais la mauvaise fortune rôde et suite à un mauvais braquage, la mauvaise fille, le mauvais ennemi, il se retrouvera à la prison de Charlestown. Sa vie prendra alors un tournant inattendu.

Dennis Lehane avec le talent qui le caractérise, nous raconte une époque tourmentée des Etats-Unis. Nous aurions apprécié un peu plus de consistance dans la descrition du tissu social de l'époque. Les évènements cubains sont à peine esquissés. Les affres de la prohibition sont bien perçus par le lecteur mais le krach de 1929 auraient certainement mérité plus de développements.
Mais l'histoire de Joe est belle. Triste mais belle. Un homme en quête de liberté, refusant les attaches qui finalement verra son destin s'accomplir grâce aux autres.
L'écriture est toujours d'une grande qualité, fluide avec un rythme soutenu. Certaines séquences sont quasi cinématographiques, à croire que Lehane a déjà vendu les droits d'adaptation.

Un roman américain classique à lire absolument.
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Prohibition, trafics, corruptions, courses-poursuites en Ford Model T et guerre de clans dans les Etats Unis des années 30: toute une foule d'images en CinémaScope...

J'ai retrouvé avec gourmandise l'univers noir de Dennis Lehane et ses personnages, pour certains présents dans son magnifique "Un Pays à l'aube", mettant en scène Boston et ses grèves policières de 1919, avec une précision quasi historique.
Dans ce nouvel opus, entre réalités sociales et politiques et une approche romanesque addictive, l'auteur nous entraine à nouveau dans la découverte chronologique du 20ème siècle américain.

Dès 1920, le Volstead Act va initialiser une période de 13 années de contrebande d'alcools, favorisant le développement de sociétés mafieuses de tous poils.
Joe Coughlin a beau être fils de policier, son destin ne sera pas l'uniforme, mais hors-la-loi dans les milieux troubles et violents des trafiquants, où son intelligence et son opportunisme lui offrent une place de caïd contrôlant les distilleries et bars clandestins sur le golfe du Mexique.

Une très agréable lecture pour une compréhension des milieux très structurés du banditisme américain, une honnête histoire de gangsters sur fond de Grande Dépression, de Ku Klux Klan et prédicateurs inspirés.
Pas le meilleur Lehane, mais plaisant et sans prétention.
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critiques presse (3)
Bibliobs
09 juillet 2013
L'intrigue est une fiction, certes, mais les circonstances sont authentiques: visiblement, Dennis Lehane s'est bien documenté, et les pages de ce gros bouquin se lisent à la vitesse de l'éclair.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
22 avril 2013
Dennis Lehane réussit le tour de force de marier en grande pompe romanesque le politique et l'intime, une épopée à la mode "western" et une fresque historique. Du beau spectacle.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
03 avril 2013
Avec le sens de l'intrigue qu'on lui connaît, Dennis Lehane construit une véritable saga, où amour et alcool apparaissent comme le nerf de la guerre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Cette pensée fit resurgir en lui la peur qu'il n'y eût pas d'après. Plus que la peur, à dire vrai. Assis sur cette chaise ridicule d'où il contemplait le reflet mouvant des fenêtres jaunes sur l'eau noire, il en avait la certitude : la mort n'ouvrait pas que les portes d'un monde meilleur ; ce monde meilleur était là, ici-bas, accessible par le simple fait d'être en vie. Le paradis n'était pas un ailleurs idyllique dans les nuages ; c'était l'air qu'on respirait sur cette terre.
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- On pourrait croire que tout le monde s'entend bien, reprit Dion, mais c'est loin d'être le cas. Les Italiens et les Cubains restent entre eux, O.K. En attendant, les Cubains noirs détestent les Cubains blancs qui les considèrent comme des nègres, et tous les Cubains méprisent les autres, en particulier les Espagnols. De leur côté, les Espagnols les prennent pour des crétins prétentieux qui pètent plus haut que leur cul depuis que les États-Unis les ont libérés en 1898. Le seul point sur lequel les Cubains et les Espagnols sont d'accord, c'est pour mépriser les Portoricains, et tout le monde conchie les Dominicains. Les Italiens ne te respectent que si t'arrives directement par bateau de la Botte. Quant aux Americanos, ils s’imaginent parfois que leur opinion intéresse quelqu'un.
- Je rêve, ou tu nous as traités d'Americanos ?
- Je suis italien, déclara Dion, qui tourna à gauche pour s'engager dans une nouvelle avenue, tout aussi large mais non goudronnée. Et autant te dire qu'ici, j'en suis fier.
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Mais on n’est pas les enfants de Dieu, Joe, on n’est pas des personnages de conte de fées dans un livre sur le grand amour. On vit la nuit, et on danse comme des fous pour que l’herbe ne puisse pas repousser sous nos pieds. C’est ça, notre credo.
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Joe détourna les yeux, pour découvrir le regard pensif de Dion fixé sur lui.
- ils nous auraient tous tués jusqu'au dernier, Joe. Ils nous auraient donné la chasse. Tu le sais.
Joe cilla en guise d'assentiment.
- Et pourquoi ? Hein, Joe, pourquoi ?
Silence.
- La cupidité, déclara Dion. Mais attention, pas une cupidité normale, raisonnable... Non, une cupidité sans limites. Parce qu'ils en ont jamais assez ! (Il se pencha vers Joe, rouge de colère, jusqu'à coller le nez contre le sien.) ils en ont jamais assez, ces cons !
Lorsqu'il se recula, Joe l'observa, et dans le silence qui se prolongeait entre eux il entendit quelqu'un crier qu'il ne restait plus personne à tuer.
- On est comme eux, D. On n'en a jamais assez. Ni toi, ni moi, ni Pescatore. On aime trop ça.
- Ca quoi ?
- La nuit. On ne s'en lasse pas. Si tu vis le jour, tu suis les règles de la société. Nous, on vit la nuit et on suit les nôtres. Le problème, D... c'est qu'on n'a pas vraiment de règles.
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-Appelez-moi Joe. Il n'y avait que mon père pour m'appeler Joseph.
- Entendu. C'est tout de même quelque chose, la relation père-fils..., dit encore Maso alors qu'il descendait l'escalier en colimaçon dans l'obscurité. Un homme peut bien partir à la conquête du monde, bâtir un empire, devenir roi, souverain des Etats-Unis ou même Dieu, pourquoi pas ? Quelles que soient ses ambitions, il les réalisera toujours dans l'ombre de son père. Impossible d'y échapper.
Joe s'engagea à sa suite dans l'escalier sombre.
- Je n'en ai pas spécialement envie.
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Vidéo de Dennis Lehane
Extrait du livre audio « le Silence » de Dennis Lehane, traduit par François Happe, lu par Marie Bouvier. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-silence-9791035414863/
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