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Kenzie & Gennaro tome 2 sur 6

Isabelle Maillet (Traducteur)
EAN : 9782743609221
512 pages
Payot et Rivages (02/03/2002)
4.11/5   1114 notes
Résumé :
Une nuit, la psychiatre Diandra Warren reçoit un appel anonyme et menaçant qu'elle croit lié à l'une de ses patientes. Quand arrive au courrier une photo de son fils Jason sans mention de l'expéditeur, elle prend peur et demande de l'aide à Patrick Kenzie et Angela Gennaro. C'est pour les deux détectives le début d'une affaire bouleversante qui va les confronter à l'inacceptable, jusqu'à l'imprévisible dénouement.
La peur, la compassion, la répulsion, l’amour... >Voir plus
Que lire après Ténèbres, prenez-moi la mainVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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Les romans noirs "made in USA" sont vraiment un genre à part, je referme ce livre avec une sensation de contentement qui traduit parfaitement le plaisir que j'ai pris à cette lecture.
On retrouve dans ce deuxième volume Patrick Kenzie et Angela Gennaro, un tandem qui fonctionne parfaitement et qui à lui seul nous promet déjà un bon moment de lecture.
Si l'on ajoute les quelques personnages particulièrement réussis qui gravitent auteur d'eux et en prime un bon scénario alors que demander de plus ?
Le rythme du récit est idéal, les dialogues sont diablement vivants et captivants, nos deux héros sont avant tout des êtres humains et cela nous permet de rester en permanence dans le crédible mais surtout de ressentir une forme d'empathie sur des émotions que nous sommes en mesure de partager et comprendre.
Plus je lis de thrillers américains qui nous décrivent un certain quotidien et plus je me dis que les américains évoluent sur une autre planète que la nôtre, je me demande même simplement comment on pourrait y vivre ou même envisager un avenir au delà de demain...
Une enquête qui débute de façon "classique" et qui va très vite se révéler d'une complexité extrême, si vous aimez les scénarios machiavéliques et les rebondissements, si vous aimez les ambiances sombres alors vous devriez y trouver votre compte.
Pour conclure je dirais que souvent dans cette lecture j'ai eu la sensation d'être un peu comme dans un film avec certaines scènes particulièrement "vivantes", des situations familières, comme déjà vues ou entendues, un petit peu de "Silence des agneaux" parfois, mais je n'en dirai pas plus.
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Pourquoi je préfère les polars anglais aux polars américains:

le héros américain est un beau gosse qui plait aux gonzesses
le héros anglais mène son enquête sans se soucier de son apparence ni de son sex-appeal

le héros américain se sert toujours de son flingue
le héros anglais le laisse dans la boite à gants

le héros américain prend des cuites
le héros anglais apprécie une pinte ou un verre de bourgogne

le héros américain traque des serial killers
le héros anglais soupçonne tout le monde, même les vieilles dames

le héros américain a de gros sabots
le héros anglais met des mocassins

le héros américain trouve le coupable quand il vient frapper à sa porte pour le zigouiller
le héros anglais identifie le coupable par ses puissantes déductions

le héros américain évolue dans la jungle urbaine
le héros anglais sillonne les banlieues pavillonnaires et les les landes désolées du Yorkshire

le héros américain fréquente des stéréotypes: la grosse brute, le milliardaire, l'avocat véreux, la vamp, le flic sympa, l'ancien du viet-nam....
le héros anglais navigue dans tous les milieux, du paumé à l'aristo, du chômeur au trader, de la ménagère à la call-girl...

le héros américain lance des vannes
le héros anglais fait de l'humour un art martial

Cette critique vous permettra de distinguer quel est votre héros préféré et si vous devez lire "Ténèbres, prenez-moi la main".
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C'est avec fébrilité que j'ai enfilé ma tenue de détective privé et que je me suis attachée à suivre les pas de Patrick Kenzie et Angela Genaro, bien déterminée à découvrir ce qui se tramait dans ce livre qui, d'après un certain Babelien, était tellement bien qu'il en a fait son avatar.

P. Kenzie : Vous êtes bien sûre de vouloir nous suivre, madame la Belette ?

Moi : Bien sûr ! Je vais mettre en application les principes du Maître à tous, Sherlock Holmes, et résoudre votre affaire.

Kenzie : Heu, vous savez, nous ne sommes pas chez un quelconque auteur de polar à deux balles, ici. Nous sommes chez Lehane, tout de même.

Moi : Et alors ? Je vais suivre toutes les pistes et mettre le doigt sur LE détail qui me fera résoudre cette affaire fissa.

Kenzie : Et vous êtes assez naïve pour penser que le Grand Lehane va laisser traîner un détail énorme, une piste tellement facile à suivre que Rantanplan y arriverait ou une affaire tellement bête et téléphonée que même Nabilla arriverait à la résoudre ? Non, mais allo, quoi ? Suivez-nous, mais ne croyez pas que vous allez solutionner aussi vite et facilement les méandres de notre créateur...

Moi (toute fière) : Hé, j'avais compris bien avant vous à quoi avait pu servir le fa... (No spoil !)

Kenzie : Chut ! Ok, sur ce coup là, vous marquez des points, mais pour le nom du coupable, vous repasserez !

Moi (bougonne) : Gruummmblll. Vous y avez pensé, vous ? Hein ? Non.

Voilà, c'est armée de ma loupe que j'ai suivi les pas de nos deux détectives qui ont repris le collier et se sont retrouvé "engagés" par une certaine Diandra Warren car elle a été menacée par téléphone et a reçu une photo de son fils Jason par courrier.

Et c'est partit pour une filature ! Là, j'ai jouée les voyeuse en compagnie d'Angie, Jason étant un chaud lapin affligé d'un sexe de la taille d'un python... et ses trois petites amies aiment lui tutoyer la clarinette pythonesque.

Quelques temps après ces filatures et ces fellations, le meurtre d'une connaissance à nos détectives va les impliquer directement dans une enquête des plus sordides.

Y'auraiti pas un sérial killer qui officierait dans le coin ? La jouant à la Jésus-Christ en raison de quelques crucifixions...

Toujours plus complexe qu'il n'y paraît, Lehane sait vous dérouter, vous surprendre et vous faire rire avec les réparties de Kenzie et l'humour trash de Bubba.

Et si oui, j'ai bien découvert une chose avant eux, pour le reste, je me suis ramassée !

Non, on ne devine pas chez Lehane ! J'avais mon suspect, j'y croyais dur comme fer et bien, j'ai repris mes billes et j'ai opté pour un autre, qui s'est révélé un tout aussi mauvais choix. Raté ! Lehane aime surprendre.

Les moments entre Kenzie et un prisonnier font froid dans le dos, pareil avec le final, manquait plus que la musique d'Ennio Morricone.

Bien que l'on entrevoit une partie de tout l'iceberg bien avant le mot "Fin", on en a pour son argent parce que le final est long, rempli de suspense, de questions, de rebondissements, de balles dans tous les sens.

Bref, comme les produits Durex©, Lehane fait durer le plaisir et le multiplie, nous collant quelques torgnoles au passage, pour se terminer dans un orgasme littéraire.

Voilà pourquoi, entre autre, j'aime cet auteur. Pour les surprises qu'il réserve à ses lecteurs, pour les enquêtes qui nous mènent là où on ne s'y attend pas, pour les frissons, pour la profondeur de ses personnages, pour les questions qu'il soulève dans notre tête, pour le climat du livre (Boston, on est en plein dedans, et pas les beaux quartiers), pour son style d'écriture des plus agréable à lire, pour l'humour qu'il mélange à son noir, ou son noir mélangé d'humour.

Si le livre était un café, il serait noir de chez noir, additionné de sucre (humour). Mais croyez-moi, on ne verrait pas le clocher de l'église au fond de sa tasse ! (1) Même pas les célèbres piques de l'Hôtel de Ville de Bruxelles ! Non, il faisait très sombre...

Lehane, une valeur sûre dans le polar bien noir, un auteur qui gagne à être lu et connu. Ce livre était magistral et m'a donné bien du plaisir. Merci Jeranjou !


(1) "Voir le clocher de l'église Untel dans le fond de sa tasse" est valable pour les cafés trop léger dont on voit le fond de la tasse.

(1) A contrario, si on dit qu'on ne verrait pas le clocher de l'église Untel dans le fond de sa tasse, c'est que le café est tellement noir que même le sucre n'ose pas aller dedans.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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"Ténèbres, prenez-moi la main", quel titre et quel livre surtout!

Après avoir lu « Un dernier verre après la guerre », comment ne pas résister à ce titre et à cette couverture, si envoutants? Entre jaune et noir...

A vrai dire, j'en ai même fait mon logo d'accueil !

Pour les chanceux qui ne l'ont pas lu, c'est le deuxième épisode du duo favori de Lehane, Kenzie et Gennaro, mis à mal par un serial killer. Si vous êtes un (ou une) adepte des polars, comme je l'ai dit dans ma critique du premier tome, il y a un avant et un après Lehane. Beaucoup de romans vous paraitront très fades par la suite, sachant qu'ils sont pourtant primés à tel palmarès X ou prix littéraire Y. Certains lecteurs en savent quelquechose avec l'affaire Harry Quebert !

Dans "Ténèbres, prenez-moi la main", Diandra Warren fait appel aux services de Pat et Angie car elle a été menacée par téléphone et a reçu une photo de son fils Jason par courrier. Quelque temps après, le meurtre d'une connaissance Kara Rider va les impliquer plus encore dans une enquête des plus sordides.

Lehane va alors nous prendre par la main, souvent à reculons, vers un monde des plus glauques, inconnus pour la plupart d'entre nous (heureusement !). le monde de l'enfance, de l'adolescence difficile, du passage à la vie d'adulte est également traité de façon tragique. La violence, sous toutes ses formes est également abordée et le lecteur ne peut pas rester insensible à la fin ce roman plutôt traumatisant.

Par moments, on a l'impression d'être à la place des deux protagonistes, d'être pétrifié par la peur, l'inconnu, l'atrocité et quasiment de jouer sa vie à tout instant.

Bref, un grand polar, bouleversant et drôle à la fois, noir et marquant pour longtemps. Dennis Lehane écrit peu comparativement à d'autres mais touche dans le mille presque qu'à chaque fois, excepté Moonlight Mile peut-être.

J'arrête là et vous souhaite une lecture des plus passionnantes en compagnie du maitre.
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Ce thriller nous prend la main et nous entraine en enfer, dans les profondeurs du mal, incarné par un serial killer et d'autres psychopates.
On entre dans l'intimité de Patrick et d'Angie. L'enfance d'une bande de potes des quartiers de Boston, souvent livrés à eux-mêmes, entourés d'adultes violents, alcooliques...

Chacun s'en sort comme il peut , soit en sombrant eux aussi dans la violence implacable, dans le milieu mafieux, soit en la combattant, comme Patrick et Angie.

L'intrigue est sombre et bien ficelée, elle nous accapare, nous submerge. Dans cette deuxième enquête, on découvre un peu plus les personnages, leurs failles, leurs faiblesses, on s'y attache. le scénario me parait plus proche de la réalité et plus poignant que dans le premier thriller : " Un dernier verre avant la guerre". Celui-ci est plus en nuances, plus émouvant.
Il parle davantage d'amour, d'amitié, sous fond de souffrance et de ténèbres.
On retrouve tout à fait l'ambiance de " Mystic river", qui nous plonge dans la noirceur de la nature humaine.

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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Le propriétaire du bar connaissait mon père et, dix minutes plus tard, celui-ci entrait au Bulldog où Phil et moi, assis au comptoir, buvions nos sodas au gingembre en prétendant que c'était du whiskey.

Mon père ne se comportait pas toujours comme une brute. Il avait ses bons jours et, pour quelque obscure raison, celui-là faisait partie des meilleurs. Il ne me reprocha pas d'avoir traîné dehors après l'heure du dîner, alors que j'avais reçu une bonne raclée pour ce même crime la semaine précédente. Généralement indifférent envers mes copains, il alla jusqu'à ébouriffer les cheveux de Phil, nous payer plusieurs autres sodas plus deux énormes sandwiches au corned-beef, et nous restâmes au bar avec lui un bon moment, alors que la nuit tombait de l'autre côté de la porte, à notre gauche, et que la salle se remplissait peu à peu.

Quand je lui racontai d'une voix tremblante ce qui s'était passé [= les deux jeunes garçons ont mis en déroute deux clowns inquiétants qui tentaient de les convaincre de monter dans leur camionnette], son expression refléta une bienveillance et une gentillesse inconnues jusque là, et il me dévisagea d'un air tendrement inquiet, repoussa d'un doigt épais mais doux quelques mèches humides collées à mon front, puis essuya avec une serviette les miettes de sandwich au coin de mes lèvres.

- "Rude journée pour vous deux, hein ?" conclut-il.

Il émit un sifflement et adressa un sourire à Phil, qui le lui renvoya largement.

Le sourire paternel, si rare, constituait une source d'émerveillement.

- "Je voulais pas casser le pare-brise", dis-je. "Je t'assure, Pa.

- C'est pas grave.

- T'es pas en colère ?"

Mon père fit non de la tête.

- "Je ...

- Tu t'en es très bien sorti, Patrick. Vraiment très bien", murmura-t-il.

M'ayant attiré contre sa large poitrine, il m'embrassa sur la joue et aplatit mon épi de sa paume.

- "Je suis fier de toi."

Ce fut la seule fois où j'entendis ces mots dans la bouche de mon père. ... [...]
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On ne peut pas sauver les gens, en particulier ceux qui ne demandent pas à être sauvés. Chacun va sa vie en multipliant les embardées, les accrochages, les accidents, et la plupart du temps, les affronte seul.
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Le mercredi, Jason sortit du lit de Jade, puis tous deux se rendirent dans un bar appelé le Harper's Ferry, où ils retrouvèrent Gabrielle. Jade resta attablée pendant que Jason et Gabrielle allaient faire un petit tour dans la BMW de Gabrielle pour une séance bucco-génitaux à laquelle j'eus le triste privilège d'assister.

À peine étaient-ils revenus que Gabrielle et Jade filaient aux toilettes pour, me raconta Angie, s'échanger quelques joyeuses comparaisons.
- Grosse comme un python, paraît-il, me confia Angie.
- C'est pas la taille qui est impor...
- À force de te le répéter, Patrick, tu finiras peut-être par y croire un jour.
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A mon réveil, une méchante brise glaciale pareille au souffle d'un dieu puritain s'insinuait en sifflant par les fissures sous mes fenêtres. Le ciel était pâle et dur comme le cuir d'un gant de base-ball, et les passants qui se dirigeaient vers leur voiture sur le boulevard se recroquevillaient dans des vestes épaisses ou de gros pulls, le visage auréolé par la vapeur de leur haleine.
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Je sais que la société nous incite à parler des drames que nous vivons, à en discuter avec des amis ou des inconnus compétents, et c'est peut-être réellement efficace. Mais je reste persuadé qu'on a tendance à trop en dire dans cette même société, qu'on attribue à la parole des vertus qui lui font souvent défaut, et qu'à force, on ne se rend plus compte de l'état de complaisance morbide dans lequel elle nous plonge forcément.
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Vidéo de Dennis Lehane
Extrait du livre audio « le Silence » de Dennis Lehane, traduit par François Happe, lu par Marie Bouvier. Parution numérique le 30 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-silence-9791035414863/
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