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Monique Christiansen (Traducteur)
EAN : 9782847201574
334 pages
Gaïa (03/02/2010)
3.52/5   46 notes
Résumé :
" Vous parlez espagnol, vous êtes touriste, vous êtes un pèlerin d'Hemingway, ce qui est la meilleure couverture du monde, à Cuba. En outre, vous vous ennuyez et vous avez envie de voir si la vie peut toujours faire bouillir le sang dans vos veines.

A son arrivée à La Havane, John Petersen est happée par les saveurs de la vie cubaine ; le rhum, les femmes, les épices et la salsa... Mais il a une promesse à tenir, celle faite à un vieux cubain en exil ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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John Petersen, un professeur Danois menant une vie des plus ordinaires, a décidé de se lancer dans un véritable pèlerinage sur les traces de son écrivain préféré, Ernest Hemingway. Veuf depuis près d'un an, John s'habitue mal à la solitude et décide de réaliser son vieux rêve : partir à Key West et visiter les endroits où Hemingway a laissé sa trace.
La chaleur et le décalage horaire ont déjà mis la résistance de John à rude épreuve, mais c'est la déshydratation qui provoque le malaise dont le touriste danois est victime. Alors qu'il se recueille sur la tombe de Sloppy Joe, au cimetière de Key West, John s'évanouit. Un vieil homme qui visitait la tombe de son épouse lui vient alors en aide. Il dit s'appeler Carlos et est originaire de Cuba.
Au fil de leurs rencontres, John en apprend plus sur Carlos. Ce dernier finit par demander un service à son nouvel ami européen : transmettre une lettre à sa fille, Carla, qui vit à Cuba et avec laquelle il n'a plus eu de contact depuis près de vingt ans. Après tout, John est un touriste, il parle espagnol et souhaite visiter les lieux chers à Hemingway (qui a vécu à Cuba) ; toutes ses raisons font de lui l'homme idéal, celui qui ne sera pas repéré par la police secrète qui surveille le mari de Clara. John accepte.
C'est alors qu'un homme se présentant sous le nom de Dylan Thomas contacte John à son tour. Il dit appartenir à la CIA et demande à John de profiter de son séjour à Cuba pour contacter Hector, le mari de Clara. La CIA souhaite en effet qu'Hector les rejoigne lorsque Fidel Castro mourra, ce qui ne saurait tarder vu l'état de santé du vieux dictateur.


" Tout a commencé au cimetière. Pas n'importe quel cimetière, un cimetière poussiéreux où régnait une chaleur torride, tout aussi désordonné que le reste des Etats-Unis. Je ne sais pas ce que j'avais imaginé. Après avoir vu des milliers de films ou de séries télévisées, nous sommes nombreux à croire tout connaître des Etats-Unis. J'avais quarante ans révolus et je n'avais jamais mis les pieds sur le sol américain, mais d'une certaine manière, le pays était reconnaissable. Et différent malgré tout. La télé et le cinéma nous trompent en nous montrant juste une dimension plate, qui n'intègre pas la chaleur, la poussière, les sons et les odeurs, ni surtout la diversité des êtres humains. "

C'est donc ainsi que commence l'histoire. Et le ton du roman est donné. John Petersen observe ce qui l'entoure, mais ne donne pas l'impression de participer aux événements. Plusieurs fois, il réfléchit à sa vie passée et il remarque à quel point celle-ci semble banale, terne et grise :

" On voudrait faire tant de choses, étant jeune, mais soudain, on se réveille et l'on a quarante ans, et le temps a fondu comme la neige sous le soleil printanier. "

Et pourtant, John ne donne pas l'impression de vouloir y changer grand chose. Cette vie toute simple lui convient et, au fil de l'histoire, on se rend compte qu'elle est en accord avec sa personnalité. John est lui-même un homme simple, qui se contente des petits plaisirs que la vie lui a offert. Il ne recherche pas l'aventure, même s'il l'accepte volontiers lorsqu'elle vient le chercher, de façon à tester un autre mode de vie.

La chaleur torride est mentionnée d'entrée de jeu. Cette chaleur est omniprésente durant tout le récit ; elle enferme Key West et Cuba dans une capsule de soleil et de luminosité qui blesse les yeux et parfois l'âme. La chaleur contraste avec le mal du pays de John, avec ses souvenirs du Danemark. John nous parle de la vue qu'il avait sur le fjord depuis la fenêtre de la chambre de son enfance. Il évoque ces matins où il fait si froid que le simple fait de respirer devient douloureux. Il nous fait sentir, avec lui, l'odeur d'un bon feu de bois.

" Je me sentais bien, mais quelque chose commençait à me ronger. Je me disais que je ne pourrais guère supporter de vivre sous les tropiques, pas tant à cause de la chaleur et de l'uniformité du climat, avec pour seules variations celles du soleil, de la chaleur et du vent. D'effrayants ouragans se déchaînaient périodiquement, ils balayaient l'île en écrasant tout sur leur passage. Je ne pourrais pas me passer du changement des saisons. le froid et la première âpre tempête de l'automne, qui faisait écumer la mer du Nord et qui rongeait les falaises, me manqueraient. Rien qu'à la pensée de l'automne, j'avais la nostalgie de la fumée odorante d'un feu de bois. "

L'action se déroule lentement et il faut attendre la moitié du livre pour que le roman commence à devenir ce polar que l'éditeur nous annonce. John observe et apprend. On observe avec lui. On rencontre des gens, on explore des lieux nouveaux. On réfléchit. Et petit à petit, on commence à suivre John partout où il va. le fait de suivre d'aussi près le cheminement de ses pensées nous le rend familier. Son pèlerinage à la recherche d'Hemingway devient le nôtre. Les missions qu'il accepte de remplir pour Carlos et Dylan Thomas également.

Pourtant, alors que John s'investit de plus en plus dans sa mission, des questions commencent à faire surface dans sa conscience. Mais pas dans la nôtre. Car le récit est toujours relaté d'un ton si tranquille, malgré l'intervention de la police secrète cubaine, que l'on n'a pas l'impression de lire un polar. Plutôt les mésaventures d'un touriste danois au pays de Castro. le rythme de l'histoire n'est pas celui d'un roman policier et empêche donc de se sentir happé par le mystère qui entoure l'aventure de John : pourquoi le suit-on, qui le suit, comment va-t-il prendre contact avec Clara ? Autant de questions dont on ne se soucie pas vraiment d'avoir la réponse. On ne souhaite pas connaître l'identité des coupables des quelques incidents qui jalonnent la route de John. On veut juste continuer le bout de chemin que l'on a commencé avec de Danois si paisible qui cherchait à enfuir son deuil récent sous une multitude d'aventures inhabituelles. Pour oublier sa douleur et sa solitude.

Je retiendrai de ce polar un sentiment de grande paix et de sérénité. Même si John se pose des questions sur son passé et son avenir, même s'il paraît très malheureux depuis son veuvage, il semble être un homme équilibré et apporte une dimension "normale" au récit. C'est ce qui manque dans beaucoup de polars actuels : un (anti ?) héros normal, un Monsieur tout le monde qui se retrouve, bien malgré lui, emporté dans une série d'événements auxquels il ne s'attendait pas.
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Etonnant ....
Un roman qui commence par la visite d'un cimetière en comparant les moeurs des différents pays ...
Les américains ne sont pas enterrés, ils sont couchés sur la terre, éventuellement enfermés entre des murs...
Les danois sont enterrés, leurs tombes sont entourées d'une haie, ils s'enferment dans un enclos, dans la vie, comme dans la mort !
Etonnant ...
Un roman qui nous emmène visiter Cuba par l'intermédiaire d'un touriste danois passionné par la vie d'Hemingway. Il est perdu au milieu de l'océan et il rêve de son paradis ...
Le paradis Ringkøbing, petite ville en plein milieu du Jutland, protégée dans un golfe avec comme horizon la mer du nord !
Etonnant ...
Un auteur Leif Davidsen, spécialiste de l'histoire de la chute du communisme. Il nous embarque après avoir si bien décrit ce qu'il est advenu de l'URSS et de ses pays satellites, dans un des derniers pays où continue de régner cette même idéologie.
Et ... comme d'habitude pari réussi.
Nous côtoyons comme si nous y étions les différents lieux habités par Papa que ce soit Paris, Key West en Floride, et bien sûr La Havane.
Nous y sommes, épuisés par la chaleur, enchantés par la musique, éblouis par les couleurs, transportés par les senteurs de l'île. le régime est en fin de vie (déjà en 2008 ! Castro n'est mort qu'en 2016 ! L'agonie a été longue et le fidèle frère a bien repris les rennes du pouvoir !)
Alors découvrons ce drôle de pays qui fut pour certains le rêve et pour d'autres l'enfer avec John Peterson .... pour le meilleur et pour le pire !
Voyage éprouvant, passionnant, qui nous permet d'approcher au plus près la réalité cubaine d'aujourd'hui ( en 2008 comme en 2018 ! ) et de côtoyer Otto pendant quelques jours, aurais je supporté qu'elle ou lui d'ailleurs me tienne compagnie, nuit et jour ?
Ça je n'en suis pas sûre !
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« Je suis Cubain
J'appartiens à cette race paranoïaque
Car j'entends
Les mêmes choses
Depuis avant la perestroïka
Et je vis le projet de ma propre vie
Au ralenti »
Ces paroles de chanson, scandées par un des personnages à un moment crucial du récit, résument à elles seules ce que vivent les habitants d'un des derniers bastion du communisme.
Sur les traces de l'écrivain Ernest Hemingway, John Petersen, professeur d'histoire danois en congé de maladie, atterrit à Key West en Floride où il fait la rencontre d'un vieil exilé cubain, Carlos Guttierez. Les deux hommes fraternisent, le premier endeuillé de sa femme et le second, éloigné depuis plusieurs années de sa fille cadette, Clara, devenue citoyenne cubaine par son mariage avec un colonel proche du gouvernement castriste. Désoeuvré et quelque peu désorienté, Petersen se laisse embarquer dans un rôle de messager, à première vue inoffensif, mais qui prend une tournure plus dramatique une fois débarqué à Cuba.
L'action du roman se déroule durant la longue maladie qui a éloigné peu à peu Fidel Castro du pouvoir en 2006, redonnant de ce fait un élan d'espoir aux Cubains, déjà éprouvés par l'abandon de l'aide russe après le démantèlement du communisme. Cet aspect historique est fort bien décrit ainsi que la psychologie des personnages et leurs motivations. Un roman brassant un heureux mélange des genres littéraires sous le soleil de la Floride et de Cuba, quoi de mieux pour débuter l'hiver…
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On a tous un écrivain fétiche auquel on trouve toutes les vertus en pardonnant tous les travers. Pour John, le Danois, c'est Hemingway qui remporte la palme. Alors, lorsqu'on est veuf et dépressif, pourquoi ne pas tenter de partir sur ses traces afin d'échapper à un quotidien désespérant ?
Quand on dit Hemingway, on pense à l'Espagne, bien sûr, mais également à Key West et Cuba. Notre ami John est professeur d'espagnol, ça tombe bien, et il connait déjà l'Espagne. Alors ce sera la Floride et Key West où tout commence dans un cimetière. Victime d'une insolation (ah, ces nordiques et leurs coups de soleil), il est secouru par un vieux cubain qui devient vite un ami.
De fil en aiguille, ou plutôt de mojitos en salsas, voici notre touriste lambda chargé de remettre une lettre à la fille de son ami retournée par idéal à Cuba. Rien ne se passera comme prévu, la CIA et les services secrets cubains rentreront en scène. John découvrira un scoop sur Hemingway, retrouvera, face à un danger mortel, une certaine joie de vivre et comprendra, en dépit de ses sympathies initiales pour le mythe, qu'il ne suffit pas de fumer le cigare pour rendre les gens heureux. Qu'on soit un vieux com…mandante ou un jeune com…pagnero figé sur des tee-shirt, la réalité cubaine est implacable : une île sans poissons dans les assiettes car sans pêcheurs. Les bateaux cubains, rafiots ou radeaux de fortune ne servant qu'à une chose : fuir vers la Floride, sont cadenassés ou réservés aux touristes car, c'est bien connu, quand on a la chance de vivre dans un paradis socialiste il est grossier et mal perçu de vouloir le quitter pour rejoindre l'enfer capitaliste. Un très bon polar où le lecteur se laisse glisser tranquillement dans la peau d'un anti-héros qui, redécouvrant des émotions qu'il croyait perdues à jamais, se révèle plus malin et plus courageux qu'il ne le pensait.
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J'ai vraiment adoré ce livre.
Je suis allé en voyage à Cuba, il y a trois ans, et j'ai retrouvé une partie de l'ambiance que j'avais aimé. La description de l'état de cette île est très réelle et Leif Davidsen nous transporte là-bas.
Une écriture compréhensible et des personnages soit attachants, soit détestables, en font un roman que je recommande à tous ceux qui désirent s'y rendre en touriste.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Je me sentais bien, mais quelque chose commençait à me ronger. Je me disais que je ne pourrais guère supporter de vivre sous les tropiques, pas tant à cause de la chaleur et de l'uniformité du climat, avec pour seules variations celles du soleil, de la chaleur et du vent. D'effrayants ouragans se déchaînaient périodiquement, ils balayaient l'île en écrasant tout sur leur passage. Je ne pourrais pas me passer du changement des saisons. Le froid et la première âpre tempête de l'automne, qui faisait écumer la mer du Nord et qui rongeait les falaises, me manqueraient. Rien qu'à la pensée de l'automne, j'avais la nostalgie de la fumée odorante d'un feu de bois.
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Tout a commencé au cimetière. Pas n'importe quel cimetière, un cimetière poussiéreux où régnait une chaleur torride, tout aussi désordonné que le reste des Etats-Unis. Je ne sais pas ce que j'avais imaginé. Après avoir vu des milliers de films ou de séries télévisées, nous sommes nombreux à croire tout connaître des Etats-Unis. J'avais quarante ans révolus et je n'avais jamais mis les pieds sur le sol américain, mais d'une certaine manière, le pays était reconnaissable. Et différent malgré tout. La télé et le cinéma nous trompent en nous montrant juste une dimension plate, qui n'intègre pas la chaleur, la poussière, les sons et les odeurs, ni surtout la diversité des êtres humains.
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On voudrait faire tant de choses, étant jeune, mais soudain, on se réveille et l'on a quarante ans, et le temps a fondu comme la neige sous le soleil printanier.
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Il se rappelait l'admiration qu'elle avait pour lui, toute petite. "Qui aime autant leur père que les petites filles, avant d'être assez grandes pour s'intéresser aux garçons ?" disait-il avec une nostalgie qui faisait mal à entendre. Je me suis souvenu moi-même tout à coup, dans sa maison de Key West, du temps où Helle était petite et de la vie d'autrefois, simple et sans tralala. De la confiance avec laquelle les petites filles prennent la main de leur père. De leur façon de grimper sur leurs genoux et de poser leur tête sur l'épaule de leur père pour le regarder tendrement. Je comprenais Carlos et ma propre fille m'a manqué, pas ma fille actuelle, mais Helle petite. La petite Helle qui courait au-devant de son père, un ruban dans les cheveux, devant la maison que nous avions louée pour les vacances, et Merete souriante, si jolie dans son nouveau bikini. Tout n'avait pas été triste.
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Je suis reparti, l’esprit étrangement élevé par cet évènement, par le fait que la réalité américaine ressemblait à ce que l’on voit à la télé, et j’ai pensé banalement que le monde était étrange. C’est le fait d’être né en un lieu du globe qui décide si l’on devra résoudre des problèmes existentiels au sens le plus pur du terme, ou ne faire face qu’à des défis normaux, que tout individu raisonnable peut résoudre dans une société moderne tournée vers le bien-être, comme l’aurait dit mon père…
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