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Critique de Crossroads


J'ai lu un Goncourt long et j'ai aimé ça.

Non, mieux, j'ai adoré !
Bon, faut dire que le gars Lemaitre, c'est pas vraiment un perdreau de l'année non plus. Robe de Marié, Alex, Cadres Noirs...autant de précédents laissant raisonnablement à penser que le moment à venir serait au pire agréable, doux euphémisme...

Excepté le très distinguêêê prix Sunic, je fuis habituellement les célébrations de tout poil. Il aura juste suffit d'un signe un maaatiiiin ♫ de maître Lemaitre pour passer outre ces vilains a priori et prendre le premier panard digne de ce nom en cette nouvelle année du Cheval. Certains argueront que la trame crin un brin, que n'hénnit, je n'en ai que fer Gastonde car perso, j'ai trouvé sabot...

14-18 . La guerre c'est moche, ça tue. Et quand vous avez la chance d'en réchapper, le prix à payer ne l'est jamais vraiment. Elle sera cependant le terreau d'une amitié durable entre une gueule cassée et un miraculé se sentant éternellement redevable envers son héroïque sauveur. Edouard et Albert, aussi dissemblables que le jour et la nuit. L'un bourgeois éduqué, l'autre issu de milieu modeste. L'un brillantissime au point de mettre au point une escroquerie d'envergure nationale, l'autre presque trop gentil au point de s'excuser lorsqu'on lui marche sur les pieds.
Pour le Bon et le Truand, le casting avance, faites entrer la Brute !
Claquement de talonnettes, doigt sur la couture ! Lieutenant d'Aulnay-Pradelle pour vous asservir, enfin servir. Surnommé gros enc' par ses plus fidèles admirateurs, cet arriviste forcené pourrait presque susciter l'admiration s'il ne filait pas la gerbe.
Ajoutez en toile de fond la douleur d'un père terrassé par la mort d'un fils qu'il n'a jamais su aimer et le destin cruel d'une femme mariée pour le pire voire plus si affinités, la distribution affiche complet, l'histoire peut dérouler.

Magistral du début à la fin, ce récit n'est pas qu'une énième resucée de récit guerrier et son cortège de misère, misèèè-re mais bel et bien l'instantané d'une époque meurtrie évoquant remarquablement le funeste destin des Péricourt et consorts sur fonds d'arnaque validée par Newman et Redford!
Les Péricourt furent grands, ils ne sont plus que gouffre de souffrance, ambition démesurée et bassesses en tout genre. En cela, ce type de récit n'est pas sans rappeler certains épisodes affairistes du grand Zola, les 1256 pages descriptives en moins, dommaaaage...
De destins brisés en survivants revanchards et cupides, des individualités exaltantes qu'il est impossible de lâcher une fois ce bouquin amorcé.
Un plaisir de lecture rare et intense.

J'ai lu un Goncourt long et j'ai aimé ça...

4.35 pour faire remonter la moyenne!
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