l'ombre gagne à s'attacher en plein midi…
l'ombre gagne à s'attacher en plein midi
‒ soleil souterrain qui mord le cœur
cette ombre soufflée à la bouche du ciel
‒ par quoi tout se réalise et qu'on ne voit jamais
ce soufflet lent de l'aurore
‒ la nuit de tertre en tertre est pleine de voleurs
parole qui double les prémices du destin
‒ désert de bouches qui dans tes mains moururent
librement proche et lointaine
‒ se peut-il que tu disparaisses
Aube …
Aube,
tout le temps que ton vol doit rester
À l'amarre pour recevoir ta horde
Échine de la terre où toujours je me tiens
Ta voix interminablement éclatante
Au ciel de notre corps unique
Tes entrailles se déchirent, le soleil parle
…
Montcynère…
Montcynère
J'ai gravi ton ravin de lave
Et son congé de poussière
Qui taraude nos poitrines
J'ai gratté de mes ongles
Ses lourdes rases de fumées
Le vent ensilé dans la gorge,
En regardant sur la crête
Se lier
Les meules giratoires du soleil
…
Bancs de sable …
Bancs de sable, pierres de feu
Arrimées aux sourires des noces
Que se fendent les ombres fichées
Au ruissellement de ton pouls
Le fil de l'araignée qui descend
Si délié de ta couche,
Nouvelle d'incendie
Escorte vers mon hivernage,
A mêlé le corps et la terre,
Épine de chair entre mes lèvres
…
Terre …
Terre entorchée envolée
De soleil né pour boire à ta flèche d'été
Sablier d'aube pierre rougie
Seuils gagnés aux spectres de midi
Pour chaque aube dont tu me protèges
Traversée dans la tension de notre éveil involontaire
Chaque paume ouverte aux hanches
Des avenirs
…