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EAN : 9782877068918
93 pages
Editions de Fallois (13/05/2015)
4.38/5   20 notes
Résumé :
«Ma petite fille chérie, ce joli carnet que tu m'as offert pour mon anniversaire, je vais te le consacrer... Si un jour tu lis ces pages, tu sauras combien tu es mon bonheur.»
Trois carnets. L'amour qu'elle me portait irradie. Chaque page en est baignée... Grâce aux mots qu'elle avait écrits presque chaque soir, j'extirpe de ma mémoire des jours que je croyais oubliés.

Portrait croisé d'une jeune femme et de sa grand-mère. Le Fil est le récit d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
95 pages.

95 petites pages.

Il en faut peu parfois pour se faire bouleverser.

Des mots précieux qui racontent une grand-mère et sa petite fille. Une histoire d'amour.

Ce livre m'a ému bien entendu. Et a raisonné profondément en moi. J'ai lu souvent les yeux mouillés. Pourtant un peu guéri d'être moins seul de cette absence.

Celle d'une grand-mère décrite avec tant d'amour.
Sophie Lemp touche puis fait sourire en peu de mots. Pas d'enrobage. du coeur au papier. Pas d'intermédiaire. Pas d'inutile et tellement d'essentiel.

Merci Sophie, merci Sophie pour la lumière.

C'est beau, c'est fort, c'est vivant.

C'est doux. C'est triste. C'est fou d'amour.

C'est un petit livre de 95 pages que j'ai rangé sur l'étagère du haut. Comme un secret. Je l'ai rangé à côté d'un livre que Mamie de la Ferme m'avait offert il y a des années sur lequel elle avait écrit « Je te garde dans mon coeur ».

Je sais qu'il est là. Ca réchauffe un peu. Et je sais que je ne suis plus seul à parfois me débattre.

Je sais qu'il est là.

Elle est là.
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Peu de temps avant sa mort, Sophie découvre que sa grand-mère consigne les étapes de sa relation avec sa petite-fille puis celle avec son arrière petite-fille dans des carnets qu'elle ne lira que progressivement.
C'est l'occasion de redécouvrir maints épisodes communs avec cette grand-mère tant aimée (« Elle est ma colonne vertébrale, mon repère »). Elle va aussi découvrir l'autre côté du miroir : comment sa grand-mère a vécu leur relation, de la complicité avec la petite fille à celle avec la jeune femme en passant par les révoltes de l'adolescence ; puis la relation arrière grand-mère/arrière petite fille avec sa fille. Une constante : l'immense amour de cette femme pour toutes les deux et la place importante qu'elles occupaient dans sa vie ; un amour pudique, des souvenirs doux-amers pour celles à qui la relation privilégiée qu'elles entretenaient avec la disparue manque tant (« Je ne lui écris plus. Mais je continue à lui parler parfois, tout haut »).

Elle va également découvrir des lettres entre sa grand-mère et son grand-père qu'elle n'a pas connu (« Je ne savais rien de lui. Il avait fallu qu'elle meure pour qu'en moi, il prenne vie ») ; là encore un très grand amour qui persistera malgré un veuvage précoce. Sophie découvre que, malgré le chagrin, la femme s'est alors effacée devant la mère, puis la grand-mère et arrière grand-mère sans faire peser ce fardeau sur leurs épaules. Une grand-mère très présente lors de la séparation de ses parents, observant une neutralité totale et restant en contact avec son ex-gendre (« Quand elle rédigea les faire-part, ma mère inscrivit le nom de mon père, de sa femme et de ma petite soeur juste en dessous des nôtres. Je pensai : Au moins cela aura servi à cela »).

Toutes ces facettes se rejoignent dans le souvenir de Sophie : « Il y avait une jeune fille amoureuse à la fin de la guerre en Auvergne. Il y avait une femme dévastée, mère seule, triste et dépassée. Il y avait une grand-mère parfaite, active et disponible. (…) Toutes se fondent en une désormais.». C'est le portrait d'une femme de sa génération, mais très moderne ; un portrait de femme magnifique toujours présente : « Elle est dans chacun des mots que je vais écrire ici (…) Aujourd'hui je me dis que dans ces carnets, il y a tout ce qu'elle m'a apporté. »

Un beau (et court) récit de transmission, souvent émouvant tant l'amour imprègne toutes les lignes, qui navigue entre tristesse (absence douloureuse) et bonheur (souvenirs heureux)… et qui m'a fait regretter que la seule grand-mère que j'ai connue ait été à des années-lumière de celle de Sophie ! Un récit écrit deux ans après la mort de la grand-mère de la narratrice ; empreint de nostalgie, délicat, serein et tendre, il vous coupe pour un moment privilégié de la violence et des affrontements de notre monde actuel.
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C'est une histoire d'amour.
Une bien belle histoire d'amour entre Sophie Lemp et sa grand-mère.
Celle-ci est morte il y a deux ans et lui manque toujours terriblement.
Toute sa vie, elle a écrit dans trois carnets des petites choses simples, des choses de tous les jours, s'adressant à sa petite fille.
Toute une vie d'amour inconditionnel comme peut l'être l‘amour porté à ses petits-enfants.
Aux phrases des carnets, se mêlent les souvenirs d'enfance, les lettres retrouvées. C'est plein de pudeur, de sensibilité et de simplicité.
Pas de grandes envolées lyriques, mais des faits quotidiens qui font une vie. Et c'est ça qui est beau.
Quelle tendresse pour cette grand-mère qui l'a aidée à grandir, à devenir femme, à devenir mère.
Avec des mots simples et justes, c'est toute l'histoire du fil de la transmission, et aussi du travail de deuil.

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Récit fin et sensible nuancé par des moments de vie restés vivants et par lesquels Sophie Lemp reprend le fil de vie de sa grand-mère, renoue un dialogue qui ne connaît pas de fin.
Avant et après la perte d'un être cher, quand l'avant et l'après se confondent et se remplacent, quand les empreintes qui restent après le départ sont tout aussi fortes que la vie qui pulsait avant.
Comment accepter les deux images, celle de la vie et celle de la mort tout en sachant qu'elles sont intimement liées, elles vivent sur le même fil de vie. Accepter l'inacceptable, accepter l'évidence qu'on rejette, et s'y soumettre. Vie c'est bien naissance et mort, sa définition toute simple, deux éléments qui la constituent et qui la construisent, deux piliers qui la soutiennent, qui la justifient. Et pourtant nous avons peur du deuxième, nous accueillons le premier avec larmes de bonheur, nous nous soumettons au deuxième avec un vide au coeur. le vide reste, lourd et douloureux. le corps de l'être aimé n'est plus, plus de chaleur, plus de mouvement, plus de respiration, mais on s'y attache, comment le voir sous terre, comment l'imaginer incinéré ? Et ses vêtements, et les objets qui participaient à son environnement ? L'être cher y est partout, n'y est plus. le son de sa voix revient souvent, son odeur aussi, un mouvement dans l'air nous le rappelle, les dates dans le calendrier reviennent, les mêmes, si différentes maintenant.
Avec le temps, les souvenirs prennent sa place, ils prennent chair et souffle en même temps, un sourire les accompagne, il vient se dessiner sur nos lèvres, nous en sommes surpris, nous le rejetons, mais il revient, et petit à petit nous l'accueillons, il trouve une place dans notre vide, l'habite, le chauffe, y reste, le vide se remplit et devient plus léger, avec le temps les plaies ne saignent plus, se ferment et deviennent cicatrices cousues au fil du temps, le fil qui tient, le lien d'amour qui ne meurt pas.
Parler des êtres chers qui ne sont plus là, écrire sur leur vie et ce qu'elle a représenté pour la nôtre, ce qu'elle représente encore, continuer à les faire vivre, fantômes légers, silencieux, jamais muets.
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Le Fil est un voyage entre le passé et le présent. On y découvre l’enfance de Sophie, son adolescence, sa vie de femme et puis de maman de la petite Lou, aux côtés de sa grand-maman chérie "Grandmie".

J'ai dévoré ce petit livre, avec plusieurs paquets de mouchoirs à mes côtés, car le témoignage de Sophie Lemp est vraiment touchant. Si vous avez aussi perdu quelqu'un de cher, vous risquez fort de verser des larmes en lisant ce livre.

J’ai beaucoup aimé les passages où sont dévoilés ces fameux carnets, écrits par la grand-mère de Sophie, pour sa petite fille, sous la forme d’un journal qu’elle tenait et qui raconte le lien, le fil, si fort qui les uniront pour toujours.

C’est un livre bouleversant, un livre d’amour, qui vous met du baume au coeur. Un livre sur les souvenirs laissés par nos disparus et qui nous permettent de supporter l’absence.

Je referme ce livre le coeur apaisé.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui je me dis que, dans ces carnets, il y a tout ce qu’elle m’a apporté.
Un amour inconditionnel.
Une grande confiance.
Un regard franc, toujours empreint de tendresse.
La connaissance d’une autre vie, moins facile que la mienne.
La valeur des choses, de l’argent. Apprendre à ne pas trop gaspiller.
Une enfance colorée, légère, malgré les douleurs.
Le plaisir d’écouter des histoires et d’en raconter.
Le goût de lire.
Une imagination débordante.
Savoir s’émerveiller des joies quotidiennes – une belle vue, un plat délicieux, le bouquet final d’un feu d’artifice, le rire d’un petit enfant.
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Petit à petit s’effacent les traces. Pourtant elle n’est pas morte. Elle est dans la laine bleu canard du châle qu’elle m’avait tricoté. Elle est dans la rondeur de la perle que je porte chaque jour à mon doigt. Elle est dans le ciel bleu d’hiver. Elle est dans les bourgeons des arbres noirs. Elle est dans les yeux de Lou et dans le rire de Chjara. Elle est dans chacun des mots que je vais écrire ici.
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Son visage penché vers moi, souriant, son regard bienveillant, le col de son chemisier boutonné, sa peau douce, ferme, peu ridée. Elle est petite, porte des lunettes dont les verres foncent au soleil, ses mollets sont galbés, sans varicosités. Elle marche d’un pas alerte, a souvent les mains et les pieds glacés. Elle prend le métro, retrouve sa cousine dans des salons de thé, va au cinéma, déjeune avec ma mère « aux magasins ». Je l’appelle presque chaque soir. Elle semble toujours d’humeur égale, ne se plaint jamais de rien. Parler avec elle, sentir qu’elle m’écoute avec une attention sans faille, m’apaise. Elle est ma colonne vertébrale, mon repère.
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Petit à petit, s'effacent les traces. Les objets qui lui appartenaient, les cadeaux qu'elle nous avait faits, s'usent. Les vêtements qu'elle avait tricotés à mes filles deviennent trop justes. Notre appartement ne ressemble plus à celui qu'elle a connu.

Cela fera bientôt deux ans.
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Tu vois quand on vieillit, le passé revient souvent en mémoire, et il y a comme une espèce de fil conducteur qui vous mène de l’enfance à la vieillesse, ce fil, ce quelque chose qui fait que nous sommes « nous », un être unique entre tous les autres, j’ai l’impression que c’est ce qui restera et sera dans notre éternité.
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Sophie Lemp. Le fil.
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