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EAN : 9782707321657
189 pages
Editions de Minuit (01/09/2011)
2.74/5   38 notes
Résumé :
Quand elle apprend que Claire, sa fille de vingt-quatre ans, vient d´être transportée sans connaissance à l´hôpital Beaujon après avoir été fauchée sur son vélo par un motard qui a pris la fuite, Elvire saute dans le premier train pour Paris et pressent très vite que cet accident va l'ébranler.
À mesure que se reconstitue le patchwork de sa vie, Elvire s'éloigne peu à peu de sa famille pour qui elle n’a finalement jamais été qu’une pièce rapportée.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Quand Elvire, la mère, apprend que Claire, sa fille, vient d'avoir un accident, qu'elle a été fauchée par une moto et se trouve sans connaissance sur un lit d'hôpital, elle prend le premier train pour rejoindre sa fille. Elle ne sait pas encore où va la conduire ce voyage. Mais elle est progressivement amenée à s'interroger sur elle-même, sur les liens qui unissent, où plutôt désunissent toute la cellule familiale. Hélène Lenoir décrit une famille somme toute banale, classique, appartenant à la bonne société française, ancrée dans ses vieilles traditions, une famille au sein de laquelle Elvire n'est toutefois qu'une pièce rapportée. Rien n'est simple finalement dans une famille. Entre non-dits, secrets, conventions et mystères des relations filiales, chacun cherche sa véritable et juste place. Ces questions affluent à l'esprit d'Elvire au fur et à mesure qu'elle prend conscience de l'état de sa fille. Et toute la force, du livre d'Hélène Lenoir est justement là, dans cette façon de décortiquer la mécanique des liens mère-fille, femme et mari, belle-fille et beaux-parents, avançant toujours par petites touches subtiles pour mieux en décrypter les mystères. Si Pièce rapportée est un roman sur la désillusion, c'est aussi le portrait d'une femme qui tente douloureusement de s'affranchir d'un passé encombrant.
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Qu'il est donc dur d'être mère!
Qu'il est donc dur d'être fille!
Qu'il est donc dur d'être femme,amante, dur d'être Elvire, mariée sans amour à un homme dont elle voulait porter le nom et dont elle admirait le père, d'être secrètement amoureuse de son cousin germain Claas, de se sentir rejetée par une famille d'un autre milieu social,qui vous jauge, où le vous est de rigueur et de ne rien savoir ni de sa fille Anne, partie sans laisser d'adresse, ni de sa fille Claire,mal dans sa peau, qui joue un peu trop souvent avec les médicaments étiquetés d'une tête de mort.
Voilà les éléments que nous donnent à découvrir Hélène Lenoir,auteur Française (de plusieurs romans)qui réside en Allemagne dans Pièce rapportée.
Qu'il est donc dur ce terme pour Elvire, lors de l'accident de sa fille Claire de vingt quatre ans.
Enfin,ça, elle ne le comprend que petit à petit ou le comprendra-t-elle vraiment, car il lui faut un coupable et, à part quelques pécadilles, ça ne peut pas être elle!
C'est la faute à qui ce coma?
Au chauffard,fou,assassin à moto?
Accident ou tentative de suicide?
Le père irréprochable,l'avocat narcissique,le premier en tout a sa part, pas vrai, dans ce drame?
Non, mais dans le reste oui.D'ailleurs elle le hait et lui ne ménage pas ses insultes!
Le tueur, alors?
"Respire,Elvire,respire"
Ah, "Claas, son odeur,sa peau comme si tôt,si doucement..."
Et pourquoi n'appelle-t-il pas?
On devrait la plaindre, cette Elvire,fragile chose en attente d'amour,mais le talent d'Hélène Lenoir nous en empêche, faisant remonter au gré des souvenirs,des déconvenues,des fouilles,des comportements,des pensées, bien des secrets qui font que la femme objet du départ reste une pièce rapportée,seule si seule...On devrait la plaindre, mais on se risque à admirer son courage à briser tous ses carcans!
Triste état de fait mais état fait de main de maître!
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Il n'est pas de bon moment pour lire ce roman puissant, sombre, noirci à l'encre d'une eau trouble et réaliste, tant le lecteur se trouve balloté, remué par ce scalpel à la Mauriac qui fouille, tranche et découpe la famille en tranches, en parts inégales, inéquitables comme la vie, décrites avec maestria, dans une langue tenue, implacable et terrifiante.

Mauriac pour la sociologie et le décor, Duras pour les phrases inachevées que l'on saisit aussitôt ou que l'on remplit à sa guise.

Pas de bons moments, mais pas un instant où l'on ne lâche cette insidieuse musique faite de points de suspension, de prises de parole anarchiques, et cependant précise, arbitrée, essorée, lessivée, frottée au gant de crin par des personnages vivaces,
vivants, que le lecteur s'approprie bien qu'il ne sache rien de leur physique, de leurs
effets, de leur timbre. Une langue sans corps qui travaille au corps, jusqu'à l'os.
Une famille engoncée dans ses pesanteurs bourgeoises, versaillaises et catholiques, resserre son étau autour de la narratrice : multiples agressions d'un babil chic et quotidien révélant une inextinguible jalousie, irrépressibles grossièretés proférées par le mari avocat, blagues douteuses du beau-frère ecclésiastique.

L'héroïne a fort affaire dans cet univers hostile et hautain qui ne jure que par
l'amour du prochain. Après s'être effacée durant des années, Elvire, pièce rapportée, enverra tout promener au cours d'un drame catalyseur imprévisible.

Il n'est pas de bon moment dans cet ouvrage remuant, dépourvu de sérénité, pulvérisant les formes, mêlant le trivial, le malaise et la révolte, sauf celui de découvrir l'auteure d'une langue sans concession qui maîtrise l'art du récit et le propulse au plus haut.
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Ce livre se lit en quelques heures, en trois parties :

La première relate l'accident De Claire, on ressent très vite le malaise qui règne entre Elvire et Frédéric, les parents.

La seconde est le combat d'Elvire pour aider sa fille dans sa rééducation, un moment de solitude, sa famille l'a délaisse.

La dernière écrit comme une pièce, se passe dans la maison familiale, le jour de l'anniversaire de la Grand-mère, le ton et la distance avec Elvire est confirmé a travers ce dialogue.

La conclusion, dans une dernière partie était prévisible, elle explique le mal être qui construit ce récit.

Je mettrais une note moyenne à ce livre, je préfère les romans plus actifs, cette histoire peut se résumer en un chapitre, tout est dans le ressenti ; je l'oublierais assez vite.
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Rien ,cent fois hélas, ne m'a passionné dans ce récit tissé autour d'Elvire, une quadragénaire dont le monde s'écroule le jour où Claire, sa fille de 24 ans tombe dans le coma, renversée par une voiture. de cet évenement tragique, Elvire va en tirer le bilan de sa vie, un bilan où tout le monde, de son mari, égoiste, hautain et prétentieux à ses deux filles, rebelles et narcissiques, lui mentaient et ne lui accordaient que trés peu de considération (la fameuse pièce rapportée, c'était donc bien la Elvire en question, pas exceptionnelle comme twist final, non?)hélène lenoir.

Ainsi, j'ai vraiment eu du mal avec ces personnages, si peu aimables à qui l'auteur n'essaie jamais de leur conférer la dose d'humanité nécessaire, et dans ces personnages, je mettrais en premier lieu cette Elvire, dont le sort m'a laissé indifférent, malgré les épreuves qu'elle traverse.

Mais plus encore que les individus qui peuplent ce récit, c'est le style d'Hélène Lenoir, sec, cassant, trop détaché qui m'a fortement géné et m'a toujours donner l'impression d'être totalement extérieur à ce qu'on me racontait, un peu comme Elvire devenant une simple spectactrice de sa propre vie.1% rentrée

Je ne connaissais pas du tout Hélène Lenoir (voir photo), professeur de français vivant en Allemagne depuis 20 ans, et dont les rares interviews que j'ai pu glaner ici et là confirment cette impression de rigueur et de sécheresse ( germanique?) qui colle à son récit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (5)
Lhumanite
10 janvier 2012
Pièce rapportée, avec la justesse terrible de la prose d’Hélène Lenoir, prend place dans sa bibliographie non seulement comme une nouvelle facette de ce portrait d’une femme étrangère au monde clos de la famille envers et contre tout bouclée sur sa gravitation interne, qu’on suivait par exemple dans la Folie Silaz, mais peut se lire comme une méditation sur la place de l’écrivain : « peu fait pour ce monde ».
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lexpress
03 novembre 2011
La romancière tient admirablement son récit grâce au rythme tendu de sa langue, des images fortes - une obsession étrange pour le colza! - et des non-dits ambigus.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
18 octobre 2011
Hélène Lenoir ne cesse dans ses romans d’ausculter la famille, ses fièvres et ses eczémas. Ce roman montre avec quel talent et singularité elle peut le faire !
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
09 septembre 2011
Qu'il s'agisse d'un roman ou d'une nouvelle, ce n'est jamais sans frisson que l'on aborde un livre d'Hélène Lenoir. Il y a aussi, et surtout, un plaisir immense à retrouver l'une des romancières françaises les plus talentueuses, encore trop peu connue.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
09 septembre 2011
Belle héritière de Nathalie Sarraute, Hélène Lenoir fait de l'intime - ce qui traverse nos corps sous forme de mots - la pile atomique destinée tôt ou tard à faire exploser la communauté humaine et les apparences qui la maintiennent.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans la salle à manger. Longue tablée. Elvire arrive au milieu du repas et se dirige aussitôt vers Gisèle.
ELVIRE (se penchant pour l'embrasser) : Bon anniversaire, mère. Je suis désolée...
GISÈLE : Oui, mais vous n'allez pas embrasser tout le monde. Quand on arrive en retard...
ELVIRE : Je n'embrasse que vous, la reine de ce grand jour !
JEUNE FEMME : On vous a mise en bout de table parce qu'on ne savait pas trop...
ELVIRE : Très bien, parfait, je ne veux surtout pas perturber...
SIBYLLE (à Bernard) : Je vais changer de place. En fait, c'est elle qui devrait être à votre gauche, je viens seulement de comprendre que vous m'avez donné...
BERNARD (posant sa main sur la sienne) : Non non, ne bougez pas. Elvire est tout à fait au-dessus de ces histoires de protocole.
VIOLAINE (à la cantonade) : C'est moi qui ai décidé des places. Je tiens tout de même à le dire. Sachant qu'Elvire était retardée et que Claire s'était allongée, j'ai pensé que, quand Claire descendrait, elles seraient heureuses toutes les deux d'être assises l'une à côté de l'autre.
GISÈLE : Je reconnais là toute ta délicatesse
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Marcher bien droit, ne pas regarder ni à droite ni à gauche, se concentrer sur les panneaux, ignorer les gens quels qu'ils soient et l'odeur, les portes ouvertes dans les couloirs, prendre l'escalier plutôt que l'ascenseur, mais d'abord le hall, ça recommence, chaud, froid, respire, Elvire, respire....
Réanimation. Accés interdit au public. Oui, mais je suis la mère. Attendre ? Attendre que quelqu'un bouge cette porte ?....
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Comme si elle prenait en moi la substance,l'énergie,je ne sais pas,je ne peux pas dire exactement...Dans mon lit,hier soir,je pensais à l'histoire des vases communicants,mais le jour où elle aura tout pris,qui me rendra ou me donnera?
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Je ne sais rien.Je ne sais pas qui est ma fille.Depuis longtemps.Ca fait plus de trois ans qu'elle a quitté la maison.Sa vie,comment voulez vous?...Je ne sais rien d'elle.Sauf qu'elle a voulu mourir deux fois,elle a essayé,mais pourquoi je ne sais pas.
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Videos de Hélène Lenoir (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Lenoir
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