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EAN : 9782253030027
280 pages
Le Livre de Poche (01/06/1982)
3.8/5   1346 notes
Résumé :
Sélectionné parmi les meilleurs romans par toute la presse, La Nuit des enfants rois se déroule à toute allure, comme un merveilleux film, d'où l'on sort ébloui. Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intellig... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (123) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 1346 notes
Cette deuxième lecture, une trentaine d'années après la première, m'a fait baisser d'une étoile mon appréciation d'origine. Si j'ai pris tout autant de plaisir à relire cette histoire sur le prodige du génie, je me suis rendue compte que ce texte, purement divertissant, n'approfondisse pas suffisamment les personnalités des adolescents sur-surdoués dont il est question...

Après avoir été détectés, il y a dix ans, par Fozzy, un ordinateur ultra-perfectionné (en 1981 !), et son génial acolyte informaticien Jimbo Farrar, sept jeunes génies (six garçons et une fille) se rencontrent enfin. Dans la nuit qui suit cette 1ère réunion, les sept se font sauvagement agresser au Central Park à N.Y. Quatre d'entre eux subissent des violences extrêmes et de cet incident abominable naîtra une haine froide qui va faire réagir ces adolescents comme un seul homme, un seul esprit, envers le monde des adultes qu'ils méprisent...et qu'ils sont capable de détruire par leur intelligence démesurée...

D'emblée, Lenteric pilote notre ressenti (et moi, je n'aime pas être manoeuvré !) : vous aimeriez Jimbo et vous détesteriez ces ados calculateurs, presque dépourvus de sentiments !
Et oui, on aime Jimbo ! Ce génie aux yeux tendres qui vous regarde de ses deux mètres de hauteur. Ce connecticien qui dialogue avec Fozzy comme avec un copain de longue date qui connaîtra jusqu'aux moindres détails de sa vie intime. On l'aime aussi pour l'immense amour qu'il porte à sa femme Ann et quand l'auteur essaye de nous faire douter quant aux véritables intentions de Jimbo, on l'aime toujours...
Et oui, on déteste ces sept enfants-génies qui acquièrent rapidement un pouvoir presque illimité et ravageur. Mais l'auteur nous donne aucune chance de mieux les connaître : peu de détails sur leurs enfances (supposées difficiles), rien sur les conséquences psychologiques de l'agression subie, rien non plus touchant aux traits de leurs caractères, essences qui auraient permis de les distinguer... et d'éprouver un peu d'empathie.

Concernant l'informatique, afin de déterminer si ce livre a "vieilli" (comme certaines critiques le lui reprochent)... je savais pertinemment que j'allais me déplacer dans les années 1980 et je ne m'attendais donc certainement pas à faire la connaissance d'un App'y dernier cri.

Sinon, à part une finale un tantinet abrupte et quelques éclaircissements un peu trop longuets sur les vols bancaires, j'ai apprécié ce thriller dans lequel le suspense manifeste est rythmé par de courts chapitres qu'on s'enfile avec avidité.


Un grand merci à AudreyT pour avoir si bien "pal-pioché" :)
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Le résumé est clair. Les enfants rois du récit de Bernard Lenteric sont les sept enfants les plus intelligents du monde, rien que ça. Ils ont réussi avec brio les épreuves conduites par Jimbo Farrar dans le plus grand secret depuis plusieurs années, et seul celui-ci peut concevoir l'importance de ses résultats. Jimbo Farrar, lui-même désigné comme un homme d'une très grande intelligence, se prendra de pitié pour ces sept petits génies qu'il sait inévitablement condamnés à la solitude parce qu'ils ne peuvent supporter les esprits limités de ceux qui les entourent. C'est pourquoi, toutes les années, il fera une brève apparition dans leur vie pour leur rappeler qu'ils ne sont pas seuls et qu'ils seront bientôt réunis pour former l'entité la plus intelligente de ce monde. Ceci se produira avec l'ouverture d'une école qui, au terme du programme, regroupera quelques centaines d'enfants parmi ceux ayant obtenus les meilleurs scores aux épreuves.
Dès ce moment-là, la belle mécanique imaginée par Jimbo Farrar se détraque et les sept petits génies, une fois regroupés, deviennent aussi hargneux et crétins qu'une bande de hyènes décidées à tout décimer sur leur passage, à la différence près que leur meilleure arme sera leur intelligence hors du commun. Evidemment, Jimbo Farrar, qui est le seul vrai génie gentil du monde, ne l'entend pas de cette oreille et ne laissera pas cette petite basse-cour d'enfants détraqués réunis par sa faute diriger le monde comme elle l'entend. Et paf, la deuxième partie du livre nous racontera cette formidable guerre menée entre les forces du mal et les forces du bien. Comme la quatrième de couverture nous indique que ce livre a eu beaucoup de succès, on ne doute pas un instant de l'issue de cette histoire.

Mais laissons tomber le côté prévisible du récit. le reste du bouquin en vaut-il la peine ? Eh bien non, à moins d'avoir du temps à perdre et de vouloir rire des grossièretés de l'histoire, de la balourdise des personnages et de la vision de l'intelligence de Bernard Lenteric .

D'entrée de jeu, le style de la narration laisse dubitatif. Si l'histoire traite du génie et de l'intelligence, on s'attend un minimum à ce que l'auteur soit renseigné sur le sujet et que son texte soit d'une qualité supérieure à celui qu'un enfant de sept ans pourrait rédiger en réponse à son sujet d'expression écrite : "Qu'est-ce qui te fait peur, la nuit ?". Eh bien ce n'est pas le cas. Mais peut-être Bernard Lenteric pensait-il destiner son livre à un public exclusivement composé de sous-lecteurs impressionnés à l'idée de lire les aventures de personnages dont le QI dépasse souvent les 150 ? Quoiqu'il en soit, la description de chaque personnage, qui survient automatiquement après l'apparition de son prénom dans le texte, ne s'embarrasse pas de tournures grammaticales trop compliquées. En revanche, suivre le fil de la pensée de Lenteric peut s'avérer être une activité plus déroutante puisque, succédant par exemple à la description de la couleur des yeux et des cheveux de Jimbo, l'écrivain nous indique en outre sa grande gentillesse, avant de nous étaler le chiffre de son QI (bien sûr, tous les personnages connaissent leur QI dans ce livre, sauf les femmes qui préfèrent poser pour Playboy), en terminant par nous rappeler sa gentillesse caractéristique :


« Il est blond châtain. Il a des yeux bleu clair avec de longs cils sombres, qui lui donnent un air très doux. Il est extraordinairement intelligent. Son quotient intellectuel est bien au-dessus de cent soixante. A cent dix, on n'est déjà pas bête… Il a l'air incroyablement gentil. »


Quant aux petits génies, on appréciera la grande ouverture d'esprit de Bernard Lenteric qui permettra au lecteur de découvrir que même un enfant obèse, un enfant noir ou un enfant fille peut arriver à exceller dans l'usage de son cerveau, même s'il répond typiquement à tous les clichés du genre :


« Hari le Noir lui sourit avec une tendresse fraternelle. de ses longs doigts de basketteur, il lui effleura la main… »


En plus de cela, Bernard Lenteric pense qu'il est nécessaire de donner une petite touche sexy à son roman pour attirer le plus grand nombre de lecteurs. Attention, si vous recherchez du graveleux, vous serez déçu : ici, rien que du très doux-doux et mignon, sauf la scène du viol mais là c'est différent, ça concerne les méchants.
On découvre ainsi les exploits sexuels que Jimbo relate à son meilleur ami l'ordinateur (aussi con que l'écrivain imagine son lecteur) :


« - Je vais épouser Ann, Fozzy.
Silence. Jimbo ricana.
- Enthousiaste, hein ?
- Pas de programmation à ce sujet, dit Fozzy.
- Je suis sacrément heureux d'épouser Ann. Ca a été fantastique, elle et moi, cette nuit, Fozzy. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais le résultat a été réellement fantastique. Les autres fois, ça a toujours été bien, mais cette fois…
- C'est tout bon, mec, dit Fozzy au hasard. »


Et des scènes torrides qui sauront réveiller l'attention du lecteur endormi (ce qui serait tout à fait compréhensible) :


« Elle se retourna enfin et lui fit face, ses cheveux blonds teintés de rouge par la lueur du poêle. Elle vint vers lui, prit doucement la tête de Jimbo entre ses doigts et amena le visage contre ses seins :
- Sentez, ils sont tout chauds. »


Bon, on voit que le lecteur est vraiment considéré comme un abruti qui réclame à corps et à cris sa dose de scènes pseudo-érotiques à raison d'une toutes les cinquante pages environ. En revanche, les petits génies ne sont pas de ce bois-là. La chair, le corps ? Ils ne connaissent pas. Sauf peut-être le seul spécimen femelle de cette étrange corporation, et encore. Descendante de femmes qui pratiquèrent, il y a quelques milliers d'années, le plus vieux métier du monde, elle n'hésite pas à perpétrer la tradition et à vendre son corps lorsqu'elle sait pouvoir en retirer du bénéfice. A part ça, les trucs du corps, ça ne l'intéresse pas. La dualité corps/esprit a encore de beaux jours devant elle. D'ailleurs, elle n'aime pas nommer les choses telles qu'elles le sont vraiment, et plutôt que de bien vouloir avouer qu'elle aimerait bien se faire Jimbo, elle préfère dire :


« […] j'ai envie de lui ouvrir mon ventre. »


Ce qui est nettement plus classe, cela va sans dire. Et si Jimbo se laisse tenter par les attraits de la divine petite intellectuelle, c'est bien sûr en toute connaissance de cause. Il ne s'agit que de manipulation, on vous le fait bien comprendre, et Jimbo est bien trop intelligent pour céder à une simple pulsion. Mais il faut dire aussi que tous les personnages qui entourent Jimbo et sa bande de petits génies ne sont pas futés. Facile pour eux, dans ces conditions-là, de mener à bien leurs projets machiavéliques. Apprécions par exemple la rapidité d'esprit des professeurs des génies (les meilleurs professeurs du monde, cela va sans dire, et pourtant, on a du mal à y croire) :


« Calvancanti trouva normal que trois ou quatre des Jeunes Génies, dont Gil, reviennent régulièrement rendre visite à Luque, même en dehors des cours.
Il ne fut pas davantage surpris que l'ordinateur de Luque et celui de la Fondation puissent utiliser exactement le même type de bandes magnétiques et d'encodeurs, pour la production du software, c'est-à-dire du logiciel, autrement dit les programmes qui disent à un crétin d'ordinateur sur quoi et comment il doit travailler. [vous êtes sûrs d'avoir bien compris ?]
De sorte que ni Calvancanti ni Luque ne s'étonnèrent de voir les Jeunes Génies transporter des disquettes IBM. Ils en prirent l'habitude. Ils étaient amusés, même flattés de voir les « gosses » manifester autant d'intérêt pour leur spécialité. »


Et ainsi, par le biais du réseau informatique, les petits génies réussiront presque à dominer le monde. Normal, on se demande souvent si eux-mêmes n'appartiennent pas à cette espèce composée de circuits électroniques en tous genres. L'intelligence humaine, définie et mesurée selon les critères de l'intelligence artificielle ? Nous y sommes presque - mais presque seulement.


« Pas un instant il ne soupçonna ce qui se cachait derrière le miroir sans tain des grands yeux noirs apeurés de Gil Geronimo Yepes : un cerveau capable de deviner, d'enregistrer et de mettre aussitôt en mémoire des centaines de programmes et des milliers d'instructions. Et, mieux que cela, ayant percé les codes d'accès, capable de concevoir et d'exécuter le branchement qui allait permettre d'établir, à distance, le contact avec la mémoire centrale de l'ordinateur. »


Heureusement, les longs passages chiants à base d'informatique sont ponctués de petites bulles d'air rafraîchissantes au sein desquelles le lecteur pourra goûter à l'humour ravageur de Bernard Lenteric :


« - Tous ces mouvements avaient été exécutés par les banquiers sur ordre écrit et codé émis par leurs 548 clients…
- Ouais, mec, uniquement par correspondance, seulement par-écrit-tu-l'as-dit-bouffi. »


J'en ris encore. Je pense qu'il s'agit d'ailleurs du but ultime et inavoué de Bernard Lenteric : faire hurler de rire son lecteur. Comment aborder autrement ce roman ? Manuel destiné à la compréhension de l'intelligence à destination des crétins, la première page devrait se parer d'un avertissement adressé au lecteur potentiel. Un peu comme lorsque Bernard Lenteric ne cesse de nous répéter que la réunion des sept génies devra inévitablement engendrer une catastrophe planétaire, alors même qu'il n'est encore rien arrivé :


« Ann était heureuse pour Jimbo. Pourtant, un piège venait à l'instant de se refermer sur eux tous. »


Le lecteur est content quand il tient le livre entre ses mains pour la première fois et qu'il croit lire un petit thriller bien ficelé et piquant à souhait. Et pourtant, il ne sait pas encore que Bernard Lenteric se fout de sa gueule.
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Le côté obscur...des adolescents, ça vous dit quelque chose ? Moi ça m'attire toujours, la face cachée des gens.
Mais ici, il ne s'agit pas d'adolescents « normaux » (ça existe, des adolescents normaux ? Non, je rigole), mais de « génies ». Des surdoués. Des HP, comme on dit maintenant, càd des personnes à haut potentiel.

Bref. Au fait.
Jimmy Farrar est lui aussi un super intelligent, génie de l'informatique. Son meilleur ami, d'ailleurs, c'est un ordinateur, le complice de tous ses instants, le confident de tous ses espoirs. Mais Jimmy, lui, est un adulte. Il est marié avec la belle Ann, et ces deux-là se vouent un amour fou.
Dans le cadre d'un programme de recherche d'enfants doués, il en découvre 7, disséminés en Amérique du Nord, d'une intelligence exceptionnelle. Il les surveille jusqu'à leurs 15 ans, moment où ils seront réunis, parmi d'autres génies mais moins doués qu'eux. Cette assemblée exceptionnelle fait l'objet d'une éducation haut de gamme, dans une université hors pair.
Mais cela va se gripper bien vite car le jour de leur réunion a été le théâtre d'une violence exécrable. Leur côté obscur va se déchainer...
Jimmy, chevalier blanc, pourra-t-il se montrer à leur hauteur afin de les contrer ?

Enthousiasmée au départ par ce thème des ados surdoués, captivée par l'intelligence, je me suis lancée avec grand plaisir dans ce livre vanté par d'anciens élèves et même par des collègues.
Je dois dire qu'au départ, je me suis bien amusée : l'écriture par petites touches de Bernard Lentéric me galvanisait. Pas de psychologie fouillée, mais des comportements percutants, pas de circonvolutions, mais des phrases incisives.
Et puis, et puis...à partir de la moitié, il y a eu trop d'opérations bancaires, trop de détails qui ne m'intéressent pas du tout. Et puis, et puis...l'écriture de Lenteric a commencé à me lasser. Et je me suis surprise à me dire... « je m'ennuie ».

Les enfants-rois, finalement, très peu pour moi. Ce ne sont que des sales gosses.
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Fozzy est un ordinateur surpuissant, la machine la plus perfectionnée qui existe. On lui confie toutes sortes de calculs et de recherches. Dans les années 1970, il a été chargé d'identifier des génies parmi les enfants utilisant les ordinateurs mis à leur disposition. Il en trouve sept, sept enfants que Jimbo Farrar, le programmateur de Fozzy, va suivre discrètement pendant des années. « J'ai créé les Sept. Sans moi, ils n'existeraient pas. Je les ai aimées, et je les aime et je les aimerais toujours. » (p. 326) À l'âge de quinze ans, les Sept se rencontrent et se reconnaissent. Hélas, le soir de leur rencontre, ils sont attaqués. « Ce qui est arrivé à Central Park a scellé l'union des Sept. L'union dans la haine. » (p. 122) Ce cerveau collectif va se venger, d'abord par des crimes bancaires audacieux, puis en versant le sang des personnes qu'ils haïssent le plus. Jimbo Farrar, que les Sept surnomment l'Homme-Montagne, est-il de leur côté ou fera-t-il tout pour les arrêter ?

Ce roman m'a été fortement déconseillé par une collègue. Dans un élan de masochisme aigu, j'ai voulu me faire une idée. le livre achevé, je me range aux conclusions de ma collègue. Je ne comprends pas les motivations des sept adolescents. Avant de se rencontrer et d'être attaqués à Central Park, ils nourrissent déjà un profond mépris pour le reste de l'humanité. « Il a environ cinq ans et son intelligence anormale est comme ce serpent lové qui attend. » (p. 30) Il est question d'une fureur adolescente qui se tourne soit vers son auteur, soit vers son environnement. Mouais… je n'accroche pas vraiment à cette psychanalyse de comptoir.

Les crimes des Sept sont odieux, cruels et sadiques. Mais ça n'empêche pas l'auteur de faire preuve d'humour potache trois lignes plus loin. Par ailleurs, il abuse des prétéritions : au lieu de saupoudrer le texte d'un suspense de bon aloi, elles désamorcent la tension et font du récit une suite de péripéties forcément attendues en dépit de leur caractère spectaculaire ou atroce. Autre bémol : le style est très inégal : ce qui pourrait être un récit policier ou de science-fiction assez honnête tourne parfois à la farce avec des expressions de ce genre : « Il était tellement ultra-perfectionné […] » (p. 9) Ne dirait-on pas la phrase d'un enfant convaincu que son jouet est meilleur que celui de son copain ?

Quant à la fin du récit… j'ai vu des soufflets retomber moins lamentablement ! Et que dire des incohérences ? Tout au long de l'histoire, on nous répète que Fozzy, le super ordinateur doué de parole, ne répond qu'à la voix de Jimbo : pourquoi et comment peut-il répondre à la voix d'un autre personnage à la dernière page du roman ? Et quel est l'intérêt de lui faire prendre la voix de personnages de cinéma ?

Vous l'aurez compris, je ne recommande pas ce roman qui a pris un sacré coup de vieux en dépit du succès qu'il a connu à sa sortie en 1982. Je n'ai pas passé un mauvais moment, non, parce que j'ai beaucoup ri devant la nullité de ce texte.
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Fozzy est un ordinateur qui peut dialoguer avec Jimbo, son maître et ami, parfois en imitant la voix de Dustin Hoffman.
Il a été conçu pour dénicher des génies, il enregistre le quotient intellectuel de millier d'enfants américains et trouve en effet sept enfants génies.
Mais ceux-ci acquièrent très vite avec leur intelligence associée un pouvoir illimité de destruction, ils volent et accumulent les crimes parfaits...
Ce livre se déroule à toute allure comme un merveilleux film, d'où l'on sort ébloui.
C'est un chef d'oeuvre déconcertant, intemporel et formidable.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Il y a d'autres exemples d'enfants promus, par un caprice de l'Histoire, à de hautes responsabilités et mis en mesure de donner libre cours à leur nature. Je pourrais mentionner les jeunes adeptes d'Andreas Baader, ou les jeunes tueurs des Brigades rouges italiennes. Ces serait s'écarter un peu, très peu en vérité, de notre sujet. Non, je vous citerai trois exemples fournis par l'Histoire : Savonarole à Florence , vers 1495, qui livra sa ville aux enfants, Mao en Chine qui donna le pouvoir aux Gardes rouges, le Cambodge plus récemment, qui arma ses adolescents. Dans les trois cas... on délégua aux enfants l'autorité sous prétexte qu'ils étaient plus purs que les adultes.
...
dans les trois cas, l'horreur James. Tout s'est toujours passé comme si, s'agissant de cruauté les enfants pouvaient de très loin surpasser les adultes, quand l'occasion leur en est donnée. Ce qui, Dieu merci, n'arrive pas souvent. Voilà les enseignements de l'Histoire.
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Cela arriva sous terre, la nuit dans le silence, dans cette immense salle insonorisée où ça clignotait et cliquetait doucement. L'ordinateur qui se trouvait là était le plus rapide et le plus puissant existant alors au monde, et seul devait en principe le surpasser le NASF, que la NASA projetait de construire à Palo Alto, Californie ; il avait coûté des millions de dollars à Killian ; son temps d'accès était de douze nanosecondes et demie - 12,5 milliardièmes de seconde - ; la capacité de sa mémoire centrale, renforcée par trois douzaines d'unités de stockage Cray DD 19, approchait 300 milliards de bits ; il pouvait réaliser environ deux cent quarante millions d'opérations différentes par seconde.
On l'avait baptisé Fozzy.
Il était tellement ultra-perfectionné qu'il pouvait parler avec une vraie voix humaine, en imitant par exemple Gary Grant dans "Philadelphia Story", Judy Garland dans "A star is born" ou Dustin Hoffman dans "Macadam cow-boy"....
(extrait du premier chapitre de l'édition de poche parue en 1981)
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« Je leur ai parlé, Fozzy »
Silence.
« A tous les sept. »
Silence.
« Ils m’ont regardé de leurs grands yeux… »
En marchant, Jimbo s’était réfugié dans une zone d’ombre. Seuls ses yeux étaient vaguement éclairés. Un autre être humain présent à ce moment-là dans la salle souterraine n’aurait pas remarqué à quel point ce corps était dégingandé, maigre, maladroit.
Il aurait tout juste vu les yeux de Jimbo Farrar et compris alors à quel point il était fait d’intelligence pure, une fois dégagé de son corps d’adolescent monté en graine. Et il en aurait été fichtrement impressionné.
La vois de Jimbo provenant de l’ombre :
« Je leur ai dit la phrase que j’avais préparée. Celle-là seulement. Qu’est-ce que je pouvais leur dire d’autre ? J’avais déjà l’air assez fou de chicoter ça à des enfants de cinq ans… Fozzy ?
- Oui, Jimbo ?
- Demande-moi ce que je leur ai dit.
- Qu’est-ce que tu leur as dit, Jimbo ?
- On ne dit pas : qu’est-ce que tu leur as dit. La forme interrogative correcte est : que leur as-tu dit ?
- Que leur as-tu dit, Jimbo ?
- Je leur ai dit : Vous n’êtes pas seul. Vous êtes sept.
- Ca fait deux phrases », dit Fozzy.

Jimbo sorti de l’ombre, avança de deux pas. Il paraissait vraiment très grand. Il acquiesça, s’immobilisa. Puis il acquiesça de nouveau, avec gravité, comme si Fozzy venait de faire là une découverte capitale.
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Imaginez une armoire, un placard, une commode, enfin n'importe quel meuble où l'on range soigneusement des vêtements, du linge de table, des draps. C'est rassurant, banal, familier, ordonné. C'est l'été. On sent l'odeur du thym glissé entre les draps. Il y a dans l'air une tiédeur agréable, parfumée. Et pourtant au coeur de ces draps empilés, un bien dans un tiroir, se trouve un serpent lové, venimeux, mortellement dangereux.
Il a environ cinq ans et son intelligence anormale est comme ce serpent lové qui attend.
Qui attend.
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Il pencha la tête. Elle portait un chemisier, manches retroussées, tissu à carreaux, façon western. Et ses seins...
...
- ...Non ça c'est ma poitrine, mes yeux sont plus hauts...
Elle portait aussi un jeans qui la moulait.
- Un peu plus haut, Jimbo, tu y es presque, encore un effort...
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