"Loulou-Antoine se forge le caractère. Elle se bâtit une âme à son échelle, rugueuse, coriace, à l’âpreté aussi amère qu'une endive verte"
Loulou-Antoine n'est pas une peste, non elle est pire que cela...Elle déteste la tendresse, les bisous, la compassion, la gentillesse. La seule personne qu'elle côtoie est un SDF, César. Elle discute avec lui mais aussi tente de raviver la douleur qu'elle sent chez cet homme. Elle l'asticote, juste parce que " ça aussi, ça devrait lui faire un peu de mal".
Écorchée vive elle ne supporte pas les autres...Ne fait aucun effort pour être une adorable fillette. Comme si il fallait qu'elle s'arme, comme si elle savait qu'elle va souffrir bientôt....
Et puis un jour c'est son genou qui lâche..Médecins, examens, hôpital, Loulou-Antoine a un cancer.
Va-t-elle s'adoucir? Sa mère pleure, son père revient vivre à la maison et Loulou-Antoine va rencontrer d'autres enfants qui vivent le même drame qu'elle.
Son caractère ne va pas s'adoucir, et on côtoie à travers son regard la détresse de ce petit groupe d'enfants dans ces pages,.. On pouvait sourire jusque là, et puis on a la gorge qui se noue...
Mais Loulou-Anne est une farouche, elle ne s'apitoie pas sur son sort, refuse qu'on la plaigne, qu'on la cajole.
Petite fille perdue dans un monde qui lui fait peur, elle l'avouera un jour à César.....
Pas demain la veille....Loulou-Antoine ne va pas se laisser faire. Elle sait montrer les dents... Comme elle l'a toujours fait.
Une petite fille sur un banc qui regarde la vie....Un livre lumineux et douloureux.
Heureusement Christophe Léon y met un peu d'humour, mais il ne nous reste de ses lignes que le froid de cette maladie... Et la douleur de Manu, Irène et Doris..
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Loulou-Antoine est une petite fille qui a beaucoup (trop ?) de caractère: pleurnicher, faire des câlins, ce n'est pas son truc ! Elle ne mâche pas ses mots et fait preuve d'une honnêteté déconcertante, au grand dam de ses parents et de son seul vrai ami, César, un SDF avec qui elle discute tous les mercredis après-midi sur un banc du square… Alors, quand Loulou-Antoine apprend qu'elle est atteinte d'un cancer, elle est bien décidée à ne laisser personne s'apitoyer sur son sort. Malade ou pas, elle ne se départira pas de son mauvais caractère ! Ce roman aborde le sujet difficile la maladie de façon touchante et drôle grâce à cette petite héroïne pleine d'énergie et de ressources.
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Quand la maladie adoucie une petite fille...
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- Loulou-Antoine, ma grande , comment te sens-tu ?
- Comme une moule à marée basse un jour de canicule, répond Loulou-Antoine d'un air dégoûté.
Loulou-Antoine refuse qu'on la plaigne. Elle dénie à qui que ce soit le droit de lui porter un quelconque secours. Elle se cabre au moindre signe de pitié.
Et pour elle, ce qu'elle voit et entend ici est d'une pitié abominable.
-Tu ne te sens pas bien, petite ? interroge la dame serviable et inquiète.
- Loulou-Antoine défend qu'une étrangère s'occupe d'elle. Elle ne veut pas de sa compassion. D'elle - elle ne veut rien dire. C'est instinctif.
Rencontre avec Christophe Léon autour de "Silence, on irradie !"