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EAN : 9782842714994
131 pages
La Musardine (13/10/2011)
4/5   3 notes
Résumé :
Sur les conseils d’une amie, Axel Léotard, photographe travaillant sur la performance physique et les transformations corporelles se rend un jour chez Maîtresse Cathy, dominatrice parisienne, une « grande » lui a-t-on dit. Parce qu’elle est body-buildeuse et tatouée et qu’en cela elle entrerait dans l’objectif de sa recherche. D’une séance photo l’autre, des liens se nouent au fur et à mesure que les langues se délient. Surgissent de ces entretiens des pans de vie s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Axel Léotard est photographe et travaille sur la performance physique et les transformations corporelles. Cathy, body-buildeuse et tatouée entrait dans l'objectif de sa recherche. Au fur et à mesure des séances de travail et des conversations, Axel Léotard découvre chez son modèle un vécu si riche qu'il décide d'en faire un livre
« Un écrit témoignage, un écrit mémoire, parce que Cathy va m'entraîner au fil de ses récits dans un Paris des années 80, me faisant revivre les heures glorieuses de la libération des moeurs, de l'argent facile et d'une insouciance qui semblent bien loin aujourd'hui »
C'est le récit d'une vie de femme, riche en rebondissements, agrémentés de détails cash et crus mais jamais glauques.

Traumatisée par un viol à l'été de ses 15 ans, elle commence à se prostituer dans l'année de ses 18. Elle a toujours revendiqué sa volonté et son droit de disposer de son corps comme elle l'entend même en tant que « valeur marchande ».
Sa vie est réglée par ses choix, jusque dans l'excès et à tout niveau : sexe, argent, alcool, drogue, jeu, sport.
« Quand je la regarde, quand je l'écoute se raconter, je vois et j'entends un être de l'extrème ayant besoin de frôler la brûlure pour sentir le feu. »
Au début des années 80, les demandes de prestations sadomasochistes augmentent. Cathy n'en connaît pas la raison. Son allure ? Elle est grande, androgyne, cheveux courts. Sa dextérité à répondre aux demandes spéciales des clients ? « Les séances sadomasochistes rapportent plus d'argent qu'une passe classique et surtout il n'y a plus de rapport sexuel, [...] le sexe fatigue déjà Cathy »
Tout au long du récit, on suit Cathy dans ses péregrinations, dans sa vie de femme et de prostituée, dans la vie de la rue, des studios, des donjons, dans sa recherche de limites et son insoumission.

La biographie est aérée par des récits courts de séances SM, séances apparemment photographiées par l'auteur.

Car Cathy est une maîtresse. Ignorante, je me suis renseignée.
Une dominatrice ou maîtresse est une femme qui accepte le rôle dominant dans le cadre d'un jeu sexuel et cérébral dominant/dominé. le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. Cette douleur peut être psychologique (humiliation) ou physique.
La dominatrice a pour partenaire un masochiste.
Le masochiste a un programme fantasmé, une mise en scène échafaudée par lui-même et cherche l'actrice qui jouera le rôle dominant. Il lui propose un contrat ou pacte, ce qui signifie qu'il y a consentement mutuel. Les dominatrices professionnelles appellent leur local aménagé un « donjon ».

« Maitresse Cathy l'insoumise » d'Axel Léotard est une biographie éditée par La Musardine, maison d'édition érotique que j'ai reçue à l'occasion de la dernière édition de Masse Critique.
Ce n'est pas un livre que j'aurais eu l'audace d'acheter et j'ai bien été contente de le recevoir. Je n'ai pas été décue ! Cette biographie est réellement une histoire de femme intéressante et forte. le livre est captivant, court, 132 pages et a été dévoré.


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Quand je l'ai reçu, j'ai ressenti une légère déception. J'avais cru comprendre de la présentation qu'il s'agissait d'une biographie mais aussi d'un livre de photos. En effet, Axel Léotard est photographe et il a rencontré Cathy, propriétaire d'un des plus célèbres donjons parisiens, lors de séances photographiques. Mais rien de tout ça, il s'agit d'une biographie classique, qui s'est décidée alors que la complicité entre le modèle et le photographe grandissait. Aucune photo donc !

Cathy a connu une enfance heureuse au sein d'une famille aimante. Fille d'un militaire, elle aime la discipline et est bonne élève, studieuse et sportive. Mais alors qu'elle a 17 ans, sa grande naïveté la pousse dans les griffes d'un prédateur qui la viole. Mais dans sa famille, on ne parle pas et Cathy poursuit sa vie. Pourtant, tout a changé, et son avenir se trace. Elle se désintéresse de ses études et rêve d'indépendance. Après avoir quitté un petit ami qui l'emprisonnait, elle découvre la prostitution et la liberté qu'elle lui procure. Même si tout n'est pas toujours rose, Cathy réussit toujours à se sortir des mauvaises passes grâce à des rencontres providentielles. Elle en ressort plus forte et décide de partir pour Paris, destination de tous les possibles. Là, elle connaîtra les plus belles années de la vie qu'elle s'est choisie mais aussi une chute vertigineuse. C'est là aussi qu'elle découvrira le SM et qu'elle prendra conscience de manière intuitive que la domination est un filon d'avenir. N'hésitant pas à aller au bout de ses limites, Maîtresse Cathy est aujourd'hui reconnue dans le milieu des donjons parisiens.

N'y allons pas par quatre chemins, j'ai été passionnée par cette biographie, lue en quelques heures. Une fois commencé, plus possible de lâcher ce bouquin ! Axel Léotard réussit à raconter la vie de Cathy sans voyeurisme excessif, avec une écriture fluide, entrecoupant le récit de sa vie des questions qu'il lui a posées rendant la structure vivante, comme si on participait à une conversation. Mais soyons aussi réalistes. Si on entame ce genre de biographie, on veut un peu de … contenu, si vous voyez ce que je veux dire ! Et là aussi, l'auteur réussit à satisfaire le lecteur sans en faire trop. Les chapitres sont entrecoupés de descriptions de séances de domination qui montent en intensité au fur et à mesure … Hum hum, spécial quand même ! Mais jamais scabreux, Axel Léotard ne tombe jamais dans le vulgaire. D'ailleurs pendant toute la biographie, aucune scène de prostitution n'est décrite mais uniquement évoquée.

Bref, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'ai malgré tout des réserves à émettre. Mais sur le contenu de la biographie elle-même. A lire le récit de la vie de Maîtresse Cathy, surtout ses débuts, certains pourraient croire que la prostitution est une vie qui amène la liberté et l'argent facile. Elle choisit cette voie, le revendique et cela même lorsque des options beaucoup plus enviables semblent lui être proposées. Elle en fait un peu l'apologie. On est même étonné de toutes les facilités et de toutes ces rencontres qui arrivent un peu à point nommé, comme par miracle, pour la sortir de ses mauvais pas.
La suite changera un peu la donne mais malgré tout, elle laisse passer un message trop positif sur un métier qu'elle revendique comme une vocation. Même ses parents l'acceptent, son père gérant son argent et sa mère l'aidant à choisir ses tenues de dominatrice.

A part ce bémol, j'ai trouvé cette biographie vraiment intéressante et cette maison d'édition La Musardine une excellente surprise.
Lien : http://www.chaplum.com/maitr..
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La biographie n'est pas mon genre littéraire favori, loin de la, j'aime plutôt la fiction que le documentaire. Pourtant, cette biographie était très intéressante, en partie due au fait que le sujet est intéressant ou tout du moins intriguant. IL livre une vision nouvelle, loin de l'image glauque et pervers véhiculé par l'inconscient collectif. Cela est en grande partie due au fait que le personnage principale n'est pas glauque elle même, elle sait ce qu'elle veux - être libre - et la prostitution est le moyen le plus "simple" pour elle.
Un reproche, l'auteur s'attarde sur la prostitution et finalement peu sur le coté domination "SM", contrairement a ce que l'on attend avec le titre.
Globalement très bien écrit, c'est court et facile a lire. Recommandé pour tous ceux qui se pose des questions sur le monde réelle des femmes de petite vertus.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La cocaïne au début, c’est génial, je buvais sans avoir les effets néfastes de l’alcool, je n’étais ni fatiguée, ni soule, mes nuits étaient presque aussi intenses que mes jours. Les premières semaines, je consommais en moyenne deux grammes par jour, très vite, j’ai atteint un plafond de cinq grammes.
Cinq grammes sous-entendent que Cathy ne fonctionne dorénavant que sous cocaïne. Pas un seul instant au cours de ses journées ou de ses nuits, elle n’est « claire ». Peu de cocaïnomanes tiennent ces quantités sur plusieurs mois. Je regarde la femme qui est assise en face de moi des années plus tard, surpris par sa chance. Et son insouciance, car plus je l’écoute et plus je me rends compte qu’il ne s’agit pas d’inconscience. Elle sait la drogue, comme elle sait l’alcool, mais la vie n’est-elle pas un voyage à sens unique ? Alors quitte à voyager tout en sachant que le voyage ne se fera pas deux fois, autant aller jusqu’au bout de la moindre découverte.
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Quand une fille est protégée, deux solutions s’offrent à elle pour recouvrer sa liberté : soit elle la rachète à un prix fixé par son protecteur, soit elle présente au protecteur une fille qui prendra sa place. Quand Cathy fait part de son idée à France, la jeune femme ne comprend pas, lui déconseille dans un premier temps de prendre ce chemin, pour finir dans un second temps par céder. Elle revient le lendemain au Piano Bar avec la photo d’un certain Gilbert.
- Voilà, s’il te plaît je lui en parlerai demain et on fixera un rendez-vous.
Gilbert a une bonne cinquantaine, bel homme, bien conservé. Cathy ne se demande pas si Gilbert lui plaît ou non. Il n’est pas là pour plaire, il est l’instrument qui va lui permettre de travailler dans la rue. Là où elle voulait être la première fois qu’elle est venue à Paris : rue Saint-Denis. Cathy a vingt ans.
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Ses choix sont faits. C’est ce métier-là qu’elle exercera. Pour l’instant elle n’a encore rien dit à ses parents, mais ne veut pas se taire plus longtemps.
[...] Les mots sont venus tout seuls : « voilà, j’ai changé de métier, je fais la retape dans la rue et ça me plaît ! ». J’ai pris une gifle monumentale et mon père m’a demandé de quitter la maison.
- C’est ce que tu as fait ?
- Oui. on ne plaisantait pas avec l’autorité paternelle.
J’ai fait mes valises. Avant de partir, je leur ai donné le lieu et les horaires durant lesquels je travaillais. Quinze jours plus tard, ils sont venus me rendre visite. Mon père m’a dit que si c’était ce métier-là que j’avais choisi, il fallait que j’apprenne à mettre de l’argent de côté. Ce métier-là comme il disait, on n’en a plus jamais reparlé. Enfin, on n’est jamais rentré dans les détails. Il savait très bien si les " affaires" marchaient ou non en fonction des montants que je lui envoyais. Il arrivait même à deviner les périodes où je dépensais à outrance. Je crois que je n’aurais pas eu la moitié de ce que j’ai aujourd’hui s’il n’y avait pas eu mon père. Je suis bonne en maths, mais pas vraiment douée en gestion. Il est mon meilleur conseiller financier depuis trente ans.
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J’avais la chance de proposer des prestations un peu spéciales. Sur ce type de prestations, les clients deviennent vite des habitués. Ils savent ce que tu fais, ont moins peur d’aller de plus en plus loin, de séance en séance. Quelque part, c’est cela qu’ils cherchent : aller toujours plus loin tout en étant en sécurité. S’ils ont confiance en toi, ce qui peut demander plusieurs séances, pourquoi voudrais-tu qu’ils aillent ailleurs ?
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Dans la rue Saint-Denis, les heures sont les heures, les lois de la rue sont inviolables, gare à qui, par exemple, baisserait les prix ou ne travaillerait pas aux heures données. Les filles tournent en brigade, souvent deux par studio : quand l’une redescend, l’autre monte. Cathy me décrit cette rue comme une usine aux postes de travail innombrables.
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