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Le cycle de Lanmeur tome 1 sur 7
EAN : 9782277217220
J'ai lu (26/02/2001)
3.81/5   13 notes
Résumé :
La planète Lanmeur avait choisi Twern comme "contacteur", l'envoyant à travers les étoiles, suspendu entre vie et mort, l'inconscient irrigué par des répétiteurs électroniques... et par suite d'un incident spatial, Twern s'est retrouvé sur Ti-Harnog, une terre inconnue.
Des paysans recueillent cet être étrange venu d'ailleurs, si différent d'eux par l'apparence et l'esprit. Ti-Harnog est un monde rural, encore primitif, rigidement divisé en castes. On créera ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman est un très beau travail de world building.
La problématique générale me fait sur le principe établir un parallèle avec les modalités habituelles dans le cycle de l'oekoumène de Ursula le Guin.
L'humanité vit sur plusieurs mondes , être humain renvoie à des réalités biologiques variées et chacune de ces humanités à vocation à être contacter par le centre de gravitées de l'espèce humaine.
Dans Ti-Harnog l'auteur qui est un spécialiste de la mise forme de mondes ,de populations et de faunes alternatifs ou alternatives à ceux et celles que porte la terre qui est la nôtre.
Le visiteur qui est un « contacteur « professionnel, devra s'acculturer à ce monde étonnant qui lui fera une place officielle en lui faisant une place très bornée dans cette culture.
C'est une lecture agréable pour les amateurs d'univers alternatif car le roman est très solidement composé et l'univers est très questionnant.
Les habitants de ce monde seront interpellés par l'altérité conséquente d'un humain intégralement autre qui est un émissaire d'une civilisation très avancée par rapport à celle de l'autochtonie qui tire plutôt sur un ensemble médiéval. Cet écart posera la question du statut éventuellement divin de cet émissaire. Cette problématique est complexifiée aussi par le fait que le contact est le résultat d'un accident ( de la route sourires).
Par ailleurs les habitants de cette planète alternative à la nôtre naissent tous de sexe féminin et ils deviennent systématiquement des hommes après avoir atteint une maturité certaine.
Cela n'est pas sans avoir de multiples répercutions sociales ces problématiques liées au genres sont encore accentuées par des problématiques liées aux castes spécialisées et très hiérarchisées de cette société autre.
Il existe sur monde un territoire peuplée de hors castes, cela apporte un peu de sel dans cette cuisine à la limite de l'ethnologie finalement sur cet univers plein de questions.
La civilisation de ce monde sera bouleversée par le contact et tout ce qui découle du contact constitue les péripéties de l'intrique romanesques de ce texte très fonctionnel.
Comme dans le cycle de l'Oekumen , la durée très longue des voyages et des communications à travers l'espace ,font de l'espace-temps une donnée quasi politique sur ce monde contacté accidentellement. Cette problématique est une complication de plus, en ce qui concerne la mise en oeuvre d'une ligne de conduite solidement établie, pratique ,effective et appropriée. C'est un plaisir d'univers de SF à parcourir selon des modalités et un rythme assez attractifs finalement et en compagnie d'un homme imberbe dont l'absence de pilosité est une véritable curiosité locale. Décidément les poils ca gêne ,ça ne plait pas toujours mais ça laisse rarement indifférèrent (sourires) , et quand les sentiments s'en mêle ...
Ce planète opéra m'a beaucoup fait penser à : ,La main gauche de la nuit, qui repose sur un univers qui décline une dynamique relativement analogue à celle de ce roman qui ouvre le cycle de Lanmeur.
La main gauche de la nuit est également un excellent Roman.

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Un très agréable roman, qui m'a laissé dans une sereine hébétude pendant quelques heures après que je l'eusse terminé.

L'astronaute Twern atterrit sur Ti-Harnog. Envoyé de la planète Lanmeur il est un contacteur, missionné pour préparer Ti-Harnog au Rassemblement de toutes les humanités. Accompagné du Conteur Talhael il va, sous prétexte de chercher sa Vérité, nous faire découvrir ce monde étonnant. Contre son gré, il va aussi bouleverser le bel ordonnancement de la société. Car la venue d'un homme descendu du Ciel, à la fois début et fin du monde, le Penn't Adébenn, est prévue dans les vieilles légendes, et le physique si particulier de Twern selon les canons des Harnogiens le désigne comme étant cet Élu.

L'essentiel du plaisir que j'ai ressenti réside dans la qualité apportée à la construction ethnologique et sociologique de Ti-Harnog. L'exotisme est complet. On découvre une espèce d'humains qui naissent systématiquement filles, grandissent, font des enfants filles, puis subissent la murkéto – une métamorphose qui les transforment en hommes, toujours mûrs, toujours barbus (d'où l'étrangeté de Twern, jeune homme fort et imberbe). Ces hommes font des enfants avec les femmes toujours jeunes, et se constituent en castes : ils sont Cultivateurs, Messagers, Conteurs ou Saigneurs. Les règles d'honneur rigides qui régissent les rapports entre les castes rappellent le code samouraï. En tant qu'Occidental libéré, égoïste et guère pieux j'ai eu du mal à comprendre les comportements et les choix de ces hommes et femmes, et cela participe à l'exotisme, à l'étrangeté et finalement au plaisir.
La société n'est pas parfaite, et ceux qui manquent à leurs devoirs se voient bannis sur le continent Nord, devenant des horcs (coïncidence heureuse, ça ressemble aux Orcs mais avant tout c'est un diminutif pour « hors-caste »). On découvre aussi l'organisation clanique des horcs, proche de celle des Sauvageons du Trône de Fer et malgré tout emprunte des codes de caste qu'ils ont abandonnés.

L'histoire est agréable à lire. Et pourtant j'ai eu des doutes au début, car l'objectif assigné aux contacteurs me semblait inatteignable. La Relativité règne sur cet univers (pour une fois) et il faut des siècles de voyage en hibernation pour que le contacteur atteigne la planète de sa mission et tente, à lui tout seul, de briser les sociétés autochtones et les préparer à l'intégration dans la civilisation Lanmeurienne. Même si un contacteur réussit, comment empêcher la société locale de dériver à nouveau sur des temps si longs et des espaces si infinis ? Des groupes identiques séparés par des barrières physiques infranchissables s'éloignent inévitablement ; c'est une des choses que nous a appris la théorie de l'évolution.
Aidé par la prophétie du Penn't Adébenn, Twern va effectivement bouleverser Ti-Harnog, mais Ti-Harnog va aussi le bouleverser et l'état final des évènements ne sera guère plus proche de Lanmeur qu'au début.

La démarche employée par Christian Léourier rappelle avec bonheur Jack Vance (Tschaï, Durdane, Koryphon, etc.), le cycle de l'Ekumen d'Ursula le Guin ou, dans une moindre mesure, Ténébreuse de M.Z. Bradley. le résultat est largement au niveau de ces chefs d'oeuvre.
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Après "l'Homme qui tua l'Hiver", roman qui me fit découvrir Christian Léourier et son cycle de "Lanmeur" (découverte due aux excellentes critiques de Relax67), j'ai poursuivi avec "Ti-Harnog" et le moins que l'on puisse dire c'est que je ne suis pas déçu.

Twern est un Contacteur. Originaire de la planète Lanmeur il a pour mission, après un voyage en hibernation de plusieurs années, d'explorer la planète Ti-Harnog et de transmettre des données afin de préparer une colonisation qui s'insère dans la doctrine du Rassemblement. En effet, beaucoup de mondes sont habités par les hommes (sans que l'on sache vraiment comment cela est arrivé) et Lanmeur, premier de ces mondes à avoir acquis la technologie du voyage spatial longue distance, se sent investi de l'obligation de rassembler ces peuples en une seule humanité. Si "l'Homme qui tua l'Hiver" nous présentait un monde depuis longtemps colonisé, nous sommes, avec "Ti-Harnog", à l'étape précédente. Nous découvrons donc, en même temps que Twern, une culture riche et originale, davantage travaillée encore que celle de "l'Homme qui tua l'Hiver". Comme dans ce dernier, c'est là la grande force de ce roman.

Le monde de Ti-Harnog est divisé en castes (Nautes, Messagers, Cultivateurs, Saigneurs...) qui possèdent chacune une Vérité (à la limite une éthique) que chacun de ses membres doit suivre. Tous les individus naissent femme et, à peu près à l'âge de la ménopause, deviennent homme (ce que l'on nomme la murkéto) et choisissent alors une caste. La société est donc patriarcale et essentiellement rurale et agraire. J'ai été surpris, au début, de l'absence de fait religieux et de croyance en des divinités quelconques. Mais, en comprenant l'extrême importance du symbolique sur Ti-Harnog, cela ne parait plus si étrange finalement. En effet, le langage y est essentiel et il façonne véritablement les hommes. Enfreindre la Vérité de sa caste est un crime majeur qui vaut l'exil en terre des Horcs (hors castes). Les Conteurs sont une caste influente et leur parole a, au-delà du sens, du pouvoir. C'est l'un d'eux, Talhael, qui va être chargé de s'occuper de Twern : lui qui se présente vierge d'attributs propre à une caste intrigue et contourne le problème en se disant amnésique. Une caste sera donc créée spécialement pour lui, celle du Visiteur. Mais bientôt la rumeur enfle. Serait-il le Penn't Adében, l'homme du début et de la fin (le seul mythe existant dans la civilisation Harnogéenne) ? le strict équilibre entre les castes va petit à petit se modifier et c'est tout un monde qui se trouvera bouleversé...

On peut, à la rigueur, reprocher à l'intrigue de ce roman de n'être qu'un prétexte pour explorer le monde de Ti-Harnog (encore que je la trouve beaucoup plus construite et moins linéaire que celle de "l'Homme qui tua l'Hiver") mais, à la limite, on s'en moque, tant celui-ci s'avère original et passionnant et ce, avec une remarquable économie de moyen (pas de technologie powerfull, pas de races extraterrestres exotiques, pas d'empire galactique...). C'est véritablement par le langage et les symboles que Christian Léourier construit une culture à la fois très proche et très éloignée de la notre, tout en distillant cette ambiance mélancolique si particulière. Alors c'est sur "Ti-Harnog" ne plaira surement pas à tous les amateurs de sf plus classique mais pourra, à contrario, ravir des lecteurs hermétiques au genre.
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant la lecture, je me suis lancé dedans sans aucune idée de ce que j'allais découvrir, SF ou fantasy ?
C'est en fait du planet opera avec de l'ethnologie, des légendes, du médiéval, un long voyage, une quête, sans technologies, et j'ai vraiment apprécié. J'ai retrouvé un peu ce que j'aime chez Ursula le Guin (Le cycle de Hain, l'Ekumen), ce coté découverte d'une société, d'une façon de penser, tel un ethnologue, un genre de SF qui me plait. J'apporterai tout de même un petit bémol, je regrette que l'aspect visuel ne soit pas plus approfondi. Christian Léourier l'a un peu sacrifié au dépend de la narration du récit. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir envie de lire d'autres livres du cycle de Lanmeur
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
-Vous travestissez la réalité pour bâtir une légende et quand le mythe est forgé, vous n'avez de cesse d'en faire à nouveau une réalité.
-C'est que nous exprimons la Vérité, rappela Talhael.
-Les Connaisseurs aussi prétendent décrire la Vérité.
Une telle incongruité révolta Talhael.
-On les dit savants de la chose sensible ! Mais nous autres Conteurs allons au-delà de la surface de l'être : ce qui importe, ce n'est pas l'objet connu, mais l'homme qui connaît.
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-Est-ce que là d'où tu viens, on ne fait jamais l'amour ? riposta-t-elle. Tu me désirais, tout à l'heure. C'est donc que je te plais un peu !
Qu'aurait-il pu lui dire ? Qu'il avait été entraîné aux rapports sexuels au même titre qu'à la manipulation des armes et des outils ? Qu'il allait la prendre en s'efforçant de se débarrasser des réflexes acquis, qui voulaient qu'il enregistrât le comportement culturel de sa partenaire dans cette circonstance ? Qu'il n'y parviendrait pas réellement ?
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Qu'importent les mille fois mille pas qui t'ont conduit aux remparts de la ville, seul compte celui qui te permet d'en franchir la porte.
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J'ai connu autrefois un homme dont les joues avaient été ébouillantées ,alors qu'il était petite fille.,dit le conteur.
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Le crépuscule parut bien sombre,quand l'astéroïde se fut éteint.
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A l'occasion du festival "Imaginales" à Epinal, rencontre avec Christian Léourier autour de son ouvrage "La lyre et le glaive. Volume 1, le diseur de mots" aux éditions Critic.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2298808/christian-leourier-la-lyre-et-le-glaive-volume-1-le-diseur-de-mots
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