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EAN : 9782253014119
222 pages
Le Livre de Poche (01/01/1976)
3.62/5   33 notes
Résumé :
Leur ami Sainclair a-t-il tort de s'inquiéter ? Ivana, la femme du reporter Rouletabille, lui paraît accueillir avec une dangereuse coquetterie les attentions du savant Roland Boulenger dont elle est la collaboratrice.
Rouletabille ne le nie pas: il a été jaloux jusqu'au jour où Ivana lui a expliqué que son attitude est une comédie montée à la demande de Thérèse Boulenger pour détourner son mari, coeur volage, de sa maîtresse Théodora Luigi.
Théodora d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Rouletabille est un héros connu – logiquement. le mystère de la chambre jaune, le parfum de la dame en noir sont des classiques. Mais qu'en est-il des enquêtes suivantes ? Et bien, le plus souvent, elles sont tombées dans l'oubli, ou plutôt dans le domaine public, et c'est ainsi que j'ai pu lire le crime de Rouletabille, sa septième aventure.
Dans celle-ci, nous retrouvons aussi Sainclair, le narrateur de ses deux premières aventures, rudement éprouvés. Il avait épousé une jeune fille pure et innocente. Il a été dupé, trompé, il est aujourd'hui divorcé et a du mal à s'en remettre. Bref, il n'a plus vraiment confiance en la gente féminine. Son ami Rouletabille, lui, est marié à la belle et fidèle Ivana. Sauf que :
– Ivana est l'assistante d'un scientifique spécialisé dans la tuberculose aviaire :
– le scientifique ne peut pas s'empêcher de tenter de séduire toute jeune femme qui lui plait.
Ivana se prête au jeu de la séduction, mais Rouletabille est au courant, il sait que c'est parfaitement innocent et que Ivana ne fait cela que pour le bien de la science.
Si vous ajoutez à cela que le scientifique est marié, et que sa femme a toujours fermé les yeux sur les infidélités qu'elle connaît pourtant, vous comprendrez qu'il y a quelque chose qui ne va vraiment pas, et c'est ce que pointe Gaston Leroux dans ce roman, bien plus moderne qu'il n'y paraît – il date de 1922. Oui, Thérèse Boulenger est un ange, qui est prête à tout par amour pour son mari, par amour pour la science, rien ne doit détourner son mari de son objectif, surtout pas… Non, pas Ivana, la tendre épouse de Rouletabille, mais Theodora, flamboyante maîtresse de Boulenger, avec laquelle il a rompu parce qu'elle devenait trop dangereuse pour sa santé. Théodora est un être flamboyant, je l'ai déjà dit, plus profonde qu'elle n'en a l'air au début du roman, en tout cas, elle m'a tout de suite été sympathique, parce qu'elle n'est pas hypocrite du tout. Oui, elle a des amants, oui elle est entretenue, et alors ? Elle ne prétend pas être ce qu'elle n'est pas, elle ne force personne à être son amant, et elle a probablement un rôle à jouer plus important qu'on ne le pense.
Non parce que Thérèse Boulenger…. Elle représente tout ce que l'on demande à une bonne épouse : se taire, se dévouer, se sacrifier, être irréprochable aux yeux du monde. Elle va même plus loin (trop loin ?) puisqu'elle « choisit » la jeune femme qui devra tempérer, chastement, les ardeurs amoureuses de son époux bien-aimé. Elle n'est pas sans rappeler certaines femmes qui ont bel et bien existé – je pense à l'impératrice Sissi, qui aurait pris soin que la maîtresse de l'empereur soit à ses côtés après la mort de l'archiduc Rodolphe. Thérèse Boulenger aurait probablement été saluée comme un modèle d'amour conjugal, elle l'est sans doute, encore, aux yeux de certaines femmes qui pensent que leur rôle est de se sacrifier entièrement au profit de leur mari, de le mettre en valeur (j'ai lu un roman sur le sujet il y a cinq/six ans, le titre m'échappe). Ce n'est pas le cas pour moi, qui ai un certain recul face à cette femme que tous ou presque voient comme un ange – mais vivre avec un ange, parfois, c'est insupportable parce qu'un ange, c'est immatériel. Recul, oui, tant elle codifie chaque chose, chaque fait qu'Ivana doit accepter du scientifique, Ivana qui est mariée et qui ne cache rien à Joseph Rouletabille, ni à madame Boulenger – ce qu'elle accepte de faire est à ce prix.
Je vous ai déjà dit, un jour, que l'enfer est pavé de bonnes intentions ? Et bien c'est le cas, puisqu'un premier drame survient, très vite étouffé. La raison d'état ! Puis, le coupable pas vraiment présumé est mort, la victime est presque vivante, alors n'allons pas plus loin. Une bonne intention de plus conduit à un drame bien plus définitif, qui verra notre cher Rouletabille emprisonné, et Sainclair, son ami, contraint d'assurer sa défense. Ce n'est pas facile, parce que Sainclair est sans doute le seul à croire en l'innocence de Rouletabille, veuf à peine marié – et à l'époque, l'on reprocha à Gaston Leroux d'avoir fait disparaître madame Rouletabille si rapidement.
Rien n'est impossible au reporter, qui a plus d'ami fidèle que le lecteur ne le pense, des amis près à l'aider, à rechercher ce que la police n'a pas vu ou n'a pas voulu voir. le roman se termine par un grand classique : la scène du procès, dans lequel des vérités bonnes à dire seront assénées. La jalousie n'est jamais bonne conseillère, il est des personnes qui savent ne pas y céder, même s'ils la ressentent (Rouletabille), il en est d'autres qui s'y abandonnent. Gaston Leroux, dans cet ouvrage qui est plus qu'un roman policier, l'a finement analysé.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Cet avant dernier tome des aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille est consacré à un crime passionnel.

Ivana, la belle épouse de Rouletabille assiste dans ses travaux Roland Boulenger, un scientifique à la réputation un peu sulfureuse, qui préfigure un Professeur Raoult avant l'heure... L'homme est audacieux, beau parleur et prétend révolutionner les travaux de Pasteur en ressuscitant la génération spontanée. Ses travaux de recherche menés sur le bacille de la tuberculose créent la polémique. Mais c'est aussi un bel homme, coureur de jupons, bien qu'il soit marié à la pauvre Thérèse, femme discrète à l'honneur maintes fois bafoué mais qui a toujours sacrifié son bonheur d'épouse sur l'autel de la Science.

Alors quand la divine Théodora Luigi, opiomane et ex grande passion de Boulenger vient à nouveau rôder autour de lui, Thérèse n'a qu'une idée en tête : protéger la santé de son époux afin qu'il se consacre tout entier à ses recherches scientifiques. Elle en vient à demander à la belle Ivana de flirter avec son mari afin qu'il se détourne de Théodora. Rouletabille est dans la confidence mais cette intrigue le rend malheureux. le petit jeu d'Ivana avec Roland Boulenger devient dangereux et va virer au drame...

Un an après avoir abandonné la lecture des Rouletabille sur une déception avec le 6ème volume (Rouletabille chez Krupp), j'ai adoré retrouver le personnage dans cette intrigue bien menée, narrée par son vieil ami Sainclair. J'ai à nouveau pris plaisir à la lecture du style feuilletonnesque de Gaston Leroux, avec ses abracadabrantesques coups de théâtre, ses frénétiques points d'exclamation et de suspension, et ses petites phrases énigmatiques transcrites en italique pour ajouter encore du mystère à l'histoire.

Une septième aventure très réussie même si elle est bien triste pour le pauvre petit Zo...

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Voilà un Rouletabille qui manque quelque peu d'aventures comparé aux précédents romans et même si l'histoire est tragique pour lui, tout ça manque de force, et on devine assez vite qui peut être à l'origine des crimes... Un peu déçue donc...
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Gaston Leroux tisse encore dès le début de son roman une immense toile ou tous nos personnages se retrouvent englués.
Nous retrouvons le célèbre reporter Rouletabille et son épouse en plein drame conjugal, mais au début, pas le leur.
C'est un grand classique de voir le héros accusé sun crime, ici notre Rouletabille accusé du meurtre de sa femme Ivana.
Les jalousies féminines et masculines sont mises en avant, avec les retombées de celles ci et au final la victime n'est pas toujours celle qu'on croit.
C'est un petit roman où le suspens est moins bon que d'autres roman de l'auteur, mais j'ai passé un agréable moment quand même.
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Dans les séries policières américaines, il y a toujours un moment où le détective se trouve accusé d'un crime et a toutes les peines du monde à prouver son innocence. Les scénaristes modernes n'ont rien inventé : Gaston Leroux, déjà, fait accuser Rouletabille du meurtre de son épouse … L'avocat de Rouletabille, Gaston Sainclair, est le narrateur de cette avant-dernière aventure du valeureux reporter, lui qui avait déjà tenu la plume pour nous raconter le Mystère de la Chambre Jaune …

La belle Ivana joue en effet un rôle dangereux dans cet épisode. Elle est la collaboratrice d'un célèbre professeur de médecine (encore un savant !) qui a toutes les qualités sauf qu'il courtise effrontément toutes les femmes. Et, plus particulièrement la sulfureuse Téodora Luigi (qui est aussi belle et séduisante que Catherine Otéro) qui l'entraîne dans ses orgies d'opium. Si Thérèse, l'épouse bafouée du professeur, a fini par accepter ses multiples infortunes conjugales, elle ne supporte pas que son mari risque l'anéantissement intellectuel. Ivana, de concert avec Thérèse, va essayer de détourner la passion de son patron vers elle-même … Cependant, Rouletabille, n'y croit pas complètement. Il s'embusque pour surprendre les deux amants dans une petite maison de Passy quand deux coups de feu éclatent, tuant le professeur et la pauvre Ivana. Rouletabille ayant été aperçu sur la scène de crime, est aussitôt inculpé. Il sera obligé de s'évader afin de retrouver les indices établissant et son innocence, et la personnalité du vrai coupable, lors du procès où il est jugé par contumace, mais où il vient juste de se constituer prisonnier.

Une intrigue emmêlée à souhaits, une approche psychologique des ressorts de la jalousie autant masculine que féminine, des incidences politiques, une scène de train de nuit entre Paris et Avignon pleine de rebondissements, et, au final, un roman bien construit et mené de train d'enfer. On avait sans doute reproché à Gaston Leroux d'avoir rapidement escamoté le personnage de l'épouse de Rouletabille : il lui donne ici le premier rôle, mais c'est pour mieux la faire disparaître …

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pauvre Rouletabille ! Lui, à qui aucun problème jusqu'alors n'avait résisté ; lui, dont l'intelligence avait sondé tous les abîmes ouverts devant la Raison, je l'ai vu, un instant, frissonner, éperdu devant deux yeux de femme comme devant le chaos !
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"Je n'ai plus rien à apprendre, me dit-il, j'ai fait le tour de l'infamie. Maintenant je connais les hommes. Une femme a été mon porte-flambeau dans ces ténèbres que je croyais connaître et où j'entrais d'un pas léger. Maintenant les ténèbres me font peur et la lumière m'épouvante. Tout à l'heure tu vas voir entrer cette femme. Elle me tendra son front pur et elle serrera ton honnête main. Imagine que je ne t'aie rien dit : c'est la douce flamme de mon foyer, c'est l'amour conjugal dans ce qu'il a de plus noble et de plus charmant. Elle est belle et tranquille. Elle a un baiser pour l'époux, un sourire pour l'ami ! Elle nous parle de ses travaux et nous l'écoutons. Eh bien ! cet ange, mon cher, sort des bras de Roland ! ... Je t'ai écrit de venir pour que tu assistes à ce qui va se passer ici. Depuis que je connais mon infortune j'aurais pu la tuer ... mais j'ai parcouru trop d'étapes pour arriver à "toute la vérité", mon malheur, je l'ai trop prévu pour qu'il déchaîne la foudre.
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Ce n'était pourtant pas un méchant homme, ce M. Hébert, et comme on dit, il n'aurait pas fait de mal à une mouche, bien qu'il eût envoyé pas mal d'assassins à la guillotine, mais il trouvait tout naturel qu'un mari trompé tuât autour de lui comme un sauvage ! C'est extraordinaire, comme, par certains côtés, nous tenons encore à l'âge des cavernes.
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- On exigeait tout à l'heure que je parle ! .... je voudrais bien maintenant que l'on m'entende !
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- Je ne crois jamais... je cherche... je vois... je constate... et quand je n’ai plus rien à constater, je conclus... Ce revolver a été acheté, il y a huit jours dans la rue de Paris, par Roland Boulenger qui ne sortait plus sans cette arme.
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Videos de Gaston Leroux (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gaston Leroux
Gaston Leroux : Le Fantôme de l’Opéra (1964 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 octobre 1964. “Le Fantôme de l'Opéra” est un film radiophonique de Jean-François Hauduroy adapté, en 1964, du roman éponyme de Gaston Leroux écrit en 1910. Ce fantôme, qui hante les sous-sols de l'Opéra Garnier, n'en est pas vraiment un. Il nous effraie et nous terrifie car c'est un personnage de chair et de sang. Erik, le “fantôme” de l’Opéra, personnage tout à fait extraordinaire, dont le rôle est tenu ici par un acteur non moins extraordinaire, Alain Cuny, avec également Danièle Ajoret, René Farabet et Jean-Roger Caussimon dans le rôle du Persan.
Résumé :
Des événements étranges ont lieu à l'Opéra : le grand lustre s'effondre pendant une représentation, un machiniste est retrouvé pendu. La direction doit se rendre à l'évidence : un fantôme ou un homme machiavélique nommé Erik hante le théâtre. Certains affirment avoir vu le visage déformé de cet être qui ne semblerait pas être humain. Peu après, les directeurs de l'Opéra se voient réclamer 20 000 francs par mois de la part d'un certain « Fantôme de l'Opéra » qui exige aussi que la loge numéro 5 lui soit réservée. Au même moment, une jeune chanteuse orpheline nommée Christine Daaé, recueillie par la femme de son professeur de chant, est appelée à remplacer une diva malade, la Carlotta. Elle incarne une Marguerite éblouissante dans “Faust” de Gounod. Or, elle est effrayée. Au vicomte Raoul de Chagny, qui est secrètement amoureux d'elle, elle confesse une incroyable histoire. La nuit, une voix mélodieuse l'appelle : elle entend son nom et cela lui suffit pour inspirer son chant. En outre, l'ange de la musique visite fréquemment sa loge. Elle affirme avoir entrevu l'être qui l'accompagne dans son art. Mais Raoul et Christine ne tardent pas à découvrir que cette voix est celle du fameux fantôme nommé Erik, un être au visage hideux. Ancien prestidigitateur, il s'est réfugié dans son royaume souterrain, sous l'Opéra, pour y composer une œuvre lyrique. Passionnément épris de la jeune Christine, il l'enlève et l'emprisonne dans son repaire des sombres profondeurs. Raoul de Chagny, aidé d'un mystérieux Persan, se lance à la recherche de la jeune femme. Il doit alors affronter une série de pièges diaboliques conçus par le fantôme, grand maître des illusions. Mais la persévérance du jeune Raoul et le courage de Christine, prête à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme, dont elle aussi est éprise, poussent Erik, le fantôme de l'Opéra, au repentir.
Interprétation : Danièle Ajoret (de la Comédie Française, Christine Daaé), Alain Cuny (Erik), René Farabet (Georges / Raoul de Chagny), Jean-Roger Caussimon (Le Persan), Christian Lude (Firmin Richard, le nouveau directeur), Hubert Deschamps (Armand Monchardin, le nouveau directeur), Jeanne Frédérique (Madame Giry).
Avec le concours de René-Jacques Chauffard, Raymond Pélissier, Raymond Jourdan, Micheline Bona, Dominique Jayr, Pierre Decazes et René Renot.
Bruitages : Robert Maufras Réalisation : Claude Roland-Manuel
Sources : France Culture et Wikipédia
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