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Critique de keria31


Que dire ? Un roman policier assez original qui a séduit en son temps mais qui a moins bien vieilli que son modèle anglais. Peut-être est-ce dû à son héros, Rouletabille, qui n'a pas le charisme de Holmes ?

Gaston Leroux emprunte à Conan Doyle son goût des mystères et ses récits d'enquête avec la figure d'un chercheur au flair exceptionnel. Maintenant, Rouletabille se différencie de Sherlock Holmes en ce sens qu'il ne souhaite pas partir des indices matériels pour élaborer par déduction une hypothèse mais il envisage plutôt de partir de l'hypothèse et de voir ensuite s'il trouve des indices qui la confortent ou qui la réfutent. C'est ce que ce jeune journaliste appelle "s'appuyer sur le bon bout de la raison". Si l'approche diffère, que l'angle de vue n'est pas le même, Rouletabille comme Holmes font des recherches fouillées, relèvent la moindre trace ou empreinte qu'ils analysent. Maintenant, si cette démarche s'avère être tout aussi pertinente que celle de son homologue anglais, j'ai trouvé que l'ambiance dans ce roman n'était pas aussi travaillée, marquée et que les dialogues entre personnages, entre le héros et ses interlocuteurs surtout, étaient moins intéressants. Il m'a semblé aussi que les péripéties étaient moins dynamiques que chez Doyle, que les scènes d'affrontement s'enlisaient dans des détails préliminaires qui les affaiblissaient.

En fait, le point fort du roman, c'est la nature même du crime si mystérieux, l'histoire passionnelle qui entoure ce drame. Car l'enquête a de quoi surprendre, capter notre attention en démarrant sur une énigme qui semble insoluble : une jeune femme, Mlle Stangerson, appelle à l'aide avant d'être retrouvée inconsciente dans sa chambre alors que toutes les portes et fenêtres avaient été soigneusement fermées par ses soins. Comment donc, dans ces conditions, l'agresseur peut-il être entré et sorti de la chambre ? Or, si Rouletabille et Larsan constatent les mêmes indices, ils ne soutiennent pas la même version des faits. Alors que le policier soupçonne le fiancé de la victime, un dénommé Robert Darzac, d'être l'agresseur, le journaliste, lui, est persuadé de son innocence. Et comme les preuves lui manquent dans le cadre des lieux du crime proprement dit, Rouletabille devra partir loin du château des Stangerson, aller jusqu'en Amérique pour en trouver de pertinents de son côté quitte à pousser plus loin également l'enquête dans le temps, dans le passé de la victime ...On ne peut qu'être étonné et assez admiratif face à son exposé brillant pendant la scène finale au tribunal. Je doute fort que qui que ce soit, à part lui, ait pu voir la vérité...Ceci dit j'ai trouvé que Rouletabille m'agaçait à force de tourner autour du pot dans cette enquête. Plusieurs fois, il prétend savoir mais refuse de s'expliquer. Un comportement qui perso m'a dérangé quand l'on sait que l'affaire en elle-même est un noeud, que le crime est opaque.
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