Je n'en dirai pas long sur ce roman dont j'attendais beaucoup (l'enthousiasme de Billy et de Nadège à l'occasion de la dernière Foire du livre…) et depuis dimanche soir, je lis en trouvant cela vraiment bien mais en ayant l'impression de rester un peu en dehors, et puis là ce soir, dans les cinquante dernières pages, l'émotion est venue me cueillir et j'en ressors émue, touchée, émerveillée…
Et pourtant ce n'est pas un livre facile, les histoires qui s'y entremêlent le sont très subtilement, on se demande souvent dans quel espace temps l'auteur nous a emmenés, et de fait les personnages vivent les choses à des moments différents, des choses pas des plus banales à vivre. Il est question de deuils, de séparations, de quête des origines, d'identité et surtout, surtout il est question d'amour : des histoires d'amour maternel, de couple, d'amour fraternel, des histoires d'amitié aussi, qui est « un autre nom de l'amour ». Ces histoires sont parcourues par l'image récurrente du mur, du mur mitoyen comme l'indique le titre : un mur qui peut être fin comme la membrane qui enveloppe des jumeaux dans le ventre de leur mère, comme la frontière ténue entre le bien et le mal, un mur qui peut être source de divisions, de séparations traumatisantes, un mur qui peut s'épaissir irrémédiablement mais dans lequel on peut aussi creuser une petite faille qui va s'épanouir et renouer le lien, laisser passer la lumière.
C'est drôlement bien mené,
Catherine Leroux révèle un sens de la construction tout en subtilité et bien sûr, ces personnages qu'on croyait si éloignés les uns des autres, on comprend les liens subtils qui les unissent au-delà des murs que d'autres ont parfois dressés contre eux.
Et puis il y a la langue, l'écriture, la finesse, la sensibilité extrême, la poésie qui imprègne le récit… et des tas de références à d'autres romans qui me sont venues à l'esprit et n'enlèvent rien à l'originalité de celui-ci… et il y a des chats aussi… et des personnages attachants, blessés, fragiles mais résilients, que je ne suis pas près d'oublier… Un roman lumineux, à l'image de sa couverture où se détachent des silhouettes légères et diaphanes sur un fond sombre. Une merveille que je vous conseille vraiment de découvrir !
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