Les jeunes : Suivi de On refait tout et de Réfection

Ce recueil de trois pièces de théâtre de David Lescot m'a déçu. Les résumés sont alléchants, la réputation de l'auteur, son travail... le résultat n'est pas très convaincant je trouve. Sur scène peut-être, mais à lire. ... Les trois problèmes que j'identifie sont une poussée vers l'hystérie, sans vraiment passer par un comique grotesque. La notion de "dénonciation" est très lointaine. le deuxième est l'inconsistance thématique. le troisième est le fait de faire parler des jeunes avec certains "modes" pas du tout jeunes. Bref, il pousse le bouchon trop loin ou pas assez. On n'y croit pas en réalisme et non plus en grotesque. Je trouve ça moyen. Attention, l'auteur n'écrit pas "mal", loin de là, c'est malin, scénique, amusant à imaginer, à voir, jouer, sans doute complexe à monter, mais à lire, gloups. La première pièce est une farce sur deux groupes de baby rockeurs et rockeuses. Les clichés font légion. Les filles hystériques, les metalleux au début parce qu'on n'écoute pas. Les techniciens prise de têtes ou obsédés. Ouais, bon... La deuxième m'est complétement passée au-dessus. J'ai cru comprendre qu'on parlait de foot. La troisième est la plus réussie je trouve. Dans une cantine, des collégiens sur trois tables se prennent la tête pour tout et rien. le pion est au milieu, comme son nom l'indique, un pion, un dindon de la farce de la violence quotidienne. le rythme est crescendo, quelques thématiques surgissent jusqu'à la fin en queue de poisson. Je pense qu'il faudrait que je vois ces pièces jouées ou tout simplement que je lise d'autres pièces de l'auteur pour ne pas rester sur ma faim.

Réfection, rien à voir avec un chantier ou une reconstruction. Finalement les gamins là-dedans sont les mêmes qu'au réfectoire de notre jeunesse. D'une table à l'autre, les mêmes querelles, les mêmes questions provoc', les mêmes luttes de pouvoirs. Et le pion au milieu, cynique et blasé de gérer ‘les morts'. Ya juste le thème des discussions qui change (et s'il y avait du porc dans les bouchées à la reine ?), le niveau de violence (les ados se font justice eux-mêmes cutter au poing, prêts à défigurer l'autre pour une histoire de ballon). Une petite pièce qui tient le temps de la cantine, le temps d'un service, idéale pour une mise en appétit, avec une distribution à choisir, des phrases à faire répéter, pour jouer sur tous les tons. Une langue assez juste, sans trop d'expressions de djeun's et la bonne idée des bouchées.