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EAN : 9782226475428
400 pages
Albin Michel (09/11/2022)
3.58/5   38 notes
Résumé :
Tayo, un jeune Indien du Nouveau Mexique, revient de la Seconde Guerre mondiale en état de choc. Les horreurs de la guerre, celles de sa captivité alors qu'il était prisonnier des Japonais, l'ont traumatisé. Son retour parmi les siens, sur la réserve des Pueblos de Laguna, ne fait qu'augmenter ce sentiment d'aliénation. Tayo s'interroge sur le véritable sens de son mal : sa quête le ramène au passé de son peuple, aux croyances traditionnelles et aux vieilles légende... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Terres d'Amérique réédite ce roman de Leslie Marmon Silko, datant de 1977, qui a établi l'autrice comme l'une des écrivaines majeures du mouvement littéraire appelé « Renaissance Indienne », au même titre que Louise Erdrich, plus connue en France.

« Cérémonie » raconte l'histoire de Tayo, un jeune indien qui revient sur sa réserve après la Seconde Guerre mondiale profondément traumatisé par le conflit. Il est malade, déprimé, souffrant de ce que nous appelons aujourd'hui le syndrome post-trautmatique. Infecté par la culpabilité et le chagrin, il est incapable de se réintégrer. Alors que ses amis vétérans se tournent vers l'alcool, la violence et les femmes, Tayo a du mal à retrouver la tranquillité d'esprit dans un pays qui ne l'a jamais pleinement accepté en raison de son métissage, né d'une mère indienne et d'un père blanc. Confronté à la folie et à la dépression, chargé de l'héritage honteux d'une mère prostituée, entouré d'hommes perdus, il va tenter tente de renouer avec les traditions auxquelles il a été arraché.

A travers l'expérience de Tayo, l'autrice aborde de nombreux thèmes dont le principal est sans doute l'interdépendance entre l'homme et la nature.
Un livre complexe à bien des niveaux, lent et sinueux mais d'une grande force.
Rien n'est linéaire. La mémoire oscille d'avant en arrière, la poésie et la tradition se tissent, tout cela gardant le lecteur légèrement décalé mais attentif. L'écriture de Silko est dense et physique avec un sens profond du corps et de l'esprit. Un style dans lequel il est facile de se perdre mais qui vous récompense largement de votre effort.

« Cérémonie » figure aujourd'hui dans les programmes des collèges et universités américaines. Peu ou pas traduite en France, j'espère que Terres d'Amérique va continuer à nous faire découvrir Leslie Marmon Silko en publiant le reste de son oeuvre.

Traduit par Michel Valmary
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« Soleil levant,/ Accepte cette offrande,/Soleil levant. »

J'avais envie de commencer l'année avec ce texte, parce que c'est le récit d'une renaissance, parce qu'il nous invite à nous relier à qui nous sommes, à ceux qui nous ont précédés et qui nous manquent, et à retrouver dans la nature de quoi nous enraciner dans notre existence. « Cérémonie » surgit comme une incantation, un chant à la terre et aux ancêtres, donnant voix à un peuple dont l'existence, la souffrance, la survie continuent à me fasciner.

Dans une langue puissante, Silko raconte le parcours de Tayo, un jeune amérindien du Nouveau-Mexique, revenu traumatisé du front. Il a combattu au Japon, où il a perdu son cousin et son souffle de vie. Prisonnier de ses souvenirs, il peine à trouver un sens au présent, hanté par son passé de soldat et la nostalgie des territoires volés à son peuple. Tayo est un métisse et cela rend d'autant plus compliqué son retour dans une réserve où les jeunes sont écartelés entre la force de leurs racines et la volonté de s'intégrer dans un monde fait par et pour les Blancs. Rejeté et oublié de tous, la voie de la lumière semble s'éloigner.

Et pourtant, Leslie Marmon Silko orchestre la « Cérémonie » qui pourrait mener Tayo et son peuple à renaître dans les histoires qu'on se raconte et les croyances qui soignent.

L'écriture de l'autrice amérindienne éblouit par sa capacité à restituer à tout un peuple sa mythologie. Si au départ la narration imite les errances spirituelles de Tayo et laisse une impression de confusion, un sentiment de perte, elle s'affirme peu à peu et clame la puissance de l'écriture, du chant, du mot et la possibilité d'une aurore pour les siens. Sublime !

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Cérémonie a été publié auparavant par les Éditions Albin Michel en 1992, aujourd'hui réédité, ce qui nous permet de découvrir la plume majeure de la littérature américaine de Leslie Marmon Silko qui rejoint notamment James Welch, N. Scott Momaday et Louise Erdrich, à travers l'histoire de Tayo, un jeune indien du Nouveau – Mexique, de retour dans sa réserve de Laguna Puenlo.

Ce jeune vétéran, revient de la Seconde Guerre mondiale, et comme beaucoup de soldats, il souffre du syndrome post-traumatique, qui s'ajoute aux douleurs d'avoir perdu la terre de ses ancêtres.

Si certains de sa tribu choisissent l'alcool ou la drogue pour affronter leur douleur, Tayo de son côté aspire à retrouver une certaine sérénité, qu'il espère trouver dans les traditions ancestrales liées à ses origines indiennes du côté de sa mère.

Cérémonie nous offre une formidable errance littéraire entre passé et présent où s'invitent les fantômes de Tayo.

“ Mois et années s'étaient affaiblis, et les êtres pouvaient forcer un passage et se promener dans le temps. Peut-être qu'il en avait toujours été ainsi et que c'était juste la première fois qu'il le remarquait. ”

Une formidable balade littéraire mais qui n'en demeure pas moins exigeante, le récit étant loin de la linéralité habituelle des romans classiques mais proches du conflit intérieur qui perturbe Tayo.

La poésie s'invite entre ces pages aux côtés des traditions ancestrales, nous rapprochant au plus près de Tayo et des esprits qui semblent veiller sur lui, malgré sa grande souffrance qui se comprend tellement.

Un récit aussi bouleversant que surprenant. La promesse d'en sortir plus grand, pour qui osera s'y aventurer.

Désormais au programme des collèges et des universités américaines, nous donnant un peu l'espoir que l'Histoire de tous ces indiens ne s'efface pas à jamais.
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Taho est un métis. Il suit son cousin qu'il adore et s'engage dans l'armée américaine qui combat contre le Japon lors de la 2ème guerre mondiale. Il voit et subit des atrocités et il voit mourrir son cousin. Comme soldat Il a reçu des honneurs mérités et surtout il s'est senti Américain, sur un pied d'égalité avec ses compagnons. Rentré au pays il n'est plus rien. Maltraité par les blancs et parfois méprisé par les indiens eux-mêmes. Souffrant d'un traumatisme post-traumatique suite à ce qu'il a vécu, il est accueilli dans un hôpital psychiatrique sans beaucoup d'effet malheureusement.
La suite du roman nous raconte comment il va doucement se remettre.
Pour cela il va replonger dans les racines du peuple indien, avec ses croyances, ses rites, sa communion complète avec la Nature.

On peut dire que dans les montagnes notamment, il va retrouver un monde d'avant l'arrivée des blancs et de leur civilisation mortifere .
Un grand passage nous explique le processus destructeur
Les hommes blancs se séparent de la terre..
Ils détruisent ce dont nous avons besoin...
Ils inventent des objets de mort...
Ils ont ont peur du monde...
Ils ont peur des autres...
Ils ont peur d'eux-mêmes...
Ils détruisent et se détruisent....

Jusqu'à l'anéantissement total...?

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Ce roman, publié pour la première fois en 1972, raconte l'histoire de Tayo, jeune indien et plus précisément de comment les traditions de son peuple l'ont sauvé.
Très marqué par la deuxième guerre mondiale qui lui a coûté plus d'un proche, Tayo est un ancien combattant traumatisé.
Il voit ses amis d'armes se détruire au sein de la réserve où il vit, impuissant et tout aussi abîmé, c'est dans la culture et les traditions de son peuple qu'il va puiser pour ne pas sombrer.

Ce roman nous immerge totalement dans la culture amérindienne et nous embarque au travers de longues et fines descriptions.
La plume est poétique, précise et très fine. le travail de l'auteure est admirable, on ressent la recherche d'une forme d'absolu.

Traditions, traumas de guerre, culture, violence sont des sujets décrits en profondeurs et richement amenés.
Entre présent et souvenirs, tout se mêle et pourtant tout reste clair!

Ce livre est un voyage! J'ai découvert une culture et un peuple. J'ai également beaucoup appris sur les blessures de guerre et la place des amérindiens dans cette celle-ci. Finalement, j'ai vraiment vécu cette lecture comme une initiation qui m'a enrichie.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
06 février 2023
Avec la réédition de ce premier roman de l’Amérindienne Leslie Marmon Silko, on peut découvrir l’histoire de Tayo, un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale profondément marqué par toutes les horreurs dont il a été témoin dans le Pacifique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
30 décembre 2022
Poète d'origine laguna, Leslie Silko livre un roman touchant, semé de chants rituels et de récits traditionnels sur la création du monde.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Mais tu sais, mon petit-fils, ce monde est fragile."
Le mot qu'il choisit pour exprimer 'fragile' était gros des complexités d'un processus ininterrompu, et aussi de la force naturelle des toiles d'araignées tissées en travers des chemins sur les collines de sable, où le soleil du matin vient se prendre à chaque filament de toile. Il fallait longtemps pour expliquer la fragilité et la complexité parce que aucun mot n'existe tout seul, et la raison du choix de chaque mot devait être expliquée à l'aide d'une histoire montrant pourquoi il fallait le dire de cette manière-là. C'était là la responsabilité que l'on héritait en tant qu'être humain, affirmait le vieux Ku'oosh, l'histoire qui sous-tend chaque mot devait être racontée afin qu'il n'y eût pas d'erreur possible quant à la signification de ce que l'on avait dit ; cela exigeait beaucoup de patience et d'amour.
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Il pleura pour essayer de relâcher un peu de cette pression qu'il sentait monter dans sa poitrine, mais pleurer ne lui apportait plus aucun soulagement. La douleur avait la même densité, la même constance, que les battements de son cœur. Le vieil homme lui avait seulement donné la certitude de quelque chose qu'il avait redouté tout ce temps, quelque chose qu'on trouvait dans les histoires anciennes. Il suffisait d'une personne pour déchirer les fils délicats de la toile et éparpiller les rayons de soleil dans le sable : alors, un sérieux coup serait porté à ce monde fragile. Il y avait eu un homme qui avait maudit les nuages, un homme aux rêves monstrueux. Tayo hurla et se recroquevilla pour protéger son corps de la douleur. (p. 77)
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"But you know, grandson, this world is fragile".
The word he chose to express "fragile" was filled with the intricacies of a continuing process, and with a strength inherent in spider webs woven across paths through sand hills where early in the morning the sun becomes entangled in each filament of web. It took a long time to explain the fragility and intricacy because no word exists alone, and the reason for choosing each word had to be explained with a story about why it must be said this certain way. That was the responsibility that went with being human, old Ku'oosh said, the story behind each word must be told so there could be no mistake in the meaning of what had been said;and this demanded great patience and love.
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