AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234062306
252 pages
Stock (04/03/2009)
3.77/5   127 notes
Résumé :
" Dans ma classe, une immense dame maigre et très laide avec des cheveux courts et des gros sourcils m'a demandé de recopier le mot écrit au tableau. J'ai essayé d'imiter les traits droits comme du blé un jour sans vent, c'était très difficile, mes doigts glissaient sur la mine colorée. La dame s'est approchée et elle a dit : Mon Dieu ! J'ai dit que j'étais pas Dieu mais que si elle voulait m'appeler comme ça, pourquoi pas. Elle a répété : - Mon Dieu... Tu ne sais m... >Voir plus
Que lire après Dis oui, NinonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 127 notes
5
11 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ninon est une petite fille ballottée entre sa maman et son papa. Ninon, elle dit oui à tout. Elle aime son père plus que tout, et même s'il est un peu crado, que les poules et les chèvres se baladent libres comme l'air dans la maison, elle préfère son papa et faire tout avec lui. Fabriquer des cache-misères pour l'assistante sociale, tourner le lait des biquettes pour en faire du fromage. Ninon elle est heureuse, elle ne mange pas de viande parce qu'elle entend au loin les bêtes pleurer quand on les emmène à l'abattoir. Elle est contre l'électricité parce que ça ravive les souvenirs la lumière, elle a un autocollant sur son cartable « non au nucléaire, faites l'amour pas la guerre ». Ninon c'est une petite fille drôlement intelligente et attachante. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et déchiffre très bien les codes secrets des grands.

Dis oui, Ninon c'est un roman terriblement attendrissant avec des petites fleurs de tendresse sur un lit d'innocence. Un roman bleu et rose avec des enfants qui croient vraiment aux trésors au pied d'un arc en ciel. Dis oui, Ninon, un roman qui sourit même si on n'a pas de sous, plus de parents qui s'aiment, pas de toit pour se protéger de la pluie, une tête de guenon parce que le grand père est chinois. Raymond le chien, Coucou le chat et une petite fille qui saute dans le bonheur comme on saute dans les flaques. C'est un peu ça aussi la vie, avec des enfances bariolées à l'eau de vie, sans richesse autre que celle d'aimer.
Commenter  J’apprécie          9311
J'ai reçu « Dis oui, Ninon » de Maud Lethielleux par une action ponctuelle de mon hebdomadaire favori.
Le livre est à une voix, celle de Ninon, 9 ans, petite cendrillon attachante que l'on accompagne pendant une année et à laquelle on pense encore après avoir refermé le livre.
Ninon se traite de guenon, car la teinte de sa peau et de ses cheveux est plus foncée que celle des autres enfants et parce qu'elle est dyslexique. Elle a une image tellement négative d'elle-même.
Et la différence ne s'arrête pas là : la vie n'est pas toujours facile quand l'argent manque. Ninon est en « fascination admirative » devant son père, marginal, dépassé, irresponsable qui n'arrive pas à gagner de quoi vivre avec son élevage de chèvres, sa fromagerie, la maison qu'il veut construire de bric et de broc, tout cela sans assistance. C'est ce que Ninon appelle une vie en « autarcique »…
Ninon n'existe pas. En réalité, il y a des milliers de Ninon, enfants négligés par les adultes. L'histoire se passe ici dans la campagne angevine mais comme partout ailleurs en France ou en Belgique, les parents ne peuvent pas faire n'importe quoi avec leurs enfants.
Lu en deux jours, j'ai adoré l'écriture de l'auteur, sa façon naïve de se mettre à la place de l'enfant au moyen des mots et des expressions. Qui ne l'aurait deviné, vu le nombre de citations que j'ai affiché…
Commenter  J’apprécie          200
Quel délicieux moment de lecture que ce livre !
Maud Lethielleux fait revivre l'enfant de neuf ans qu'elle a été et se faisant, lui rend tout l'amour qu'elle mérite !
Cette petite fille qui ne se sent pas vraiment aimable, parce qu'elle est moche, sale, mauvaise à l'école, repoussée par ses camarades de classe et parfois même par ses enseignants, se retrouve aujourd'hui sur le devant de la scène,et seule vraie héroïne d'un roman, en tant que narratrice en chef !
Le résultat est superbe et émouvant.
Sa fraîcheur, son humour, son grand coeur et sa langue bien pendue la rendent poète et en font une enfant irrésistible pour le lecteur.
Ninon nous raconte un épisode de sa vie qui l'a passablement bouleversée et vraisemblablement sévèrement malmenée.
Ses parents se sont séparés et il a fallut choisir avec qui habiter...
Avec sa mère, Zélie, qui refait sa vie avec l'Autre, Grocon, dans un pavillon propret à petits rideaux et gros frigo, ou avec son père, seul et désespéré, qui perd non seulement femme et enfants mais aussi la ferme...
Elle nous raconte comment elle choisit de suivre ce père et de l'aider dans ses projets de reconstruction...
Elle l'aidera à construire la maison, à s'occuper des chèvres, à faire les fromages et à les vendre sur les marchés...
Cette vie choisie mais difficile, elle l'aimera plus que tout autre chose, même si elle sait bien qu'un jour ça finira, à cause de l'école, où elle n'est pas assez présente, de la saleté qu'elle ne peut pas toujours écarter, des poux et de la teigne qui viennent à bout de ses belles boucles, de Madame Kaffe qui veille et qui décidera sans doute un jour qu'elle ne doit plus vivre dans ses conditions.
Les bons mots ne manquent jamais d'être des mots d'esprit et tricotent ce joli texte attachant pour nous parler directement au coeur.
Ninon nous donne à voir son âme, lumineuse et courageuse et sait nous dire que le bonheur n'a pas de chemin ni de cadre tout tracé. Elle nous rappelle qu'on peut le trouver loin du confort moderne et du conformisme social et culturel.
Elle nous parle si bien de l'amour qui la transporte, celui qu'elle éprouve si fort pour sa famille, ses animaux et la nature...
Un très joli texte, vraiment!
des images et des liens sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
Commenter  J’apprécie          140
Dès la première page, j'étais conquise! Tout le roman a été un vrai régal.

Un mot de l'histoire pour celles et ceux qui l'ignoreraient : Zélie, maman de Ninon et d'Agathe quitte son mari Fred par amour pour "L'autre". "L'autre" a une maison bien chauffée qu'il ferme à clé, plus confortable que la ferme à biquettes de Fred.
Mais Ninon choisit de rester avec Fred, qu'elle aide de toutes ses forces à traire les chèvres et construire une nouvelle maison.
"Madame Kaffe", dont l'argent a servi à lui offrir une superbe robe, ne voit pas d'un bon oeil la vie de Ninon avec Fred, plus souvent parmi les chèvres qu'à l'école. Il faut dire que leurs conditions d'existence sont plutôt spartiates. Cette vie pourra-t-elle durer?

Une belle réussite, donc, qui se lit d'un trait. Ninon est irrésistible, sa vision du monde des adultes est intelligente et enfantine (c'est un compliment!). L'influence des adultes sur ses raisonnements et son langage est subtilement rendue.


Je peux citer plein de passages, allez, pour le plaisir:

"Et j'accepte de monter dans son camion vu qu'il ne m'a pas proposé les bonbons."

"On assume nos responsabilités d'êtres humains sur la planète Terre et j'en ai marre de madame Kaffe qui vient toujours fourrer son nez partout, marre marre marre, et si ça continue, un jour, je deviendrai malheureuse."

Ninon a ses définitions bien personnelles : "Un dessert, c'est un truc à manger très mauvais pour la santé mais très bon de goût que tu manges les soirs de fête."

"En m'endormant, je sens la respiration de ma petite soeur sur ma main, c'est chaud, c'est encore mieux que la tête de Raymond [le chien] sur mes jambes, c'est pas pareil, c'est comme si je ne serai jamais seule dans ma vie. Une petite soeur, elle l'est pour tout le temps."

Et un dernier qui me rappelle mes vacances quand j'étais enfant, oui, la brique et les flammes au plafond, j'ai connu, mais la maison était solide et étanche...
"Fred a mis une brique dans le feu, il fait comme Mémère quand elle était encore sa maman, il me fait une bouillotte avec la brique, il l'entoure d'un gros drap et après je pose mes pieds dessus, c'est magique, c'est vraiment magique, mes pieds me brûlent tellement ils ont chaud et à la fin ils sont secs. (...) Je regarde les flammes du feu petites et bleutées à cause du bois humide, je les regarde et après je rêve dans mon sommeil."
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          100
nous croisons parfois des enfants maltraités comme Ninon.
Elle s'y adapte très bien
tout est iintéressant dans son hiistoire avec sa petite soeur et son père
tout à fait d'accord avec le résumé de Verobleue
Commenter  J’apprécie          131

Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
J’ai toujours des poux malgré les traitements. Elle dit que c’est Fred qui m’en refile parce que lui, il ne se lave pas les cheveux. Je m’en fous, j’ai l’habitude de ces petits insectes grattouilleurs, souvent j’en attrape au-dessus des oreilles ou sur la nuque et je les éclate avec mes ongles. Au début, je les laissais vivants et je les emprisonnais dans une boîte d’allumettes car je suis contre la peine de mort, mais quand Zélie a trouvé la boîte, ça a fait un drame avec des hurlements et maintenant je n’ai plus le droit de les collectionner. Zélie déteste les poux.
Commenter  J’apprécie          243
Il m’explique que des fois il faut mettre son orgueil de côté et apprendre à se réconcilier. Ça me donne beaucoup d’espoir… Un jour, mes parents mettront leur orgueil dans leur poche et ils fermeront la grosse poche (parce qu’ils ont des orgueils énormes, mes parents), ils remontrons la fermeture Éclair et tout ira bien. On ne se perdra plus jamais.
Commenter  J’apprécie          340
La grande différence avec les autres, c’est que ses rêves à lui sont si puissants qu’ils lui donnent l’énergie de travailler même la nuit, tout le temps, même sous la pluie ou sous le soleil, même s’il neige. Et il a des sandalettes magiques qu’il garde tout l’hiver, sans chaussettes, il refuse les bottes en caoutchouc et les chaussures d’ouvrier. Mon père, il aime sentir la nature entre ses orteils.
Commenter  J’apprécie          260
Le vrai bonheur, il se compte dans la tête, il est invisible, il est dans l’instant du présent, c’est comme une conjugaison qu’on a rien compris, il ne se conjugue pas au futur imparfait, il est parfait d’ailleurs, il est toujours là où on ne s’y attend pas, il faut juste ouvrir ses yeux."
Commenter  J’apprécie          290
La plus grande merveille de la nature, c’est le printemps. Quand tu te réveilles le matin, les oiseaux chantent le lever du jour, ils chantent parce qu’ils sont heureux, ils sont heureux parce qu’ils sont amoureux.
Commenter  J’apprécie          334

Videos de Maud Lethielleux (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maud Lethielleux
Vers l'expérience intérieure : lettres (1952-1973) : à s?ur Thérèse le Saux, par Henri le Saux, responsable : Armelle Dutruc Lethielleux, chez Artège.
La correspondance du moine et mystique français, figure du dialogue entre christianisme et hindouisme, avec sa s?ur religieuse. S'y découvrent son itinéraire spirituel, ses errances et les éléments forts de sa mystique : l'expérience de l'éternité, la présence dans l'absence ou encore l'exil et l'itinérance. © Electre 2019
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (265) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1420 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..