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EAN : 9782754800884
176 pages
Futuropolis (16/05/2007)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Stéphane Levallois est un auteur rare. Pour son second album, il livre une réflexion subtile sur l'art de la peinture et du dessin.En reproduisant des corps nus, découvre-t-on l'âme du modèle ou celle de l'artiste? À la demande d'une galériste, Stéphane accepte de faire une exposition consacrée au Nu.Pour cela, il ne trouve pas mieux que de demander à des amies (dont certaines qu'il n a pas vues depuis longtemps) de poser pour lui, dans le plus simple appareil. Une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il y a, dans tout parcours, des années de "passage" estampillées comme telles : l'année du Bac, celle de l'entrée dans la vie professionnelle ou de la naissance du premier enfant. Et puis il y en a une, où tout (ou presque) s'est joué.
Pour l'auteur, c'est l'année où une galerie, offrant ses murs à de jeunes talents, lui passe commande pour une "trentaine de pièces" de "nus de femmes". Cette année là, il commencera à vivre avec celle qui deviendra sa femme, il fera le deuil de son enfance, et il prendra toute la dimension de ce que artiste veut dire.

Très belle réflexion sur la nudité. En se dépouillant de ses vêtements devant l'autre on lui confie le tréfond de son être avec toutes ses faiblesses. Quand en prenons-nous le risque ? En amour et devant la maladie. Mais face à un artiste, cette mise à nu sera exposée aux regards d'inconnus. Comment en tant que spectateur supportons-nous la représentation du nu ? Plus l'artiste est talentueux, plus le "démasquage" est émotionnant, plus nos réactions sont exacerbées (jusqu'à l'envie de tuer ?).

Le "médiateur" de cette mise à nu : son manteau. Protection et révélateur des fragilités.Les jeunes femmes passent ce manteau pour poser devant sa caméra, et c'est ce manteau qui devient l'écrin de leur nudité, de leurs fragilités. Il cache moins qu'il ne dévoile. Tout comme ce même manteau protégera la fragilité de la vieille dame qui l'aime et qu'il aime. Tout comme ce même manteau jeté au hasard sur un fauteuil de son appartement sera témoin de son amour, et tout à la fin, et si inutile, il sera abandonné sur une tombe comme dernier témoignage de tendresse mais aussi de renoncement .

Dans cette oeuvre, c'est aussi la perception des êtres connus depuis l'enfance qui change. Il n'est pas possible de déchiffrer le succès de telle brillante élève uniquement par des données "techniques" et ceux que nous aimons nous perdent dans le labyrinthe de leur pensées ou des phantasmes dont nous les entourons.

C'est aussi le processus de création, de la commande, à la réalisation et à la confrontation au public : le vernissage et les conséquences de l'exposition jusqu'aux conclusions qu'en tirent l'artiste.

Décidément, M. Stéphane Levallois est un grand auteur.
Elégance du trait qui n'épargne rien, au meilleur sens du terme. Aux trois fenêtres de la page consacrée à la visite figée à la grand mère répondent les quatre pages consacrées à la douleur du deuil, de la plongée dans le noir à l'emergence de l'acceptation.
Force du trait comme la femme-flèche en pleine course.

Et toujours, toujours l'empathie et la compassion vis à vis des sujets de son récit.
Il nous raconte une histoire humaine, très bien mise en scène, avec de nombreuses séquences superbes et de savoir-faire et d'émotion.

Sur une île déserte, loin des êtres humains, s'il ne devait me rester qu'un seul moyen de me souvenir de leur société, c'est "Le dernier modèle" que j'emporterai.

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« Imagine Florence, imagine qu'Egon Schiele ne soit pas mort à 28 ans emporté par la grippe espagnole qui ravageait Vienne en 1918....eh bien si Schiele avait pu faire tout cela, il s'appellerait peut-être Horst Janssen » p100.

Imagine Florence, imagine que Schiele se soit réincarné en Stéphane Levallois !

Imagine Florence, imagine que ton nom ne soit pas celui de l'amie devenue, pour l'occasion modèle nue, mais une référence au syndrome du même nom, que d'autres qualifierait de « Stendhal »...

Traits discontinus, hachurés, lignes acérées, silhouette provocatrice et agressive, doigts noueux, dans le prolongement d'un profil longiligne, tout reflète une vision pessimiste des choses. L'absence de couleurs vives dans un contexte charbonneux accentue un sentiment d'oppression.

Le texte s'efface derrière un graphisme expressionniste qui enveloppe littéralement le lecteur.

« L'oreille absolue » est la faculté de reconnaître à l'écoute d'un son, une ou plusieurs notes sans avoir eu besoin d'entendre au préalable une note identifiée servant de référence. Bach ou Mozart étaient dotés de cette faculté. Se pourrait-il que Stéphane Levallois soit doté d'un coup de crayon « absolu » qui confèrerait à son auteur cette forme de génie solaire ?

Sublime et précieuse bd à ranger entre Blast de Manu Larcenet et les oeuvres des Frères Brizzi

« Souviens-toi de la fragilité des choses humaines » Fénelon
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Parfois, en relecture, on se rend compte que le livre n'est pas du tout conforme au souvenir qu'on en avait. Dans le cas de ce dernier modèle, je pense que mon souvenir a été altéré par une image assez angoissante qui a instllé en moi le faux souvenir d'un récit aux confins du fantastique, à l'ambiance sombre et presque démente comme dans certains Polanski.
En fait, ce livre n'est rien de cela.
Il semble être inspiré d'une anecdote réelle arrivée à l'auteur. Je n'en révèlerai pas trop pour laisser le suspense intact. Il est aussi difficile de savoir où s'arrête l'autobiographie et où commence l'auto-fiction.
Stéphane Levallois y raconte qu'il fut contacté par une galerie pour réaliser une exposition de dessins. Il choisit de réaliser des nus avec, comme trait d'union entre tous les modèles, un manteau. Trop fauché pour engager des mannequins professionnels, il se tourne vers des amies et connaissances. Parmi elles, Florence, qui le fascine depuis l'école et qu'il imagine habitée par une magie particulière qui lui confère une grâce et une allure parfaites.
Le livre mélange scènes de la vie quotidienne et séances de pose avec Florence et d'autres. Un malaise indistinct s'installe. Relation délicate avec ses modèles, difficulté de capturer la posture idéale et une angoisse qui semble se matérialiser à partir de l'appartement au dessus du sien.
Livre de dessinateur, le dernier modèle est une réussite visuelle. Levallois cite explicitement Horst Janssen comme influence. Il m'étonne toujours par son sens du mouvement et sa lisibilité (exercice porté à la perfection dans Racket, son dernier livre, long storyboard d'une maîtrise hallucinante), mais reste légéer sur le scénario. Il manque une vraie ligne directrice, une densité à son scénario. Mais les pages sont tellement belles que cela compense largement.
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Roman graphique autobiographique sur la relation entre modèle et artiste. Relation d'autant plus floue et ambiguë que les modèles se révèlent être d'anciennes amies ou connaissances pour lesquelles empathie et sentiment se découvrent au tracé du fusain, dans ce corps qui se dévoile lorsque le peignoir tombe. A ce récit aux vapeurs délétères se rajoutent un objet totem virant à l'obsession : un masque à gaz.
Si le récit ne m'a pas complètement emballé, rien à dire sur le coup de crayon qui mérite que je me replonge dans une autre oeuvre de l'auteur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La blancheur de sa peau, luisante de sueur, ce soir-là, lui donnait l'aspect d'une porcelaine fine.
On aurait pu croire celle-ci parfaite...
S'il n'y avait eu ce détail infime, cette petite ride tombante au coin droit de la bouche...
Comme une fêlure discrète qui ébréchait silencieusement sa beauté.
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