Si la dernière reine de France a tenu un journal, alors il n'a pas survécu au chaos de l'Histoire et ne nous est pas parvenu.
Evelyne Lever donne cette forme à son livre parce que ses qualités d'expression le lui permettent et aussi parce que sa passion et sa fine connaissance de l'époque la rendent légitime pour se mettre dans la peau de
Marie-Antoinette.
On a déjà tout dit de la petite fille que sa mère l'Impératrice
Marie-Thérèse ne voit que comme une carte à utiliser dans le grand jeu diplomatique européen qui conduit au célèbre renversement des alliances, renversement qu'il faut consolider par un mariage entre les maisons d'Autriche et de France, et donc entre la gamine et le Dauphin Louis.
Tout dit aussi de la jeune reine, plus intéressée par les frivolités de son temps que les devoirs de la monarchie. Il faut bien que jeunesse se passe, après tout!
Et tout dit aussi de l'autre femme qui naît avec le choc de la Révolution. C'est à ce moment qu'une
Marie-Antoinette différente apparaît en effet, une femme digne et courageuse qui fera face avec détermination lors du procès fantoche présidé par Martial Herman, le jeune protégé de
Robespierre, aux accusations d'Antoine Fouquier-Tinville, l'accusateur public, à la personnalité perverse et sadique. le verdict était décidé d'avance. Mais il fallait faire souffrir l'Autrichienne le plus possible et c'est pourquoi le trajet de la prison à l'échafaud a été rallongé à dessein.
Ce livre agréable ne m' aura rien appris de nouveau, mais il peut être recommandé sans hésitation à qui a envie de s'informer sur le sujet en combinant goût de l'histoire et des phrases joliment tournées.